Cantine PAI et plateau préparé

Chers collègues,
l'infirmière a mis en place un PAI pour un élève qui a une obésité morbide.
Cet élève n'a pas le droit au rab et du coup mange les assiettes de ses copains qui vont au rab pour lui.
Du coup elle veut le faire manger en dernier et souhaiterai que la cuisine lui fasse son plateau avec la sélection de entrée plat et dessert...
J'ai répondu que c'est à l'élève de se responsabiliser et de choisir ce qui est bon pour lui, si l'enfant ne sait pas, l'infirmière peut.Mais elle n'a pas le temps et propose de fluotter le menu pour qu"on lui prépare son plateau...
J'ai expliqué que les agents travaillaient pour la collectivité et ne pouvaient pas faire de l'individuel.
Pour les autres PAI, l'enfant sait choisir pour éviter ses allergies, pour éviter de voir monter son taux de sucre...
Bref elle me dit que si les agents ne le font pas, elle en appellera à l'obligation légale....
IL me semble que le PAI est autorisé dans la mesure où il est gérable pour la collectivité.....
Que faire? Peut-elle nous imposer de faire le plateau individuel ?
Merci pour vos réponses

A mon sens, ce n'est pas nécessaire de faire du cas par cas : la législation imposant la lutte contre l'obésité à l'ensemble des élèves. Si on applique le PNS, il y a peu de menus non adaptés à l'élève.

Proposez qu'un contrôle soit mis en place uniquement le jour des frites, pour couper la poire en deux.

Bonjour,

nous travaillons dans l'intérêt des élèves. Si l'enfant n'arrive pas à se responsabiliser pour un problème de santé, nous devons prendre le relai.
nous avons mis en place ce système de menu fluoté pour un élève qui a des allergies graves. Et cela fonctionne sans problème alors que les agents gèrent tous les jours 1400 repas. (L'élève se fait connaitre dès le début de l'année)

Effectivement, cela doit concerner des PAI sévères. Tu parles d'obésité morbide, il me semble que ça l'est.

Surtout s'il passe en fin de service, ça sera plus facile à gérer pour les agents.

L'infirmière a raison : il y a obligation d'aider les enfants avec des problèmes de santé. Mais c'est elle qui en est chargé de veiller à la santé des élèves pas les agents. Le plus simple est donc qu'elle se charge elle même de surveiller cet élève.

Mon conseil du jour :

offrir à l'infirmière deux livres de G. Apfeldorfer : "Maigrir c'est dans la tête" et "Je mange donc je suis : surpoids et troubles du comportement alimentaire".

Tout ce qu'elle obtiendra avec son PAI à la c*n, c'est la stigmatisation de l'élève et l'accentuation du problème, puisqu'il va se cacher pour manger (s'il ne le fait pas déjà).

Le jour où "les gens" comprendront qu'il s'agit d'une addiction comme une autre, et que l'abstinence ne résout que la conséquence et pas la cause... on aura fait un grand pas.

En attendant, lire des âneries pareilles ça me met hors de moi.
Je vais passer ma colère sur un paquet de chocos, tiens

Bolito a écrit:

Si l'enfant n'arrive pas à se responsabiliser pour un problème de santé, nous devons prendre le relai.

Et tu comptes prendre le relais aussi avant et après ? parce que c'est toute la journée qu'on peut manger tu sais... même la nuit...

Et si l'enfant il en a ras le bonbon qu'on le saoule avec son problème de poids ? qu'on le désigne deux fois du doigt : une fois parce qu'il est plus gros que les autres et que tout le monde le regarde , et une autre parce qu'on l'oblige à se nourrir différemment et là encore tout le monde le regarde. Et s'il a besoin de sentir qu'on l'aime avant tout ? C'est en l'empêchant de manger 2 parts de pâtes au self que ça va l'aider à aller mieux ?

Non, il va se sentir encore plus minable, humilié, hors norme, stigmatisé, moche, nul, inintéressant, rabaissé.
Résultat, ça va se finir la tête dans le frigo en rentrant chez lui, ou par un détour au magasin d'alimentation le plus proche ; s'il n'a pas d'argent il va en piquer à sa mère ou directement piquer dans le magasin.

De toutes façon, il mangera.

Contacter les parents et les faire convoquer par le CE. Leur expliquer que le môme filoute, PAI ou pas PAI. Et qu'il faille, si cela ne cesse pas, le désinscrire de la cantine. Si ce ne sont pas les parents qui le font, il faudra leur faire constater par écrit que le PAI est inapplicable et n'engage plus le bahut. Le PAI c'est un protocole, signé entre autres par les parents et l'élève. Il ya obligation de moyens pour le bahut, pas de résultats. C'est comme pour les entrées et sorties illicites en collège. Une fois bien informés, les protagonistes, ne peuvent plus s'en prendre aux responsables. Le seul truc à ne pas oublier est d'informer de suite les parents qu'il a été constaté un manquement aux règles par l'affreuse canaille (bouffe dans le cas présent, saut de barrière en cachette, etc...)

