Bonsoir,

Voilà un mois que tout le monde a pris son poste et ses marques....comment faites-vous pour accompagner les nouveaux personnels ?
Voilà, j'ai l'impression de toujours devoir expliquer, montrer, former, accompagner... le temps étant précieux, si je prends mon temps afin de former tout le monde, je n'ai plus le temps pour faire le travail qui m’incombe,

Merci de votre vision,

PS: gestionnaire d'EPLE au bord du gouffre...

Cela fait partie de nos missions et de nos responsabilités. C'est fatiguant mais indispensable pour que ces personnels ne coulent pas eux-mêmes. La bonne nouvelle c'est que lorsqu'ils sont enfin formés, on peut souffler et bénéficier d'un retour sur investissement alors que ne pas les former c'est galérer sans jamais en voir le bout.

Marie5889 a écrit:

Bonsoir,

Voilà un mois que tout le monde a pris son poste et ses marques....comment faites-vous pour accompagner les nouveaux personnels ?
Voilà, j'ai l'impression de toujours devoir expliquer, montrer, former, accompagner... le temps étant précieux, si je prends mon temps afin de former tout le monde, je n'ai plus le temps pour faire le travail qui m’incombe,

Merci de votre vision,

Je suis comme toi, un peu -  beaucoup-  très lasse de cette situation à devoir former année après année ma secrétaire.
Pas de poste de titulaire.
Des contractuelles qui se succèdent....
Elles deviennent  toutes lauréates de concours après être passées chez nous  
Cette année, j'avoue à ma gronde honte n'avoir plus la motivation pour passer le temps que je n'ai pas à la former.
Je m'essouffle. Mais je préfère m’essouffler toute seule.

Marie5889 a écrit:

PS: gestionnaire d'EPLE au bord du gouffre...

Marie es-tu nouvelle gestionnaire ? Quand tu dis " les nouveaux personnels", parles-tu d'un pôle administratif ?

Alomero a écrit:

Cela fait partie de nos missions et de nos responsabilités. C'est fatiguant mais indispensable pour que ces personnels ne coulent pas eux-mêmes. La bonne nouvelle c'es t que lorsqu'ils sont enfin formés, on peut souffler et bénéficier d'un retour sur investissement alors que ne pas les former c'est galérer sans jamais en voir le bout.

Complètement d'accord avec toi. Avec le bémol que je viens d'exprimer ci-dessus, et qui risque de se généraliser au regard du nombre grandissant de personnels administratifs contractuels.

Former nos collaborateurs c'est :

- notre mission de cadre B ou A
- notre devoir de chef de service
- notre fierté de fonctionnaires du ministère de l'Éducation
- un moyen évident d'obtenir le respect et la considération de la part de nos collaborateurs
- un investissement très rentable, on donne deux heures en septembre et en échange on reçoit deux cents heures de bon travail pendant le reste de l'année
- enfin, et j'ai presque envie de dire surtout, c'est la possibilité de réfléchir au plus profond au sens de notre travail, à ses causes et à ses conséquences, à analyser les risques et à contrôler les points critiques, à replacer le processus de travail dans un environnement complexe. Si j'ai accumulé un peu de compétences et bénéficié d'une évolution de carrière flatteuse, c'est en très grande partie parce que j'ai eu le redoutable privilège de travailler avec huit ADJAENES différents pendant mes huit premières années de gestion. Ça s'est un peu calmé depuis, mais en comptant les gestionnaires rattachés, je tiens bon la barre des 18 personnes formées ou accompagnées en 18 ans, ou peu s'en faut. Sans compter les stagiaires BEP ou bac pro compta ni les stagiaires IRA, bien entendu.

L'intendant zonard a écrit:

- un investissement très rentable, on donne deux heures en septembre et en échange on reçoit deux cents heures de bon travail pendant le reste de l'année

Ca dépend avec qui. Parfois, on est dans un rapport inverse.
Au long de ma carrière, j'ai été formateur, maître d'apprentissage, tuteur de collègues gestionnaires, et évidemment formateur "sur le tas" des nombreuses secrétaires qui se sont succédées à l'intendance. Si cet aspect de notre métier est évidemment intéressant, on peut néanmoins comprendre qu'une certaine lassitude gagne les collègues qui doivent constamment former des nouvelles personnes sur les postes de secrétariat d'intendance en raison d'une GRH défaillante (c'était le cas dans mon bahut). Si on y ajoute les arrêts de travail, plus ou moins longs, voire très longs, il y a des moments où l'on se dit qu'on ira plus vite seul. Pour cette raison, j'ai fini par ne plus demander de remplacement, préférant la jouer solo par dépit et par fatigue.

Ne vaut-il pas mieux un secrétaire former petit à petit (bien sur le 3 septembre il ne pourra pas être autonome), au début sur des missions chronophages/abrutissantes puis petit à petit lui en apprendre un peu, le laisser gérer en "autonomie" certaines choses.
A mon avis le ratio temps investit à la formation/décharge sur travaux futur est toujours intéressant (autrement le paramètre "décharge" est toujours à 0 et il va être difficile d'occuper quelqu'un 1607h avec seulement du tamponnage de facture et du collage de timbre...)

Avoir à former quelqu'un si besoin, ça fait partie du boulot. Pas de notre métier propre de gestionnaire (ou de cadre A), mais de notre travail au quotidien pour que tout, y compris notre service, fonctionne le mieux possible.
Avoir à former systématiquement quelqu'un chaque année parce que chaque année un contractuel est nommé, ça, ce n'est pas normal.
Si c'est notre système administratif qui est fait ainsi, c'est qu'il n'est pas bon. Parce qu'il repose sur du bricolage devenu systémique.

Et ça repose le problème criant d'absence de formation dans notre ministère, initiale et surtout continue. Quand Op@le va arriver, il sera pleinement mis en lumière; parce que la formation à Op@le, malgré toute la bonne volonté de la DAF A3, sera insuffisante, et parce qu'Op@le révèlera l'étendue de toutes les mauvaises habitudes ancrées (de gestion, comptables, etc...).

néthou a écrit:

(...) et parce qu'Op@le révèlera l'étendue de toutes les mauvaises habitudes ancrées (de gestion, comptables, etc...).

Alors s'il y a bien un point qui me semble extrêmement positif à attendre d'Op@le, c'est que les habitudes, elles vont être ventilées façon puzzle. La RCBC a été en la matière une occasion ratée, car c'était "seulement" une rationalisation et simplification des procédures : tout un tas de collègues ont su, avec un talent qui force le respect, tenir la simplicité à distance et conserver des pratique ahurissantes d'inefficacité et d'une utilité rigoureusement nulle.

Une fois qu'on aura été GBCPifiés pour de bon avec un autre système d'information, tout sera tellement différent que je ne vois vraiment pas quelle habitude pourrait encore avoir le moindre recoin d'écosystème pour survivre. A part naturellement des attitudes fondamentales comme celle de ne surtout jamais consulter la réglementation, et en particulier sous aucun prétexte celle concernant la commande publique. Et surtout s'il s'agit de photocopieurs.