Maudit soit le jour où j'ai choisi d'être AAENES à la sortie de l'IRA.

J'en ai marre d'être un larbin, marre de voir passer les feuilles de salaire des autres, où je m'aperçois que je suis un pas grand_chose à l'échelle de mon bahut, marre d'exploser chaque année le nombre d'heures, parce que je suis seul dans mon service, et ce sous prétexte de servir l'intérêt public. Le service public ne remplit pas mon caddy de supermarché, ne me permet pas de partir sous les tropiques comme certains perdir.

Je suis cadre! La bonne blague, cadre pour les em...des, les réunions à la   , ça oui, par contre pour les avantages financiers, que dalle...

J'en ai vraiment plus qu'assez de tout ça, d'être méprisé de toute part, par tout le monde. Je ne vois aucune perspective d'évolution dans ce métier, et après m'être renseigné, j'ai compris qu'apparemment être passé par l'EN c'est comme être un lépreux pour les autres ministères...
Des gens avec qui j'étudiais sont devenus sous-préfets, inspecteur des finances, administrateurs civils, magistrats, ils doivent émarger à plus de 5000 euros là ou moi, je peux espérer moins de 3000 (peut être) en fin de carrière, dans un bahut miteux de troisième zone.

Oui, maudit soit ce jour. J'ai raté ma vie et je ne peux plus rien y faire.

Il est compliqué, ce post. On est censé répondre quoi, comment ? Réussir ou pas sa vie (ce concept m'est étranger, pardon), ça se résume à la vie professionnelle ? A la somme en bas à droite de la fiche de paye ?

Je ne regarde pas le texte de Soutier avec dédain ou ironie. Juste je ne comprends pas. Franchement.

Soutier a écrit:

Maudit soit le jour où j'ai choisi d'être AAENES à la sortie de l'IRA.
J'en ai marre d'être un larbin, marre de voir passer les feuilles de salaire des autres, où je m'aperçois que je suis un pas grand_chose à l'échelle de mon bahut, marre d'exploser chaque année le nombre d'heures, parce que je suis seul dans mon service, et ce sous prétexte de servir l'intérêt public. Le service public ne remplit pas mon caddy de supermarché, ne me permet pas de partir sous les tropiques comme certains perdir.
Je suis cadre! La bonne blague, cadre pour les em...des, les réunions à la   , ça oui, par contre pour les avantages financiers, que dalle...
J'en ai vraiment plus qu'assez de tout ça, d'être méprisé de toute part, par tout le monde. Je ne vois aucune perspective d'évolution dans ce métier, et après m'être renseigné, j'ai compris qu'apparemment être passé par l'EN c'est comme être un lépreux pour les autres ministères...
Des gens avec qui j'étudiais sont devenus sous-préfets, inspecteur des finances, administrateurs civils, magistrats, ils doivent émarger à plus de 5000 euros là ou moi, je peux espérer moins de 3000 (peut être) en fin de carrière, dans un bahut miteux de troisième zone.
Oui, maudit soit ce jour. J'ai raté ma vie et je ne peux plus rien y faire.

Devient chef, change d'administration, crée ta boite. La vie est devant toi.
; - )

St .

ça s'appelle un coup de gueule....mais notre collègue fera comme nous tous il va repartir en septembre pour une nouvelle année...allez c'est les vacances   

Avec le cigem tente le coup, mute dans les autres administrations. Tu ne dois pas t'arrêter au constat. Si tu penses ça régulièrement, trop souvent, faut changer, fais des formations pour devenir plus attractif pour les autres ministères. Bref on doit se donner des chances et être plus sympas avec soi-même.
Fais la liste des avantages et des moments ou tu te sens bien au boulot... Et fais-toi aider, parfois au rectorat existe un service où on te fait un bilan de compétences... Dirige-toi vers les ministères de tes potes, perdir... Tu verras, des solutions existent, pas toujours aisées certes mais faut tenter t'as rien à perdre
Courage

Soutier a écrit:

Des gens avec qui j'étudiais sont devenus sous-préfets, inspecteur des finances, administrateurs civils, magistrats,

Ils n'ont pas de réunions eux, c'est clair, .....

