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 Entre certitudes et raison : Réflexions à partir de l'EPCP

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pégase
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MessageSujet: Entre certitudes et raison : Réflexions à partir de l'EPCP   Entre certitudes et raison : Réflexions à partir  de l'EPCP Icon_minitimeVen 23 Nov 2007 - 17:19

invité a écrit:

Il peut effectivement y avoir une nuance sur la notion de sincérité entre les 2 circulaires : la 1ére parle de quasi certitude, c’est à dire de recettes et dépenses quasi certaines ; elle est donc plus restrictive. La 2éme de ressources spécifiques dont le montant peut raisonnablement être évalué ; elle va donc dépendre de la « raison » ou de l’appréciation de chacun : prudente donc restrictive ou moins prudente, optimiste, donc plus extensive.


Poser comme postulat que ce qui relève de la "certitude" appartiendrait à un ordre plus restrictif que ce qui dépend de la seule appréciation raisonnable , voilà un pari à la fois intéressant et risqué ...

En effet, est-on jamais certain d'avoir raison ?
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néthou
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MessageSujet: Re: Entre certitudes et raison : Réflexions à partir de l'EPCP   Entre certitudes et raison : Réflexions à partir  de l'EPCP Icon_minitimeVen 23 Nov 2007 - 17:25

Je soutiens Fréléonat dans sa croisade sémantique.
Cette notion de quasi-certitude n'atteignant pas à l'absolu qui constitue le rêve secret de tout comptable (et même de tout gestionnaire), introduit donc le Doute (avec un grand D), qui dès lors peut prendre par nature des proportions gigantesques absolument insoupçonnées à peine quelques instants auparavant. Ce doute s'accroît d'autant plus que la "quasi-certitude" de certains financements est censée avoir plus de "poids" budgétaire que les ressources spécifiques dont le montant ne peut que "raisonnablement" être évalué. J'en déduis donc que la quasi-certitude (budgétairement parlant) se situe au-delà du raisonnable, ce qui tendrait à démontrer que par nature, notre profession n'a qu'une alternative: soit nous devenons lentement mais tout naturellement fous, soit nous sommes professionnellement condamnés à travailler dans un doute systématique et absolu.
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MessageSujet: Re: Entre certitudes et raison : Réflexions à partir de l'EPCP   Entre certitudes et raison : Réflexions à partir  de l'EPCP Icon_minitimeVen 23 Nov 2007 - 17:30

L’homme est-il capable d’atteindre une connaissance des choses, ou plus exactement, est-il capable de d’atteindre la réalité des choses, d’avoir une connaissance et une certitude objectives ? L’importance de cette question n’est que trop évidente car, si l’homme est incapable d’arriver à une certitude objective, c’en est fait de toute connaissance. L’homme, incapable de dépasser sa propre subjectivité est enfermé dans le monde des phénomènes.
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néthou
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MessageSujet: Re: Entre certitudes et raison : Réflexions à partir de l'EPCP   Entre certitudes et raison : Réflexions à partir  de l'EPCP Icon_minitimeVen 23 Nov 2007 - 17:34

Voilà ce que c'est que de lire le Midol tous les jours. Et en plus ça tâche les mains...
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MessageSujet: Re: Entre certitudes et raison : Réflexions à partir de l'EPCP   Entre certitudes et raison : Réflexions à partir  de l'EPCP Icon_minitimeVen 23 Nov 2007 - 17:38

On peut définir la certitude de la façon suivante : « l’état de l’esprit qui consiste en l’adhésion ferme à une vérité connue, sans crainte de se tromper. L’évidence est ce qui fonde la certitude. On la définit comme la pleine clarté avec laquelle le vrai s’impose à l’adhésion de l’intelligence» Autrement dit, on certain de quelque chose, quand on porte un jugement qui exclut le doute et la crainte de l’erreur. Le critérium de la certitude est l’évidence par laquelle l’esprit humain est placé dans une espèce de contrainte : telle vérité me paraît certaine parce que je vois bien qu’il ne peut pas en être autrement ; cela « saute aux yeux », je ne peux pas ne pas voir qu’il n’est pas ainsi.

