concours saenes

J'entends les arguments de Patou, Touïteur et Stoïk, je les comprends empiriquement, mais c'est dans le concret qu'ils se trompent. Moi aussi j'ai passé des concours B et C avec une licence. J'ai réussi B, ce qui m'a permis de "n'encombrer" que le concours interne A. Ce n'est peut-être pas bien mais, tout comme Grincheux et sans doute d'autres, j'avais besoin de manger.

Et pour compléter les propos de Winnie, j'ajoute que bac +3 ne veut rien dire en soi parce que je vous signale qu'avec ma licence d'anglais, j'étais sans doute moins bien préparée au concours A externe que d'autres avec un BTS ou DUT, bac + 2 qui n'était pas reconnu à l'époque. Voilà pourquoi je n'avais même pas tenté l'expérience. J'étais déjà bien consciente de l'inutilité de mon diplôme une fois décidé que je ne serai pas prof.

Je n'ai jamais été aigrie contre le système qui m'avait permis d'obtenir un boulot, même en dessous de ma qualification, car j'avais soudainement réalisé que celle-ci n'était que du vent. Et au moment de devenir gestionnaire par choix, je me suis grandement félicitée de cette étape en B qui m'a aidée à me sentir moins démunie que bon nombre de nouveaux attachés passés par les IRA ou en externe à l'époque.

D6. a écrit:

je me suis grandement félicitée de cette étape en B qui m'a aidée à me sentir moins démunie que bon nombre de nouveaux attachés passés par les IRA ou en externe à l'époque.

On ne saurait mieux dire. Moi j'ai une marotte : l'administration est un métier. La base de la base (savoir écrire une lettre et pas de la littérature, présenter une note ou un parapheur, ...) m'a été apprise par une APASU qui était chef de bureau quand j'étais SASU. Je me sers de ses leçons quotidiennement dans mon parcours, désormais, d'attaché.

Winnie a écrit:

Patou a écrit:

des titulaires d'une licence passent la catégorie C ce qui bloque l'accès à ceux qui ont tout juste le niveau scolaire pour le C

touïteur a écrit:

ces candidats surdiplômés qui passent par la case C, ensuite encombrent les concours internes et les dévoient.

Stoïk a écrit:

on contribue à bloquer la promotion interne.

Ca y est, la moutarde me monte au nez.

Donc je ne pense pas que le bachelier qui présente le concours d'adjoint ou le jeune licencié qui passe SAENES "vole" la place de quelqu'un. Le système a changé, c'est tout. La seule chose que je concède, c'est qu'il faut arrêter de faire croire n'importe quoi à nos jeunes.

je n'ai pas dit autre chose que ce qui est cité plus haut...donc loin de moi le souhait d'une polémique à ce moment là...ce n'était que le fruit d'une constatation.
celà dit, maintenant, que le débat est ouvert, je maintiens mon impression, plus sur la forme que sur le fond, car je comprends les arguments de la nécessité de "vivre" et "le chacun pour soi" à une époque bien difficile.

sur la forme, je ne juge pas ceux qui, ayant le niveau, ont tenté les concours A et B et C et que pour une raison "X" ils n'ont été pris qu'au C, mais oui ceux qui, avec les bagages d'un concours A sont passés direct au C en jouant la facilité (toute relative) et enlevant toutes leurs chances à ceux qui n'avaient d'autre possibilité que de se présenter au C. Maintenant, on peut bien s'en prendre au système pour qu'il supprime les obligations de niveaux en ouvrant tous les concours à tous les niveaux...

L'Ours révolté a écrit:

Allez, modérez-moi, j'ai failli au devoir de réserve. Mais ça fait du bien !

pour cela tu sera fustigé et cloué au pilori

Je suis tout à fait d'accord avec Patou.
Un "simple" bachelier n'a, de nos jours, pratiquement aucune chance de décrocher le concours externe de SAENES.

GM Aquitaine a écrit:

Je suis tout à fait d'accord avec Patou.
Un "simple" bachelier n'a, de nos jours, pratiquement aucune chance de décrocher le concours externe de SAENES.

N'exagérons rien. Disons un bachelier un peu simple alors.

Je découvre avec un petit métro de retard la réponse de l'ourson et les interventions suivantes.
Je ne suis d'ailleurs pas en désaccord avec Winnie, je n'insiste simplement pas sur les mêmes aspects du "problème".

Il est vrai que :
- le nombre de diplômés augmente et que cela induit une certaine "dévalorisation" du diplôme.
- les catégories C et B ont souvent des niveaux scolaires biens supérieurs au niveau théorique de leur catégorie.

Mais je maintiens (je partage totalement l'avis exprimé par Patou) qu'il est préférable de commencer par passer les concours correspondant au niveau d'étude que l'on a acquis, quitte à ajuster le tir à la baisse en cas d'échec.

Raisons :
- C'est beaucoup plus difficile de progresser par la voie interne une fois qu'on a un conjoint et des enfants et qu'on est installé.
- Si on a un master et qu'on est sur un poste de catégorie C à traiter des dossiers de manière répétitive, on peut s'ennnuyer, à moins de disposer d'un poste particulièrement intéressant ou d'un chef qui délègue bien.
- On risque plus de ruminer sur une petite rémunération par rapport à un diplôme qui devrait permettre d'aspirer à un certain niveau de salaire (classique comme grief contre l'administration).

Quant à "prendre la place de ceux qui ont le diplôme en rapport avec leur grade", ça induit une considération morale qui n'est pas mon propos... chacun fait comme il peut pour travailler, personne n'est moins légitime qu'un autre dès lors qu'il a été recruté. je constate simplement que quand les perspectives de carrières sont moins fortes, les personnels sont plus facilement démobilisés.

Pour la formation professionnelle évoquée par Grincheux, OK, ça marche, mais à condition de pouvoir reprendre l'ascenseur des concours internes ensuite.