Soutier a écrit:

Maudit soit le jour où j'ai choisi d'être AAENES à la sortie de l'IRA.
...
Des gens avec qui j'étudiais sont devenus sous-préfets, inspecteur des finances, administrateurs civils, magistrats, ils doivent émarger à plus de 5000 euros là ou moi, je peux espérer moins de 3000 (peut être) en fin de carrière, dans un bahut miteux de troisième zone.
...

D'autres sont attachés de préfecture au fond de la brousse avec une hiérarchie pesante et un salaire pas plus mirobolants que le tien...
D'autres sont détachés dans une CT et goûtent les joies de la pression politique...

Les anciens élèves d'IRA deviennent parfois sous-préfets, rarement administrateurs civils ou magistrats, quasiment jamais inspecteurs des finances...

Certes, on est confrontés, dans les EPLE, à un corps de direction dont les représentants n'ont pas tous la hauteur de vue, la rigueur et l'honnêteté intellectuelle qui susciteraient notre admiration (je suis bien placé pour le savoir   ), mais relativisons... on sait qu'il y a aussi des problèmes ailleurs.

D'autre part, comme le souligne Grincheux, le bonheur ne se mesure pas forcément au montant porté sur la feuille de paye.

Holà, mon gars, d'abord faut pas cracher dans la soupe sur le salaire : le problème est général à tout le pays, et de toutes mes relations de 20 ans d'études (de la maternelle au DEA, toutes origines sociales confondues même si je reconnais que c'était en centre-ville), je suis le SEUL à ma connaissance à être parvenu à gagner autant que mon père au même âge, mais en francs constants bien entendu, avec 20 ans d'inflation dans l'os. Bin oui : avec un logement de fonction, une NBI, une PFR même tronquée, ça fait déjà un paquet d'argent, et je ne compte pas l'indemnité de caisse du comptable ni les mirifiques ipédégées du Greta (mirifiques mais gagnées à un prix assez exorbitant). Pas si sûr que les autre postes post-IRA rapportent autant !

Sous-rien du tout dans ton EPLE ? Bin tu peux imaginer comment cela se passe sur un poste où tu n'as pas le quart des responsabilités et de l'autonomie d'un gestionnaire ? J'ai creusé mon trou tranquillement, et dans mes EPLE successifs je me suis éclaté à faire avancer des projets sur le bâti, les équipes, la pédagogie, la compta... Ce qui est génial, c'est qu'il y a tellement de choses à faire qu'on peut choisir celles qu'on va faire correctement, pour peu qu'on sache torcher le reste !

Ensuite, question progression, suffit de vouloir. Je connais plusieurs collègues qui voulaient devenir comptables : ils ont demandé l'académie de la Zone, et ils sont comptables, hop, du premier coup ! Et ce n'est qu'une étape. Je viens d'apprendre qu'un attaché NG de ma connaissance va passer SG dans un service déconcentré pas des plus petits, j'ai une copine qui sera très prochainement comptable d'université (chiche la miss    !), une autre qui a été accidentée en tant que gestionnaire et qui s'est trouvé un poste à la centrale pour se refaire... Tout ça rien qu'en restant dans le même ministère. Le seul qui ne continue pas la purge RGPP-chépu-comment-ça-s'appelle-sous-l'père-François.

Mais sinon la BIEP est ton amie, il y a tous les jours des opportunités assez géniales, des trucs qui me font penser que bin c'est bête moi j'aime bien ce métier, mais ça a l'air sacrément intéressant. Un attaché malin et ambitieux a autrement plus facilité à se trouver un boulot intéressant qu'un pauvre gars obligé de se trouver un employeur dans le privé, entre deux plans sociaux.

