Dérapages verbaux d'un enseignant

Bonjour,

Un enseignant s'est dernièrement montré très "limite" envers moi... depuis quelques temps, il prend de plus en plus de libertés avec les convenances avec toute le monde, y compris le CE, qui, je pense, en a peur...

Personnellement, je ne suis pas rassurée non plus.

Que me conseillez-vous?

Lui rentrer dans la g....e!

Plus sérieusement lui rappeler que la politesse ca existe, s'il insiste lui demander de sortir de ton bureau et faire un rapport écrit au CE.

C'est la responsabilité du CE.
S'il s'agit de dérapages liés au fonctionnement "professionnel", c'est à lui de se bouger; au besoin, lui expliquer que s'il ne fait rien, ça pourra monter plus haut.
S'il s'agit de dérapages qui sortent de la sphère pro (remarques liées au sexe de la personne, par exemple), là on peut sortir du cadre Education nationale et avertir fermement l'intéressé que ça peut déboucher sur une plainte en commissariat.

Faj625 a écrit:

y compris le CE, qui, je pense, en a peur...

J'hésite entre être encore consterné et n'être définitivement plus étonné.

Ce sont d'abord les profs qui on besoin de nous pour et pas nous qui avons besoin d'eux.
Alors je plussoie : le rentrer courtoisement dans la gu**le !
Et relater tout cela par écrit à ton CE.
Ne pas hésiter à translater vers un lieu où il y a du monde lors des discussions houleuses, histoire d'avoir des témoins, ou au moins ouvrir le bureau et parler bien fort pour se faire entendre de tous.

On reste calme et souriant mais ferme - on est des chefs, lui c'est juste un prof - et on explique au gazier qu'il gagnerait à retrouver une attitude professionnelle - donc courtoise. Sinon, ça pourrait (lui) faire très mal.

+1 avec le Breton, il faut effectivement éviter de soi-même déraper verbalement au risque de saborder l'argument voire de prendre la place du maudit, et plutôt faire preuve d'assertivité.

Lui dire calmement que nous allons clore cette discussion inutile et stérile... et selon le cadre
- lui fermer la porte sur le nez
- partir dans son bureau et fermer la porte!

Le problème dans ce genre de situation, c'est que même les plus expérimentés, les plus solides et les plus éloquents d'entre nous, peuvent se faire avoir.

Une agression verbale est une agression comme les autres et quoi que nous désirons faire, fuir ou combattre, il faut réussir à s'extraire des griffes de l'assaillant.

Lorsque la personne commence à hausser le ton, à être carrément désagréable, il faut lui lancer un "je vous demande pardon" d'un ton franc et sec.

Généralement, le court silence qui suit permet de reprendre la main et la bouffée d'oxygène pour gérer la situation, mettre fin à la conversation ou rendre les coups.

Sans une astuce de ce genre, quel que soit la manière de faire il est très probable que la joute verbale ne soit pas à ton avantage et que tu es l'impression de sortir d'une lessiveuse après l'échange.

Tout à fait d'accord avec Goldored. Quelque soit ton grade dans notre univers, dans l'établissement, tu es un.e chef.fe. Et un chef, ça se respecte sans même qu'il est quoi que ce soit à faire.
Si tu penses ne pas faire le poids physiquement par rapport à une grosse brute, tu lui interdis tout simplement ton bureau. 
Si cela relève simplement de la "grossièreté" verbale, tu peux aussi tout simplement ne pas lui répondre... 

J'ai encore eu le cas d'une collègue ce weekend qui s'est fait pourrir dans son établissement et que l'institution n'a pas aidée. La voie judiciaire reste la meilleure si la protection fonctionnelle à laquelle nous avons droit fait défaut.

juste lui rappeler qu'en aucun cas tu l'autorises à te parler ainsi et qu'il revienne te voir quand il sera plus calme

après s'il n'a pas compris la première fois, ne plus le recevoir dans ton bureau mais l'inviter à faire des demandes écrites (informer le chef de cette situation)

Casse lui la gueule à la Récré

Ca me rappelle il y a quelques années de ça, j'ai eu coup sur coup deux enseignants qui sont arrivés dans le bahut avec des velléités bien marquées, et qui se sont chargés de m'en faire part en public (réunion de pré-rentrée). Je leur ai rappelé quelle était ma place et la leur, quel était mon rôle et le leur. Un des deux m'a avoué un an plus tard qu'il avait trouvé notre premier contact "très dur".
Et ces deux profs sont devenus des amis, de vrais bons amis, avec un respect mutuel qui ne s'est jamais démenti, et avec lesquels j'ai pu travailler jusqu'à mon départ de manière efficace et harmonieuse. Marquer les limites, ça peut parfois déboucher sur de l'inattendu. J'ai bon espoir que quand on sait le faire de manière claire et non-agressive, ce n'est jamais du temps perdu pour la suite et que le meilleur peut en émerger.

