Plats végétariens demandés...

Je reçois un courrier d'une mère qui demande que l'on propose un plat végétarien pour sa fille qui ne mange pas de viande, en plat de substitution, "comme vous le faites très bien pour le régime sans porc" (SIC)...
Avez-vous reçu ce type de demande (suite à la proposition de loi Jegot, peut être...) ?
Merci !

Et vous le faites vraiment pour le porc ? Combien de fois par semaine ?

Rarement, car il y a toujours 2 viandes et 2 légumes en plats de résistance.

Dans ce cas, vous pourrez lui répondre qu'il n'existe pas de régime sans porc comme elle l'affirme. La pratique qui consiste à proposer tous les jours deux viandes et deux plats de résistance n'a d'autre but que de varier, éduquer au goût...

Tournez le comme vous voulez mais parlez en à votre chef d'établissement. A mon avis, il conviendrait même que ce soit le chef qui réponde.

Après, si vous souhaitez proposer un menu végétarien tous les jours, c'est vous qui voyez ; mais bon ça va très vite devenir contraignant... et ouvrir la voie à d'autres demandes....

Oui, merci !
Je me méfie également du piège et je veux éviter les polémiques concernant les plats de substitution...

Ici on propose toujours une alternative à la viande puisqu'il y a toujours 2 voire 3 choix de protéines : poisson, œufs, galettes végétales (même si cette dernière solution n'est pas hyper conforme au GEMRCN).
Ca règle un certain nombre de questions de ce type.
Pour ceux qui ne veulent pas manger de bestioles, on charge les assiettes en légumes et féculents.


De toute façon, il n'est pas recommandé de manger de la viande tous les jours.

Jean Guy a écrit:

Je reçois un courrier d'une mère qui demande que l'on propose un plat végétarien pour sa fille qui ne mange pas de viande, en plat de substitution, "comme vous le faites très bien pour le régime sans porc" (SIC)...
Avez-vous reçu ce type de demande (suite à la proposition de loi Jegot, peut être...) ?
Merci !

Y'a pas de Loi Jégo, y'a eu une proposition de loi de Mr Jégo qui n'a pas été retenue (comme des centaines d'autres -pas exclusivement de Mr Jégo !-).
Le plat de substitution sans porc, c'est pour des raisons religieuses, dans le cadre de la laïcité.
Un plat de substitution végétarien, c'est pour d'autres raisons, dans lesquelles on ne va pas rentrer, car le gouffre est sans fond.

Si elle est futé la mére demande un plat de substitution lié à sa pratique religieuse bouddhiste.  Et après vous essayez de lui expliquer pourquoi vous faites des traitements différents selon les religions. Les accommodements avec la laïcité finissent toujours par poser problème.

Le service public est neutre donc il ne fait pas de différence entre les personnes. Il ne s'occupe pas de savoir si le petit LuckyLoser ne mange pas de tel ou de tel produit pour des raisons religieuses, philosophiques ou tout simplement parce que "j'aime pas çà" (et il y en a des trucs qu'il n'aime pas).
Mais le gestionnaire, qui a l’œil sur les recettes de son SRH (et ses réserves bientôt négatives), s'assure que son restaurant scolaire est suffisamment achalandé. Comme la concurrence faite par le boulanger (juste au coin de la rue), le kebab-pizzeria-saladerie (en face) ou la multinationale de la malbouffe (deux rues plus loin) est rude, le gestionnaire impose aux cuisiniers de prévoir un maximum d'entrées, de plats de résistance, de laitage, de desserts et de fruits.

Lol, c'est bien vrai !
En fait, son message c'est : "puisque vous donnez des plats de substitution à certaines catégories d'élèves, vous pouvez aussi donner les plats végétariens, ou bouddhiste,...". C'était aussi le point de départ de la proposition de loi Jego...

