affectation lauréate LP

Bonjour à tous, 
J'ai été affectée sur un poste d'adjoint de l'agent comptable (groupe 4 du RIFSEEP). A lire vos affectations, j'ai l'impression d'avoir été lésée. Je voulais être au rectorat ou adjoint-gestionnaire ou en DSDEN mais rien ne m'a été proposé dans ce sens. Qu'en pensez vous ? 
Merci

Le poste qui vous a été proposé a vocation a être occupé par une personne appartenant au corps des attachés. En conséquence je ne vois pas en quoi vous seriez lésée ?

Après, du point de vue de l'intérêt du poste et de la rémunération c'est un autre débat. A vous de voir et muter le cas échéant lorsque cela sera possible.

Une collègue m’a affirmé que ces postes sont le plus souvent proposés à des SaEnes. Des lauréats sont directement affectés adjoint gestionnaire donc un niveau au dessus.

Adjoint de l'agent comptable c'est  - en bonne logique - fondé de pouvoir. C'est un poste de catégorie A qui n'a rien d'un poste de seconde zone et qui est demandé par nombre de collègues lors des mutations. De plus, si vous le souhaitez, il vous prépare à terme à occuper des postes d'AC.

Merci de vos messages rassurants

J'ai commencé sur un tel poste et ça s'est très mal passé. Mais c'était au XXe siècle. Pendant longtemps, les statistiques zoniennes indiquant que 57,41 % des comptables ayant un attaché ne savaient pas l'utiliser, et que 42,33 % des attachés arrivant sur ce type de poste étant mauvais ou bien contents de se planquer, ça ne laissait pas beaucoup de chances à ce que cela se passe bien.

Depuis, une certaine professionnalisation de la fonction comptable a eu lieu, et il est moins courant d'être placardisé, ou exploité à mort, ou harcelé par un débile. En fait ça dépend largement de sur qui l'on tombe ; si ça se passe bien, c'est même le poste idéal pour apprendre sans s'en prendre plein la tronche.

Sur les missions à assurer, l'on voit absolument de tout. Comme le fdp est l'adjoint du comptable nommé pour lui permettre de faire de la compta plus sereinement, assez souvent le poste consiste à faire du travail d'exécution en comptabilité, et là c'est une très mauvaise utilisation des capacités d'un.e attaché.e. D'autres fois c'est tout l'inverse, le chef de poste refourgue la gestion dont il ne veut plus entendre parler.

Pour un ou deux ans d'apprentissage et d'observation, rien n'est vraiment mauvais, mais l'objectif c'est quand même d'arriver le plus tôt possible à des fonctions d'expertise, de supervision, d'encadrement et de conduite de projets. Si l'on n'y parvient pas, eh bien on se barre, et le chef de service pas assez malin pour retenir son fdp en sera quitte pour recommencer encore et toujours.

Pas rassurant tout ça ! Surtout que j’ai une aversion pour la comptabilité. A petite dose ça va mais mon objectif était d’avoir un poste de coordination, gestion d’équipe, de projet et de conseil. Je suis autonome depuis des années car ex prof donc ça va être très difficile d’être sous les ordres de quelqu’un.

chrisdl76 a écrit:

Pas rassurant tout ça ! Surtout que j’ai une aversion pour la comptabilité. A petite dose ça va mais mon objectif était d’avoir un poste de coordination, gestion d’équipe, de projet et de conseil. Je suis autonome depuis des années car ex prof donc ça va être très difficile d’être sous les ordres de quelqu’un.

C'est surtout pour le collègue agent comptable que tout ça n'est pas rassurant.

J'adhère à 100 % au post de l'intendant zonard. Le problème n'est pas tant la fonction qui est alléchante sur le papier mais plutôt la réalité du terrain. Sans rentrer dans les détails, il y a un risque de se retrouver cantonné à des tâches d'exécution. Considérant mon expérience avec à l'appui un sondage auprès de mon environnement professionnel, j'aurais tendance à dire que le risque est grand. Dans le même temps, c'est le meilleur poste pour acquérir tranquillement une relative maîtrise de la technique comptable et budgétaire. Si vous prenez un tel poste en tant qu'attaché, peut-être qu'une année (voire 2) sera suffisante pour acquérir le bagage technique nécessaire et évoluer vers d'autres fonctions.

volcan a écrit:

chrisdl76 a écrit:

Pas rassurant tout ça ! Surtout que j’ai une aversion pour la comptabilité. A petite dose ça va mais mon objectif était d’avoir un poste de coordination, gestion d’équipe, de projet et de conseil. Je suis autonome depuis des années car ex prof donc ça va être très difficile d’être sous les ordres de quelqu’un.