Division de la certitude.

a)Du point de vue de son fondement, on peut diviser la certitude de manière ternaire. Elle peut être

-Métaphysique ou absolue quand elle est fondée sur l’essence des choses, un principe métaphysique : « le tout est plus grand que la partie », « tout effet a une cause », « impossible d’être et de ne pas être en même temps et sous le même rapport ». L’assertion contraire est absurde et inconcevable.

-Physique quand elle est fondée sur les lois de la nature ou sur l’expérience ; l’assertion contraire est fausse, mais non absurde ni inconcevable : « les corps tombent vers le centre de la terre, le métal conduit l’électricité », « l’eau en se solidifiant augmente de volume ».

-Morale quand elle est fondée sur une loi psychologique c’est-à-dire sur le mode constant ou habituel de l’agir humain : « les parents aiment leurs enfants », « l’homme répugne au mensonge ». Les assertions suivantes, sans être toujours vraies, le sont dans la majorité des cas. En effet, les certitudes morales concernent l’agir constant d’êtres pourvus de liberté (donc d’une certaine manière indéterminés), tandis que les certitudes physiques concernent l’agir constant d’êtres dépourvus de liberté (donc déterminés).

b)Du point de vue de la matière dont on l’obtient, la certitude peut être :

-Immédiate ou médiate selon qu’elle est acquise par l’examen de l’objet lui-même, ou par l’intermédiaire d’une démonstration. Ainsi :

Tout effet a une cause (certitude immédiate)

Un triangle dont les côtés sont 3, 4 et 5 est un triangle rectangle. (certitude médiate)

-Intrinsèque ou extrinsèque selon qu’elle est fondée la vue de l’objet lui-même ou sur l’autorité de celui qui a vu l’objet.
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mart
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MessageSujet: Re: Entre certitudes et raison : Réflexions à partir de l'EPCP   Entre certitudes et raison : Réflexions à partir  de l'EPCP Icon_minitimeVen 23 Nov 2007 - 17:39

Vieil intendant a écrit:
L’homme, incapable de dépasser sa propre subjectivité est enfermé dans le monde des phénomènes.

En tout cas, on en trouve sur ce forum des phénomènes...lol!
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MessageSujet: Re: Entre certitudes et raison : Réflexions à partir de l'EPCP   Entre certitudes et raison : Réflexions à partir  de l'EPCP Icon_minitimeVen 23 Nov 2007 - 17:42

Certes, mais j'ai pas terminé !

Cette distinction est très importante, car la plupart de nos certitudes sont d’ordre extrinsèque. C’est le cas de toutes les affirmations d’ordre historique, mais aussi d’un certain nombre d’affirmations scientifiques : la plupart des gens croient que la terre tourne autour du soleil, non parce qu’ils ont refait l’expérience du pendule de Foucault et tous les calculs nécessaires, mais parce qu’ils font confiance à leurs professeurs et à la communauté scientifique. De même, si nous croyons que le nazisme et le communisme ont fait des millions de victimes, c’est parce que nous faisons confiance aux historiens et aux témoins de ces tragiques événements. Nier la réalité des camps de concentration ou du goulag implique, en effet, nier cette loi morale qui veut que la plupart des témoins disent la vérité et que les historiens sont, pour la plupart, des gens soucieux d’une certaine objectivité. Pourtant dans ce cas, la certitude que nous avons ne « porte pas sur le fait, mais sur son attestation (evidentia attestationis) ; elle ne nous montre pas le fait lui-même, mais la connaissance qu’en a eue le témoin (evidentia in attestante). Dès lors, l’assentiment devra être déterminé par la volonté, car l’intelligence n’est mue que par l’évidence de l’objet ou par la volonté, et ici l’évidence de l’objet est absente »


Bon, je vais boire une mousse et je reviens pour le petit 2°.
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MessageSujet: Re: Entre certitudes et raison : Réflexions à partir de l'EPCP   Entre certitudes et raison : Réflexions à partir  de l'EPCP Icon_minitimeVen 23 Nov 2007 - 17:45

