"avantages" d'être fonctionnaire

youpi a écrit:

Bahut ras le bol de cette expression ! En l'employant nous nous dévalorisons. Les personnes travaillant en pref ou en DDE, ou la structure qui lui a succédé, utilisent-elles un terme aussi réducteur et qui rappelle des situations du moyen-âge ou un seigneur possédait le fonds et les personnes situées sur le territoire ? Bahut c'est bon pour des attardés qui comme les profs n'ont jamais quitté l'EN !

Il m'arrive d'utiliser ce mot pour désigner mon établissement. C'est un terme populaire pour désigner un lycée ou un collège et je ne vois pas le caractère réducteur, pas plus que le lien avec le servage (un bahut c'est aussi un meuble, un camion, un mur ou un ustencile de cuisine... mais le moyen-âge je ne vois pas le rapport).

Bahut dans mon esprit (attardé) est plutôt un terme affectueux ; mais à l'avenir je parlerai de mon bousin (ça ce serait pas gentil).

Je me souviens que dans mon enfance, ce terme évoquait plutôt un véhicule utilitaire, une sorte de fourgon.

C'est à l'adolescence que j'ai entendu parler du bahut pour la première fois (pour évoquer le lieu de nos abominables souffrances).

Aujourd'hui, ce mot ne me gène pas trop... si on sait en employer à bon escient les divers synonymes disponibles :
EPLE, établissement, lycée, cénacle, tripot, marché de substances illicites, agence de voyages, club de rencontres, foyer d'agitation sociale, exutoire, etc...

Etant un des plus grands utilisateurs de ce mot "bahut", me v'la bien content qu'il fut auparavant sans paravent, un illustre quelqu'un qui illustrât le mot. C'est affectueux, "bahut", même si démarrer par "bas" n'inspire pas, d'ailleurs c'est plus souvent de "mon bahut", de "not' bahut" que de "bahut de vous z'autres" que les récits bahutesques font mention.

@Stoick
Comment tu dis là : EuhPetElleEux... Comment t'épelles ? Il y a encore des profs qui ne savent pas ce que c'est et comment cela se pèle ni s'épelle... Alors bahut c'est général et significatif pour chacun. Un gain de temps en cinq lettres compréhensibles au lieu de 4 zaffreuses.

Bahut : celui qui l'emploie convenablement le prend pour affectueux mais n'est pas ignorant de son inconfort légendaire. Les intendants ont toujours eu une vision spartiate du confort, du moins de mon temps. Nostalgie du temps où les VI étaient des JI...
D'ailleurs et sinon "transbahuté" ne serait pas synonyme de transport inconfortable... entre deux bahuts.

quelques corrections sans nouvelle signification depuis LMDV.

SvP

Je suis très content de travailler dans un bahut et d'y voir des gamins ou des gosses dont on s'efforce de préparer l'avenir, même si un intendant n'est pas forcément à leur contact. De même, je me plains d'eux mais regretterais de ne plus "subir" les profs.

Je préfère largement ça à un gestionnaire qui dans son EPLE suit de loin les cohortes d'élèves et s'efforce d'éviter les personnels enseignants qui lui font regretter de ne pas être dans un service le plus loin possible d'une cour d'école. Et donc d'un bahut.

N@n@rd a écrit:

youpi a écrit:

Bahut ras le bol de cette expression ! En l'employant nous nous dévalorisons. Les personnes travaillant en pref ou en DDE, ou la structure qui lui a succédé, utilisent-elles un terme aussi réducteur et qui rappelle des situations du moyen-âge ou un seigneur possédait le fonds et les personnes situées sur le territoire ? Bahut c'est bon pour des attardés qui comme les profs n'ont jamais quitté l'EN !

Il m'arrive d'utiliser ce mot pour désigner mon établissement. C'est un terme populaire pour désigner un lycée ou un collège et je ne vois pas le caractère réducteur, pas plus que le lien avec le servage (un bahut c'est aussi un meuble, un camion, un mur ou un ustencile de cuisine... mais le moyen-âge je ne vois pas le rapport).

Bahut dans mon esprit (attardé) est plutôt un terme affectueux ; mais à l'avenir je parlerai de mon bousin (ça ce serait pas gentil).

Guy Béart y a même consacré quelques mots dans une chanson " chahut bahut", après 68, mais je n'ai pas retrouvé l'extrait pour le mettre en ligne
désolé

Ges' a écrit:

Quelqu'un aurait il la patience de m'expliquer le pourquoi de cette haine viscérale de nos dirigeants vis-à-vis de la fonction publique ?

