Si c'est aussi performant que le marché mis en place dans le département voisin (92) pour la restauration (l'entretien et la maintenance ne sont à ma connaissance pas concernés à ce jour), ça ne s'améliorera pas.
Ici, ça fait désormais des années que les collégiens se voient servir des repas de bien piètre qualité et le CD avance le même type d'arguments à chaque passage d'un nouveau collège dans le giron du privé : on a un cahier des charges exigeant (bio, local), la mise en route est compliquée c'est normal,... la mise en œuvre s'est faite de manière échelonnée et ça ne s'est pas mieux passé que dans les Yvelines. Et ça ne s'améliore pas avec le temps. 
Le CD ne gère plus de personnels de cuisine et ça a fait fondre le nombre d'agents territoriaux donc ça doit plaire aux électeurs.

Ce qui me fait aussi bondir sur l'article du Parisien, ce sont les prix des repas avancées. Ici les repas sont étaient à 4,09 €, toutes déductions faites, il restait 2.56 dans l'assiette, ce qui nous permettait de choisir des aliments de bonnes qualités. Le reversement des charges communes nous amenait une réelle bouffée d'oxygène aussi. Ils sont où les quasi 4€ de différence ? rien que sur le collège, cela une différence de 336 000€. La SO... peut se frotter les mains...

Certains collèges ont eu les vêtements de travail, ici, rien pour le moment et ne parlons pas des diverses machines... et comme partout ailleurs, de gros couacs lors de la mise en route. Le référent n'a qu'un seul interlocuteur le CE. Un gestionnaire ? à quoi cela sert-il ? je me garde bien d'apporter la moindre aide !!!

L'équipe de cuisine fait quasiment chaque jour des heures supplémentaires.

Suite http://www.leparisien.fr/yvelines-78/maule-les-collegiens-menacent-de-boycotter-la-cantine-28-01-2019-7998981.php

L'externalisation c'est bien.... enfin ça dépend....

Dans ce domaine, il y a un exemple d'externalisation qui a été mené avec plus ou moins de succès depuis 30 ans : les prisons. On a commencé en 1987 à externaliser la restauration puis l'entretien et même quasiment la gestion des détenus dans certaines prisons (pour ceux qui travaillent au service général). 

Aujourd'hui, d'après une recherche rapide sur internet, sur 188 prisons, près de 68 sont gérées par des grandes entreprises bien connues qui ont commencé à lorgner sur nous.

Il est intéressant de voir que depuis 30 ans, si le modèle était un échec technico-commercial, il n'y aurait pas autant de prisons sous statut hybride privé - public.

Personnellement, je pense comme évoqué plus haut que c'est un changement de nature de nos missions qui est à l'oeuvre, moins de technique (faire les menus, faire veiller à l'HACCP, gérer les stocks...) et plus de gestion partenariale avec les interlocuteurs, qui est effectivement un autre métier.

Après c'est à nous de choisir le métier qu'on préfère avoir : ceux qui préfèrent à l'ancienne resteront dans des CD qui continuent à gérer leur SRH par l'organisation traditionnelle. Les autres iront ailleurs. Peut être la solution est dans l'alternance entre ces deux types de postes si nous voulons avoir une montée en compétence qui soit utile pour notre profession et notre corporation (les fonctionnaires).

++

couicouic a écrit:

Dans ce domaine, il y a un exemple d'externalisation qui a été mené avec plus ou moins de succès depuis 30 ans : les prisons. On a commencé en 1987 à externaliser la restauration puis l'entretien et même quasiment la gestion des détenus dans certaines prisons (pour ceux qui travaillent au service général). 

Aujourd'hui, d'après une recherche rapide sur internet, sur 188 prisons, près de 68 sont gérées par des grandes entreprises bien connues qui ont commencé à lorgner sur nous.

Lol.... On a une étude sur l'indice de satisfaction des usagers, donc des détenus ?

A une époque pas très lointaine où je tentais le concours interne de DSP j'avais trouvé un rapport d'élève qui parlait justement de ça.

Il ya des rapports, des articles  et des livres , notamment :
TROSA S., "le public et le privé : la révision des missions débouche t-elle sur la sous-traitance ? de l'essence à l'existence". in Politiques et management public, vol. 25, 2007
THIBAULT P-M, Le défi des prisons "privées", Albin Michel, 1995
DIEU F, "La gestion déléguée des établissements pénitentiaires", Cahiers de la sécurité, n° 19, mars 2012
LAZERGES C, "Les établissements pénitentiaires à gestion mixte : un exemple de politique criminelle participative" , revue de science criminelle et de droit pénal comparé, 1998

Il y en a tout un tas, je n'ai rien lu mais le rapport d'élève en question, je l'ai lu, et il est intéressant pour nous.

J'ai vécu également des externalisations. Le principe est toujours le même : des coûts bas pour s'assurer de rentrer sur le marché, au début tout roule, l"administration perd ses compétences dans le domaine et ne peut plus faire marche arrière, les prix augmentent au marché suivant, la personne en charge de la surveillance de l’application des contrats pour le compte de l’administration déprime de voir que le boulot n'est pas fait, les usagers gueulent que c'était mieux avant ...

