volcan a écrit:

Le pire c'est peut être ça :

"les adjoints au chef d'établissement en charge de la gestion de l'établissement n'ont pas toujours d'activité pédagogique, relevant de la compétence de l'État et interviennent parfois uniquement sur le champ de compétences des collectivités mais ne sont pas soumis à leur autorité"


Une telle ignorance de nos fonctions alors qu'ils prétendent légiférer sur nous ce serait risible si ce n'était pas tragique !

Merci Volcan. Je suis bien d'accord sur le fait que c'est tragique! J'ai failli m'étrangler en lisant ce rapport. Penser que la gestion matérielle est déconnectée de la pédagogie est une hérésie... mais bon...

volcan a écrit:

Le pire c'est peut être ça :

"les adjoints au chef d'établissement en charge de la gestion de l'établissement n'ont pas toujours d'activité pédagogique, relevant de la compétence de l'État et interviennent parfois uniquement sur le champ de compétences des collectivités mais ne sont pas soumis à leur autorité"


Une telle ignorance de nos fonctions alors qu'ils prétendent légiférer sur nous ce serait risible si ce n'était pas tragique !

En même temps quand on voit le comportement de collègues pour qui tout ce qui touche ce domaine semble brûler comme de la chaux-vive, on se dit qu'on tend le bâton.

Je le dis souvent aux services administratifs et techniques : si on apporte pas une plus-value (notamment éducative) par rapport au privé, à une machine ou un autre bidule dont sont friand les têtes pensantes et moins cher on est cuit.

Et au delà des conviction politiques de chacune et chacun, mettons deux secondes à la place des décideurs le calcul est vite fait notamment en ces périodes où la dépense publique semble être le responsable de tous nos maux.

Y a déjà un robot qui fait les mandats tout seul:

https://youtu.be/hh7HN_B00v8

Les robots sont parmi nous et je ne vise aucun modo  

Je sais que je radote mais les tâches mécanisables seront toutes mécanisées.
Par contre, le développement durable, la lutte contre le gaspillage alimentaire, l’approvisionnement local, la qualité de vie au travail, l'école inclusive, l'intelligence collective, les liens entre les métiers de l’intendance et la pédagogie, la responsabilité sociale et environnementale (merci AJI ) etc, on en pense ce qu'on veut mais ce sont quelques uns des champs sur lesquels nous sommes attendus et qui seront de nature à valoriser et sauvegarder nos emplois.

Alors allons-y comme on sait le faire : rigoureux, organisés, solidaires et professionnels. Rajoutons la cerise sur le gâteau qu'est la com' et qui manque un peu à la profession, mutualisons les supers outils développés par les collègues, ne perdons pas en route les valeurs qui font l'honneur de notre profession et que nous ont transmis les anciens, et cela nous fait un morceau de feuille de route qui me semble honnête et de nature à participer à redynamiser la profession parfois un tantinet morose et nombriliste ... plutôt que de gloser jusqu'à la nausée sur notre transfert aux CT depuis 20 ans.

Je partage complètement ton avis mais c'est très dur de faire comprendre aux personnels non enseignants qu'il faut montrer / démontrer notre plus value... Sinon sous traitance de certaines activités, regroupement de d'autres....

Bah, le discours des CT est prévisible.
Quand on veut tuer son chien, on dit qu'il a la rage.

Ce qui me choque, c'est l'absence de réplique d'un ministère de tutelle qui, au moins, pourrait rappeller la réalité de la situation.
A dessein ?
Ou parce qu'il l'ignore lui-même ?

100 % d'accord avec Milouz, il est là le vrai problème.
On peut toujours rêver de faire connaître et reconnaître notre valeur, tout le monde s'en bat ce que je pense...
Nous resterons toujours ignorés. Le ministère se fiche bien de nous, de toute manière.
Quand on est au pouvoir,on ne respecte que ceux qu'on redoute, pas ceux qu'on estime.

Effectivement, l'expérience a montré que nous ne sommes pas capables de nous unir pour défendre nos intérêts et se faire respecter.
C'est pourquoi, il nous faut prendre notre destin en main

Nicolas a écrit:

Effectivement, l'expérience a montré que nous ne sommes pas capables de nous unir pour défendre nos intérêts et se faire respecter.
C'est pourquoi, il nous faut prendre notre destin en main

Aubrac est connu pour sa résistance

LRDFDLVDGJQCA a écrit:

Aubrac est connu pour sa résistance

Milouz a écrit:

Ce qui me choque, c'est l'absence de réplique d'un ministère de tutelle qui, au moins, pourrait rappeller la réalité de la situation.
A dessein ?
Ou parce qu'il l'ignore lui-même ?

