Winnie a écrit:

muter à cause d'UNE personne qui, elle, a une obligation de mobilité,

Oui mais c'est sa première année dans son poste, au chef ; il peut donc rester encore 8 ans et demi.

Winnie a écrit:

Pourquoi c'est celui qui veut bien faire son job qui devrait se tirer ?

J'ai une réponse à cela. C'est un postulat dans le monde du travail. Il n'est dans aucun code :

"En cas de désaccord persistant entre un supérieur et un subordonné, c'est le subordonné qui se barre."

Aller contre cette règle intangible est possible mais à mon avis mauvais pour la santé.

Je le sais bien, Nabolito.
Il n'empêche qu'en général on cherche d'autres solutions avant d'en arriver là. Je ne pratique pas le CE en question, c'est facile pour moi de dire ce qui va suivre, mais je me lance : 4 mois ça me parait bref pour en arriver à cette conclusion sans appel.

Merci de vos réponses, de vos conseils.

J'ai demandé ma mutation. Cela va faire 6 ans que je suis ici et j'ai vu 4 CE certains assez "space" mais cependant toujours respectueux des autres.
Mais là la situation s'envenime de toutes parts. Jusqu'à la DHG qui pose problème (heures supprimées en LV2 parce qu'il estime qu'il n'y aura pas de volontaires) ... et une langue rare mise en place... une montée au créneaux des profs est à envisager...

Je baisse les bras et je vous l'avoue... j'attends des nouvelles avec impatience des mutations...

La mutation est une solution possible. De plus muter permet de changer d'air, de se remettre en question, de découvrir de nouveaux horizons , de nouveaux collègues, de nouvelles fonctions... Mais le risque de retomber sur un CE ou un supérieur ayant le même profil n'est pas nul... Dans mon cas, à ce jour, c'est de l'ordre de 30% c'est dire!!!

Ensuite je vais me faire l'avocat du diable...

Pas de P.adj - Un CPE à mi-temps - Un Internat ? Une demi-pension? Je ne connais pas l'établissement mais je dirais de l'ordre de 280 élèves... la charge de travail est-elle aussi conséquente que cela ?

Dans tout les cas bon courage pour la fin de l'année scolaire. Reste concentré et prépare ta compta pour ton successeur...

V.M.B a écrit:

avec le piaf maritime!

dans mon ancienne vocation on répétait à loisir la phrase du Gal BIGEARD: "être et durer", c'est devenu notre leitmotiv et même la devise.

Etre: tout le monde sait faire ou à peu près faire (certains paraissent tellement bien qu'on dirait qu'ils sont)

durer: c'est moins facile,quasiment tous les suractifs que j'ai connus, dont certains amis, ont eu des pb de santé, voire des pb définitifs (3 CASU dont un SGASU et 1 APENES dans la sciure et un APAENES avec un gros pépin) ...

Etienne a encore le privilège de la jeunesse mais à titre purement amical je lui conseillerais volontiers d'en garder sous la semelle.



je dirais même que plus un poste est lourd plus il faut se méfier, on n'est pas des machines et on a tous nos limites physiologiques, le lourdeur du poste et notre souci sans faille du service public peuvent nous pièger.

la question deviendrait alors: est-ce que ça vaut le coup de se déglinguer la santé durablement ou définitivement pour un travail quel qu'il soit (à part l'engagement militaire qui emporte de fait l'acceptation de ce sacrifice éventuel)?

vos avis?

Je n'ai pas honte de dire ce qu'il en est pour moi. J'ai pris un poste de gestionnaire sur une mutation inter à un peu plus de 100 kms et dans une zône différente des miens (une épouse à l'EN plus 4 enfants). Auparavant, j'étais AC sur une autre académie. Le psote s'est révélé beaucoup plus lourd que ce que je pensais (perte de 3 agents administratifs, Greta, UFA, internat spécialisé handicap, et des agents en grande souffrance du fait de l'agent "chef" (harcèlement). Par vocation, j'y ai consacré 65 à 70 heures par semaine avec un ac complètement incompétent (mais casu par voie de mutation) qui passait plus de temps à rejeter qu'à payer, par peur d'une erreur.Cet agent ne travaillait entre autre que du lundi midi au vendredi midi en prenant intégralement les vacances scolaires.En outre, mon CE m'a donné les clefs de la maison, du lycée, parce que cela ne l'intéressait plus.Il demande sa mutation depuis 6 ans. Un jour, en avril dernier, j'ai pété les plombs, complètement, en demandant mon hospitalisation pour protéger ma famille et moi-même. Attention, cela peut arriver à tout le monde, mais je me devais d'aider mes agents face aux problèmes, mes adjoints qui ne supportaient( nullement le rejet d'un mandat sur 2, d'un Or sur deux, par simple incompétence.
Aujourd'hui, c'est du passé, mais je sais que jamais plus, je ne déborderai de ma mission pour les élèves, avant, et pour l'état.

Oui petit ets... Mais ce n'est pas une question d'effectif ou de charge de travail... c'est une question de respect et de reconnaissance des personnels... Je passe mon temps à jouer les "tampons" à rattraper les erreurs, a arrondir les angles...

