Déprime métaphysique

Je vous écris pcq je suis plutot déprimé, et en ayant maintes et maintes fois réfléchis, je dois bien me rendre à l'évidence , qu'être GM ne m'apporte aucune satisfaction ( juste matérilelle : logement de fonction et traitement comfortable et beaucoup de vacances et mercredi aprem) au plan professionnel.
J'ai commencé il y a 3 ans en sortant de la fac sans savoir à quoi m'attendre ( ne connaissait rien à ce milieu ) , et je suis tombé de très très très haut....je pensais être chez les fous quand je suis arrivé.
Maintenant, depuis un long moment j'ai l'impression d'un vide professionnel,d'un ennui mental, d'être asséché, d'avoir été tiré vers le bas : pas de réflexion, pas de dossier avec projet de longue haleine à monter ( excepté PPMS et quand la commission de sécurité va venir ) juste excécution, exécution et exécution : docs à remplir qui reviennent chaque année que l'on connait par coeur et qui sont répétitifs ; dire à machin de faire tel truc ; mettre des tampons sur livres/quittancier ; appeller en urgence le serrurier ou l'entreprise de toiture pour venir réparer la serrure/toit ; faire les bordereau d'envoi ; relancer le conseil général pour telle ou telle réparation ; aller voir si tout se passe bien au self ou à la plonge; confectionner un menu ; rentrer les factures dans un logiciel pour mandater ; faire la caisse le soir comme la caissière du supermarché....
Parfois je me dis, je me suis cassé le cul à faire des études supérieures jusqu'en master 2, passionnantes et enrichissantes, pour finalement faire ce que je fais et devoir travailler jusqu'à 70 ans pour avoir une retraite !!!Si j'avais su j'aurai commencé à bosser à 16 ans.
Je m'attendais à réflechir et être opérationnel sur des problématiques administratives en parlant le même langage que ceux qui m'entourent, à être considéré comme un cadre A, attaché d'administration et pas à être la bobonne à tout faire du CE, moins considéré que sa secrétaire ou les agents de service. En fait, les problmatiques administratives ( réformes : Lolf, RGPP; GPE....) sont plutot des ovnis pour les personnes de l' EPLE, y compris le CE et j'ai l'impression d'être en décalage profond avec ce milieu.
Me dire que je vais devoir recommencer encore un an, me déprime complétement.

Je voudrais changer d'orientation, mais je réalise que ce n'est pas évident et demande du temps et de la persévérance : les postes en services dans mon Acédémie sont plutôt rarissimes, mutation inter académique avec risque d' être à nv GM non merci ce sera du pareil au même, concours interne, quand on est catégorie A ca devient plus compliqué, détachement : quand on a passé 3 ans sur ce type de poste, comment valoriser cette expérience auprès d' un service d'un autre ministère, ne risque t'on pas de nous rire au nez ? , bon bref c'est pas la joie...

C'est bizarre, je suis gestionnaire aussi ; mais j'ai l'impression qu'on ne fait pas le même métier.

A l'évidence, et afin d'équilibrer votre vie, il ne faut pas tout axer sur votre métier.

Pendant que vous réfléchissez à une réorientation professionnelle, profitez du temps que vous avez, du printemps, de votre famille et de vos amis.

Par ailleurs, puisque vous avez 3 ans d'ancienneté, le Recteur ne vous empêchera pas de muter. Réfléchissez pour l'année prochaine : en services, en université, les possibilités sont multiples. Tentez les PRP aussi. Notre maison offre quantité de métiers variés.

Il faut vite vous éloigner du terrain et viser les ministères. Vous nous ferez ensuite redescendre des beaux textes !

Contrairement à ce qui est listé dans ce déprimant catalogue, je persiste à penser que l'essentiel du métier ce n'est pas ce qu'on doit faire mais ce qu'on en fait en apportant justement son bagage, son expérience, son caractère.

Evidemment, il y a une grande part de passages imposés et d'incontournables. On est dans l'administration scolaire, pas sur la scène d'un théâtre d'avant-garde mais au bout de 3 ans et sauf environnement particulièrement défavorable, on est en mesure d'apporter ses idées et de les développer et plus seulement de remplir des enquêtes sur la couleur des livres de math en commandant des patates de l'autre main.

