Pourquoi êtes-vous devenu gestionnaire?

J'adore mon métier, sauf certains jours, comme aujourd'hui : quand après avoir augmenté de 30% le nombre de photocopies du contrat, on le dépasse déjà aux deux tiers de l'année scolaire.
Je vais donc devoir aller au charbon et tout arrêter.
C'est ce que je déteste : être obligé de censurer, d'interdire, auprès de personnes censées être adultes, responsables, réfléchies et qui se comportent comme des chenapans dans un magasin de bonbons !
Pfff...

volcan a écrit:

Bachelor a écrit:

Chaque fois que je vais au supermarché du coin, je regarde les caissiers/caissières (boulot que j'ai fait étant jeune) et je me dis "mince je suis bien content d'être là où je suis". Pareil par rapport aux ATTEE. Après je me dis aussi "après tout ils n'avaient qu'à bosser à l'école". Comme je suis également enseignant il faut dire que je n'ai pas trop de sympathie pour les jeunes cigales qui ne foutent rien et se plaignent ensuite d'avoir des boulots peu gratifiants.

...

Enfin bref, je me suis mal exprimé sur ce point. Simplement je vois ça à travers le prisme d'un enseignant qui a en face de lui des adultes majeurs et en théorie responsables.

Moi je ne suis pas enseignant dans le supérieur, mais je me contente de voir la société à travers le prisme d'un simple individu qui connait les inégalités sociales, qui sait les gamins massacrés par des conseils de classe parce que leurs parents de milieux défavorisés croient dans la sacro-sainte infaillibilité des enseignants, et qui accessoirement s'intéresse à la réalité de la société autrement que par la vision de son métier.
Ceux qui font caissières ou agents de service n'ont pas forcément eu la chance de passer par l'université pour ne rien y faire et donc n'ont pas forcément "mérité" leur sort.
C'est ça que j'attendais comme réponse.

Cher ami et big boss:il n'en reste pas moins que l'on connaît tous peu ou prou des caissiers(es) et des agents de service qui ont l'air parfaitement heureux malgré leur mosdeste condition sociale et des universitaires certes parvenus mais si tristes qu'ils en font pitié, et le méritaient-ils aussi?

Bonjour
J'ai lu tous les échanges avec attention et je rejoins la plupart d'entre vous.
J'ai été pendant un certain temps gestionnaire et ne le suis plus depuis maintenant un peu plus d'un an, peut être y reviendrais je un jour.... L'intérêt de nos fonctions est la pluralité des domaines d'intervention et de l'expertise que nous pouvons apporter à condition d'être entendu et reconnu. Je me suis régalée dans mes fonctions pendant un certain nombre d'années, sauf les deux dernières qui n'ont été que souffrance....mais j'ai tourné la page, clôt le chapitre. Je suis fière de ce que j'ai fait pendant ces années. Je ne suis pas sûre d'avoir fait le tour de mes fonctions pendant toutes ces années, ils devaient encore y en avoir à découvrir ou à approfondir.

Comme un certain nombre d'entre nous j'ai bossé pendant mes études (parce que je n'ai pas eu de cuillère d'argent dans la bouche ni de tonton riche qui me lègue sa fortune) que j'ai pu faire grâce à la pugnacité de ma maman (qu'elle en soit remerciée) qui est allée contre les profs, qui, parce que je n'étais pas une scientifique dans les années 80, ne me voyaient pas réussir dans des études longues. Ballot pour l'anecdote j'ai rencontré un jour d'anciens profs qui me demandaient ce que je devenais...je leur ai dit que j'étais en 3ème cycle et que je travaillais dans le FPT....sourires un peu gênés et félicitations polies....bof.... Il n'y a pas de sot métier et aucune honte à avoir.

Nos fonctions aujourd'hui sont un peu galvaudées par les collectivités territoriales parfois un peu trop intrusives dans les établissements et qui considèrent le gestionnaire comme une boite aux lettres entre elles et leurs agents, par les multiplications des sollicitations qu'il faut accomplir pour hier, par la multiplication des normes de sécurité, par le manque de moyens pour fonctionner décemment....Galvaudées par notre manque de reconnaissance dans nos établissements, par le manque de reconnaissance de notre ministère, je ne parle même pas de nos rapports parfois tendus avec nos CE.....A force la lassitude, la fatigue de se battre sur de nombreux fronts qui sont apparus au fil du temps font que nous sommes un certain nombre à jeter l'éponge et à aller voir ailleurs. J'ai sauté le pas l'an passé pour des raisons personnelles.

Cependant il ne faut pas décourager ceux qui veulent exercer ce métier. Chacun peut y trouver son compte et sa place, quelque soit la taille de son établissement. C'est un métier passionnant quand il est exercé dans de bonnes conditions ou lorsqu'on est capable de faire abstraction des nuisances en tout genre qui peuvent parasiter nos actions, et j'admire un certains nombres d'entre vous qui arrivent à se blinder.