J'ai une bonne équipe d'agents. Mais ce matin réunion avec eux car ils qui se sentent dévalorisés, mis de coté. Ils ne veulent plus être appelés pour appuyer sur le bouton de la cafetière pour faire couler le café...

Je ne suis pas CE, je ne suis pas CPE sinon cela se saurait... et je ne vois pas pourquoi j'arriverai le matin à 7h45 pour accueillir les élèves le matin à l'ouverture du collège... ou recevoir les parents à qui on a donné rendez vous à 8h15 alors que l'on n'arrive qu'à 9h ou 9h30...

Je crois que je suis un peu fâché !!!

D'une façon générale dans ce genre de contexte: tout noter, tout écrire. Les dates, les horaires, les lieux, les personnes concernées, les témoins éventuels et surtout les faits. Ca devrait vite servir car je sens l'évaluation de juin mal partie et Gastounette ne voudra pas laisser certaines choses dedans sans répliquer.

Tu dois obéir pour les horaires dans le respect de ton statut. On en revient à des histoires d'ordre manifestement illégal où tu es coincée. Mais note bien dans un coin et de façon détaillée tout ce que tu fais au quotidien qui n'est pas de ton ressort, et le temps que ça a pris.

Après, et puisque tu as décidé de partir, tu peux aussi lui savonner la planche en incitant les autres à suivre ton exemple, profs comme agents. La loyauté, ça se mérite et ça se respecte, comme toute chose fragile.

Dernière chose: il ou elle sort d'où? Il doit bien y avoir un(e) collègue qui aurait long à t'en dire, y compris sur d'éventuelles traces écrites auprès du Rectorat. S'il devient nécessaire d'aller voir plus haut, ça peut être utile de savoir que ce n'était pas la première fois qu'ils étaient alertés.

D6. a écrit:

Une dernière chose: il ou elle sort d'où? Il doit bien y avoir un(e) collègue qui aurait long à t'en dire, y compris sur d'éventuelles traces écrites auprès du Rectorat. S'il devient nécessaire d'aller voir plus haut, ça peut être utile de savoir que ce n'était pas la première fois qu'ils étaient alertés.

Tout de même, la Gastounette n°2 (une pensée pour la première qui s'est faite rare sur son nuage) précise : « Cela va faire 6 ans que je suis ici et j'ai vu 4 CE certains assez "space" mais cependant toujours respectueux des autres. ».

D'ordinaire comme d'habitude et d'usuel, le CE doit (comme l'adjoint s'il en est) rester au minimum 3 ans. Comment se fait-ce alors qu'il y ait eu un tel "turn-over" à cet endroit. Serait-il maudit ou bien le receptable obligé des fonds de tiroirs de sortie de concours ou de première affectation de chefs peu capés ? Bref des personnes sans expérience. Ce qui ne pose pas problème avec des gens de qualité, compte tenu de la taille du bahut. Mais qui peut en créer avec des erreurs de casting.

Bref .

4 CE :

A mon arrivée le :

- 1er - au bout d'un an retraite

- 2 eme - interimaire...

- 3eme - 2 ans puis retraite

- 4eme - viens d'arriver en septembre...

Nous sommes en ZEP... Dur dur les élèves l'ets mériterait un classement plus important... donc CE veulent pas venir ou rester... Normalement c'était un autre CE qui était prévu d'arriver ici mais il n'a pas voulu venir (il a fait ce qu'il faut pour cela) mais c'est pareil il était à un an de la retraite...
Une volonté supérieure de ne pas stabiliser l'ets et de construire quelque chose de concret ???

Gastounette02 a écrit:

4 CE :
[...] Nous sommes en ZEP... Dur dur les élèves l'ets mériterait un classement plus important... donc CE veulent pas venir ou rester... Normalement c'était un autre CE qui était prévu d'arriver ici mais il n'a pas voulu venir (il a fait ce qu'il faut pour cela) mais c'est pareil il était à un an de la retraite...
Une volonté supérieure de ne pas stabiliser l'ets et de construire quelque chose de concret ???

Oki, oké. Un endroit ressemblant à ceux qui servent de garage pour cessation progressive d'activité. Mais pas avec le paysage habituel, sympa, pour papis ou mammies fatigués, ni la catégorie qui va bien avec l'ancienneté. Alors effectivement, cela manque de compensations financières et de reconnaissance de l'institution qui stabiliseraient l'ensemble.

On remarque parfois - en creux - la qualité des chefs et chefs de service. En fonction de la proportion de gens sous leurs ordres qui demandent leur mutation quand ils s'incrustent, quoique pas excellents, ou, lorsqu'à l'inverse et à cause de leur qualité reconnue, à leur départ ou l'année suivante, les demandes de mut' explosent. Il arrive même parfois que les personnels dépendants d'un intendant - pour reprendre votre expression - "space" quittent ou cherchent à quitter, au départ du CE. Le CE assurant, à sa différence, l'équilibre de la boutique.