KMS : Kiosque Multi Services

Re: Quelles primes pour un gestionnaire ?
  Thurston Moore Hier à 16:32

Citation :

Intendant isolé a écrit:Une fois installé dans tes baskets, tu commencera à te prendre au sérieux comme étant une personnalité du village (eple).
Sauf qu'avec le temps, tu verra défiler les bulletins de salaires des vraies personnalités de l'établissement et là tu verra que tu es payé pour une bouchée de pain à faire le sale boulot de la boutique.

Pour l'amplitude horaire, pas la peine de se casser la tête car ton compteur perso pètera les plombs.

On te racontera pour te conforter (et te faire rouler) que tu es l'adjoint du chef d'établissement alors qu'officiellement tu n'est qu'un "adjoint du gestionnaire" qui n'est autre que toi même.

Au final, tu est membre de l'équipe de direction, afin qu'on puisse t'imposer d'office dans toutes les réunions et assemblées et t'impliquer partout, mais tu ne sera jamais personnel de direction car là les choses changent vu que les avantages doivent suivre.

Tu pensera que le logement est la compensation, mais quand tu verra que même tes agents subordonnés y sont logés sans contrepartie, tu te poseras encore plus les questions utiles.

Ensuite, tu seras tellement isolé dans ton bahut et ton monde, à l'instar de tes collègues, tu te dira si quelqu'un vraiment de l'extérieur sait que tu existe hormis lorsqu'on te demande du travail; Alors que pour les autres corps tu verra défilé les syndicats.

Ainsi tu auras l'impression que tout le monde veut ta peau alors que tu n'as rien demandé.

Bon j'arrête..

Constat lucide de notre quotidien de sous-fifre corvéable à merci !      

Soutier a écrit:

Maudit soit le jour où j'ai choisi d'être AAENES à la sortie de l'IRA.

J'en ai marre d'être un larbin, marre de voir passer les feuilles de salaire des autres, où je m'aperçois que je suis un pas grand_chose à l'échelle de mon bahut, marre d'exploser chaque année le nombre d'heures, parce que je suis seul dans mon service, et ce sous prétexte de servir l'intérêt public. Le service public ne remplit pas mon caddy de supermarché, ne me permet pas de partir sous les tropiques comme certains perdir.

Je suis cadre! La bonne blague, cadre pour les em...des, les réunions à la   , ça oui, par contre pour les avantages financiers, que dalle...

J'en ai vraiment plus qu'assez de tout ça, d'être méprisé de toute part, par tout le monde. Je ne vois aucune perspective d'évolution dans ce métier, et après m'être renseigné, j'ai compris qu'apparemment être passé par l'EN c'est comme être un lépreux pour les autres ministères...
Des gens avec qui j'étudiais sont devenus sous-préfets, inspecteur des finances, administrateurs civils, magistrats, ils doivent émarger à plus de 5000 euros là ou moi, je peux espérer moins de 3000 (peut être) en fin de carrière, dans un bahut miteux de troisième zone.

Oui, maudit soit ce jour. J'ai raté ma vie et je ne peux plus rien y faire.

Garde courage, je comprends par où tu passes! ne met pas d'affectif dans le travail préserve toi et fais simplement ton bouleau ; haut les coeurs et supprime la dernière phrase de ton vocabulaire!

Larbin: parce qu'on le veut bien !

sovqip a écrit:

... et fais simplement ton bouleau ;

Ouais !!
Souple comme un roseau, mais solide comme un chêne...

Et notre élite, dans cet univers d'isolation, est soulagée après avoir accaparé les quelques postes dignes par rapport à nos responsabilités (moyens et reconnaissance).

D'ailleurs, elle semble si loin de ses racines qu'elle est devenue incapable d’appréhender cette souffrance des collègues.

La réalité le démontre : pas de réunions syndicales !!!

Et sans généralisé, des représentants dont le souci est d'être proche de la marmite (CAPA..) pour être bien servis au besoin.

Pourtant, ce n'est pas par manque de pouvoir (pas d'Eple sans budget GFC), ni d'indispensabilité (sécurité, viabilisation), ni de capacité de nuisance (voyages, frais de déplacement) ou de servitude (larbin à tout faire).