Maintenant, se rendre compte de son erreur et rectifier le tir quand c'est encore possible est une voie parfaitement honorable.

En services ou en université, vous n'aurez pas plus de "réflexion administrative" qu'en EPLE. Les seuls qui passent leur temps sur des "problématiques administratives" sans "tâches à la c , ce sont quelques collègues en centrale.

En ce moment, ils sont sur un thème passionnant: comment faire moins bien avec moins d'argent et de personnels sans que cela se voie et en affirmant haut et fort que la vie du citoyen va en être embellie ? Dure équation.

N@n@rd a écrit:

C'est bizarre, je suis gestionnaire aussi ; mais j'ai l'impression qu'on ne fait pas le même métier.

non, t'es comptable.

je comprends tout à fait ce jeune collègue; la considération est nulle surtout de la part des profs !... je suis une ancienne je sais de quoi je parle et pourtant j'avais choisi en sortant des IRA à l'époque où la scolarité était de 2 ans avec 3 périodes de stage !
pas de vagues pr le boss qui ne voit que son plan de carrière , les ATTEE qui ... et les profs qui veulent tout pr avant hier , laissent tout allumé et se foutent pas mal que les crédits soient épuisés! certes li y a de bons moments mais notre quotidien est de plus en plus difficile .
bon courage pour une réorientation.
essayez l' université on se sent moins seul ,il y a plusieurs attachés mais il ya d'autres inconvenients.

Si on a pas le plaisir du travail bien fait, on sera malheureux partout.

Je veux dire que si on a absolument aucune satisfaction à améliorer le service, à fournir des manuels neufs, à faire réparer un escalier cassé ou quoique ce soit, c'est mort.

erega a écrit:

.. et les profs qui veulent tout pr avant hier , laissent tout allumé et se foutent pas mal que les crédits soient épuisés!

Et alors! Où est le problème?
1) Dans ce bas monde, ce n'est pas parce qu'on veut tout qu'on a tout et si les profs ne le savent pas c'est leur problème et non le tien.
2) S'ils laissent allumé, c'est autant moins d'argent disponible pour le pédagogique et tu fais ton budget en conséquence.
3) Si les crédits sont épuisés, tu ne commandes pas.
Et maintenant, dis-moi: Où est le problème?

erega a écrit:

je comprends tout à fait ce jeune collègue; la considération est nulle surtout de la part des profs !

Je n'ai pas compris son intervention en ce sens.
Effectivement, s'il s'agit de rechercher de la considération, faut pas faire gestionnaire et faut pas bosser dans l'Ed. Nationale; ce qui fait quand même beaucoup.
Ensuite, s'il y a désillusion sur la réalité du métier (car c'en est un), son côté répétitif, ras des pâquerettes, paperassier et peu propice aux grandes envolées lyriques, comme le dit LMDV, y'a pas de honte à se rendre compte que l'on s'est fourvoyé et après 3 ans avec une bonne volonté, on peut parfaitement bifurquer vers autre chose. Où l'on sera d'ailleurs susceptible de retrouver tout ce qui actuellement déprime fort notre jeune collègue.

erega a écrit:

je comprends tout à fait ce jeune collègue; la considération est nulle surtout de la part des profs !

Encore une fois, arrêtons d'essayer d'exister que par le regard des profs. Est-ce que les profs se préoccupent de la considération que les gestionnaires ont pour eux? NON! Et ils ont raison.
Si tu fais ton boulot sérieusement, si tu écoutes les remarques intelligentes des uns et des autres (y compris les profs) qui peuvent te faire progresser (en oubliant celles qui sont stupides) et si tu es capable de te remettre en question régulièrement, alors le regard de telle ou telle catégorie de personnes qui ne sont même pas tes supérieurs hiérarchiques ne doit pas t'empêcher de dormir.