C'est surtout pour le collègue agent comptable que tout ça n'est pas rassurant.

Je plussoie

Il est rare en effet qu' un ex prof s'éclate dans une intendance surtout en compta qui nécessite des qualités d'organisation et de  rigueur.
j' en ai toutefois rencontré un -il y a longtemps-( c était mon tuteur) qui , ex prof de maths , pilotait de main de maitre son agence comptable de 11 établissements dans une académie déficitaire en personnels titulaires.

Et bien triste constat. J’ai eu une expérience hors éducation nationale et j’étais directrice d’un service de 11 personnes. Justement être prof m’a permis d’être seul maître à bord et en éco gestion on est bon en organisation. Tous les profs ne se valent pas !

Je confirme que mes meilleures planques ont été les postes d'adjoint-gestionnaire AC et que j'y ai fait mes meilleurs poésies .

Il arrive cependant un moment où ce genre de sinécure lasse et alors il faut faire autre chose .Muter vers d'autres cieux '

Si vous détestez la Compta demandez plutôt un poste profilé gestion mais il ne faut pas vous faire d'illusion vous ferez quand même de la compta. En tout cas si c'est un poste de fdp demandez une réorganisation du service L'AC n'a pas forcément besoin d'un fondé de pouvoir attaché,  il a peut être en interne la bonne personne .

La plus grande chance que vous puissiez avoir est que votre poste intègre une fonction Marchés publics avec un groupement départemental. Sautez sur l'occasion.

Bref il faut discuter et négocier avec votre AC-gestionnaire mais si vous êtes rétif à toute autorité ne vous amusez pas à le dire d'emblée, idem pour la compta il y a une manière diplomatique à orienter sur d'autres terrains votre poste.

Et puis la Compta c'est parfois le chemin de Damas peut être vous adorerez.

Ce n'est pas le fait d'être prof qui me semble poser problème mais l'état d'esprit que révèle vos propos. J'ai eu malheureusement comme adjointe une personne qui avait une (trop) haute opinion d'elle même et un mépris pour l'autorité : ça c'est très mal passé. Elle est partie pour un poste de gestionnaire et ça c'est aussi mal passé. Certaines personnes ne sont pas faites pour l'intendance et ses contraintes qu'on a souvent du mal à accepter: autorité du chef de service ou du chef d'établissement, astreintes, tâches parfois difficile à accepter pour un cadre A....
Un issu de concours qui vient à contre-coeur parce que le poste ne lui convient pas et qui a un problème avec la hiérarchie, cela augure mal de l'avenir.
Peut-être n'avez vous pas mesuré ce qu'était d'être attaché en EPLE, et qu'un poste de chef de service dans un autre ministère aurait mieux convenu. Heureusement il y a aussi des postes en services académiques.

Mais c'est juste une réflexion personnelle et j'espère me tromper ; pour vous et le collègue.

J’ai justement demandé un poste en service académique et non en eple car je voulais voir autre chose. Quand la haute estime que je peux avoir de ma personne c’est surtout en étant prof malmené pendant 11 ans que j’ai dû prendre la grosse tête

chrisdl a écrit:

J’ai justement demandé un poste en service académique et non en eple car je voulais voir autre chose. Quand la haute estime que je peux avoir de ma personne c’est surtout en étant prof malmené pendant 11 ans que j’ai dû prendre la grosse tête

Je vous rassure : le travail d'intendance n'a qu'un lointain rapport avec l'image réductrice que s'en font les enseignants qui ne l'imaginent qu'à l'aune de leurs besoins, et vous verrez bien autre chose dans vos futures fonctions que ce que vous imaginez (y compris en gestion).
Oui les profs ont souvent une haute estime d'eux-mêmes et parfois une vague condescendance pour les administratifs ; c'est un des défis qui vous attend dans vos nouvelles fonctions : les relations avec les enseignants.
Voir un prof qui se plaignait de l'Administration (pléonasme) devenir chef d'établissement et se confronter à ses anciens collègues a toujours était un régal et une source d'amusement sans cesse renouvelée.

