Un contrat d'objectif est un truc pluri-annuel et de fous qui rapporte rien ou quasi rien s'il est rempli - sans aucun moyen supplémentaire dédié à l'établir, le réaliser, l'analyser, en faire le bilan avant le suivant - qui peut coûter sinon, dans lequel les CE/CA s'engagent, le recteur aussi. Cela est en parallèle avec le projet d'établissement mais pas au même rythme.
Le seul intérêt est qu'il y a ou devrait y avoir un travail sérieux sur les indicateurs et être ainsi un outil de pilotage. Par exemple un taux de passage en seconde, un taux d'orientation en première générale (pour un LEGT), des taux de réussite au bac différenciés en fonction des publics reçus en seconde, etc.
Mais de facto c'est un contrat totalement déséquilibré au point que ce mot n'est absolument pas adapté à la situation :
- le recteur s'engage très peu : à servir quelques belles envolées lyriques ou d'assommantes statistiques jetées en pâture, suivant sa nature et celle de son SG; il n'est pas contraint le moins du monde à tenir ses promesses financières, dotations en personnel et autres chapîtres sur la période pluri-annuelle du contrat d'objectif.
Il doit quand même signer au bas du contrat de sa plus belle plume.
Bref, il n'est contraint en rien ou si peu, libre de se délier de ce rien. Mais il pourra faire de belles projections stratégiques avec tous l'agrégation des indicateurs ces fameux contrats.
- le bahut (son CA, son CE), lui, n'est absolument pas libre de se délier, même si le recteur n'assure plus le financement suffisant, même si lui ou ses services plombent ensuite le bahut de nouvelles charges - d'élèves ou de fonctionnement; lui, devra par contre se décarcasser pour atteindre les objectifs contenus dans le dit contrat d'objectif dont les indicateurs sont définis et imposés par le recteur.
On ne peut guère parler de concertation. C'est un outil biaisé dès le départ. Chronophage si bien mis en place (cela suppose se donner d'autres indicateurs plus fins et adapté au bahut et à la politique qu'on y mène). Les mauvais esprits vont même à penser que les indicateurs furent conçus plus pour justifier les politiques gouvernementales, la lolf, que pour doter les bahuts d'instruments adaptés à chacun, fiables d'évaluation donc de pilotage.
Naturellement si les objectifs ne sont pas atteints, c'est pan-pan sur les doigts du CE et le bahut montré du doigt. Officiellement, cela n'interfère pas avec l'évaluation du CE par les zautorités, ni sa carrière, ni ses demandes de mutation. Officiellement.
Naturellement il est du plus mauvais goût de rappeler au SG et au recteur, chiffres à l'appui et bien disséqués, qu'ils n'ont aucunement tenu leur part de contrat, bien chargé la barque du bahut et donc finalement très mal placés pour chipoter tel ou tel indicateur.
Mais des fois cela fait du bien.
Pacific .