[résolu]Organisation de la restauration scolaire et collectivités territoriales

Rencontrez-vous des difficultés pour répondre aux exigences de la collectivité sur les modalités d'organisation qu'elles fixent désormais et surtout celles qui induisent une charge de travail supplémentaire pour les services d'intendance ?, il semble que les mesures ciblées par quelques collectivités (cependant tout à fait intéressantes pour les familles), ne prennent absolument pas en compte les moyens dont disposent ces services...

C'est pour ça que certaines CT donnent des indemnités de gestion. Mais pas toutes...

C'est pour ça qu'à celles qui ne donnent pas mais veulent offrir des options génératrices de plus de boulot pour l'intendance il faut répondre "vous banquez ou vous organisez vous-mêmes".

A part râler (si possible par la voie syndicale pour ne pas râler tout seul), que peut-on faire???

Ben rien justement et pour une fois c'est notre force. C'est une mission nouvelle que souhaite instituer une collectivité qui n'est pas notre hiérarchie, on ne la fait pas en s'appuyant sur le fait qu'on n'a pas à le faire, qu'on n'a pas été consulté pour le faire, qu'on n'est pas volontaire pour le faire et que personne ne peut nous imposer de le faire (presque).

LMDV/LG a écrit:

Ben rien justement et pour une fois c'est notre force. C'est une mission nouvelle que souhaite instituer une collectivité qui n'est pas notre hiérarchie, on ne la fait pas en s'appuyant sur le fait qu'on n'a pas à le faire, qu'on n'a pas été consulté pour le faire, qu'on n'est pas volontaire pour le faire et que personne ne peut nous imposer de le faire (presque).

Toute peine mérite salaire ; tout travail sup non pris en compte par notre employeur aussi.

A partir du moment où les CT ont compétence sur le SAH, tant pour son organisation que pour les questions financières, peu importe qu'il y a surcroît de travail pour nous, on ferme sa g... et on applique, non ?
Lors de la décentralisation des TOS, lorsque j'ai posé la question d'une indemnité versée par la CT pour cette mission, la réponse a été "vous n'êtes pas personnel de la CT", quant au rectorat, je n'ai même pas songé à les interroger !!!!! Ne serions-nous pas dans le même cas ?

Faudrait d'abord savoir ce que c'est, ces charges de travail supplémentaires pour l'intendance; s'il s'agit de gérer une forme d'aide au paiement des frais de demi-pension, c'est vraiment dans notre intérêt (sans même parler de celui des familles).

Ensuite, pour les modalités, si c'est: "Nous on met en place; en pratique c'est vous qui vous dém...dez", y'a effectivement de quoi râler.

Mais si c'est seulement un dispositif de plus et que la seule réaction c'est muni d'oeillères de parler indemnités et augmentation de la charge de travail, je trouve ça moyen.

moi a écrit:

Toute peine mérite salaire ; tout travail sup non pris en compte par notre employeur aussi.

C'était bien entendu une plaisanterie.

Tout le monde sait bien ici que le gestionnaire accepte tout. Certes parfois en râlant un minimum dans son coin juste pour la galerie ; et de préférence une fois que les choses sont mises en place des fois que râler avant les empêche.
Les suppressions de poste, Sconet, les EVS, les augmentation de taille des agences sans moyens supplémentaires, les primes inférieures aux autres ministères.... demain GFCWEB, les tarifs différenciés...

A propos d'oeillères, c'est pas à ce genre de bestiau qu'on en met ?

Exactement ce bestiau-là: un AANES...

(très ressemblant, d'ailleurs: je parle de la charette derrière, hein, pas des oreilles )

N@n@rd a écrit:

Tout le monde sait bien ici que le gestionnaire accepte tout. Certes parfois en râlant un minimum dans son coin juste pour la galerie ; et de préférence une fois que les choses sont mises en place des fois que râler avant les empêche.
Les suppressions de poste, Sconet, les EVS, les augmentation de taille des agences sans moyens supplémentaires, les primes inférieures aux autres ministères.... demain GFCWEB, les tarifs différenciés...

Bon, la cause est entendue, on charge de plus en plus les baudets que nous sommes, et nous nous laissons faire en attendant.

Maintenant, si on veut faire quelque chose, on fait quoi?

Si quelqu'un a des idées...

Oui, que fait-on ? nous avions la maîtrise du type de prestation, des modalités d'encaissements, nous n'avons effectivement jamais appliqué les modulations de tarifs en fonctions des revenus....Aujourd'hui c'est différent, si la collectivité décide nous devrons faire ou alors affronter les usagers en nous plaignant toujours et encore, car il faut bien convenir que pour les usagers certaines décisions sont très intéressantes, mais que fait-on et jusqu'où pourrons nous aller ?, j'aime bien l'image de la charrette...

Zaza a écrit:

Oui, que fait-on ? nous avions la maîtrise du type de prestation, des modalités d'encaissements, nous n'avons effectivement jamais appliqué les modulations de tarifs en fonctions des revenus....Aujourd'hui c'est différent, si la collectivité décide nous devrons faire ou alors affronter les usagers en nous plaignant toujours et encore, car il faut bien convenir que pour les usagers certaines décisions sont très intéressantes, mais que fait-on et jusqu'où pourrons nous aller ?, j'aime bien l'image de la charrette...