Il y a peut-être un peu de ça, peut-être un peu de "les chiens aboient, la caravane passe" et sans doute beaucoup de politique...

LRDFDLVDGJQCA a écrit:

Nicolas a écrit:

Effectivement, l'expérience a montré que nous ne sommes pas capables de nous unir pour défendre nos intérêts et se faire respecter.
C'est pourquoi, il nous faut prendre notre destin en main

Aubrac est connu pour sa résistance

ça pourrait être pis...

Lu aujourd'hui dans le célèbre journal du soir, le ministre de l'EN a mis son veto au transfert des adjoints gestionnaires aux CT.

A part cela le ministre ne nous connait pas et ne se soucie pas de notre profession

Tu as un lien vers l'article s'il te plaît ?

Le voici https://www.lemonde.fr/politique/article/2021/07/15/decentralisation-jeu-de-dupes-entre-le-senat-et-le-gouvernement-autour-de-la-loi-3ds_6088297_823448.html

Comme d'hab', l'article est réservé aux abonnés. Mais on peut suivre les débats sur le site du sénat http://www.senat.fr/dossier-legislatif/pjl20-588.html
Je n'y ai pas vu d'intervention récente du ministre. Son veto est d'ailleurs connu depuis plusieurs semaines, ce qui laisse penser que, sauf erreur de ma part, l'article du Monde n'est que du réchauffé. La seule question qui reste est le titre de l'article : pourquoi 'jeu de dupes' ? Mais là on entre dans le domaine des potins, et pas tellement de l'information.

Nicolas a écrit:

Lu aujourd'hui dans le célèbre journal du soir, le ministre de l'EN a mis son veto au transfert des adjoints gestionnaires aux CT.

A part cela le ministre ne nous connait pas et ne se soucie pas de notre profession

Le ministre connaît et se soucie des personnels de direction qui sont viscéralement opposés à ce transfert qui limiterait leur pouvoir au domaine strictement pédagogique et sécurité des personnes.

Le problème est qu'au dessus du ministre il y a le premier ministre qui lui, selon le même article, "au besoin, serait prêt à lâcher du lest"...

volcan a écrit:

Le ministre connaît et se soucie des personnels de direction(...).

Va dire cela au SNPDEN ...
Plus sérieusement, depuis trois ans c'est devenu très, très compliqué pour les perdirs qui oscillent pour la plupart entre burn-out, exaspération et dépit ...

Dupond&Dupont a écrit:

Le problème est qu'au dessus du ministre il y a le premier ministre qui lui, selon le même article, "au besoin, serait prêt à lâcher du lest"...

Beaucoup de conditionnel en regard d'un veto
Et puis, le problème c'est pas le PM, mais plutôt l'opinion de la profession vis à vis de l'institution qui la tiendrait dans un soi-disant mépris.

Nicolas a écrit:

Beaucoup de conditionnel en regard d'un veto

Qui vivra verra... j'avoue très franchement que c'est le genre de conditionnel qui me fait peur

Nicolas a écrit:

Et puis, le problème c'est pas le PM, mais plutôt l'opinion de la profession vis à vis de l'institution qui la tiendrait dans un soi-disant mépris.

Pour mépriser, il faut connaître. Or, à part à DAF-A3 et au SNPDEN, on ne nous connaît pas. On ne sait même pas vraiment ce que l'on fait ni à quoi on sert.  Si le ministre a mis son veto, ce n'est pas parce qu'il nous connaît : c'est parce que ceux qui nous connaissent lui ont soufflé que notre décentralisation déstabiliserait considérablement son ministère. De cela, je ne suis pas sûr que le PM ait conscience. Pire, s'il en avait, je ne suis pas certain que ça le dérangerait fondamentalement. J'espère me tromper

  avec Dup'
Je pense que la candeur est particulièrement déconseillée en matière de réforme institutionnelle.

Nicolas a écrit:

volcan a écrit:

Le ministre connaît et se soucie des personnels de direction(...).

Va dire cela au SNPDEN  ...
Plus sérieusement, depuis trois ans c'est devenu très, très compliqué pour les perdirs qui oscillent pour la plupart entre burn-out, exaspération et dépit ...

Tu plaisantes : depuis des années les Perdirs ont revalorisation sur revalorisation ; encore avec le récent Grenelle.
Après que le métier devienne plus difficile comme c'est le cas pour les enseignants on est d'accord... mais il me semble être aussi plus difficile pour les collègues sans pour autant que cela se traduise dans une quelconque revalorisation (Ah si : une indemnité pour les personnels logés non diminuée, enfin pour les catégories B... en principe).