J'ai noté deux types de réponse pour l'instant : paskya des mauvais fonctionnaires, alors il faut tous les tuer. Ca c'est pas un motif, c'est un prétexte.

Ensuite, il y a l'idéologie. C'est pas un motif, c'est un paravent.

Un prétexte, un paravent à quoi ?

Tout simplement le constat suivant : nous autres s... de fonctionnaires, on ne fait pas gagner d'argent à Suevendygues. Alors que, dans d'autres pays de cocagne où tout va mieux et tout le monde est heureux, il y a tout plein de gens qui gagnent beaucoup de bon argent en faisant la même chose.

Je m'arrête là, tout le monde m'a compris.

L'IZ a bien résumé la situation, en réussissant à rester politiquement correct là où Isaac censure imperturbablement avec son flegme britannique mes propos innocents comme l'agneau qui vient de naître.
A noter ce jour cette information:
"La Tribune publie mardi un dossier de trois pages consacré à la politique du gouvernement à l'égard des fonctionnaires, qui en récapitule les cinq axes : loi de mobilité, réduction des effectifs, réforme du système de retraite, politique salariale axée sur l'intéressement et RGPP (révision générale des politiques publiques).

Interrogés sur la "politique menée par Nicolas Sarkozy à l'égard de la fonction publique et des fonctionnaires" 57% des Français l'ont trouvée "mauvaise" (dont 22% mauvaise et 35% très mauvaise), tandis que 35% des Français la jugent "bonne" (5% très bonne et 30% plutôt bonne).
Même au sein de "l'électorat soutenant la majorité, 30% s'opposent aux mesures prises concernant les fonctionnaires", souligne le quotidien économique.
Si une large majorité (72%) des salariés du secteur public trouvent mauvaise la politique de Sarkozy envers les fonctionnaires (contre 22% la jugeant bonne), c'est aussi le cas de 50% des salariés du secteur privé, contre 42% qui la trouvent bonne, indique le sondage".

On notera quand même, pour terminer sur une note en bémol, que 22 % de salariés du public considèrent tout de même que la politique menée envers les fonctionnaires est "bonne". On rigole un bon coup ou on se met à pleurer ?

Les sondages, on leur fait dire ce qu'on veut. Sans parler de la représentativité des échantillons... Et là, faire commenter par tout un chacun une réforme en cours, c'est démagogique et populiste à souhait, mais en aucun cas constructif. Enfin, si on voulait notre avis sur cette réforme, ça se saurait, non ?

Je pars du principe que l'exercice du pouvoir ne doit pas être l'apanage de tout le monde. En petit structure, c'est déjà le binz, alors à plus de 60 millions, c'est pas envisageable. C'est pour ça qu'on a inventé les élections.
Et si je vote pour des gens, c'est pas pour faire leur boulot. On les paye d'ailleurs suffisamment cher pour pouvoir l'exercer correctement, et non pas à temps partiel. Nous sommes dans un pays dans lequel le système est celui de la démocratie représentative, c'est pas pour rien. Le système de démocratie directe est utopique, AMHA. Et puis les référendums à tout va, merci bien.
(je ne parlerai pas ici de la mode de la "démocratie participative" car les seuls exemples que je possède ne sont pas des plus concluants...)

Winnie a écrit:

...je ne parlerai pas ici de la mode de la "démocratie participative" car les seuls exemples que je possède ne sont pas des plus concluants...

Je crois voir à quels exemples tu fais référence.

avantages d'être fonctionnaire?
y en a pas: un collègue contractuel dont je viens d'être nommée supérieure hiérarchique gagne 300 euros de plus par mois que moi, qui suis fonctionnaire, recrutée par concours ,brave petit soldat de l'EN, bac plus 5, dix ans de maison.

et oui,

calimera a écrit:

avantages d'être fonctionnaire?
y en a pas: un collègue contractuel dont je viens d'être nommée supérieure hiérarchique gagne 300 euros de plus par mois que moi, qui suis fonctionnaire, recrutée par concours ,brave petit soldat de l'EN, bac plus 5, dix ans de maison.

Je connais cette situation via les Greta. C'est un peu plus compliqué : en particulier il n'y a aucun régime indemnitaire. Rien ne vient en regard des NBI, des PFR, des indemnités de compta et autres accessoires du salaire que nous touchons. En gros, la carrière commence très fort, en général c'est nécessaire pour avoir une chance d'avoir des candidats potables, mais après il n'y a plus grand chose, et pas de réelle perspective. On a un contrat qui peut durer sur un poste, mais de là à évoluer, changer de poste, ça devient compliqué et/ou dangereux.