Ici - quelque part dans l'est - l'inquiétude est grande concernant l'avenir des SEGPA. Outre le discours - off bien sûr - de l'IA prêchant systématiquement contre les SEGPA, un certain nombre d'indices laissent à penser que l'avenir des SEGPA est fortement compromis alors même que les collectivités locales se montraient prêtes à réinvestir dans leur modernisation: nomination d'un directeur pour 2 SEGPA, gel des travaux de réhabilitation, gel des investissements... Tout ça évidemment dans la plus grande discrétion et sans information aucune aux principaux intéressés (les enseignants, les parents d'élèves...).
Il ne m'étonnerait pas que les responsables de l'institution aient en tête de laisser mourir à petit feu un pan entier de l'enseignement secondaire sans autre objectif que de faire rapidement des économies alors même que ces sections ouvrent un horizon professionnel à des élèves en rupture avec l'enseignement secondaire classique... Qu'on ne vienne pas ensuite nous parler de la nécessité de prendre des mesures pour l'intégration professionnelle des jeunes...
M'est avis également que l'institution parie sur l'absence de réaction des syndicats de profs (les enseignants de SEGPA n'étant qu'un petit nombre) et des parents d'élèves de ces sections (appartenant souvent à des milieux défavorisés) pour tailler à la hache dans les effectifs éducatifs...

Et que propose ton cher IA aux élèves présentant d’importantes difficultés d'apprentissage ?

il y a encore les DP6 et le DIMA qui va ouvrir dans chaque académie, nous ca y est on a un DIMA pour septembre

Il y a une fermeture progressive des SEGPA, car il y a de moins en moins d'élèves orientés vers ces sections.

Il y a plusieurs raisons à cela, notamment la disparation des RASED (réseau d'aide) en primaire, et du coup un personnel moindre pour détecter les élèves relevant de l'AIS, rencontrer les familles, les aider à constituer les dossiers, les relancer (les affronter, dirais-je)...

Ensuite, une rupture entre les enseignants et les autorités concernant le traitement de l'échec scolaire. Peu acceptent la disparition du redoublement, et ne comprennent pas le pilotage par les chiffres. Du coup, on est un peu moins vigilant sur les passages en 6ème.

C'est très inquiétant parce que ces élèves-là se retrouvent en 6ème de collège classique.

Dans mon établissement de près de 800 élèves, nous avons, ULIS, DIMA et SEGPA. Pour la SEGPA, il y a eu modification des termes et des orientations pédago, l'atelier menuiserie est devenu atelier HABITAT, la cuisine pédago reste sans modification.

Zappa a écrit:

Et que propose ton cher IA aux élèves présentant d’importantes difficultés d'apprentissage ?

L'a pas abordé le sujet... L'est plus dans la négation des problèmes que dans la recherche de solutions... Le haut fonctionnaire dans toute sa splendeur quoi!

DIMA c'est quoi ?

Pas encore entendu parler dans mon département...

C'est dispositif pour d'initiation aux métiers en alternance.
Concernant les Segpa, à écouter les directeurs de Segpa, cela fait des années que leur fermeture est évoquée. Mais, des signes démontrent que c'est en cours progressivement. Dans mon établissement, nous disposions d'une double segpa et une a été fermée, non par manque d'élève. Ou encore, certains directeurs de Segpa le sont sur deux segpa.

La casse est en route, cela libérera de la place dans les établissements et laissera du matériel à l'abandon sans parler des élèves dont les difficultés risque de s'accroître dans le cursus classique.

Les directeurs des SEGPA sont les chefs des établissements où ils sont implantés...

C'est bien joli mais à cette heure-ci, Le Forgeron, on se concentre sur le GJQ au lieu de parler des SEGPA qui, de toute façon, font le pont aujourd'hui ! Barbalala t'a soufflé une victoire facile !

Colombane a écrit:

DIMA c'est quoi ?
..

Dispositif d'Initiation aux Métiers en Alternance - Bulletin officiel n°5 du 3 février 2011

Grincheux a écrit:

C'est bien joli mais à cette heure-ci, Le Forgeron, on se concentre sur le GJQ au lieu de parler des SEGPA qui, de toute façon, font le pont aujourd'hui ! Barbalala t'a soufflé une victoire facile !

