Triste nouvelle.

Suicide du gestionnaire d'un collège du Puy-de-Dôme

Le gestionnaire d'un collège du Puy-de-Dôme s'est suicidé la semaine dernière, a annoncé dans un communiqué le Snasub-FSU, syndicat de l'administration scolaire, universitaire et des bibliothèques, en demandant que ce suicide soit reconnu comme "accident de service".


Le gestionnaire d'un collège du Puy-de-Dôme s'est suicidé la semaine dernière, a annoncé dans un communiqué le Snasub-FSU, syndicat de l'administration scolaire, universitaire et des bibliothèques, en demandant que ce suicide soit reconnu comme "accident de service".

Selon le syndicat, Bernard Menantaud, gestionnaire du collège de Saint Amant-Roche-Savine (Puy-de-Dôme) "a mis fin à ses jours" la semaine dernière "après de graves difficultés professionnelles".

Interrogé, le rectorat de l'académie de Clermont-Ferrand a confirmé à l'AFP que ce gestionnaire de 62 ans s'était donné la mort dans son appartement de fonction du collège, dans la nuit du 14 au 15 mars.

Ses "difficultés professionnelles étaient connues dans son établissement", selon le Snasub.

Celui-ci met en cause notamment "les réformes" qui "favorisent la mise en concurrence des personnels entre eux et la pression individuelle renforcée au nom de la performance".

Le syndicat fait remarquer qu'il s'agit du "deuxième cas de suicide de gestionnaires proches de la retraite en trois mois", après celui d'une gestionnaire comptable dans l'académie de Toulouse le 5 janvier.

Le syndicat demande que les deux décès soient reconnus "comme accidents de service". Il dit avoir envoyé une lettre en ce sens au ministère de l'Education nationale.

Il réclame aussi que soit saisie la Commission centrale hygiène et sécurité "au niveau du ministère" et que les recteurs soient invités à réunir les comités d'hygiène et de sécurité académiques.

Le rectorat de Clermont-Ferrand a dit à l'AFP n'avoir été saisi d'aucune demande de reconnaissance d'accident de service.

Le ministère, sollicité par l'AFP, n'avait pas réagi mercredi matin.

Source : LaMontagne.fr

C'est affreux !

Ce que j'ai lu dans une dépêche de l'AEF: "difficultés relationnelles avec son chef d'établissement".

Pourvu que nous ne lisions plus jamais ce genre de choses...

Ce n'est sûrement que le début d'une longue liste. D'autres collègues sont en grande souffrance, notamment dans certains collèges qui viennent de se voir supprimer un de leurs deux postes de secrétariat. Curieusement, personne n'en parle

Je suis sous le choc et s'agissant de mon académie je ne comprends pas comment ne pas l'avoir appris plus tôt.

Toutes mes condoléances à la famille et aux proches...

Toutes mes pensées vont à ce que fut cet homme.
Bon courage à toutes et tous.

J'ai eu l'info le 15 mars tout à fait par hasard mais ignorant les raisons de ce geste, je n'ai pas osé en parler ici. Je suis bouleversée.

C'est tellement triste. Je ne peux qu'imaginer la douleur de la famille, à laquelle je m'associe.

Je suis révolté que dans une société "évoluée" et "civilisée" comme est censée être la nôtre le travail puisse conduire au suicide.

J'espère (en n'y croyant pas) que cette nouvelle sera la dernière de cette espèce.

2 suicides, mais combien de tentatives de suicide dont on ne parle pas.

J'ai passé 3 semaines à l'hôpital pour une TS heureusement manquée.

Toutes mes plus sincères condoléances à la famille qui reste seule pour gérer les suites de ce geste de désespoir.

Notre métier nous emmène vers des chemins de solitude parfois insupportables.

Toutes mes pensées vont aux proches dans cette épreuve .

Que faire ? Je ressens un grand sentiment d'impuissance.
Mes pensées vont aux collègues qui souffrent en silence.