Sauf que là, en plus, ça démarre mal!

Je confirme un démarrage plus que laborieux mais une patience et une inertie des "usagers" et de l'autorité fonctionnelle bien plus importante qu'avec les intendances. Quand je pense, comme beaucoup d'autres, avoir été dérangé pour un manque de PQ en salle des professeurs, maintenant ce dernier est posé sur le dévidoir mais personne ne s'en plaint, comme lorsque celui-ci manque. Tout le monde attend docilement.
Je serais curieux d'en savoir plus sur le recouvrement mais je pense que la transparence sur ce point ne sera pas de mise. Je croise encore des commensaux qui se demandent encore comment payer ... 
Bref, c'est à déprimer ...

Je rejoins l'un des témoignages qui fait l'analogie avec l'administration pénitentiaire. En france l'ensemble des prisons est en gestion déléguée notamment en PPP.

Le rôle de l'attaché dans ces établissements consiste en permanence à suivre l'exécution du marché qui sans surprise ne s'exécute pas toujours très bien. Avec des situations délirantes oú un même personnel peut aussi bien faire de la maintenance qu'être le chauffeur lors d'une extraction médicale.

Heureusement le marché prévoit des pénalités lors de l'inexécution des préstations. Mais l'administration centrale encourage les directeurs à être particulièrement souples. En effet, les liens capitalistiques font que la concurrence entre les préstataires n'existe que très peu. 
Du coup les entreprises titulaires des délégations menacent de ne plus répondre aux marchés si elles paient trop de pénalités. Et dans la mesure oú il est inconcevable de faire marche arrière on est bloqué et on doit subir.

Autre petite précision la gestion déléguée coûte un max en particulier les PPP qui d'année en année grignotent le budget de fonctionnement du ministère de la justice au détriment des tribunaux, la boucle est bouclée.

Je ne sais pas si l'analogie est pertinente mais si nos bahuts devaient connaître le même sort cela serait dramatique.

Bonjour j écris concernant une sandwicherie ouverte depuis mai 2019. Elle se situe sur un terrain municipal qui a été vendu par la mairie et qui a été voté à l unanimité par le conseil municipal pour une construction sachant qu il se situe en face même d un lycée sachant qu avec moi même nous sommes 3 restaurations rapide sur une ville de 6000 habitants cette établissement à impacté mon activité de restauration ce qui a engendré une perte considérable du chiffre d affaire.
Si une personne a des infos ou déjà connu ce genre de situation merci de me répondre.

Vous n'êtes pas sur le bon forum. Ici, nous traitons des sujets liés à la gestion des établissements scolaires. Personne ne pourra vous aider... 

Cependant, vu votre message, je dirais que votre problème se nomme tout simplement  "concurrence", rien de répréhensible quoi....

dure loi du marché...

On se paye les fonctionnaires comme punching ball préféré sous prétexte qu'ils ont la sécurité de l'emploi mais dès que la concurrence vient mettre en péril la rente de situation que l'on croyait avoir acquise pour son commerce, on vient pleurer en gueulant à qui veut l'entendre que c'est un scandale,.

La paille et la poutre...

Notre ami qui s'est trompé de forum n'a pas dénigré les fonctionnaires...

... et la présence des vendeurs de cochonneries à la sortie des lycées est un vrai sujet, ne serait-ce que pour la concurrence induite avec les SRH concernés.

D'ailleurs, ce fil étant déterré; On peut avoir des news de la semop ?

ATCQ a écrit:

Je rejoins l'un des témoignages qui fait l'analogie avec l'administration pénitentiaire. En france l'ensemble des prisons est en gestion déléguée notamment en PPP.

Le rôle de l'attaché dans ces établissements consiste en permanence à suivre l'exécution du marché qui sans surprise ne s'exécute pas toujours très bien. Avec des situations délirantes oú un même personnel peut aussi bien faire de la maintenance qu'être le chauffeur lors d'une extraction médicale.

Heureusement le marché prévoit des pénalités lors de l'inexécution des préstations. Mais l'administration centrale encourage les directeurs à être particulièrement souples. En effet, les liens capitalistiques font que la concurrence entre les prestataires n'existe que très peu. 
Du coup les entreprises titulaires des délégations menacent de ne plus répondre aux marchés si elles paient trop de pénalités. Et dans la mesure oú il est inconcevable de faire marche arrière on est bloqué et on doit subir.

Autre petite précision la gestion déléguée coûte un max en particulier les PPP qui d'année en année grignotent le budget de fonctionnement du ministère de la justice au détriment des tribunaux, la boucle est bouclée.

Je ne sais pas si l'analogie est pertinente mais si nos bahuts devaient connaître le même sort cela serait dramatique.

Oh que oui qu'elle est pertinente !

"Autre petite précision la gestion déléguée coûte un max en particulier les PPP qui d'année en année grignotent le budget de fonctionnement du ministère de la justice au détriment des tribunaux, la boucle est bouclée."

Elle est encore plus bouclée depuis que le TGI de Paris est géré en PPP... il y a eu un papelard il y a quelques semaines de cela dans un grand quotidien vespéral et néanmoins national... ce qui y était décrit était loin d'être triste...