Pour le collègue qui ne trouve pas son boulot intéressant, j'espère pour lui qu'il en trouvera un qui lui convienne mieux. Moi, j'apprécie quand même dans ce travail une assez grande indépendance et c'est sans doute ce qui a fait que je n'ai rien recherché ailleurs si ce n'est pour progresser de GM à AC.

J-M a écrit:

N@n@rd a écrit:

C'est bizarre, je suis gestionnaire aussi ; mais j'ai l'impression qu'on ne fait pas le même métier.

non, t'es comptable.

Je suis gestionnaire et comptable, nuance. Mais avant d'être les deux, j'ai été aussi GM.
J'ai aussi des copains dans d'autres administrations, ce qui me permet de dire que le collègue va méchamment déchanter comme simple attaché dans un autre ministère. Mais il y a des exceptions ; comme il y en a en EPLE.

BUBU a écrit:

Est-ce que les profs se préoccupent de la considération que les gestionnaires ont pour eux? NON! Et ils ont raison.

Ils ont raison ..mais ils attendent la considération du grand public.
Ce qu'ils n'ont plus.
Le hussard de la république vénéré, adulé mais aussi craint n'est plus...

Attention, je n'ai pas dit que notre collègue serait forcément plus heureux en université ou en services. Mais manifestement il sait après 3 ans s'il aime son job ou pas.

Aussi je pense que quitter l'EPLE peut être une issue à moindres frais pour lui.

Je suis toujours un peu malheureux, par ailleurs, que des collègues ouvrent des fils de discussion et disparaissent corps et âme ensuite, sans même réagir à nos réponses...

Grincheux a écrit:

Je suis toujours un peu malheureux, par ailleurs, que des collègues ouvrent des fils de discussion et disparaissent corps et âme ensuite, sans même réagir à nos réponses...

Tu es un grand sensible

Peut être que certains postent en invité pour ne pas être reconnu

Certes mais ils peuvent revenir en invité continuer le débat avec nous.

N@n@rd a écrit:

J'ai aussi des copains dans d'autres administrations, ce qui me permet de dire que le collègue va méchamment déchanter comme simple attaché dans un autre ministère.

Je plussoie, je reste en contact avec des collègues de l'IRA qui aujourd'hui se mordent les doigts d'avoir été trainer leur guêtres en Centrale. Je préfère mille fois être maître de mon petit univers et faire bouger les choses (même sur une échelle que d'aucun considèrerait comme riquiqui) que me retrouver gratte-papier d'un énarque qui prendra à peine le temps de me faire remarquer que mon café n'est pas assez fort.

Il me faut peut être 3 ans pour que le CE accepte de faire refaire une salle de réunion mais j'y arrive.
Faire mon boulot avec assez d'envie et d'application pour que les gamins travaillent dans de bonnes conditions et que mon comptable puisse rendre son COFI dans les temps, voir se concrétiser ses actions et en profiter, moi j'appelle ça de la satisfaction.

Notre Hippo si trognon' a écrit:

que me retrouver gratte-papier d'un énarque qui prendra à peine le temps de me faire remarquer que mon café n'est pas assez fort.

Finissons-en avec ces caricatures d'un autre âge qui ne servent qu'à opposer des collègues appartenant aux mêmes corps. Les intendants ne passent pas leurs journées à compter les petits pois et les collègues en services ne sont pas des ronds-de-cuir fades et ennuyeux.

Grincheux a écrit:

Les intendants ne passent pas leurs journées à compter les petits pois
et les collègues en services ne sont pas des ronds-de-cuir fades et ennuyeux.

une de ces assertions est fausse

Pour aider un peu à trouver je dirais simplement que je ne sers jamais de petit-pois dans mon restaurant scolaire.

Grincheux a écrit:

Notre Hippo si trognon' a écrit:

que me retrouver gratte-papier d'un énarque qui prendra à peine le temps de me faire remarquer que mon café n'est pas assez fort.

Finissons-en avec ces caricatures d'un autre âge qui ne servent qu'à opposer des collègues appartenant aux mêmes corps. Les intendants ne passent pas leurs journées à compter les petits pois et les collègues en services ne sont pas des ronds-de-cuir fades et ennuyeux.