Sinon c est de la discrimination ou raisons religieuses 😆

Aujourd'hui la réglementation impose de servir des protéines animales, point barre. Le Conseil d'Etat a rejeté la requête d'une asso végétarienne, c'est du droit solide, quelle que soit la position de chacun là-dessus.

Il doit s'agir de l'arrêt du Conseil d'Etat du 20 mars 2013 (354547). Dans cette affaire, l'association végétarienne de France demandait l'annulation du décret n° 2011-1227 du 30 septembre 2011 relatif à la qualité nutritionnelle des repas servis dans le cadre de la restauration scolaire et l'arrêté interministériel du 30 septembre 2011 relatif à la qualité nutritionnelle des repas servis dans le cadre de la restauration scolaire.
L'association a eu beau invoquer l'article 1er de la Constitution et les articles 9 et 14 de la convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales, elle s'est fait renvoyer dans ses buts :
"Considérant que s'il est soutenu que l'arrêté attaqué méconnaîtrait ces dispositions et stipulations ainsi que le principe d'égalité des usagers devant le service public en ce qu'il oblige, dans les cantines scolaires, à la consommation de protéines animales, notamment en définissant le plat principal comme composé de telles protéines et non de protéines végétales, la restauration scolaire constitue un service public dont la fréquentation est facultative ; que les dispositions en cause, qui ont pour seul objet d'assurer la qualité nutritionnelle des repas proposés par les gestionnaires de ces cantines, lesquels comportent également, aux termes de l'arrêté, d'autres nutriments que les protéines animales, ne font pas par eux-mêmes obstacle à l'exercice des choix alimentaires dictés à leurs usagers par leur conscience ; que, par suite, ces moyens doivent être écartés ;"

volcan a écrit:

Les accommodements avec la laïcité finissent toujours par poser problème.

Excepté le lundi de Pâques et de Pentecôte, le jeudi de l'Ascension, le 15 août, le 1er novembre et le 25 décembre.



Je sais, j'ai mauvais esprit.

volcan a écrit:

Si elle est futé la mére demande un plat de substitution lié à sa pratique religieuse bouddhiste.  Et après vous essayez de lui expliquer pourquoi vous faites des traitements différents selon les religions.

Etant donné qu'il n'y a pas d'obligation de proposer de menu de substitution sans porc il n'y a pas de traitements différents entre les religions. L'art de créer des polémiques.

Le Forgeron a écrit:

Aujourd'hui la réglementation impose de servir des protéines animales, point barre. Le Conseil d'Etat a rejeté la requête d'une asso végétarienne, c'est du droit solide, quelle que soit la position de chacun là-dessus.

Ce n'est pas une association végétarienne, c'est l'Association Végétarienne de France, qui publie Alternatives végétarienne, organise le Défi 123 Veggie (et le site lié)...
Y'a quoi après le CE, au fait?

"Considérant que s'il est soutenu que l'arrêté attaqué méconnaîtrait ces dispositions et stipulations ainsi que le principe d'égalité des usagers devant le service public en ce qu'il oblige, dans les cantines scolaires, à la consommation de protéines animales, notamment en définissant le plat principal comme composé de telles protéines et non de protéines végétales, la restauration scolaire constitue un service public dont la fréquentation est facultative ; que les dispositions en cause, qui ont pour seul objet d'assurer la qualité nutritionnelle des repas proposés par les gestionnaires de ces cantines, lesquels comportent également, aux termes de l'arrêté, d'autres nutriments que les protéines animales, ne font pas par eux-mêmes obstacle à l'exercice des choix alimentaires dictés à leurs usagers par leur conscience ; que, par suite, ces moyens doivent être écartés ;"

Passage susceptible de s'appliquer aux autres demandes "communautaires" ou religieuses. On en revient au "deux poids deux mesures" selon la religion évoquée.
... et je passe sur l'appréciation un peu "limite" sur le caractère "facultatif" du SRH pour un élève qui ne peut qu'être interne et sur le choix à faire en l'équilibre alimentaire et la conscience.
Mais bon ca va évoluer.