A force de vouloir être autre chose on a oublié qui on est ???

Gérant KMS a écrit:

Et notre élite, dans cet univers d'isolation, est soulagée après avoir accaparé les quelques postes dignes par rapport à nos responsabilités (moyens et reconnaissance).

D'ailleurs, elle semble si loin de ses racines qu'elle est devenue incapable d’appréhender cette souffrance des collègues.

La réalité le démontre : pas de réunions syndicales !!!

Nan mais je rêve : depuis quand est-ce l'élite qui organise une réunion syndicale !? Tu te rends compte à quel point c'est    ce que tu écris !? Si tu veux une réunion syndicale, tu informes ton syndicat qu'il y a une réunion dans la salle 127 de ton établissement mercredi prochain à 10 h 00, et tu fais passer toi même le mot à qui tu veux.   

L'intendant zonard a écrit:

Holà, mon gars, d'abord faut pas cracher dans la soupe sur le salaire : le problème est général à tout le pays, et de toutes mes relations de 20 ans d'études (de la maternelle au DEA, toutes origines sociales confondues même si je reconnais que c'était en centre-ville), je suis le SEUL à ma connaissance à être parvenu à gagner autant que mon père au même âge, mais en francs constants bien entendu, avec 20 ans d'inflation dans l'os. Bin oui : avec un logement de fonction, une NBI, une PFR même tronquée, ça fait déjà un paquet d'argent, et je ne compte pas l'indemnité de caisse du comptable ni les mirifiques ipédégées du Greta (mirifiques mais gagnées à un prix assez exorbitant). Pas si sûr que les autre postes post-IRA rapportent autant !

Sous-rien du tout dans ton EPLE ? Bin tu peux imaginer comment cela se passe sur un poste où tu n'as pas le quart des responsabilités et de l'autonomie d'un gestionnaire ? J'ai creusé mon trou tranquillement, et dans mes EPLE successifs je me suis éclaté à faire avancer des projets sur le bâti, les équipes, la pédagogie, la compta... Ce qui est génial, c'est qu'il y a tellement de choses à faire qu'on peut choisir celles qu'on va faire correctement, pour peu qu'on sache torcher le reste !

Ensuite, question progression, suffit de vouloir. Je connais plusieurs collègues qui voulaient devenir comptables : ils ont demandé l'académie de la Zone, et ils sont comptables, hop, du premier coup ! Et ce n'est qu'une étape. Je viens d'apprendre qu'un attaché NG de ma connaissance va passer SG dans un service déconcentré pas des plus petits, j'ai une copine qui sera très prochainement comptable d'université (chiche la miss    !), une autre qui a été accidentée en tant que gestionnaire et qui s'est trouvé un poste à la centrale pour se refaire... Tout ça rien qu'en restant dans le même ministère. Le seul qui ne continue pas la purge RGPP-chépu-comment-ça-s'appelle-sous-l'père-François.

Mais sinon la BIEP est ton amie, il y a tous les jours des opportunités assez géniales, des trucs qui me font penser que bin c'est bête moi j'aime bien ce métier, mais ça a l'air sacrément intéressant. Un attaché malin et ambitieux a autrement plus facilité à se trouver un boulot intéressant qu'un pauvre gars obligé de se trouver un employeur dans le privé, entre deux plans sociaux.

J'apprécie réellement les propos de l'IZ qui recèlent tant de vérité !

Syndicalisme ou autre

Il n y a pas de solidarité dans ce corps, voilà ma pensée.

Gérant KMS a écrit:

Et notre élite, dans cet univers d'isolation (...)

Prévoir donc des panneaux de contreplanqués ?

Gérant KMS a écrit:

Syndicalisme ou autre

Il n y a pas de solidarité dans ce corps, voilà ma pensée.

