Curieusement, ce sont les apiculteurs eux mêmes, et notamment à travers leurs associations, qui sont les plus réticents à l'installation de ruches dans les établissements scolaires . Donc ils se mettent eux mêmes en danger tous les jours, ainsi que leur famille et leurs voisins ?
Je crois que l'éducation des jeunes à l'apiculteur pourrait au contraire leur apprendre à vivre avec les abeilles, et serait à terme bénéfique à l'apiculture. Sans parler bien sûr de tous les aspects pédagogiques et de la sensibilisation au développement durable.

Quelques rappels de bon sens :
1 la peur n'évite pas le danger
nous avons tous un ou plusieurs voisins qui ont des ruches sans nous le dire, et nous ne sommes pas pour autant attaqués tous les jours.
2 les infirmières savent parfaitement ce qu'est une piqure d'insecte, et comment  la traiter : appel du samu (si nécessaire), qui intervient en 10 mn en ville.
3 l'installation d'une ruche ne peut être menée que par une personne compétente de l'établissement (qui est dans 99% des cas soi même apiculteur ) donc on devrait pouvoir lui faire confiance

Avant de se lancer, se rappeler quand même,  que comme pour tout animal domestique, il y aura des soins à apporter, notamment pendant les vacances d'été, et que la récolte du miel se passe normalement vers le 15 aout...

Comme dit l'adage, les conseilleurs ne sont pas toujours les payeurs.

J'estime de mon devoir d'apiculteur d'informer un CE du risque qu'il prend en acceptant l'installation de ruches dans son établissement.

Après, c'est lui qui décide, de toutes façons.

D'autre part, et heureusement, dans beaucoup de régions, et notamment ici en Bretagne, nous avons généralement une miellée de printemps, que nous récoltons en avril, et une miellée estivale dont la récolte intervient effectivement à la mi-août.

Je vois quasiment quotidiennement des insectes butiner dans les rosiers de mon lycée, et si un élève doit en mourir, qu'il y ait ou pas une ruche dans l'établissement ne changera pas grand chose. Sachant qu'à peu près tous nous disposons d'un endroit protégé pour y placer les insectes, le potentiel est énorme, mais l'entretien (récolte mais pas seulement) à assurer notamment au beau milieu de l'été représente sans hésitation le principal frein.

Un certain nombre d'établissements scolaires ont déjà sauté le pas, il serait pertinent de les recenser. Ne pouvant pas plus compter sur notre ministère pour cela que pour le reste, il conviendrait que les organisations professionnelles d'apiculteurs organisent la mise en relation de tout ce petit monde.

Je signale qu'il n'est pas indispensable d'installer des ruches pour qu'un établissement contribue de manière intéressante à la biodiversité : on peut installer des hôtels à insectes, en gros des bouts de bois avec des trous de différents diamètres forés à la perceuse ; on peut aussi chercher à ce que le fleurissement de l'établissement soit le plus favorable possible aux insectes butineurs, par la sélection de variétés riches en nectar (planter des robiniers par ex), et/ou avec des floraisons précoces et tardives.

oui. Bsolument.
J'ai demandé à l'ESAT qui nous fait les espaces verts de laisser plusieurs parcelles de gazon en friche, aussi, pour laisser pousser les petites fleurs, et laisser tranquilles les petites bêtes.
On fauchera une fois par an fin aout avant l'arrivée des personnels et des élèves.

L'intendant zonard a écrit:

Je vois quasiment quotidiennement des insectes butiner dans les rosiers de mon lycée, et si un élève doit en mourir, qu'il y ait ou pas une ruche dans l'établissement ne changera pas grand chose.

Ton propos dénote, et c'est bien normal, une méconnaissance du comportement de l'abeille. La butineuse ne se montre pas agressive, elle n'y a pas intérêt, si je puis dire, puisque piquer, pour elle c'est mourir. Évidemment, l'anthropocentrisme de mon propos n'est là que pour simplifier le raisonnement. Une abeille qui butine utilisera tous les subterfuges, vrombir aux oreilles, voire la fuite, si elle est dérangée dans son travail. Mourir pour quelques milligrammes de nectar, de pollen ou d'eau n'est pas "économiquement" utile.

Par contre, tout ce qui peut être interprété par les "guetteuses" comme un menace envers la colonie (la ruche  pour faire simple) déclenche une réaction d'attaque. Une fois qu'une abeille a piqué, l'odeur du venin déclenche la même réaction d'attaque chez ses congénères, fussent-elles butineuses. Et parmi ce "tout ce" il y a des choses parfois surprenantes, l'odeur du chlore quand on revient de la piscine, par exemple, ou l''odeur de la sueur, notamment celle des chevaux.

Quant aux hyménoptères que tu vois butiner les rosiers de ton lycée il s'agit principalement de bourdons ou d'abeilles solitaires qui ne piquent vraiment que très, très, très exceptionnellement.

Je plussoie naturellement par ailleurs tes propos afférents aux alternatives pour favoriser la biodiversité.

ampelmann a écrit:

Avant de se lancer, se rappeler quand même,  que comme pour tout animal domestique,

Elle m'avait échappé celle-ci.
L'abeille, même "enruchée", demeure un animal sauvage, qu'on se le dise. Si certains en doutent je les invite à venir passer une après-midi près de mes ruches.

Maljuna Kris a écrit:

Par contre, tout ce qui peut être interprété par les "guetteuses" comme un menace envers la colonie (la ruche  pour faire simple) déclenche une réaction d'attaque. Une fois qu'une abeille a piqué, l'odeur du venin déclenche la même réaction d'attaque chez ses congénères, fussent-elles butineuses.

C'est la raison pour laquelle la ruche doit être installée à l'écart, à un endroit n'étant pas fréquenté par les élèves, ni par même de la viande saoûle aimant grimper sur les écoles. L'idée de la webcam est très intéressante.

En cas de problème grave avec un élève allergique, la responsabilité ne sera pas la peine si l'abeille est entrée dans l'établissement sans être invitée ou si c'était là qu'elle habitait avec l'accord du CE.

cat' a écrit:

En cas de problème grave avec un élève allergique, la responsabilité ne sera pas la peine si l'abeille est entrée dans l'établissement sans être invitée ou si c'était là qu'elle habitait avec l'accord du CE.

Et, de toutes façons, s'il y a une ruche dans l'établissement, il serait très difficile de prétendre que l'abeille piqueuse n'en provenait pas, quand bien même, dans l'absolu, il serait tout aussi difficile de prouver le contraire.