Il faudrait déjà savoir ce qu'il y a derrière "Un enseignant s'est dernièrement montré très "limite" envers moi... depuis quelques temps, il prend de plus en plus de libertés avec les convenances avec toute le monde".
Être "limite", c'est verbal, ou autre chose ? "prendre plus de liberté avec les convenances", c'est quoi, précisément ?
A partir de là on peut savoir comment réagir.

En effet, il faudrait expliciter le caractère inconvenant des propos / agissements du gus.
On ne répond pas la même chose à un prof simplement grossier, à un gars qui met en cause systématiquement l'organisation du bahut ou de l'EN ou à un type qui colle la main aux fesses à tout ce qui porte jupon

Il faut transcrire les propos tenus, et remonter cela au CE. Suivant le modèle best-seller de l'IZ http://intendancezone.net/spip.php?article644 : "M. Machin a tenu à telle heure à tel endroit devant telle et telle personne les propos suivants, ouvrez les guillemets"
Surtout aucun commentaire. Faites ça deux ou trois fois et le type est tout simplement mort, même avec un CE qui n'en a pas.

L'intendant zonard a écrit:

Il faut transcrire les propos tenus, et remonter cela au CE. Suivant le modèle best-seller de l'IZ http://intendancezone.net/spip.php?article644 : "M. Machin a tenu à telle heure à tel endroit devant telle et telle personne les propos suivants, ouvrez les guillemets"
Surtout aucun commentaire. Faites ça deux ou trois fois et le type est tout simplement mort, même avec un CE qui n'en a pas.

J'approuve. Non que cela aidera à faire pousser quoi que ce soit sur un champ visiblement stérile, mais cela obligera ledit couard à peser le plus grand risque qui lui pend au nez. S'il lui est susurré en même temps que les écrits lui sont envoyés qu'en cas de pépin il va trinquer grave parce qu'il aura laissé pourrir la situation, il va se mouiller, contraint et forcé.

@intendantZonard 14:29- il.faut éviter de dire Machin, je viens de voir Faites entrer l'accusé sur l'affaire Machin et il est innocent.

GESTIONNAIREENFOLIE a écrit:

@intendantZonard 14:29- il.faut éviter de dire Machin, je viens de voir Faites entrer l'accusé sur l'affaire Machin et il est innocent.

Oh bin zut alors j'avions gaffé.

"Il y a plus d'un âne à la foire qui s'appelle Machin", comme disait à peu près mon arrière-grand-mère.

Il doit y avoir un truc dans l'air (ou dans l'eau) parce que j'ai vécu la même chose vendredi dernier... Agression verbale devant témoin, menaces, injonction à rester "à [ma] place", la totale.
Au début je suis restée très calme, à un moment j'ai fini par lui dire "moi aussi je peux hurler" sur le même ton que le fâcheux. Je lui ai ensuite demandé de quitter la salle où nous étions, j'ai pleuré un bon coup (les nerfs ma pauvre Lucette!), puis je suis allée en référer au chef d'établissement. Rapport factuel et circonstancié, fiche SST, il est convoqué pour une mise au point (d'autant plus que ce n'est pas la première fois qu'il dérape).
Surtout ne laisse pas passer ça, sinon il recommencera. Courage!

J'ai entendu parler d'un établissement où un individu avait agressé un autre personnel, puis avait été couvert par le CE. Le personnel agressé a fait une TS, je vous dis pas le jet de matière fécale dans la CTA...

Le pire est quand le gestionnaire doit présenter des excuses à l'enseignant ou à un agent sur ordre du CE c'est l'humiliation suprême donc ne pas faire n'importe quoi parce que l'on est adjoint du gestionnaire, il faut être avancer solide et être très mesuréAvec moi les enseignants ont toujours été gentils, je n'ai jamais eu de problèmes, j'agissais vite et leur disais oui ou non très rapidement, quand c' était possible je ne bloquais pas la situation pour jouer au petit chefaillonj'étais si cool, trop cool peut être que j'avais la bizarre d'impression d'être leur Gizmo en fait parfois.

Cela m'est arrivé il y a pas si longtemps de la part du CE avec son adjoint.
Le CE me hurlait dessus dans mon bureau.
Je me suis levé, je lui ai indiqué que cela faisait trois fois que je lui demandais de changer de ton et qu'il n'avait pas le droit d'utiliser ce ton.
J'ai ouvert la porte en indiquant suffisamment fort, pour qu'on m'entende dans le couloir, de bien vouloir quitter immédiatement mon bureau car je n'acceptais pas qu'on me parle sur ce ton et que si cela devait se reproduire je ferais une mention dans le RSST.
Depuis paix royale

Faj625 a écrit:

Bonjour,

Un enseignant s'est dernièrement montré très "limite" envers moi... depuis quelques temps, il prend de plus en plus de libertés avec les convenances avec toute le monde, y compris le CE, qui, je pense, en a peur...