Il y a la Cour européenne des droits de l'homme mais là aussi peu d'espoir pour les ............ du végétalisme comme M. Yves Jégo. Je ne voulais pas rappeler l'arrêt Cirnici c. Roumanie du 26 janvier 2016 (requête n°35030/14), mais puisqu'on m'y contraint :
[i]"46. Pour ce qui est ensuite des allégations du requérant portant sur une impossibilité de bénéficier d’une alimentation végétarienne en prison, la Cour rappelle que, selon sa jurisprudence, pour tomber sous le coup de l’article 3 de la Convention, un mauvais traitement doit atteindre un minimum de gravité. L’appréciation de ce minimum est relative ; elle dépend de l’ensemble des données de la cause, notamment de la durée du traitement et de ses effets physiques ou mentaux ainsi que, parfois, du sexe, de l’âge et de l’état de santé de la victime (Kudła c. Pologne [GC], no 30210/96, §§ 91-99, CEDH 2000‑XI). En tout état de cause, la détresse ou l’épreuve subies par l’intéressé doivent excéder le niveau inévitable de souffrance inhérent à la détention (Kalachnikov c. Russie, no 47095/99, § 95, CEDH 2002‑VI).
47. La Cour rappelle ensuite que, dans son arrêt Krowiak c. Pologne (no 12786/02, § 33-34, 16 octobre 2007), elle a jugé que l’impossibilité pour un requérant de bénéficier pendant quelques mois de repas végétariens n’atteignait pas le niveau de gravité requis par l’article 3 de la Convention, eu égard aux exigences pratiques de l’emprisonnement. Dans la présente espèce, la Cour observe que le requérant avait fait une seule demande formelle pour bénéficier de repas végétariens, et ce uniquement auprès des autorités de la prison de Satu Mare, et que, même s’il affirme avoir sollicité ce type de repas dans les autres lieux de détention, il n’a versé au dossier aucune preuve en ce sens. La Cour note ensuite que, malgré l’absence dans la réglementation interne de dispositions expresses prévoyant des repas végétariens, lorsqu’il l’a demandé, les autorités pénitentiaires avaient offert à l’intéressé des repas conformes à la « norme 17 », dits « de carême » et ne contenant pas de produits d’origine animale. Elle observe que le requérant n’a pas contesté les affirmations du Gouvernement selon lesquelles il avait reçu ce type de repas, qu’il n’a pas soutenu que ces repas ne correspondaient pas à une alimentation végétarienne et qu’il a uniquement dénoncé une absence de diversité de la nourriture. Dans ces conditions, la Cour considère que la situation dénoncée par l’intéressé n’atteint pas le seuil de gravité requis par l’article 3 de la Convention.
48. Il s’ensuit que cette partie du grief est également manifestement mal fondée et qu’elle doit être rejetée, en application de l’article 35 §§ 3 et 4 de la Convention."[/i]

LuckyLoser a écrit:

..............  du végétalisme ...

Que voilà une expression mal venue (en plus on parle de végétarisme, ce qui n'est pas pareil).
A la lecture on remarquera que la cour est loin de rejeter la demande sur le fond  mais qu'elle considère que l'administration a apporté des réponses à sa demande qui justifient sa non prise en compte. C'est pas pareil non plus.

volcan a écrit:

Mais bon ça va évoluer.

Le plus lentement possible !  

néthou a écrit:

volcan a écrit:

Mais bon ça va évoluer.

Le plus lentement possible !  

Je pourrais être d'accord si l'abattage se faisait dans des conditions j'allais dire "humaines" si ce mot avait un sens.
Mais c'est un autre débat qu'en tant que modérateurs on ne peut lancer compte tenu de la tournure qu'il prendrait.

volcan a écrit:

Mais c'est un autre débat qu'en tant que modérateurs on ne peut lancer compte tenu de la tournure qu'il prendrait.

Tu as raison.



(devant un bon confit-Madiran, je ne peux pas être objectif !)