Il ne faut pas bouffonner.

Bref .

Ceux qui comprennent l'anglais pourront avantageusement écouter l'avis de Ricky gervais (mon héro) sur l'obésité.
Ceux qui ne le comprennent pas en saisiront quelques idées forces grâce aux gestes.

Tenez, puisque vous me faites là penser à boustifaille, v'là qu'il faille pour le bon motif motiver tous les intendants qui se piquent d'être de bon goût, à se mobiliser, faire grève de la fève ou tout autre truc bien emballé, sinon Nanard sera chocolat. Il faut faire barre aux projets des industriels bizeness-bizeness de la malbouffe,

cliquez d'urgence ici !

Bon, une fois le PAI dénoncé si cela ne s'améliore pas, une fois la leçon faite à l'infirmière, je suis d'accord avec Agathe, ce qui ne gâte rien.

Bref .

Agathe Deblouze a écrit:

De toutes façon, il mangera.

Quel beau discours.

Donc on ne fait rien ? On parle de maladie là. Il faut lui en donner conscience. Alors lui empecher de manger 2 parts de pates au self c'est un début. En rentrant il y a les parents (enfin j'espère).

L'éducation n'est pas que scolaire, elle est aussi alimentaire, citoyenne etc



Allez, bonne journée

Bolito a écrit:

Agathe Deblouze a écrit:

De toutes façon, il mangera.

Quel beau discours.

Donc on ne fait rien ? On parle de maladie là. Il faut lui en donner conscience. Alors lui empecher de manger 2 parts de pates au self c'est un début. En rentrant il y a les parents (enfin j'espère).

Pas d'accord. L'obésité n'est pas une maladie. Sauf pour un pourcentage infime, il s'agit d'un problème de comportement. Dans l'exemple évoqué, c'est manifestement le cas.

Bolito a écrit:

L'éducation n'est pas que scolaire, elle est aussi alimentaire, citoyenne etc

Allez, bonne journée

Pas d'accord. Notre boulot, n'est pas de remplacer ceux qui ne font pas le leur ou d'imposer des "valeurs". A force de vouloir pallier à tout ou d'ajouter de l'éducation à la citoyenneté, la diététique, aux bonnes manières, à la conduite des 2 roues ou aux canons de la mode acceptable dans un établissement, on se retrouve à s'occuper de tout et n'importe quoi sauf du scolaire justement.

Dans un bahut, il y a un règlement qui dit ce qui est autorisé et ce qui est interdit. Pour ce qui n'est pas du domaine du règlement scolaire, il y a d'autres responsables qui sont chargés d'assumer. Qu'ils le fassent.

kerco a écrit:

L'infirmière a raison : il y a obligation d'aider les enfants avec des problèmes de santé. Mais c'est elle qui en est chargé de veiller à la santé des élèves pas les agents. Le plus simple est donc qu'elle se charge elle même de surveiller cet élève.

Je suis d'accord avec cette analyse.

LMDV/LG a écrit:

Bolito a écrit:

Agathe Deblouze a écrit:

De toutes façon, il mangera.

Quel beau discours.

Donc on ne fait rien ? On parle de maladie là. Il faut lui en donner conscience. Alors lui empecher de manger 2 parts de pates au self c'est un début. En rentrant il y a les parents (enfin j'espère).

Pas d'accord. L'obésité n'est pas une maladie

Si. L'obésité est une maladie depuis 1997, dixit l'OMS. Et l'obésité morbide, soit une personne avec un IMC à plus de 40, c'est une sacrée maladie. D'où le PAI.
Là où pour moi il y a un problème chez lili59, c'est que le PAI ne doit pas seulement être un morceau de papier que l'infirmière fait signer, c'est avant tout un protocole COMMUN élaboré après concertation entre la famille et l'ensemble des acteurs concernés dans l'établissement. Là, on dirait que cette étape a été un peu zappée.

LMDV/LG a écrit:

Ceux qui comprennent l'anglais pourront avantageusement écouter l'avis de Ricky gervais (mon héro) sur l'obésité.
Ceux qui ne le comprennent pas en saisiront quelques idées forces grâce aux gestes.

Dans un premier temps j'ai eu envie de dire juste : c*nn*rd.
Et puis finalement non. Ca ne mérite même pas ça.

Bolito a écrit:

Agathe Deblouze a écrit:

De toutes façon, il mangera.

