En visite dans le Cantal avec Jacques Mézard, Jean-Michel Blanquer a annoncé, le 29 mars, qu'il avait confié à Jean-Yves Gouttebel, président du conseil départemental du Puy-de-Dôme, et à Marc Foucault, inspecteur général de l'administration de l'Education nationale (Igaen), une mission sur ce que devrait être un "grand plan internat". La remise du rapport est attendue pour la rentrée de septembre 2018.
Sur 220.000 places en internat, 40.000 sont vacantes
Il devrait contenir un volet quantitatif proposant des pistes pour développer les places d'internat dans les collèges et les lycées mais aussi pour trouver preneurs aux 40.000 places aujourd'hui vacantes (sur 220.000 places*, soit un taux de vacance de 18%). Entre 2.000 et 3.000 d'entre elles seraient "redynamisées" dès la rentrée prochaine, a précisé à l'AFP l'entourage du ministre de l'Education nationale. Le ministère note, pour les collèges, une "surreprésentation des places vacantes dans les territoires ruraux et de montagne et dans le Nord". Pour les lycées, les places vacantes sont "très majoritairement" dans les territoires ruraux mais aussi "en nombre important" dans des territoires urbains (Ile-de-France, Nord et Pas-de-Calais).
Le "surcoût" d’une scolarisation en internat se chiffre, selon Jean-Michel-Blanquer, entre "7.000 euros et 9.000 euros à l’année" pour l’Education nationale.
Un nouveau concept qui pourrait s'inspirer des "Internats liberté" expérimentés dans le Cantal
Le rapport préparant le "Grand Plan Internat" devrait également comporter un volet qualitatif en traçant les contours d'un nouveau concept : l'internat du XXIe siècle. Jean-Yves Gouttebel et Marc Foucault s'inspireront sans doute des deux établissements visités ce jour-là par le ministre de l'Education nationale et le ministre de la Cohésion des territoires : le collège Jean-Dauzié de Saint-Mamet-la-Salvetat et le lycée professionnel Raymond-Cortat à Aurillac - la ville de Jacques Mézard - tous deux faisant partie de l'expérimentation "Internat liberté" menée sur le territoire du Cantal.
"Ces internats liberté s'inscrivent dans une dynamique forte engagée dans la région pour permettre aux collégiens et aux lycéens ne disposant pas de conditions optimales pour suivre leur scolarité de bénéficier d'un accueil spécifique en internat", estime l'Education nationale. Ces internats libertés se distinguent d'un internat ordinaire par "les conditions d'accueil optimisées et un environnement éducatif, sportif, artistique et culturel proposé aux internes, riche et varié". De plus, "chacun de ces internats se définit par un projet singulier souvent en lien avec son territoire". Bref, "c'est toute une dynamique d'ouverture et de réussite que proposent ces établissements".
Pour Jacques Mézard, l'internat de demain doit "redynamiser l'éducation et ses territoires"
"Les mots 'liberté' et 'excellence' correspondent à une retransformation du paysage de l'éducation", a commenté Jacques Mézard, pour qui l'internat du XXIe siècle sera celui qui saura "redynamiser l'éducation et ses territoires".
Pour Jean-Michel Blanquer, l'internat de demain devra offrir "un cadre" - "car beaucoup de jeunes ont besoin d'un cadre pour bien dormir, bien travailler" - et "des ressources que l'on n'a pas forcément chez soi : du sport, de la culture, des conditions de travail".
En 2015, il y avait 1.600 internats publics accueillant 180.400 élèves (63.200 élèves internes dans le privé, soit 244.000 internes au total). Une majorité d’internes est composée de garçons (137.00 garçons pour 107.000 filles).
*Le nombre de places disponibles dans les internats publics s’élevait précisément en 2015 à 229.500 (collège : 12.000 places, lycée professionnel : 56.000 places ; lycée général et technologique : 161.500 places). Soit un taux d'accessibilité de 5,1% pour les 4,5 millions d'élèves du secondaire public.
source : lettre Localtis du 3 avril 2018
le site du Ministère de l'Education sur cette question
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