Une note de France Stratégie qui offre des pistes de réflexion pour un futur président de la République?
malheureusement je ne peux pas joindre le lien en ma qualité de simple invité
à noter l'option 3
UNE AUTONOMIE SOUTENUE PAR LA DIVERSIFICATION
DE L’OFFRE SCOLAIRE ET LE CHOIX DES FAMILLES
Le tissu scolaire français connaît déjà une certaine diversité : éducation prioritaire et secteur privé
sous contrat scolarisent ainsi environ 20 % des élèves chacun. Ces dispositifs restent toutefois fortement encadrés, et cette diversité bénéficie avant tout aux familles qui savent tirer le meilleur parti
de ce pluralisme de l’offre dans le cadre de leurs stratégies éducatives.
Cette option viserait à favoriser une offre scolaire plus dynamique, des profils plus diversifiés d’établissements et une plus grande latitude de choix pour toutes les familles, par :
le développement des établissements privés et d’établissements publics disposant de marges
de manoeuvre proches de celles du privé, en s’inspirant des politiques menées à l’étranger
(Royaume-Uni, Suède, États-Unis, Australie par exemple). Le gouvernement britannique a ainsi
permis à partir des années 2000 la libre création d’academies (écoles publiques changeant de
statut pour devenir indépendantes) et de free schools (écoles d’initiative privée approuvées sur
projet par le ministère de l’Éducation)[20], avec financement au prorata du nombre d’enfants
scolarisés. 40 % des élèves du secondaire sont aujourd’hui scolarisés dans des établissements
sous ces statuts. Par rapport aux écoles publiques ordinaires, elles jouissent de trois libertés
fondamentales : liberté des moyens, des outils et des méthodes d’enseignement (« freedom in
delivering the curriculum ») ; liberté de recrutement et de rémunération du personnel, au besoin
en dehors du vivier des « qualified teacher status » ; liberté de fixer la durée de l’année scolaire ;
le rôle prépondérant donné aux chefs d’établissement dans la gestion des moyens financiers
et humains ainsi que la détermination des orientations pédagogiques. Le recrutement des enseignants
serait refondé avec la mise en place de concours pour l’accès à des listes d’aptitude,
une possibilité accrue de recours à des personnels contractuels, une évolution de carrière par examens professionnels. Les chefs d’établissement bénéficieraient d’une autonomie renforcée
dans le choix de leurs enseignants en fonction de leur projet pédagogique ;
la mise en place d’outils permettant de lutter contre le risque de sélection des élèves, par la
contrainte (procédures d’affectation, quotas) ou l’incitation. Des financements au prorata des
élèves scolarisés, modulés en fonction des besoins des élèves, pourraient ainsi se substituer au
classement en éducation prioritaire. C’est la stratégie adoptée en 2013 par l’Australie avec l’instauration de surprimes pour les élèves issus de milieux socioéconomiques défavorisés, ceux
dont les compétences linguistiques sont limitées, et les élèves handicapés.
Le risque de ce type de réforme, fondée sur l’initiative et la concurrence, est d’accroître les écarts de
performance entre établissements. Elle suppose une réponse au problème des écoles défaillantes en
conservant la possibilité d’une reprise en main par les autorités de tutelle, allant d’un encadrement
renforcé à la fermeture de l’établissement.