Je suis arrivé au boulot trop tard, le tram est bloqué jusqu'en septembre, le RER est... le RER, et le métro ben c'est pas top non plus. Grosses difficultés de transport.

barbule a écrit:

Colombane a écrit:

DIMA c'est quoi ?
..

Dispositif d'Initiation aux Métiers en Alternance - Bulletin officiel n°5 du 3 février 2011

c'est ce qui remplace d'une certaine manière les pré-apprentis, sauf que les jeunes de 14 ans environ font des stages dans plusieurs domaines professionnels et sont bien sûr scolarisés, faut obligatoirement un internat, pour l'instant un seul DIMA dans notre académie, donc à la rentrée prochaine (18 place), ce ne seront que les jeunes qui habitent là proximité

ce qui est à l'ordre du jour concernant la casse, ce sont les CIO qui doivent être labellisés pour rentrer dans le PIOFM ou le SPO si vous préférez !!

Ce qui m'inquiète le plus, c'est que - à part le directeur de la SEGPA - personne ne réagit! Les profs et leurs syndicats qui sont parfois si prompts à démarrer pour des vétilles ne semblent pas concernés par le sort de leurs collègues de SEGPA et encore moins par le devenir des élèves qui y sont scolarisés...

Rapoutouk a écrit:

Ce qui m'inquiète le plus, c'est que - à part le directeur de la SEGPA - personne ne réagit! Les profs et leurs syndicats qui sont parfois si prompts à démarrer pour des vétilles ne semblent pas concernés par le sort de leurs collègues de SEGPA et encore moins par le devenir des élèves qui y sont scolarisés...

A part les directeurs de SEGPA justement pour lesquels c'est une planque recherchée tant elle offre de possibilités de s'auto-gérer (il suffit d'ailleurs de voir le vivier de recrutement), personne ne raffole des SEGPA. Les profs les fuient comme la peste car c'est souvent le complément d'heures voire la totalité du service du dernier arrivé, les parents d'élèves (comprendre des autres élèves) se plaignent rarement du départ de ces pauvres hères relégués au fin fond du bahut dans des préfas antédiluviens. Bref, les SEGPA c'est bien mais not in my backyard.
Après, quand les gamins en question auront été habilement mélangés au reste de la population, on verra bien si les aveugles d'aujourd'hui seront aussi les sourds de demain.

Un des mes oncles enseignait, il y a quelques temps, dans un charmant collège niçois, dans la non moins charmante cité de l'Ariane...
La SES de l'époque, n'avait pas la capacité pour absorber la totalité des élèves relevant de cette filière.
Il y avait donc des élèves scolarisés dans la filière "normale", alors même que leurs compétences auraient dues les conduire vers une SES.
Ces quelques éléments empêchaient (sans le vouloir) les profs d'exercer correctement leur travail, car ils nécessitaient à eux seuls plus d'attention que les autres 90% de la classe.
L'alternative offerte au prof était de: abandonner les quelques élèves égarés en collège normal, s'occuper des élèves en difficulté....
Dans les deux cas il y avait des victimes.
Certains d'enseignants faisaient le choix du nombre, laissant sur le bord de la route les "mauvais élèves".
D'autres essayaient de sortir de l'ornière les dits mauvais élèves.....mais ne pouvaient faire progresser les "bons".
Il y avait bien entendu régulièrement des "discussions" en salle des profs et en CA.

Cette histoire date des années 80...comme quoi on n'invente rien de nos jours

Rapoutouk a écrit:

Ce qui m'inquiète le plus, c'est que - à part le directeur de la SEGPA - personne ne réagit! Les profs et leurs syndicats qui sont parfois si prompts à démarrer pour des vétilles ne semblent pas concernés par le sort de leurs collègues de SEGPA et encore moins par le devenir des élèves qui y sont scolarisés...

Les élèves des SEGPA ne sont pas connus pour passionner les profs ordinaires. Lorsqu'il s'agissait de faire les services des professeurs pour l'année suivante des CPPN (un ancêtre), il n'y avait pas toujours foule de volontaires parmi les profs de collège, il fallait parfois désigner d'office. La même chose plus tard lorsqu'il y a eu d'organisées des classes de non francophones pour les endroits qui en recevaient en nombre.
Ce n'est pas nouveau comme dit le Boz'. Les plus bornés des profs à qui CPPN, ou classes non-francophones, étaient confiées, prenaient cela pour une punition et expliquaient ensuite volontiers aux bébé-profs que ce serait leur tour, parce qu'eux ils auraient donné.

