Non.
La Cour a mis en débêt le comptable pour défaut de contrôle de qualité de l'ordonnateur.
Le Conseil d'État vient dire que quand l'ordo est prévu explicitement par un texte ou une délégation de l'orde, la Cour ne peut pas reprocher à un comptable, au titre de la vérification de la qualité de l'ordo, s'il pouvait signer un marché sur délégation d'une assemblée délibérante. À comprendre, c'est pas la délib autorisant la signature du marché qui confère la qualité d'ordo.
Par contre la Cour, voyant qu'elle s'était plantée juridiquement a tenté en dernière minute de dire : «non, mais en réalité, on voulait dire contrôle de la validité de la dette, pas qualité de l'ordo». Le Conseil lui répond : «m'en fout, c'est pas mon job dans le cas présent d'arranger vos affaires, vous me la referez et pis c'est tout».
Donc, dans deux ans, la Cour refera un arrêt mettant en débêt le comptable pour défaut de vérification de la validité de la dette. Et si y il y a à nouveau pourvoi, le CE validera l'arrêt.
Rien de nouveau, hormis du byzantisme juridique et un conseil d'État feignant qui aurait fait gagner deux à trois ans à tout le monde en réglant l'affaire au fond. Mais faut croire que faire gagner 2 à 3 ans dans la vie d'un comptable, et économiser du travail à tous ceux qui vont devoir se repalucher le dossier pour le futur arrêt et potentiel pourvoi, ce n'est pas suffisant pour conclure à «une bonne administration de la Justice».
Edit : griller par le générateur de Volvic, plus synthétique et moins acide.