Faut-il, une fois de plus, redire que la décentralisation de la restauration date maintenant de 8 ans, et qu'il faudrait enfin finir par admettre qu'on ne peut plus être autonome comme nous l'étions il y a maintenant bien longtemps.

Et quand je lis: "il faut bien convenir que pour les usagers certaines décisions sont intéressantes", je ris un peu jaune: la notion de service public (je veux dire être au service du public, et là on est en plein dedans) est-elle devenue si peu prépondérante qu'il faille "convenir" que oui, tout de même, certaines décisions des CT vont dans l'intérêt des usagers, fusse au prix de certaines contraintes après tout liées à l'exercice de notre métier ?

Alors, que fait-on ? Hé bin on fait avec, parce que si ça nous donne plus de boulot, d'un autre côté ça nous en évitera aussi pour récupérer pas mal de créances, et si on fait la balance, on ne sera pas loin d'être gagnants au final.

Et si on ne veut pas faire avec, hé bin on fait un autre métier ou on va voir ailleurs; choix parfaitement légitime, surtout par les temps qui courent, des collègues nous l'ont prouvé ici-même.

C'est pas très courant mais je suis complètement pas d'accord avec le dernier message de néthou.

On n'est plus autonome depuis la décentralisation rappelle-t-il. Certes mais quelles sont les CT qui ont réellement pris la main sur leur restauration au lieu de simplement contrôler les tarifs, essayer d'imposer du local et laisser au maximum les établissements gérer le quotidien? Je n'en connais pas et qu'on ne me dise pas que c'est le seule façon de découper le travail et qu'il n'y a rien d'autre à faire. Le simple fait qu'il n'y ait aucun développement de cuisines centrales avec des établissements qui deviendraient des satellites de remise en température est le signe manifeste que les CT ne veulent pas intervenir dans ce qui pourrait leur porter préjudice politiquement même si ça se justifie économiquement. Vaut mieux ne pas dépenser moins mais ne pas risquer de mécontenter des brouettes d'agents et des wagons de parents.
Entre mettre 100 000€ dans une opération "quotient familial à la restauration" et mettre 100 000€ dans une nouvelle chaudière, peu d'entre elles vont hésiter. Surtout si elles n'ont pas à assumer le travail supplémentaire. Surtout si des pigeons sont prêts à le faire gracieusement.

Alors au prétexte que certaines décisions des CT iraient dans l'intérêt des usagers, nous devrions accepter "des contraintes après tout liées à l'exercice de notre métier" ? Il y a tellement de choses liées à l'exercice de notre métier que je n'ose pas imaginer le nombre de contraintes qu'on pourrait nous imposer à ce tarif là. De la sortie des poubelles au gardiennage des locaux en passant par quelques travaux durant les vacances, il y a tellement de choses que l'on pourrait faire pour le bien de tous et sans que ça coûte.

Et bien moi, je ne veux pas faire avec et je n'ai aucunement l'intention de faire un autre métier. Alors quand on me dit que je ferais plus avec moins, je dis que j'essaierai parce que j'y suis forcé mais que je ne garantis rien si c'est mon employeur et si ce n'est pas lui, je dis simplement non. Comme je dis non aux marchands de brosses pourries des ateliers protégés, non aux profs qui veulent des copies des factures, non aux agents qui piquent de la bouffe et non à ceux qui veulent que je leur tienne la bougie pendant qu'ils vont sauver l'humanité.

LMDV/LG a écrit:

Surtout si elles n'ont pas à assumer le travail supplémentaire. Surtout si des pigeons sont prêts à le faire gracieusement.

C'est nous ça, non?

LMDV/LG a écrit:

Alors quand on me dit que je ferais plus avec moins, je dis que j'essaierai parce que j'y suis forcé mais que je ne garantis rien si c'est mon employeur et si ce n'est pas lui, je dis simplement non.

Oui, mais le jour où on se sera décentralisé...

Croyez-moi, je m'énerve souvent contre les fonctionnaires de la C.T. qui me demandent de faire n'importe quoi, mais je sais au fond que ce n'est tant eux qui souhaitent la chose que les élus qu'ils ont tout près et qui, eux, ne s'embarrassent pas de règles de droit ou autres fariboles... je pense par exemple à la lancinante question des "filières courtes" qui, sous prétexte de faire de l'écologie en n'allant pas chercher en avion des fruits et légumes à l'autre bout du monde, cherche surtout à flatter les agriculteurs-électeurs locaux et à sauvegarder leur chiffre d'affaire, le tout en piétinant joyeusement le code des marchés publics qui est décidément bien embêtant avec toutes ses contraintes...

Donc, jusqu'ici, tout va bien...

Quant à Zaza, quand je demandais ce qu'on allait pouvoir faire, je m'attendais à des suggestions plus lyriques, style prise du Palais d'Hiver, soviet de gestionnaires, lendemains qui chantent, plans quinquennaux... enfin on a au moins un point d'acquis, le stakhanovisme!

Vous être bien terre à terre sur ce forum...