J'insiste sur l'un des termes utilisés par volcan : celui de contrainte. A l'intendance, on est à la croisée de toutes les contraintes, de tous les paramètres. On doit concilier l'irréconciliable tous les jours. Si l'on se prend au jeu, le fait d'avoir quelqu'un au-dessus n'est que l'un des emmerdements contre lesquels on ferraille, et rarement le plus compliqué.

volcan a écrit:

Certaines personnes ne sont pas faites pour l'intendance et ses contraintes qu'on a souvent du mal à accepter. : autorité du chef de service ou du chef d'établissement

Ça, ça n'est pas une contrainte propre à l'EPLE, mais à la filière administrative en général, voire même à la fonction publique : on la retrouve partout et à tous niveaux (et plus l'on est bas dans la hiérarchie, plus le poids de l'autorité hiérarchique est importantes). Si l'on n'aime pas l'autorité, il faut faire autre chose que fonctionnaire.

J'ai presque envie de dire qu'en EPLE, on a la bride moins serrée qu'ailleurs, en tant que gestionnaire tout au moins. Mais cela dépend aussi du chef d'établissement (qui est un chef de service comme un autre soit dit en passant)

Par ailleurs, l'autorité hiérarchique n'est pas qu'une contrainte, ce peut être aussi un confort.

J'ai été "fondée de pouvoir" pendant un peu moins de deux ans, à la sortie du concours et effectivement, cela ne me correspondait pas.
Les deux agents comptables qui se sont succédés pendant que j'étais sur mon poste étaient cependant très cordiaux, professionnels et compétents mais j'étais cantonnée à de la compta pure et simple, très peu d'encadrement (les deux agents, une B et une C étaient parfaitement autonomes et je n'avais rien à redire à leur travail, à l'intendance de même, il y avait un agent chef pour gérer les agents et le service paye fonctionnait sous l'égide d'une B). 
Je n'avais aucune expérience de compta auparavant et c'est vrai que le rythme très très calme du mois de septembre (et des autres mois) m'a permis de prendre mes marques rapidement (et de corriger des boulettes laissées par mon prédécesseur qui visiblement avait beaucoup de mal).
Tout se passait très bien, bonne ambiance avec tous les collègues que ce soit du lycée, de l'agence ou des étabs rattachés, mon travail était apprécié (je ne faisais pourtant rien de bien exceptionnel).
Mais en fait, mon travail ne différenciait en rien des autres agents (ah si j'ai fait les rapports des fameux COFI, qui, quand les établissements sont bien tenus et régulièrement suivis, n'ont rien d'insurmontable) et en fait je m'ennuyais ferme (et la crise COVID qui, dans une agence comptable où les gestionnaires des établissements rattachés étaient également tous de bonne volonté et compétents, a réduit l'activité quasi à néant n'a rien aidé).
Sans compter qu'entre mon précédent poste de B et celui-ci, je n'avais gagné que 10 balles sur le RIFSEEP (j'étais dans le groupe 1 des B et dans le 3 ou 4 des A).

J'ai littéralement sauté sur une occasion de la PEP pour prendre un poste de chef de service et même si les heures s'enchaînent, je revis (et je me suis rapprochée de mon vrai chez moi, ce qui est la cerise sur le gâteau).

Bref, à la sortie du concours, on prend le poste qu'il y a, on en tire ce que l'on peut, et on mute dès que possible si on le souhaite.
Et oui, la plupart des lauréats de l'AAE interne ont des postes d'adjoints-gestionnaires, beaucoup galèrent, certains s'éclatent, d'autres auraient préféré un poste de fondé de pouvoir ou en services déconcentrés mais chacun fait avec ce qu'il a.
Et on voit sur le long terme (à un moment je regrettais presque d'avoir eu le concours et mon poste de B où j'avais plus de responsabilités que sur mon poste de fondé de pouvoir mais j'ai bien fait de persévérer, j'ai retrouvé des responsabilités (plus que sur le poste de B précédent d'ailleurs) et mon salaire est passé de 1750€ net d'impôts en août 2019 (B classe sup) à 2200€ net d'impôts en mai 2021 (A échelon 3 sur mon poste actuel).

En revanche, quel que soit le poste occupé, on a toujours une hiérarchie plus ou moins présente, et cela il faut savoir s'y faire.

Edit : ah oui, quand je suis arrivée, la chef d'établissement et l'agent comptable de l'époque étaient ravies que j'arrive en souriant pour me présenter (visiblement l'avant-dernière occupante de mon poste avait tiré la tronche dès son arrivée et estimait que certains tâches (du genre classer les mandats que l'on vient de vérifier) étaient en-dessous de son éminente personne...). J'avais répondu que le poste n'était pas mon premier choix mais que je ne voyais pas bien l'intérêt d'y mettre de la mauvaise volonté. 

Si vous avez la "joie" d'aller à Poitiers cette année, vous rencontrerez vos pairs et vous pourrez échanger sur vos différentes expériences (c'est le seul et unique intérêt de cette "formation")