Quel beau discours.

Donc on ne fait rien ? On parle de maladie là. Il faut lui en donner conscience. Alors lui empecher de manger 2 parts de pates au self c'est un début. En rentrant il y a les parents (enfin j'espère).

L'éducation n'est pas que scolaire, elle est aussi alimentaire, citoyenne etc



Allez, bonne journée

Tu n'as absolument rien compris

LMDV/LG a écrit:

Pas d'accord. L'obésité n'est pas une maladie. Sauf pour un pourcentage infime, il s'agit d'un problème de comportement. Dans l'exemple évoqué, c'est manifestement le cas.

Les troubles du comportement alimentaire sont une maladie.

Je vais définitivement cesser de lire ce fil qui me met les nerfs en pelote. J'y ai lu beaucoup d'aneries, de jugements, et peu de choses censées. Je souhaite à ceux qui sont plein de certitude(s) de ne jamais avoir à subir.

Le meilleur remède contre l'obésité, c'est l'enseignement (et les diplômes).

http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?ref_id=ip1123®_id=0&page=graph#graphique2

LMDV/LG a écrit:

Le meilleur remède contre l'obésité, c'est l'enseignement (et les diplômes).

http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?ref_id=ip1123_id=0&page=graph#graphique2

Plus largement que les diplômes, c'est la réussite sociale en général qui devient antinomique avec l'obésité. Auparavant, être gros, c'était être bien nourri et donc avoir les moyens de bien se nourrir.

On observe un étonnant renversement du cliché.

On parlait encore d'un ventre de ministre il y a quelques années, on dit toujours qu'il vaut mieux faire envie que pitié, Plantu croque toujours de gros bonshommes avec cigare et noeud papillon pour représenter les patrons dans ses dessins humoristiques, mais la représentation dominante évolue.

Etre gros renvoie de plus en plus à une image de pauvreté.

Le phénomène est accentué par la TV qui nous bombarde de modèles féminins anorexiques dont la raison d'être est de symboliser la réussite, particulièrement financière puisque cela semble être dorénavant le seul véritable paradigme.

Le gamin cité plus haut doit avoir d'autres préoccupations que de savoir ce que symbolise sa surcharge pondérale...

Le cliché est même totalement inversé avec ce que les spécialistes nomment le "syndrome Desperate Housewives", des troubles alimentaires liés à l'anorexie chez les femmes trentenaires, quadragénaires et quinquagénaires (cherchez "mid-life eating disorders" dans un moteur de recherche, c'est édifiant).

Aux USA il y a des quartiers entiers, particulièrement des quartiers pauvres, ne disposant d'aucun magasin d'alimentation, les seuls commerces distribuant de la nourriture sont les fast foods, qui sont implantés partout. On connait la teneur calorique de certains plats et des boissons. Et absence de légumes et de fruits.

N@n@rd a écrit:

kerco a écrit:

L'infirmière a raison : il y a obligation d'aider les enfants avec des problèmes de santé. Mais c'est elle qui en est chargé de veiller à la santé des élèves pas les agents. Le plus simple est donc qu'elle se charge elle même de surveiller cet élève.

Je suis d'accord avec cette analyse.

le problème est pourtant clairement énoncé ; il mange le rab que lui ramène les copains ! A moins d'interdire globalement le rab, je ne vois pas comment les TOS peuvent se charger de cette surveillance. Faire mange l'élève en dernier ne résoudra pas le problème ; il y aura bien un ou deux copains qui passeront avant lui et lui garderont de quoi manger plus...
Puisqu'il faut "fliquer" cet élève, la surveillance de cet élève ne peut donc venir que de l'infirmière, voire des surveillants en poste au réfectoire... Maintenant, ne conviendrait-il pas de sensibiliser les camarades au mauvais service qu'il rendent à leur copain en lui donnant ce rab indû...

Delph a écrit:

Aux USA il y a des quartiers entiers, particulièrement des quartiers
pauvres, ne disposant d'aucun magasin d'alimentation, les seuls
commerces distribuant de la nourriture sont les fast foods, qui sont
implantés partout. On connait la teneur calorique de certains plats et
des boissons. Et absence de légumes et de fruits.

Voir à ce sujet l'excellent documentaire de Morgan Spurlock, Supersize me, primé au Festival Sundance.Même s'il date un peu ..Un extrait édifiant avec les enfants :

Super size me est sorti en 2004, Spurlock s'est mis dans la peau d'un américain moyen, a mangé McDo pendant un mois et n'a pas parcouru plus de 5 km par jour. Il a mis réellement sa santé en danger ! Un film édifiant, que je conseille à tous, en arrivé à être dépendant au McDo....
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