N'omettez pas que depuis le décret du 16 mars nous avons un droit restreint à cumul d'emploi et que c'est bien dans cette liberté nouvelle que nous trouverons la source de l'amélioration de notre pouvoir d'achat.

Décret du 16 mars: "les agents en poste dans les établissements d'enseignement relevant du ministère de l'éducation nationale dont les missions principales relèvent des obligations de service généralement dévolues au corps des adjoints gestionnaires, peuvent, sous réserve de dispositions contraires édictées par le représentant de l'état en charge de la subdivision administrative concernée, prétendre, dès lors qu'ils ont atteint le septième échelon de leur grade ou, à défaut, sont mère de sept enfants sans toutefois se trouver eux-même assimilé au genre féminin, et sous réserve qu'ils cumulent un nombre d'heure de présence bi-semestrielle assimilable au quota de non absence tel que défini par la directive CE 97- 215 - 24 -28 06 -57 -85 -74 non encore publiée, exercer une activité rémunératrice complémentaire figurant à l'annexe ci dessous indexée.

Annexe ci-dessous indexée:

Sur les perdirs, il y a matière à discuter, mais elles et ils sont très majoritairement convaincu.e.s de ne plus être considéré.e.s par le ministère et d'ailleurs c'est une révolution culturelle.

Par contre, je vous assure que sur le fait que le ministère et notre ministre ne nous connaissent pas vous vous méprenez totalement. Je ne peux pas entrer dans les détails vu la transparence de mon avatar, mais il ne vous a sans doute pas échappé par exemple que le dircab du Minstre est un adjoint gestionnaire.

Nicolas a écrit:

(...) le dircab du Minstre (...)

Très joli mot-valise entre Ministre et ... ?

Nicolas a écrit:

Par contre, je vous assure que sur le fait que le ministère et notre ministre ne nous connaissent pas vous vous méprenez totalement. Je ne peux pas entrer dans les détails vu la transparence de mon avatar, mais il ne vous a sans doute pas échappé par exemple que le dircab du Minstre est un adjoint gestionnaire.

CQFD. Il y a bien quelqu'un de haut placé pour souffler au ministre notre importance. Sa réaction aurait-elle été la même sans ce fonctionnaire haut placé ?

Je connais moi-même assez bien ce ministère à plusieurs niveaux et tant mon expérience que les retours que j'en ai ne vont pas forcément dans le sens que tu dis. Mais je peux me tromper

La réaction du ministère au sujet des adjoints gestionnaires est constante depuis des années.

Tu as l'expérience de ce ministère et tu dois avoir de bonnes raisons d'affirmer que nous ne sommes pas connus. Pour ma part, je connais plusieurs personnes qui ont travaillé en centrale et qui connaissaient parfaitement notre existence. Le ministère a sans doute des défauts mais il nous connaît. Et je reconnais un peu de dépit lorsque je lis qu'à part la DAF-A3 personne ne nous connaît. C'est faux. A écouter, par exemple, l'allocution récente et très intéressante du DGESCO sur les adjoints gestionnaires : https://association.aji-france.com/evenement/la-responsabilite-sociale-et-environnementale-de-l-eple

Après, il est vrai que nous faisons partie des services d'appui et à ce titre (et comme dans les autres administrations voir les entreprises il me semble), c'est un euphémisme que de dire que nous ne constituons pas un enjeu ou une priorité visible.

Et puis, nous ne posons pas de problème, nous sommes de 'bonnes et de bons soldats' et ne faisons pas parler de nous, y compris quand les moyens et les postes sont supprimés.

Malheureusement les contacts que je peux avoir confirment l'analyse de DD. Certes on sait au ministère que nous existons ; mais entre exister et compter il y a une marge.
Après les faits me semblent parler d'eux-même  ; beaucoup plus que les discours convenus et lénifiants.

Nous sommes connus au ministère, de plus en plus grâce à l'action des associations AJI et ESPAC'EPLE tout autant que par les syndicats, chacun dans son domaine. De plus, ceux qui sont en haut et à la manœuvre ont un parcours qui s'y prête.

Mais nous ne pesons rien et seul le poids des Perdir mécontents et à bout de nerfs compte. S'il veut continuer à leur faire avaler des couleuvres, le ministère doit répondre à leur demande de rester seuls maîtres à bord des EPLE. Je ne m'en félicite pas ni ne m'insurge, je ne fais que le constat d'un rapport de forces politique et tripartite (entre MENJS, CT et CE) qui a besoin de variables techniques d'ajustement, ce que nous sommes.

L'enjeu c'est la gouvernance des EPLE rapportée aux finances publiques de l'état et des collectivités, rien d'autre.