J'ai l'impression de lire quelqu'un qui attend qu'on lui apporte la bécquée  
La solidarité c'est l'affaire de chacun ; travailles-tu en réseau ? Es-tu disponible pour les collègues, à leur écoute ?
Gestionnaire n'est pas un corps, c'est un métier ! Il y a tellement de statuts différents, des adjoints administratifs aux administrateurs, du GM de petit collège rural à l'AC de gros lycée hyper-côté, sans parler des universités et des services que oui, il est peut-être difficile de trouver une âme commune, mais la solidarité c'est l'affaire de chacun et une oeuvre au quotidien.
Ceci dit, venir se plaindre en restant invité.... pourquoi ne pas t'inscrire et contribuer à faire vivre ce forum ?

Depuis 2 ans que j'assume les fonctions de gestionnaire dans un établissement en restructuration (2 sites à gérer - travaux en cours), je suis passée par toutes les couleurs : de la déprime au vu des mes immenses incapacités (je ne savais pas ce qu'était un mandatement, une régie....... en arrivant par exemple) à l'envie de tout plaquer pour éviter la dépression quand j'ai été nommée autoritairement assistant de prévention par le DSDEN ou quand il faut que je me transforme en électricien, informaticien, chef de chantier et tout le toutim......je comprends parfaitement le sentiment d'être un larbin.
Pour te consoler, je suis catégorie B donc encore moins payée qu'un catégorie A, non logée.
Mais grâce au réseau de collègues et à ce site à chaque moment de blues j'ai pu trouver des explications et du réconfort donc je me suis transformé en donateur du site et je recommence cette année car cela m'a vraiment permis d'éviter de craquer à certains moments.
Mais je suis autonome, j'ai un boulot où je ne m'ennuie jamais. Pour avoir été dans des grosses structures, je préfère 100 fois le boulot de gestionnaire.
Mais j'ai un époux qui a 53 ans qui est dans le secteur privé et au chômage depuis 1 an (trop vieux pour travailler....) alors je me dis qu'au moins nous on aura du boulot jusqu'à la retraite.
Mais quand j'en ai marre je regarde le calendrier et je vois que les prochaines vacances vont arriver.
Alors profitons de ce qui nous est donné, passons un bon été. On recraquera en octobre novembre pour le budget (mais les vacances de la Toussaint seront là)etc....
Merci à tous et bonnes vacances.

julaugui1003 a écrit:

...ou quand il faut que je me transforme en électricien, ...

C'est d'ailleurs dans ces moments-là qu'on se rend compte que c'est pas plus mal d'être isolé !



Désolé, vendredi 18H30, vacances, ranger le bureau en vitesse, finir l'infinissable en pestant, etc..., pas pu m'empêcher...

Soutier a écrit:

Maudit soit le jour où j'ai choisi d'être AAENES à la sortie de l'IRA.

J'en ai marre d'être un larbin, marre de voir passer les feuilles de salaire des autres, où je m'aperçois que je suis un pas grand_chose à l'échelle de mon bahut, marre d'exploser chaque année le nombre d'heures, parce que je suis seul dans mon service, et ce sous prétexte de servir l'intérêt public. Le service public ne remplit pas mon caddy de supermarché, ne me permet pas de partir sous les tropiques comme certains perdir.

Je suis cadre! La bonne blague, cadre pour les em...des, les réunions à la   , ça oui, par contre pour les avantages financiers, que dalle...

J'en ai vraiment plus qu'assez de tout ça, d'être méprisé de toute part, par tout le monde. Je ne vois aucune perspective d'évolution dans ce métier, et après m'être renseigné, j'ai compris qu'apparemment être passé par l'EN c'est comme être un lépreux pour les autres ministères...
Des gens avec qui j'étudiais sont devenus sous-préfets, inspecteur des finances, administrateurs civils, magistrats, ils doivent émarger à plus de 5000 euros là ou moi, je peux espérer moins de 3000 (peut être) en fin de carrière, dans un bahut miteux de troisième zone.

Oui, maudit soit ce jour. J'ai raté ma vie et je ne peux plus rien y faire.

E ouais, t'aura pas ta rolex à 50 ans.

Citation :

E ouais, t'aura pas ta rolex à 50 ans.

