je vais pas commenter, sinon je vais m'énerver
Une belle décision de la Cour de discipline budgétaire
C'est à voir ici

Franchement il faut prendre cet arrêt comme une bonne blague.

Le genre de blague avec plein de détails, des effets de narration pour amener le lecteur vers la chutte, 1000 euros et 250 euros 

Cela vaut la peine d'être lu, c'est court (à peine 5 pages), c'est écrit dans une langue fluide et accessible, et c'est édifiant : où l'on voit comment l'administration peut ressembler à un colosse de poussière. On se sent partagé entre colère, sidération, fou rire tant l'absurde le dispute à l'incompétence des principaux acteurs.

Ca vaut franchement le coup, mais je ne comprends pas que ça t'énerve, Boz :
je me dis qu'il y a des établissements publics avec des gestions encore plus à la louche que les EPLE, et ça me rassure...

Oui bon, y'a pas mort d'homme non plus.
C'est peut-être pas beau du tout en matière règlementaire, mais on n'en est pas non plus au niveau des comptes off-shore et autres montages fiscaux baroques (pour info de ces derniers jours, par exemple:  https://www.ladepeche.fr/2022/01/15/affaire-wendel-ernest-antoine-seilliere-lancien-president-du-medef-juge-a-partir-de-lundi-pour-une-gigantesque-fraude-fiscale-10048197.php

Et en matière de gestion d'EHPAD, on a connu bien pire il y a un an (et là, il y a eu "mort d'hommes", et beaucoup; et pour de triviales questions d'économies et de rentabilité).


Entendons-nous bien: il ne s'agit d'absoudre personne ni de minimiser quoi que ce soit; mais dans l'emploi des termes de savoir relativiser l'affaire dans les remous de notre vaste monde.

néthou a écrit:

Oui bon, y'a pas mort d'homme non plus.
C'est peut-être pas beau du tout en matière règlementaire, mais on n'en est pas non plus au niveau des comptes off-shore et autres montages fiscaux baroques 

La vie fantasque des financiers du privé est une chose ; mais la mauvaise gestion des deniers publics en est une autre et je trouve que cette affaire peut nous toucher davantage que les celles des baronnets du MEDEF qui, eux, n'iront jamais en EHPAD.
Par ailleurs ces établissements qui dysfonctionnent sur le plan financier sont aussi ceux dont les résidents sont mal soignés : il n'y a pas mort d'homme ? C'est à voir. Quand tout manque, faute de budget, les soins ne peuvent être correctement assurés et le personnel ne reste pas longtemps en poste : ceux qui pâtissent de la situation ce sont finalement ceux qui en restent les captifs, c'est-à-dire les locataires.
En outre pour un comptable en EPLE la disproportion entre les fautes commises et la sanction du juge est à gerber au vu de ce qu'ils encourent eux-mêmes. 
Enfin se pose la question de savoir comment une administration a pu envisager qu'une personne puisse être responsable du suivi de 92 budgets...

Montalbers a écrit:

Dommage de pas savoir pourquoi t'as peur d'être vénère alors que les collègues te vénèrent. 

Il ressort, en premier lieu, de l’instruction que le montant des charges sociales non mandatées dont était redevable l’EHPAD Saint-Luc s’élève à 207 409 € pour 2013 et 453 729 € pour 2014. S’agissant de l’EHPAD
Sainte-Marie, ces montants sont respectivement de 333 949 € et 943 077 €. Il résulte de l’instruction que l’absence de mandatement des charges sociales procède de la décision de l’ordonnateur « d’utiliser l’argent des charges sociales pour effectuer des recrutements d’agents supplémentaires et assurer le fonctionnement quotidien de l’établissement ».

Montalbers a écrit:

la nécessité d'envisager des dépenses au détriments du paiement des charges sociales. Est-il possible que papy Mougeot de Cajarc ait permis contre vents et marées la continuité du service public rendu aux anciens..

disons que même si c'est ce but qui était recherché..c'est le montant de l'amende , dérisoire au vue des sommes en jeu, qui me "surprend" le plus

Cela fait quelques années que j'ai compris que la CDBF est en fait tenue par des anarchistes qui cherchent à démontrer à la face du monde l'inanité de toute règle. Chaque de leurs arrêts est un crachat à ma face de comptable public qui s'ingénie à tout faire au propre au centime près sur plusieurs millions, et à mon c.l de gestionnaire qui paie la moindre photocopie perso faite avec le copieur du bahut.

Ces gens pratiquent un happening plutôt à bas bruit, mais régulier, un peu comme les entarteurs, par exemple.