Personnellement, je ne suis pas rassurée non plus.

Que me conseillez-vous?

Ne jamais avoir peur (du moins ne pas le montrer... ). Ne jamais se laisser faire par qui que ce soit. Nous ne sommes pas des paillassons et nous méritons le respect tout autant que les autres catégories de personnels (sauf les CPE (non, je rigole, j'adore mes CPE mais c'est un amour vache, elles sont globalement moins faux-cul que d'autres catégories de personnel...)).

delerific a écrit:

Il doit y avoir un truc dans l'air (ou dans l'eau) parce que j'ai vécu la même chose vendredi dernier... Agression verbale devant témoin, menaces, injonction à rester "à [ma] place", la totale.
Au début je suis restée très calme, à un moment j'ai fini par lui dire "moi aussi je peux hurler" sur le même ton que le fâcheux. Je lui ai ensuite demandé de quitter la salle où nous étions, j'ai pleuré un bon coup (les nerfs ma pauvre Lucette!), puis je suis allée en référer au chef d'établissement. Rapport factuel et circonstancié, fiche SST, il est convoqué pour une mise au point (d'autant plus que ce n'est pas la première fois qu'il dérape).
Surtout ne laisse pas passer ça, sinon il recommencera. Courage!

J'ai remarqué aussi... Tous le monde est sur les nerfs en ce moment  (à part les élèves qui font preuve d'une remarquable zénitude ...). Faut que les gens comprennent que les gestionnaires ne sont pas responsables de la crise sanitaire (ni de la crise de 29 d'ailleurs...).

Stroubok a écrit:

Faut que les gens comprennent que les gestionnaires ne sont pas responsables de la crise sanitaire (ni de la crise de 29 d'ailleurs...).

Si-si, la crise de 2029 j'y travaille résolument, ça se met lentement en place mais ça avance.

GESTIONNAIREENFOLIE a écrit:

Le pire est quand le gestionnaire doit présenter des excuses à l'enseignant ou à un agent sur ordre du CE c'est l'humiliation suprême donc ne pas faire n'importe quoi parce que l'on est adjoint du gestionnaire, il faut être avancer solide et être très mesuréAvec moi les enseignants ont toujours été gentils, je n'ai jamais eu de problèmes, j'agissais vite et leur disais oui ou non très rapidement, quand c' était possible je ne bloquais pas la situation pour jouer au petit chefaillonj'étais si cool, trop cool peut être que j'avais la bizarre d'impression d'être leur Gizmo en fait parfois.

Des excuses ?!? Peuvent se gratter...

L'intendant zonard a écrit:

Stroubok a écrit:

Faut que les gens comprennent que les gestionnaires ne sont pas responsables de la crise sanitaire (ni de la crise de 29 d'ailleurs...).

Si-si, la crise de 2029 j'y travaille résolument, ça se met lentement en place mais ça avance.

Je crains malheureusement qu'elle n'ait un peu d'avance...

Stroubok a écrit:

GESTIONNAIREENFOLIE a écrit:

Le pire est quand le gestionnaire doit présenter des excuses à l'enseignant ou à un agent sur ordre du CE c'est l'humiliation suprême donc ne pas faire n'importe quoi parce que l'on est adjoint du gestionnaire, il faut être avancer solide et être très mesuréAvec moi les enseignants ont toujours été gentils, je n'ai jamais eu de problèmes, j'agissais vite et leur disais oui ou non très rapidement, quand c' était possible je ne bloquais pas la situation pour jouer au petit chefaillonj'étais si cool, trop cool peut être que j'avais la bizarre d'impression d'être leur Gizmo en fait parfois.

Des excuses ?!? Peuvent se gratter...

Pourquoi pas une séance d'auto-flagellation collective tant qui z'y sont...

GESTIONNAIREENFOLIE a écrit:

Le pire est quand le gestionnaire doit présenter des excuses à l'enseignant ou à un agent sur ordre du CE c'est l'humiliation suprême

Si tu dois présenter des excuses c'est que tu as dépassé les limites. Donc s'excuser si on est en tort n'est pas une humiliation. Par contre si tu estimes que tu es dans ton droit le CE peut toujours se brosser et mettre son "ordre" là où est sa place.
Selon ma formule :
"Si tu ne veux pas que les gens s'essuient les pieds sur toi, ne te conduis pas comme un paillasson"