Un professeur se fait taper dessus: médias nationaux

Un gestionnaire se suicide: silence...

la mort d'un policier en service a également eu un grand retentissement, et c'est bien, mais démontre une nouvelle fois , si besoin était, l'obscurité et la solitude dans lesquelles nous oeuvrons. dans quelle détresse faut il se trouver pour arriver à de telles extrémités à cet âge ? et comment un tel mur d'ignorance et d'aveuglement a t il pu se construire autour de lui dans ce qui n'est pourtant pas, probablement, une énorme collectivité ?

Effectivement la mort d'un gestionnaire au charbon, c'est beaucoup moins médiatique que le suicide supplémentaire d' un employé à France Télécom, mais je pense que malheureusement notre profession va voir se multiplier ( je ne le souhaite pas bien évidemment ) ce genre de situation, car avec les mégalopoles que vont devenir nos futures agences comptables, la plupart à moyens constants en personnel, les A.C pétant des câbles risquent de devenir un fait banal, et ce dans l'indifférence générale.

Il y a sur l'académie de Versailles, un collègue qui vient de faire une tentative. Je n'en dirai pas plus, certains syndicats vont s'exprimer la-dessus, mais je pense que notre profession va mal.

Heureusement que toutes les tentatives ne sont pas réussies.

Qui aura la "curiosité" de recenser le nombres de collègues en dépression ? Le nombre de collègues qui ne tiennent que grace aux médocs ? Le nombre de collègues qui laissent tomber le métier.

Sujet moins porteur que la PFR mais pourtant...

Mais n'oublions pas que nous ne somme qu'environ 8 000 gestionnaires ; ce qui tout compte fait n'est pas beaucoup au regard du nombre d'administratifs de l'EN. C'est là qu'un syndicat uniquement de gestionnaires ferait la différence.
Mais on a la PFR.

Vieil intendant a écrit:

Heureusement que toutes les tentatives ne sont pas réussies.

Qui aura la "curiosité" de recenser le nombres de collègues en dépression ? Le nombre de collègues qui ne tiennent que grace aux médocs ? Le nombre de collègues qui laissent tomber le métier.

Sujet moins porteur que la PFR mais pourtant...

Mais n'oublions pas que nous ne somme qu'environ 8 000 gestionnaires ; ce qui tout compte fait n'est pas beaucoup au regard du nombre d'administratifs de l'EN. C'est là qu'un syndicat uniquement de gestionnaires ferait la différence.
Mais on à la PFR.

c'est souvent ce que je dis aux gens que je croise : nous sommes moins nombreux en france que les professeurs dans mon département..et encore je suis large... ça donne une idée de notre solitude, d'une part, et de la pression que l'on peut avoir sur les épaules d'autres part..

Je suis très attristée par cette nouvelle, j'avais déjà rencontré cette personne lors de stages.

Je suis aussi en colère de voir nos conditions de travail, et avec les suppressions de postes ça n'ira pas en s'arrangeant.

Je comprends aussi ce geste désespéré.


A toute sa famille, je présente mes sincères condoléances

On pourra remarquer le nombre de rapports faits (avec raison) - dans et hors l'EN - sur les difficultés des personnel de direction, leur mal être... et le néant en ce qui nous concerne.
Qui intéressons nous ?

N@n@rd a écrit:

Qui intéressons nous ?

J'ai pu vivre récemment l'expérience de l'indifférence, de l'incompréhension de notre administration face aux conflits CE/GM...

Je présente mes condoléances à la famille de ce collègue,

Je crois qu'il faut apprendre à parler tous ensemble et à se dire qu'il n'y a pas de honte à avouer ses difficultés, il faut apprendre à ne pas avoir de fausse pudeur, à chacun aussi de savoir accueillir ce genre "d'aveux"... Et puis, appeler ses collègues juste pour dire bonjour ou pour un oui ou un non contribue à lutter contre le sentiment de solitude...

Mad Max a écrit:

N@n@rd a écrit:

Qui intéressons nous ?

Je crois qu'il faut apprendre à parler tous ensemble et à se dire qu'il n'y a pas de honte à avouer ses difficultés, il faut apprendre à ne pas avoir de fausse pudeur, à chacun aussi de savoir accueillir ce genre "d'aveux"... Et puis, appeler ses collègues juste pour dire bonjour ou pour un oui ou un non contribue à lutter contre le sentiment de solitude...