...bien que je connaisse un petit revendeur ambulant de rolex vers le métro "La chapelle" qui en propose à des prix très raisonnables....
je me suis toujours étonné de ce qu'une grande maison helvète comme rolex garde ce réseau de petits détaillants indépendants, mais pour d'humbles clients comme nous, c'est beaucoup moins impressionnant que les voituriers de la place Vendôme....

Statis a écrit:

Devient chef, change d'administration, crée ta boite. La vie est devant toi.
; - )

St .

  
Si je peux me permettre de citer le philosophe Alain, dans Propos sur le bonheur :

Alain a écrit:

XXVIII
Chacun a ce qu’il veut
21 septembre 1924

Chacun a ce qu’il veut. La jeunesse se trompe là-dessus parce qu’elle ne sait bien que désirer et attendre la manne. Or il ne tombe point de manne ; et toutes les choses désirées sont comme la montagne, qui attend, que l’on ne peut manquer. Mais aussi il faut grimper. Tous les ambitieux que j’ai vus partir d’un pied sûr, je les ai vus aussi arriver, et même plus vite que je n’aurais cru. Il est vrai qu’ils n’ont jamais différé une démarche utile, ni manqué de voir régulièrement ceux dont ils pensaient se servir, ni aussi de négliger ces inutiles qui ne sont qu’agréables. Enfin ils ont flatté quand il fallait. Je ne blâme point ; c’est affaire de goût. Seulement si vous vous mêlez de dire des vérités désagréables à l’homme qui peut vous ouvrir les chemins, ne dites point que vous vouliez passer ; vous rêviez que vous passiez, comme on rêve quelquefois qu’on est oiseau. C’est comme si vous rêviez d’être ministre sans l’ennui des audiences, et sans rien ménager. J’ai connu un bon nombre de ces paresseux qui disent : « On me viendra chercher ; je ne remuerai pas un doigt. » C’est qu’ils veulent dans le fond qu’on les laisse tranquilles, et on les laisse. Aussi ne sont-ils pas aussi malheureux qu’ils voudraient le croire. Les niais sont ceux qui font soudain dix démarches en deux jours, visant tout d’un coup une riche proie, comme le milan. Il n’y a rien à espérer de ces expéditions très mal préparées. J’ai vu des hommes de mérite attaquer ainsi des coffres-forts avec leurs ongles. D’où l’on dit quelquefois que la société est bien injuste ; en quoi l’on est bien injuste. La société ne donne rien à celui qui ne demande rien, j’entends avec constance et suite ; et cela n’est point mal, car les connaissances et aptitudes d’esprit ne sont pas le tout. (...)

XXIX
De la destinée
3 octobre 1923
(...)
Beaucoup de gens se plaignent de n’avoir pas ceci ou cela ; mais la cause en est toujours qu’ils ne l’ont point vraiment désiré. Ce colonel, qui va planter ses choux, aurait bien voulu être général ; mais, si je pouvais chercher dans sa vie, j’apercevrais quelque petite chose qu’il fallait faire, et qu’il n’a point faite, qu’il n’a point voulu faire. Je lui prouverai qu’il ne voulait pas être général. (...)

Il est faux de dire que les attachés par par l'éducation nationale sont des pestiférés ; j'en connais un certain nombre qui est passé à d'autres ministères, et pas forcément les moins prestigieux, y compris en centrale, et y compris après avoir exercé en EPLE. Et le mouvement semble s’accélérer avec le CIGEM, puisque le remplacement du détachement par la mutation lève un certain nombre de freins.

Pour le reste, je souscris totalement au témoignage du léporidé : si on veut se donner la peine, la fonction peut être passionnante et pleine de responsabilités, sans doute beaucoup plus importantes que dans un service

Ca me rappelle qu'à l'IRA, on avait une blague sur les postes en sortie :
- ceux qui exerceront en EPLE compteront les boîtes de petits pois
- ceux qui exerceront en centrale serviront le café aux ENArques.
Eh oui, un attaché en centrale n'est rien...

