Mise en place d'un service facturier...

volcan a écrit:

La CT gère en direct la viabilisation avec un marché de fourniture et de maintenance. Elle fait un marché pour les vérifications obligatoires. Elle a passé des marchés avec divers sociétés pour des travaux ou interventions de maintenance générale. Elle a mis en place un marché à bons de commande pour les denrées alimentaires. Les cuisiniers ont un superviseur pour faire des menus et respecter un certain nombre de consignes. Il y a un cadre B pour encadrer les agents dans un établissement ou un secteur géographique. Ailleurs la restauration a été externalisée, l'entretien aussi.
Cette CT n'existe pas (encore) mais tout cela existe déjà ; et chacun de ces mode de gestion a déjà été mis en place dans au moins une CT.

Et si, elle existe déjà cette collectivité : c'est effectivement le Loiret ! tout ce qui est énoncé y est : soit les collèges sont en PPP, soit des marchés sont passés pour la maintenance, la fourniture en énergie, la téléphonie, la reprographie et nous sommes déchargés de tout. Pour les denrées alimentaires, la liaison froide est reine (avec donc menus fournis), externalisation pour le ménage pour le nouveau programme en PPP (même si il y a toujours des agents territoriaux en place).

 Le gestionnaire relevant de l'Etat est mis totalement de côté, nous sommes au mieux vaguement informés de ce qui se passe, et les contours de notre mission se limite au fonctionnement de la demi-pension (droits constatés), les commandes pédagogiques et administratives, faire remonter les disfonctionnements du bâtiment (avec un traitement à l'efficacité très aléatoire) et l'encadrement des agents.
Cependant, cela ne veut pas dire moins de travail : la lourdeur toute soviétique du système mis en place nous laisse largement de quoi nous occuper pour que les choses avancent un peu.

L'avenir me laisse perplexe : pratique marginale, ou est-ce ce vers quoi on s'achemine ?

Indice de satisfaction des usagers sur les repas en liaison froide?
Efficience réelle des dispositifs mutualisés et gérés en CT?
En bref: est-ce que le service public y gagne en qualité et en pépettes? (je n'imagine pas le secteur privé bosser gratos dans le cadre d'un PPP)

Le retour est déplorable : l'idée est de nous fournir des murs, qu'ils gèrent ou dont ils délèguent la gestion au privé (forcément performants, puisque c'est le privé) et on y met des élèves, parce que la loi dit que c'est comme ça. Point.

Le moindre petit problème, demande d'amélioration prend des allures devient une complication : un prof veut accrocher un tableau : le trou est facturé (s'il est autorisé). Présence d'un agent de maintenance de 8h00 à 12h00. Evidemment il ne peut pas intervenir dans les salles de classe avec de tels horaires et tout traîne.  Déplacer un panneau d'affichage extérieur : avant un bon de commande pour les chevilles spécifiques, le gars qui s'y met en revenant du magasin, et hop, à midi c'était fait. Là, presque deux mois pour la même prestation. J'ai des exemples du même tonneau à la pelle. La moindre dégradation (ici, ça veut dire soulever des dalles de plafond), on nous demande de manière suspicieuse (car bien évidemment Education Nationale = nid de gauchiste = laxisme) comment sont surveillés les élèves. Cette co-gestion CD-Privé- et établissement est très pesante.

Quant à la restauration, nous avons une innovation : la liaison froide améliorée, avec valorisation de plats sur place : fin de cuisson, sauces réalisées sur place, préparation de certaines entrées. L'idée est de se rapprocher de ce qui était fait en régie, mais sans nous laisser le choix. Le résultat est assez médiocre : plats préparés 5 jours à l'avance à 200 km d'ici et livrés tous les jours, qualité assez moyenne malgré l'implication du chef pour rattraper tout ça, déchets alimentaires produits en masse car aucun visibilité à 5 jours des variations de fréquentation de cantine et donc impossibilité d'ajuster : une grève avec une épidémie de grippe, hop, 200 plats à la poubelle. Et pourtant, de manière bien hypocrite, ils font de belles plaquettes promouvant le développement du goût et les filières courtes locales et la réalité est que nous proposons aux gamins du poulet ukrainien immonde qui a fait trois le tour du monde avant de finir dans la poubelle du collège. En revanche, nous continuons d'avoir les droits constatés, et donc c'est à nous d'assumer le risque financier du recouvrement : beau partage des rôles. Par ailleurs, je m'interroge quant aux couts d'une telles prestations. Je ne vois pas où peuvent être les économies. En effet, il n'y a pas de réduction de personnels au sein du collège, il y a forcement deux structures à payer (collège + entreprise), de la manutention en doublon, de la cuisson en doublon, du transport, etc.