Ah c'est pour ça...
Je me disais aussi qu'il devait bien y avoir une cause à ces effets bizarres chez VI...
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MessageSujet: Re: Entre certitudes et raison : Réflexions à partir de l'EPCP   Entre certitudes et raison : Réflexions à partir  de l'EPCP Icon_minitimeVen 23 Nov 2007 - 18:47

VI
nous attendons le 2°
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MessageSujet: Re: Entre certitudes et raison : Réflexions à partir de l'EPCP   Entre certitudes et raison : Réflexions à partir  de l'EPCP Icon_minitimeVen 23 Nov 2007 - 18:54

invité a écrit:
VI
nous attendons le 2°

P... j'ai ma fini mon pack de 12 !
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barbule
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MessageSujet: Re: Entre certitudes et raison : Réflexions à partir de l'EPCP   Entre certitudes et raison : Réflexions à partir  de l'EPCP Icon_minitimeVen 23 Nov 2007 - 19:20

Article2

Les systèmes niant la certitude


Il nous faut examiner ici ce que l’on peut appeler le rationalisme ou naturalisme et ses diverses formes qui pose comme principe fondamental l’autonomie absolue de la raison humaine. Un discours de Jean Jaurès définit assez bien ce tour d’esprit « Ce qu’il faut sauvegarder avant tout ; ce qui est le bien inestimable conquis à l’homme à travers tous les préjugés, toutes les souffrances, tous les combats, c’est cette idée qu’il n’y a pas de vérité sacrée, c’est-à-dire interdite à la pleine investigation de l’homme, c’est ce qu’il y a de plus grand dans le monde, c’est la liberté souveraine de l’esprit, c’est que toute vérité qui ne vient pas de nous est un mensonge, c’est que si l’idéal même de Dieu se faisait visible, si Dieu lui-même se dressait devant les multitudes sous une forme palpable, le premier devoir de l’homme serait de refuser l’obéissance et de le considérer comme l’égal avec qui l’on discute, non comme le maître à qui l’on obéit »[6]

Trois systèmes retiendront notre attention : le scepticisme, l’empirisme et l’idéalisme.


A)Le scepticisme



Le scepticisme est la forme primitive du rationalisme. On le rencontre dans l’antiquité sous une forme achevée chez le philosophe Phyrron et il traversera les siècles[7] en reprenant grosso modo les mêmes arguments. L’affirmation fondamentale du scepticisme est que l’homme est incapable de discerner le vrai et le faux, et qu’il doit, par conséquent, suspendre son jugement et se garder de rien n’affirmer. Selon le scepticisme, il n’y a pas de vérité, ou du moins, s’il en existe une, elle reste inconnaissable à l’homme qui doit se contenter de douter de tout. C’est l’éternelle tentative de l’homme de dissoudre l’attitude dogmatique de l’esprit humain.

Les principaux arguments des sceptiques sont les suivants :

-Les contradictions des philosophes : sur aucun sujet, les hommes ne sont d’accord ; il y a une multitude d’opinions contradictoires : la vérité change suivant les pays « Plaisante justice, qu’une montagne ou une rivière bornent. Vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà »(Pascal), suivant les époques : la peine de mort acceptée unanimement autrefois, est aujourd’hui contestée, suivant les individus : tel savant croit à l’existence de Dieu (Einstein, Pasteur), tel autre n’y croit pas (Hubert Reeves). Qui a raison ? Impossible de la savoir, doutons de tout, nous serons assurés de ne pas nous tromper.

-Les erreurs : les erreurs des sens (un bâton plongé dans l’eau apparaît brisé), les rêves, les hallucinations, la folie. Pourquoi ne pas imaginer que la représentation du monde que l’on an’est en fait qu’un rêve cohérent ?

-La relativité : toute connaissance dépend d’un sujet. Or le sujet varie : il a tel âge, tel préjugé, telle formation, il est inséré dans tel contexte historique. Par conséquent, il est impossible de savoir ce qu’est la chose en elle-même, indépendamment de sa relation à nous.

