Les dérives de la décentralisation

Le département du Loiret a toujours était en pointe (dans le mauvais sens) dans le domaine de la décentralisation. Mais il vient de franchir une nouvelle étape dans l’abandon du rôle historique de l’Education Nationale et de ses personnels pour la gestion des établissements scolaires.
En effet, le conseil général du Loiret a choisi de conclure un contrat de partenariat qui porte sur la construction et l’exploitation du collège public de Villemandeur pendant dix ans pour un montant global estimé à 21,7 millions €. Sur cette somme, 13 millions seront consacrés aux travaux, le reste étant destiné à rémunérer le groupement d’entreprises retenu pour l’entretien, le gardiennage, le nettoyage, la gestion des fluides, la gestion des déchets, l’entretien des espaces verts et la maintenance du collège pendant dix ans. Au bout de cinq et dix ans, un certain nombre de prestations concernant les peintures, les façades, les toits, etc…  sont prévues contractuellement pour la remise en état de l’EPLE. Pour le moment la restauration n’est pas concerné par ce contrat de partenariat ; mais ce n’est que partie remise. Son entretien et sa maintenance devraient faire l’objet d’un marché ultérieur, sous forme de régie ou de délégation de service public.
Que restera t’il au gestionnaire (s’il y en a encore un) dans cet établissement de 550 élèves et 40 internes qui devrait ouvrir en 2007? Combien de personnel TOS seront mis à disposition du collège ? Peut-on croire que des sociétés privées dans le but premier est de faire des bénéfices seront mieux à même d’entretenir et de gérer un collège qu’un gestionnaire dont c’est le métier et qui disposerait pour ce faire de 800 000 € par an? Personnellement avec cette somme qui représente le salaire toutes charges comprises de 25 TOS, je suis prêt à relever le défi. Outre le manque de considération pour le personnel de l’ASU, cette nouvelle pratique me semble être un non sens économique.