L'I.Z. n'a pas tort pour ce coup. Certes votre CE peut se bonifier, bien conseillé (et dressé) par son ou ses adjoints, voire par le CPE. Mais si ce n'est pas le cas, vous en aurez pour trois ans. Plus peut-être, si au rectorat on le considère comme insuffisant et que le reloger ailleurs soit pour eux problématique. Rares sont les chefs rétrogradés à l'insu de leur plein gré, ensuite, comme sous-chef dans un autre bahut, même gros.

Bref .

Ce qui paraît-encore-anormal, c'est de faire jouer un rôle de vie scolaire à l'intendance, et ce d'une manière habituelle, cela mérite aussi d'être noté pour la suite.

Russule a écrit:

L'intendant zonard a écrit:

Le reste de ma réponse sera : demande d'urgence une mutation

C'est ton refrain préféré, mais j'ai un peu du mal avec. Sur un autre post, tu conseillais à un gestionnaire de muter parce que le CE voulait ouvrir la porte (de l'intendance).

Si tu me lis sur ce forum, tu sais tout sur mon compte (et même sur mes comptes, je me dis parfois), et donc tu sais que j'ai déjà eu l'occasion de faire de la résistance à un chef imbécile et méchant.

J'ai survécu, et il y a encore dans mon lycée des gens qui ont pour moi le regard qu'on aurait pour le type devant le char à Tienanmen si on pouvait le croiser dans un couloir du bahut. Mais je t'assure qu'on n'oublie pas ces moments-là, et même une petite conversation avec le malheureux collègue qui se fade actuellement le CE épouvantable en question ne réussit guère à autre chose que réveiller les cicatrices.

En particulier, quand on croit à son boulot et qu'on est disposé à se donner à fond pour son établissement, devoir faire semblant de ne rien faire parce que tout ce qu'on fait est systématiquement saboté, inventer des stratagèmes pour faire croire à d'autres crétins que ce sont eux qui ont eu une idée en guise de moyen d'action, devoir se taire quand un grotesque abruti incompétent dans sa partie (prouvé par son successeur) vous invective en public, et bien c'est pas terrible.

Moi j'ai décidé de tenir bon parce que deux chefs de suite, c'était plus possible, et j'avais résolu de quitter le métier si ça se réglait pas très vite : quitte ou double. Mais j'étais jeune, solide, déterminé, certain de la justesse de mes vues, j'avais analysé les techniques de harcèlement employées par cette direction et je savais en partie m'en prémunir, j'étais soutenu par mon épouse... Qui n'est pas sûr de disposer de toutes ces ressources dans l'adversité doit immédiatement lâcher prise, s'enfuir le plus loin possible, la seule vengeance possible étant de bien faire savoir pourquoi on s'en va (ce qu'avait fait mon prédécesseur du reste).

L'intendant zonard a écrit:

Mais je t'assure qu'on n'oublie pas ces moments-là, et même une petite conversation avec le malheureux collègue qui se fade actuellement le CE épouvantable en question ne réussit guère à autre chose que réveiller les cicatrices.

Bienvenue au club. Moi, j'appelle ça mes "vieux fantômes". 9 ans déjà, 6 ans et demi que j'ai réussi me sauver de là ... Mais me retrouver dans certaines situations me fait immanquablement remonter quelques petites bouffées d'angoisse ... que je connais, détecte et combats du mieux possible. Je ne pleure plus en public depuis le jour où je me suis juré "plus jamais ça, plus jamais m'humilier moi même devant des inconnus". La maitrise de mes réactions devant ces situations n'est pas encore optimale, mais j'y travaille.

On y gagne une sensibilité accrue aux problématiques type "harcelement moral", c'est déjà ça ...

Courage,

Chaque aube nouvelle apportera son cortège de rèves et des raisons d'espérer.

Bonjour,

ma compagne, gestionnaire d'un collège de 400 élèves depuis deux ans :

horaires de travail :
7h45 / 17h45 du lundi au vendredi sauf le mercredi 7h45 / 12h30
quelques heures supplémentaires de temps en temps, réunions, conseils de discipline , travail à finir ... pb a gérer ....
Ne travaille ni le week end , ni les vacances ni les jours fériés .

ça fait environ 42h de travail par semaine en base pose repas déduite.

le collège est petit certes mais cette année elle a géré le déménagement du collège.

Par contre c'est un peu usant ( à ce qu'elle me dit )

nemo auditur suam propiam turpitudinem.

Tu as des horaires théoriques cadrés. Les horaires extra sont librement acceptés en fonction de la pression que l'on se met, ou que l'on se laisse mettre.

En effet la 1ère année si tu penses ou te laisse convaincre que tout doit être parfait tout de suite, tu peux travailler 14h/jour.

Si en revanche tu acceptes et sait faire accepter que tout ne sera pas parfait, que tu dois apprendre ton métier (tu pars des jours en formation d'adaptation à l'emploi), que l'établissement peut souffrir de circonstances particulières, tu pourras limiter tes semaines à 40-45h (entre 5 x 8 et 5 x9), ce qui est parfaitement vivable.

Bon courage et ne lâche rien.