Combien je souscris à cela ! ce site et le forum sont un pas important dans cette direction et la profession lui doit beaucoup, mais il faudrait beaucoup d'initiatives locales pour que soit un peu rompu le mur de la solitude .

L'on ne peut que penser à la famille et je lui envoie mes pensées les plus sincères.
Ce collègue, à peine plus âgé que moi n'a pas eu ma chance.
J'ai travaillé 8 années avec un C.E qui considérait le comptable comme un contre,.Qui refusait les mises en concurrence pour les achats....Procès public,menaces constantes... J'ai tenu grâce à mon équipe de bureau,ma famille, mes amis du syndicat et les familiers. Mais quelle souffrance!!!
Ce type est parti, son remplaçant est très humain, courageux et c'est un plaisir que de travailler maintenant.
Il faut quelques secondes pour "basculer"... de petites secondes mais qui laissent une famille s'interroger tout le reste de la vie.
Unissons nous, faisons connaitre les situations difficiles, il n'y a pas de honte à dénoncer ces meurtriers.

Toutes mes condoléances à la famille de notre collègue.

Citation :

Qui aura la "curiosité" de recenser le nombres de collègues en
dépression ? Le nombre de collègues qui ne tiennent que grace aux médocs
? Le nombre de collègues qui laissent tomber le métier.

Nous. Voir la rubrique "malaise des gestionnaires"

Citation :

On pourra remarquer le nombre de rapports faits (avec raison) - dans et
hors l'EN - sur les difficultés des personnel de direction, leur mal
être... et le néant en ce qui nous concerne.
Qui intéressons nous ?

encore nous au vu de la vivacité de ce forum et l'évolution qu'il entraine dans nos pratiques.

ce que nous venons d'apprendre fait mal. A tous. J'espère juste, je pense, que ce forum notamment et toutes les initiatives de collègues qui vont dans le même sens, nous renforcent.

Nous n'intéressons pas grand monde à l'évidence, mais en 10 ans de métier, j'ai pu voir au moins une évolution positive. Quand j'ai commencé, je ne connaissais même pas le collègue qui était dans le bahut à côté (à moins de 2km...) Maintenant, les collègues s'appellent pratiquement d'un bout à l'autre du département..et ça fait énormement de bien d'appeler, et même de déranger, quelqu'un qui comprend ce qu'on lui raconte.
merci encore à tous pour ce forum et le travail dont vous nous faites tous profiter (je pense en 1er lieu à N@n@rd). Je crains que nous ayons encore à faire face à des drames comme celui-ci, continuons à tout faire pour les limiter.

J'ai la conviction que nous pouvons agir en évitant que nos collègues
en difficulté soient isolés sur les lieux de travail.
Trois niveaux
simultanés d'actions doivent être mis en oeuvre de façon
systématique :
- soyons solidaire en première proximité avec les
collègues en souffrance sur le lieu de travail
- alertons la communauté
d'établissement ou de service
- prenons appui sur une organisation
syndicale décidée à traiter énergiquement le dossier.
Le reste suivra,
tenant compte des circonstances et des personnalités. Mais ces trois
actions basiques sont valables dans tous les cas pour déclencher quelque
chose, car le silence, l'indifférence, le
"faire-comme-s'il-ne-se-passait-rien" peuvent conduire au pire.
Je propose de lire un texte dont on peut faire bon usage en cliquant sur le lien suivant :
http://snasub-toulouse.org/lutter-contre-toute-forme-de.html

Citation :

Qui aura la "curiosité" de recenser le nombres de collègues en dépression ? Le nombre de collègues qui ne tiennent que grace aux médocs ? Le nombre de collègues qui laissent tomber le métier.

Cher V.I il me semble que N@n@rd avait fait un sondage sur le forum, qui prend des médocs pour tenir le coup ? les résultats montraient déjà un certain malaise .