-Le diallèle : pour démontrer la valeur une proposition, il faut se servir d’une autre proposition. Si cette dernière n’est pas démontrée, il n’y a aucune raison de l’admettre. Donc celle-ci se doit aussi d’être démontrée. Mais elle ne pourra, sous peine de cercle vicieux, démontrée par elle-même. Il faudra donc une autre proposition et ainsi de suite à l’infini. Plus brièvement, pour démontrer la valeur de la raison, il faut se servir de la raison. Or c’est là un cercle vicieux, une pétition de principe. Le doute est donc le seul état légitime de l’esprit.



B)L’empirisme


La thèse fondamentale de l’empirisme consiste à affirmer que nos idées n’expriment en aucune manière l’universel. L’intelligence est ramenée à une forme supérieure de la sensibilité : il n’y a pas dans l’esprit des concepts abstraits et universels représentants des essences ou des natures, mais seulement des noms ou des termes qui servent à désigner des individus donnés par l’expérience sensible. L’empirisme, ou le nominalisme, réduit donc l’intelligence à un pouvoir de classification et au langage ; le rôle ne l’intelligence n’est pas de saisir l’universel dans le singulier, mais de mettre des étiquettes, des noms sur les images qu’elle a saisies. Nos idées n’ont donc qu’une valeur phénoménale. Par exemple, sous le nom « homme » l’intelligence ne saisit pas une nature universelle, mais une image commune formée à partir des traits communs, des ressemblances des différents hommes que l’on a aperçus durant sa vie : à savoir un être avec deux jambes, deux bras et une tête. Ce sont les traits communs, formés à partir des images que j’ai vues, qui me permettent de classer tel individu sous l’étiquette « homme ». De même, le mot « cause », n’exprime pas une relation fondamentale et transcendantale entre deux phénomènes, une connexion nécessaire, qui veut le premier phénomène soit sous la dépendance essentielle de l’autre, de sorte que, si le premier n’existait pas, le second n’aurait aucune raison d’exister. En fait, selon l’empirisme, le mot « cause » n’exprime qu’une succession temporelle entre deux phénomènes dont l’intelligence est incapable de saisir la connexion essentielle. Hume ainsi remarque que les sens externes nous montrent seulement des phénomènes suivis d’autres phénomènes et non causes d’autres phénomènes : « Une bille en frappe une autre, celle-ci se meut ; les sens ne nous apprennent rien de plus. ». Par conséquent, si je parle de cause, c’est parce que j’ai pris l’habitude de voir tel phénomène suivi d’un autre et que j’ai associé ces deux phénomènes au point de voir une connexion nécessaire entre l’un et l’autre. Mais rien ni personne ne peut me garantir l’objectivité de cette association et sa validité en dehors des phénomènes et de notre expérience. Le principe de causalité, comme les autres principes de notre raison, n’ont donc pas de valeur transcendante. Toute métaphysique est donc impossible et Dieu, s’il existe, demeure opaque, car situé dans un en dehors inaccessible. De même, tout ordre surnaturel est inconnaissable car nous sommes incapables de nous élever au-delà des phénomènes.

Cette philosophie s’appuie sur trois preuves, ou mieux sur trois faits assez indiscutables, mais, nous le verrons, en tire des conséquences inacceptables.

-Il n’y a pas d’idée innée ; à l’origine notre intelligence est une table rase, sans aucune connaissance intellectuelle.

-Toute notre connaissance nous vient donc de l’expérience sensible ; toutes nos idées ne valent que si elles se réfèrent à l’expérience, au point que nous pouvons pas avoir d’idée d’un objet sans l’expérience de celui-ci : l’aveugle de naissance n’a aucune idée de la couleur.

-L’expérience sensible ne nous offre que des êtres singuliers, concrets et individuels. L’homme en soi n’existe pas ; ce qui existe c’est Socrate ou Platon.

De ces trois faits, il n’y a donc qu’un pas pour conclure que les idées n’ont aucune réalité mentale et se ramènent à des images.


