- Manu a écrit:
- Puis-je me permettre, c’est comment travailler à Mayotte ?
Mes collègues me dissuade d’y postuler…
Difficile. Mayotte c'est une île d'extrême pauvreté au sein d'un archipel d'une extrême misère... On y trouve le plus grand bidonville de France : lire là.
C'est le département le plus pauvre de France (entre 75 et 80 % des habitants vivent sous le seuil de pauvreté, alors que la Seine-Saint-Denis c'est 20 %). C'est le quatrième département le plus violent de France (battu par la Guyane, la Guadeloupe et la Martinique), juste devant la Corse. Le caillasse des bus scolaires est devenu une spécialité locale : voir ici. Je ne parlerais pas des cambriolages (un cinquième de la population en est victime chaque année) ou des attaques à la machette.
La vie est chère (notamment le logement) ; c'est pourquoi la majoration du traitement est de 40 % alors qu'elle est de 25 % dans les autres départements ultra-marins... Il ne faut pas aller là-bas pour faire des économies. Bien évidemment, c'est un désert médical ; le seul hôpital de l'île vit sous la pression des arrivées quotidiennes de comoriennes, qui rêvent d'un meilleur avenir pour leurs enfants à naître. Côté culture, c'est le néant... Comme dans beaucoup d'îles, il y a des problèmes d'accès à l'électricité, à l'eau et donc à l'assainissement. Ce qui fait que la baignade est interdite sur certaines plages paradisiaques...
Je laisse de côté le climat, le niveau scolaire très faible des élèves (il suffit de voir les résultats au bac), l'illettrisme (30 à 40 % d'illettrés), le faible taux d'emploi (même proportion au mieux) du à une qualification très faible et une population qui s'accroît.
Enfin, il faut savoir que la langue parlée n'est pas le français mais le shimaoré (ou un autre dialecte malgache), que la religion dominante est l'islam (90 %) et que la structure de la famille est traditionnellement matriarcale.
Bref Mayotte, sois tu l'aimes et tu y restes, soit tu détestes et tu la quittes.