Pour finir, la qualité de la prestation (maintenance et restauration) est très loin de ce que pouvait proposer le service public, avec une disparition totale de notre autonomie.

au royaume de la doxa "le privé c'est mieux"... bande de c....

Et, au-delà d'un témoignage, y-a-t-il eu un feed-back politique négatif pour les instaurateurs de cette manière de fonctionner ? Le citoyen est roi.

Il y a effectivement un bilan établi par le Sénat, qui s'inquiète d'un certain nombre de dérives :

http://www.senat.fr/fileadmin/Fichiers/Images/commission/lois/Syntheses/4_pages_PPP.pdf

Mais cela ira-t-il plus loin qu'un simple rapport du Sénat ?

Les PPP n'ont plus le vent en poupe comme c'était le cas à l'époque. Je pense que les politiques sont revenus de cette solution globale et s'oriente plus désormais vers une gestion dont ils conservent la maîtrise.

passant a écrit:

Et, au-delà d'un témoignage, y-a-t-il eu un feed-back politique négatif pour les instaurateurs de cette manière de fonctionner ? Le citoyen est roi.

Non, il est électeur.
C'est donc un peu plus compliqué que ça...

TiTI a écrit:

A part des attaques ad hominem , tu as des arguments à développer ?

Toi, tu n'as jamais lu la préface du précis de droit constitutionnel de la 2e édition de 1930... Hauriou, Waline, Lachaume, De Laubadère, Guédon, vous faîtes les hospices ou les cimetières ou quoi ?! Vous savez qu'on a changé de millénaire !

Anonymous a écrit:

Je n'ai pas du tout l'intention d'aller dans ce département qui ne mérite d'être connu que par ceux qui y sont nés.

Toi, tu insultes ma mère... Tu ne vas pas tarder à connaître ABS...

tiret-du-six a écrit:

Et si, elle existe déjà cette collectivité : c'est effectivement le Loiret ! (...) Cependant, cela ne veut pas dire moins de travail : la lourdeur toute soviétique du système mis en place nous laisse largement de quoi nous occuper pour que les choses avancent un peu.
L'avenir me laisse perplexe : pratique marginale, ou est-ce ce vers quoi on s'achemine ?

Enfin, une collectivité qui innove à la grande satisfaction de tous. Bien évidemment, il reste encore quelques cryptocommunistes fonctionnarisés atrabilaires et neurasthéniques pour critiquer... 

volcan a écrit:

Les PPP n'ont plus le vent en poupe comme c'était le cas à l'époque. Je pense que les politiques sont revenus de cette solution globale et s'oriente plus désormais vers une gestion dont ils conservent la maîtrise.

Ouais, c'est pour cela que le Loiret construit 12 centres de secours en PPP.

Entretenir un établissement pendant les 20 premières années doit sans doute être une bonne opération pour le constructeur. C'est surtout à la fin des 20 ans (voire un peu avant) que les vrais problèmes commencent (sauf vices de construction), non ? Mais cela pourrait être une garantie pour la collectivité ?

C'était peut-être vrai autrefois mais, fort de mon expérience, je suis en mesure de dire que les problèmes sur le neuf ou le rénové commencent souvent avant même la réception des travaux.
Et si c'est la même boîte qui construit et qui entretient dans la foulée, c'est le grand déni quand on évoque un problème.