C)L’idéalisme


L’idéalisme est la forme moderne du rationalisme, et à notre sens, sa forme la plus aboutie et la plus séduisante. Il naît avec Descartes, qui, par son doute méthodique, va enfermer l’homme dans sa propre subjectivité. Cependant, ce serait une grossière erreur que d’imaginer que Descartes est idéaliste, car, passé le doute initial, qui contient les germes de l’idéalisme, son système et ses conclusions sont réalistes. En fait, c’est Kant qui a formalisé l’idéalisme. Le principe fondamental de l’idéalisme est le suivant : l’espace et le temps sont des formes a priori de notre sensibilité. Cela veut dire que l’espace et le temps ne sont pas des propriétés réelles des choses, mais seulement des lois de notre esprit. De là, tout s’enchaîne : nous ne connaissons pas les choses telles qu’elles sont, mais telles qu’elles apparaissent en vertu des lois de notre subjectivité. Notre connaissance, nos idées sont donc quelque chose de fabriqué : nous avons organisé les phénomènes suivant les lois de notre esprit et leur imposant les formes a priori de l’entendement. Il ne faut pas se méprendre pourtant :Kant ne met pas à un seul moment en doute l’existence du monde extérieur :« par le nom d’idéaliste, il ne faut pas entendre celui qui nie l’existence des objets extérieurs des sens, mais seulement celui qui n’admet pas qu’elle puisse être connue par une perception immédiate et qui en conclut qu’aucune expérience ne peut jamais nous rendre entièrement de la réalité de ces objets » (Critique du quatrième paralogisme). Ainsi, cette réalité (mettons cette table sur laquelle j’écris), ne nous est donnée que sous la forme de notre intuition sensible. Il y a bien une table qui nous est donnée à connaître, mais ce n’est pas cette table que nous connaissons. De cette table en soi, on ne peut connaître que la manière dont elle apparaît, et cette manière est propre à l’organisation des facultés sensorielles. Ainsi il y a bien des « choses en soi », parce qu’elles sont causes de nos impressions sensibles, mais ces « choses en soi », nous demeurent inconnaissables. Plus brièvement, nous ne connaissons que nos idées et ces idées sont le produit d’une organisation des données sensibles (phénomènes) imposée par le filtre de nos catégories subjectives. Le sujet pensant est alors enfermé à l’intérieur de sa propre pensée et finalement, la seule réalité qui existe vraiment ce sont nos idées.

Les arguments de l’idéalisme sont au fond les mêmes que celui du scepticisme et on voit par-là la parenté qui unit les deux doctrines. Le seul argument vraiment original est celui du principe d’immanence. Une formule d’un idéaliste français, Edouard Le Roy, le résume très bien : « un au-delà de la pensée est impensable ». Qu’est-ce à dire ? L’idéalisme part de cette intuition vraie que nous ne connaissons pas l’être mais uniquement la représentation de l’être. Comment, du coup, être certains de la valeur de cette représentation, puisqu’il nous est impossible de la comparer avec une chose extra-mentale ? Pour prendre une image, supposons que quelqu’un soit enfermé dans une pièce avec des portraits et qu’il lui soit impossible de sortir de la pièce. Jamais cette personne ne pourra savoir si les tableaux sont fidèles aux modèles situés au-delà de la pièce. Eh bien, il en est de même avec nos idées : nous ne connaissons que celles-ci et nous ne pouvons aller au-delà et savoir ce que sont les « choses en soi ».


tongue
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MessageSujet: Re: Entre certitudes et raison : Réflexions à partir de l'EPCP   Entre certitudes et raison : Réflexions à partir  de l'EPCP Icon_minitimeVen 23 Nov 2007 - 21:49

barbule a écrit:

tongue

Comme je l'ai déjà dit à Nikko, faut fermer la porte de la salle de profs si le bureau est à coté. Sinon c'est le cerveau qui est vite atteint.
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MessageSujet: Re: Entre certitudes et raison : Réflexions à partir de l'EPCP   Entre certitudes et raison : Réflexions à partir  de l'EPCP Icon_minitimeVen 23 Nov 2007 - 22:10

barbule a écrit:
Article2

Les systèmes niant la certitude

Il nous faut examiner ici ce que l’on peut appeler le rationalisme ... et savoir ce que sont les « choses en soi ».
tongue

affraid Bubulle, t'as piqué mon exposé sur mon bureau !
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MessageSujet: Re: Entre certitudes et raison : Réflexions à partir de l'EPCP   Entre certitudes et raison : Réflexions à partir  de l'EPCP Icon_minitimeVen 23 Nov 2007 - 23:43