Il ne s'agit pas du tout de généraliser à l'ensemble des personnes qui travaillent en service, lis bien le post, ami. En centrale, un attaché ça vaut absolument que dalle tellement il y en a.

La dichotomie existe dès l'IRA
Ceux qui vont en centrale sont en costard/cravate et le reste de la troupe en jeans

Bozinchu a écrit:

La dichotomie existe dès l'IRA
Ceux qui vont en centrale sont en costard/cravate et le reste de la troupe en jeans

C'est donc pour ça que j'étais en jean

Ges' a écrit:

N@n@rd a écrit:

J'ai aussi des copains dans d'autres administrations, ce qui me permet de dire que le collègue va méchamment déchanter comme simple attaché dans un autre ministère.

Je plussoie, je reste en contact avec des collègues de l'IRA qui aujourd'hui se mordent les doigts d'avoir été trainer leur guêtres en Centrale. Je préfère mille fois être maître de mon petit univers et faire bouger les choses (même sur une échelle que d'aucun considèrerait comme riquiqui) que me retrouver gratte-papier d'un énarque qui prendra à peine le temps de me faire remarquer que mon café n'est pas assez fort.

Il me faut peut être 3 ans pour que le CE accepte de faire refaire une salle de réunion mais j'y arrive.
Faire mon boulot avec assez d'envie et d'application pour que les gamins travaillent dans de bonnes conditions et que mon comptable puisse rendre son COFI dans les temps, voir se concrétiser ses actions et en profiter, moi j'appelle ça de la satisfaction.

J'aime mieux comme César être le premier au village que le second dans Rome

Musset



c'est un peu ça, mais des fois faut reconnaître que la pression (supposée ou réelle) peut faire vaciller...

un conseil, ou plutôt un enfonçage de porte ouverte : profitez de ceux qui vous entourent et vous aiment, vaquez dès que vous le pouvez, ne pensez pas que vous êtes infaillible, indispensable et incompétent (le tout à la fois, quelle gageure)

bref, faut avoir une ou des activités annexes qui permettent de relativiser..

et puis les recherches d'une colline plus verte (je m'y colle aussi régulièrement ) ça prend du temps, et faut avoir une bonne dose de fatalisme (appelez ça comme vous voudrez)

mon grand père disait l'arode que bire . que caou lou temps, ma que bire (en gascon, et phonétique pour les non initiés, et qui veut dire : la roue tourne, il faut du temps, mais elle tourne)


courage (fuyons ??), et encore courage !

Bozinchu a écrit:

La dichotomie existe dès l'IRA
Ceux qui vont en centrale sont en costard/cravate et le reste de la troupe en jeans

et merdum, je suis encore l'exception qui infirme la règle... pourquoi j'ai pas de jeans, mais pourquoi ???????

Parce que les poches ne sont pas assez profondes pour ranger l'épée ?

Jamais vu personne en costard à l'IRA. Sauf les jours des oraux, lors de visites de hautes personnalités, ou en stage (me suis fait bouler de l'agence comptable d'ailleurs).
Et aujourd'hui, en centrale, je suis venu en jean. Je mets une cravate quand j'ai un entretien, une réunion, des trucs comme ça.
Comme quoi... les vraies valeurs se perdent.

Il y a une différence entre les élèves qui sont dans l'univers centrale et ceux qui sont dans celui de l'ASU, il suffit de fréquenter un peu les IRA pour le remarquer tout de suite.

Il y a des collègues en jeans en centrale et nombreux sont les cravatés en EPLE.

Mais c'était plus une image que je voulais exprimer qu'autre chose.

Le Forgeron a écrit:

Jamais vu personne en costard à l'IRA.

Cette année j'en ai vu de nombreux à Bastia

Le Forgeron a écrit:

Et aujourd'hui, en centrale, je suis venu en jean.

Mais tu sors de l'IRA et tu n'es pas un vrai A (il faut avoir fait l'ENA pour ça) tu as le niveau d'un B + quand tu arrives d'un IRA.

C'est malheureux, condamnable, regrettable ...mais c'est comme ça.