- Poporc a écrit:
- Déplaisante mais bonne analyse.
On peut avoir d'excellents formateurs en tricotage de chaussettes à losanges, capables de transmettre leur savoir avec passion, etc. Leur performance sera parfaite.
Mais l'utilité reste à démontrer.
Je crois retraduire, très caricaturalement, les propos de Bref.
Il n'y a aucune attaque personnelle contre les formateurs, ni même de mépris. Mais les formateurs, comme les autres, subissent notre ministère où le crédo est la formation par les pairs.
Si cela peut se défendre pour les enseignants (et je suis loin d'en être persuadé), pour des métiers en constante évolution comme le nôtre, j'ai de gros doutes. J'ai bien plus appris auprès de techniciens et d'ingénieurs intervenant dans mon établissement qu'au cours des formations offertes par le CAFA.
Formation par les pairs comme credo, c'est tout à fait cela.
Et qui ne coûte pas cher,
à première vue;
à courte vue;
c'est tout vu.
Pourtant, la décentralisation a refilé aux CT une bonne partie des soucis de formation, reformation, des non-enseignants. Cela réduisait d'autant la charge. Ne restent plus en EPLE que quelques exotiques personnels de laboratoire ou de santé, en dehors des administratifs, des intendants et des perdir. Et les ceusses des services déconcentrés.
Laissons de côté les profs et assimilés pour l'instant. Leur expertise en une matière académique réputée éternelle et immobile, sur laquelle ils ont concouru, leur vaut encore passeport pour éviter toute formation en cours de carrière (quoique la disparition des IUFM et la masteurisation vont vite rappeler les rectorats et peut-être le ministre au principe de réalité, ils vont vite re-inventer la formation en continu et les soins d'urgence).
Ils représentent l'essentiel des embauches. Je n'ai pas les chiffres en tête, mettons neuf sur des dix embauches E.N. Ne parlons pas des contractuels qui ont l'immense avantage de ne pas encombrer la structure... puisqu'ils n'existent pas en ce domaine.
Il ne reste à s'occuper que des 10% des gens embauchés (sur concours) : leurs jobs sont de plus en plus spécifiques que ce soit en services déconcentrés ou en EPLE, ils évoluent, plutôt vite, au contraire de celui des profs. Mais pas les concours qui évoluent peu, puisque de type généraliste.
On pourrait penser qu'il y ait ensuite, pour compenser, une offre interne de formation forte, structurée, spécialisée, qui recoure donc à des "spécialistes" - pas seulement des pairs - permanente, je n'ose pas enfin dire obligatoire, avec en parallèle souci d'adaptation aux postes...
Les IRA, l'ESEN, CAFA etc. ne couvrent pas les besoins, alors c'est de facto apprentissage sur le tas, les premières années, plus ou moins à la bonne franquette, par le voisin, le supérieur hiérarchique, parfois l'inférieur, quelques stages ponctuels avec formateurs maisons.
Pas de démarche globale, pas de démarchage systématique...
Sans compter que les sous manquent pour organiser le remplacement des gens partant en formation longue.
Ne jamais oublier qu'être un "bon" en sa matière ne garantit pas que l'on soit un "bon" formateur de collègues, ni ne suffise à leur formation, ni même être un bon jury. Ce sont des métiers spécifiques ou au moins des spécialités à acquérir.
Cela vaut pour un intendant, comme pour un AC, un prof de maths, un proviseur quelques soient leurs qualités personnelles et leur engagement...
Les bricolages internes prévalent...
Bref