Pfff, merci Bubulle et Vi, j'avais plein de choses à dire pour ma "défense" (je me sens bien seul sur ce coup scratch ) mais vous m'avez donné mal à la tête avec vos posts alors on verra ça plus tard ...

b4

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MessageSujet: Re: Entre certitudes et raison : Réflexions à partir de l'EPCP   Entre certitudes et raison : Réflexions à partir  de l'EPCP Icon_minitimeSam 24 Nov 2007 - 10:54

Fréléonat a écrit:
Pfff, merci Bubulle et Vi, j'avais plein de choses à dire pour ma "défense" (je me sens bien seul sur ce coup ) mais vous m'avez donné mal à la tête avec vos posts alors on verra ça plus tard ...


Surchauffe du microprocesseur ?
Rajoute un ventilateur sur la carte mère.
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MessageSujet: Re: Entre certitudes et raison : Réflexions à partir de l'EPCP   Entre certitudes et raison : Réflexions à partir  de l'EPCP Icon_minitimeSam 24 Nov 2007 - 11:31

Fréléonat a écrit:
Pfff, merci Bubulle et Vi, j'avais plein de choses à dire pour ma "défense" (je me sens bien seul sur ce coup scratch ) mais vous m'avez donné mal à la tête avec vos posts alors on verra ça plus tard ...

b4

Pour ton mal de tête, je pourrais te proposer l'article 3
Allez, je t'en offre le début, comme ça, en passant ...


Article 3

La fausseté de ces systèmes et la légitimité de la certitude

Même si nous sommes allés assez vite, nous pensons avoir résumé honnêtement ces différents systèmes. Nous n’avons pas la prétention de rédiger un traité de philosophie, mais, s’il nous a paru important et fondamental de présenter avec toute la force possible les objections de ces systèmes, c’est parce que le monde dans lequel nous vivons en est fortement imprégné.Notre époque est en effet très fortement marquée par le relativisme et il est fréquent d’entendre des réflexions comme : « à chacunsa vérité » ou « toutes les opinions se valent ».

Avant d’entamer la réfutation dans le détail de ces opinions, notons tout d’abord qu’elles choquent le bon sens. Tout homme en effet vit de certitudes. A chaque instant, nous affirmons. « Nous ne pourrions faire aucun compte, s’il n’était vrai que 2+2 = 4. Nous ne pourrions pas user d’un thermomètre s’il n’était pas vrai que la chaleur dilate une colonne de mercure. Tous nos tuyaux craqueraient s’il n’était pas vrai que le gel dilate l’eau. Nous ne pourrions garder aucun objet en verre ou en porcelaine se ne savions pas qu’il est vrai qu’il se casse en tombant par terre. Et comment vivrions-nous si quand le jour tombe nous ne savions pas qu’il est vrai que le jour reviendra le lendemain. »



En effet, vaste et belle question , n'est ce pas ?

Bon week end, mon cher Fréléonat. Il me serait agréable de savoir que tu plaisantes quand tu dis que tu "te sens seul sur ce coup là "...

C'est vrai, quoi, si on ne peux même plus s'amuser , maintenant pleure pleure

fleur
coucou


Dernière édition par le Sam 24 Nov 2007 - 11:54, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Entre certitudes et raison : Réflexions à partir de l'EPCP   Entre certitudes et raison : Réflexions à partir  de l'EPCP Icon_minitimeSam 24 Nov 2007 - 15:10

barbule a écrit:
Pour ton mal de tête, je pourrais te proposer l'article 3
Ah non, je suis en week-end !
Citation :
Bon week end, mon cher Fréléonat.
Bon week-end.

Citation :
C'est vrai, quoi, si on ne peux même plus s'amuser , maintenant
langue

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MessageSujet: Re: Entre certitudes et raison : Réflexions à partir de l'EPCP   Entre certitudes et raison : Réflexions à partir  de l'EPCP Icon_minitime

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