Votre message sent l'aigreur et la rancœur recuite.

Si vous vous en croyez capable, vous pouvez toujours passer le concours de l'ENA, mais ce n'est pas avec ce genre d'état d'esprit que vous pourrez le réussir.

Je suppose aussi que vous avez déjà du le tenter, sans le réussir, d'où cette détestation de soi qui est palpable dans vos propos. Vous devriez vous interroger sur les raisons de votre échec, et pourquoi vous n'aurez pas réussi à faire mieux qu'attaché.

Je confirme qu'en centrale, à défaut de devenir administrateur civil, vous risquez de servir le café et de faire les photocopies des énarques, qui jouissent de la véritable autorité de cadres de la fonction publique.

Bien à vous.

Hippos a écrit:

Si je peux me permettre de citer le philosophe Alain, dans Propos sur le bonheur :

Alain a écrit:

XXVIII
Chacun a ce qu’il veut
21 septembre 1924

Chacun a ce qu’il veut. La jeunesse se trompe là-dessus parce qu’elle ne sait bien que désirer et attendre la manne. Or il ne tombe point de manne ; et toutes les choses désirées sont comme la montagne, qui attend, que l’on ne peut manquer. Mais aussi il faut grimper. Tous les ambitieux que j’ai vus partir d’un pied sûr, je les ai vus aussi arriver, et même plus vite que je n’aurais cru. Il est vrai qu’ils n’ont jamais différé une démarche utile, ni manqué de voir régulièrement ceux dont ils pensaient se servir, ni aussi de négliger ces inutiles qui ne sont qu’agréables. Enfin ils ont flatté quand il fallait. Je ne blâme point ; c’est affaire de goût. Seulement si vous vous mêlez de dire des vérités désagréables à l’homme qui peut vous ouvrir les chemins, ne dites point que vous vouliez passer ; vous rêviez que vous passiez, comme on rêve quelquefois qu’on est oiseau. C’est comme si vous rêviez d’être ministre sans l’ennui des audiences, et sans rien ménager. J’ai connu un bon nombre de ces paresseux qui disent : « On me viendra chercher ; je ne remuerai pas un doigt. » C’est qu’ils veulent dans le fond qu’on les laisse tranquilles, et on les laisse. Aussi ne sont-ils pas aussi malheureux qu’ils voudraient le croire. Les niais sont ceux qui font soudain dix démarches en deux jours, visant tout d’un coup une riche proie, comme le milan. Il n’y a rien à espérer de ces expéditions très mal préparées. J’ai vu des hommes de mérite attaquer ainsi des coffres-forts avec leurs ongles. D’où l’on dit quelquefois que la société est bien injuste ; en quoi l’on est bien injuste. La société ne donne rien à celui qui ne demande rien, j’entends avec constance et suite ; et cela n’est point mal, car les connaissances et aptitudes d’esprit ne sont pas le tout. (...)

XXIX
De la destinée
3 octobre 1923
(...)
Beaucoup de gens se plaignent de n’avoir pas ceci ou cela ; mais la cause en est toujours qu’ils ne l’ont point vraiment désiré. Ce colonel, qui va planter ses choux, aurait bien voulu être général ; mais, si je pouvais chercher dans sa vie, j’apercevrais quelque petite chose qu’il fallait faire, et qu’il n’a point faite, qu’il n’a point voulu faire. Je lui prouverai qu’il ne voulait pas être général. (...)

Que dire...sinon que c'est tellement vrai ! Cela devrait être enseigné à l'ESEN et aux IRA ; ce serait tellement plus utile que les discours sur le "management".

J'aime bien les propos d'Alain mis en avant par Hippos. C'est en effet important de dire que quand on veut quelque chose il faut se bouger les miches. Par contre, il ne me semble pas contradictoire de dire que certains gestionnaires (les catégories B, levez-vous !!!) n'ont pas une reconnaissance (financière et/ou statutaire) en adéquation avec leur place et rôle dans les bahuts...
Au plaisir.