Pourquoi cet étrange positionnement ?

- l'usure ? Pas seulement

Certes des efforts d'imagination à déployer si l'on veut être efficace - il n'y a pas de programme à suivre, décortiqué par tous les savants de la pédagogie, recettes fournies et des collègues de disciplines avec qui se concerter - mais il semble bien que le vrai problème - non dit - soit que ces élèves là ne sont pas à l'image des profs, ne les valorisent pas, et ils sont déjà triés, éjectés, que l'on attend leurs 16 ans, sans plus, vraiment, bref mission peu glorieuse.

- le cloisonnement des profs

On a toujours eu un cloisonnement du seul fait des profs qui ne se fréquentent pas, n'échangent pas volontiers - il faut quasi les y forcer entre collège et lycée pour le passage 3ème-2de - et déjà, à l'époque des grandes cités scolaires, avec au moins pour les lycées, gouvernance commune, CA commun, réfectoire commun, etc., les trois troupes - profs de collège - profs de LEGT - profs de Lycée Pro - s'ignoraient superbement. Ces derniers reprochant aux seconds et au premiers de n'avoir aucune curiosité des filières professionnelles offertes aux élèves vers lesquelles ils allaient pourtant les orienter ou ré-orienter. Ils pouvaient constater, le dédain de facto sinon exprimé des professeurs des filières nobles de LEGT à leur encontre.
Cela n'a quasiment pas changé.
Alors crois-tu qu'il en soit différent aujourd'hui à l'égard des profs "spéciaux" des SEGPA, encore plus lointains de leur préoccupations ?

Ceci explique en grande partie l'absence de réaction réelle les concernant.
Et le gouvernement le sait...
Ce gouvernement qui donc sucre les postes là où il suppose qu'il y aura le moins de capacité de résistance - des profs et des parents - choisissant en premier ces points faibles là (soutien aux non-francophones, Segpa, Rased, etc.), s'empresse dans le même temps de faire beaucoup d'esbrouffe pour expliquer qu'il se soucie absolument et par exemple de la lutte contre l'analphabétisme...

Bonimenteurs et illusionistes ...

Bref .

Bref a écrit:

Les plus bornés des profs à qui CPPN, ou classes non-francophones, étaient confiées, prenaient cela pour une punition et expliquaient ensuite volontiers aux bébé-profs que ce serait leur tour, parce qu'eux ils auraient donné.

Mon lycée est un lycée polyvalent...
Il y a donc une SEP, où il faut que certains profs complètent leur service (français, maths, histoire....).
Le principe est le même....
Les petits nouveaux héritent de la patate chaude....

Quelques enseignants s'inquiètent car ils appréhendent de récupérer ces élèves dans leur classe. Toutefois, cela ne se fera qu'après coup. La contestation verra le jour une fois que les Segpa auront disparus.

Bref, c'est Waterloo quoi...

Les gars du ministère ce sont les anglais dans ton histoire?
Ça va faire plaisir à Newton ça ...

communard a écrit:

Quelques enseignants s'inquiètent car ils appréhendent de récupérer ces élèves dans leur classe. Toutefois, cela ne se fera qu'après coup. La contestation verra le jour une fois que les Segpa auront disparus.

Non, je peux te dire que chez nous cela se fait déjà sentir.

Et il n'y a pas que les SEGPA, il y a les élèves de CLIS, qui théoriquement devraient aller en ULIS, mais n'y vont pas faute de place (et vont donc en sixième de collège).
Et nous avons eu cette année un élève affecté en IME qui s'est retrouvé en 6ème quelques mois (totalement inédit).

Russule a écrit:

Non, je peux te dire que chez nous cela se fait déjà sentir.

Et il n'y a pas que les SEGPA, il y a les élèves de CLIS, qui théoriquement devraient aller en ULIS, mais n'y vont pas faute de place (et vont donc en sixième de collège).
Et nous avons eu cette année un élève affecté en IME qui s'est retrouvé en 6ème quelques mois (totalement inédit).

Du boulot pour toi Isaac,
l' accro des acronymes : ULIS et IME sont inconnus à ton bataillon... SEP pas possible, SEP n'y est pas non plus !
Que des gros mots, certes.

Bref .