Lien retrouvé https://gestionnaires.actifforum.com/metier-et-divers-f6/medicaments-et-gestion-t1218.htm?highlight=m%e9dicaments

Au delà de cette malheureuse issue, dont je n'ai pas d'éléments pour délivrer un avis utile sauf l'expression de grande tristesse, par ici, et pour prévenir des phénomènes d'enfermement professionnel puis personnel, toute latitude est donnée aux gestionnaire(s), adjoint de CE, administratifs, ex-Atos, CPE et même profs pour aller en formation, ou à toute réunion professionnelle .
Tous ne pensant pas que cela soit opportun, il faut parfois les y inciter fortement : "allez prendre l'air et venez nous raconter ensuite". Sous réserve que le service soit réorganisé en conséquence. Mais tout le monde n'imagine pas qu'il lui soit nécessaire de sortir de sa case, une fois diplôme et poste obtenus.
C'est pourtant tout bénéfice, pour le bahut, pour les personnes qui vérifient leurs répères, se créent des liens, acquièrent des connaissances, des capacités de jugement, du savoir être et faire, se rendant compte in fine, très souvent, que l'herbe est plus verte chez eux que ce qu'ils l'imaginaient et qui reviennent avec une meilleure estime d'eux-mêmes, de leur profession, avec plus de bonnes idées à exploiter que de pétards à alllumer sous le siège de chefs de services. Ce que craignent certains d'entre eux qui ne délivrent des bons de sorties que contraints.

Sur le fond, je suis d'accord avec VI et l'ai toujours dit ici, cette profession doit se construire un syndicat professionnel que d'aucuns jureront corporatiste (et avant que la mobilité inter-ministérielle et inter-FP ne siphone en permanence les meilleurs éléments) - mais c'est une condition sine qua non pour avoir une chance d'exister avec des troupes si peu nombreuses - quite à se raccrocher ensuite à une confédération. Cela est valable pour les gestionnaires comme pour les CPE ou les CE qui ont sur l'affaire une longueur d'avance. Encore faudrait-il que tous les gestionnaires s'estiment sur le même bateau, quelque soit leur grade.

Bref

Je plussois sur la remarque de Bref concernant le fait de sortir de son établissement.
Nous sommes tous (ou presque) débordés de travail et chaque réunion, chaque stage, nous semble du temps perdu car le boulot s'accumule en notre absence.
Souvent je râle contre ces réunions chronophages ; mais à chaque fois que je m'y rends je me rends compte du bien que cela me fait de voir les collègues et de sortir du bahut.

Au sujet des comprimés et pilules:

J'ai eu l'occasion d'assister, il y a une dizaine d'années, à une CAPN des AASU où le collègue titulaire avait fait -déjà !- une communication concernant le mal-être des collègues, en prenant comme indice cette même consommation.

Réponse éclairée de la présidente de la CAPN à l'époque: "De toute façon, en France, on consomme trop de médicaments !"

Une profession en déshérence...
Quelles sont nos missions ?
En matière de Gestion matérielle ? les collectivités étant en charge de ces missions et s'administrant librement peuvent désormais tout faire sans nous
En matière de GRH ? constat identique
En matière de Gestion financière ? tant de collègues poussés vers la sortie des agences comptables et les autres livrés à eux-mêmes sans réelle formation face aux juges, face aux financeurs tout puissants et avec des outils informatiques approximatifs.
Le passé d'une profession foulé aux pieds, comme hier les métallos, au nom, cette fois, d'un credo purement arithmétique même pas libéral.
Sans passé, comment se dessiner un avenir ?
Je souffre aussi de voir disparaitre, morceau par morceau (une vraie vente à la découpe!) ce métier que j'aime.
"Vous êtes les enseignants de la vie" disait Corinne Lepage...
Ma plus profonde sympathie aux proches du collègue

Loren b a écrit:

Une profession en déshérence...
Quelles sont nos missions ?
En matière de Gestion matérielle ? les collectivités étant en charge de ces missions et s'administrant librement peuvent désormais tout faire sans nous
En matière de GRH ? constat identique
En matière de Gestion financière ? tant de collègues poussés vers la sortie des agences comptables et les autres livrés à eux-mêmes sans réelle formation face aux juges, face aux financeurs tout puissants et avec des outils informatiques approximatifs.
Le passé d'une profession foulé aux pieds, comme hier les métallos, au nom, cette fois, d'un credo purement arithmétique même pas libéral.
Sans passé, comment se dessiner un avenir ?
Je souffre aussi de voir disparaitre, morceau par morceau (une vraie vente à la découpe!) ce métier que j'aime.

Analyse lucide... hélas.