Forum des gestionnaires d’EPLE
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| À quoi sert l'inspection académique ? | |
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+6Slash OLRIK néthou jy lancien C'est_pas_compliqué Hippos 10 participants | Auteur | Message |
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Hippos Admin
Nombre de messages : 3916 Localisation : Un peu plus à l'ouest, je vous prie. Date d'inscription : 03/05/2006
| Sujet: À quoi sert l'inspection académique ? Ven 25 Mai 2007 - 13:58 | |
| - Jean-Mic a écrit:
- monstrueuse bureaucratie : Point de vue personnel, je n'ai toujours pas compris à quoi servait l'inspection d'académie hormis mettre des bâtons dans les roues. Bonjour, Il faut le comprendre comment : que les fonctions de l'IA pourraient très bien être assurée au niveau du rectorat, ou que ces fonctions pourraient très bien ne pas être assurées du tout ? Le débat étant très actuel pour cause de LOLF, cet éclaircissement m'intéresse. (J'ai scindé cette partie du sujet Fonctionnaires, le dossier qui fâche pour éviter le hors sujet)_________________ Hippos Il faudrait essayer d'être heureux, ne serait-ce que pour donner l'exemple. (Jacques Prévert)Les règles de modération sur le forum.C'est le propre et la richesse d'un forum que de partager les vécus et conseils qui peuvent parfois diverger, il ne faut pas s'emballer pour cela. Participez dans le respect de l'autre, dépersonnalisez et dépassionnez vos interventions, vous aurez alors à apporter aux autres. ©Alomero.
Dernière édition par le Ven 25 Mai 2007 - 15:10, édité 1 fois | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: À quoi sert l'inspection académique ? Ven 25 Mai 2007 - 14:31 | |
| - Hippos a écrit:
- Jean-Mic a écrit:
- monstrueuse bureaucratie : Point de vue personnel, je n'ai toujours pas compris à quoi servait l'inspection d'académie hormis mettre des bâtons dans les roues. Bonjour, Il faut le comprendre comment : que les fonctions de l'IA pourraient très bien être assurée au niveau du rectorat, ou que ces fonctions pourraient très bien ne pas être assurées du tout ? Le débat étant très actuel pour cause de LOLF, cet éclaircissement m'intéresse. Rectorat. Mais cela sous-entend d'appliquer le décret de 85 et de donner plus d'autonomie aux chefs d'établissements. La fonction administrative de l'IA sur les EPLE est une volonté de calquer l'administration de l'Etat sur la décentralisation. Le problème c'est que la structure cherche à exister (principe de science administrative) en tant qu'institution. Donc elle légifère par circulaires, parfois (souvent ?) en contradiction avec la règlementation. Elle empiète sur l'autonomie des EPLE (filtre supplémentaire dans le traitement des dossiers, bourses...). Sur la fonction d'Inspection... Je ne vois pas du tout l'utilité. Dans le secondaire, cette mission pourrait être faite par le chef et son adjoint. L'intérêt d'une matinée ou après-midi tout en étant prévenu à l'avance, enlève l'intérêt à l'inspection qui est en faite une mascarade. Pour la coordination des écoles primaires, même chose, la structure se donne une légitimité qu'elle n'a pas. Enfin la fin programmée de la carte scolaire devrait normalement enlevé de l'intérêt à cet échelon, à mon sens inutile. |
| | | Hippos Admin
Nombre de messages : 3916 Localisation : Un peu plus à l'ouest, je vous prie. Date d'inscription : 03/05/2006
| Sujet: Re: À quoi sert l'inspection académique ? Ven 25 Mai 2007 - 15:21 | |
| Sur la première partie de ce que tu dis, je crois effectivement qu'on pourrait se passer de l'échelon IA : les nouveaux modes de communication permettent de gérer aussi bien à distance. Certes, l'expérience montre que les CE ne savent pas toujours lire ce que leur écrivent le recteur ou les IA et sont demandeurs d'explication de texte en "live". Ce qui est d'autant plus paradoxal quand on connaît leur grogne sur le "trop de réunions commandées par l'institution". Mais passons. La technique est là et pourrait sans doute permettre de faire fonctionner un système sans IA.
La seconde partie de ton propos me laisse plus perplexe. Quel rapport avec l'IA en ce qui concerne le second degré ? L'inspection du second degré se fait pour l'essentiel par les IPR, qui dépendent du recteur et non pas de l'IA. En revanche, c'est l'inspection du premier degré qui est faite par les IEN, lesquels dépendent de l'IA.
Concernant la coordination dans le premier degré, en quoi l'IA n'a-t-il pas de légitimité ?
Enfin, en ce qui concerne la carte scolaire, on pourrait effectivement confier l'affectation des élèves au conseil général, sur le modèle du premier degré où ce sont les communes qui affectent. Je doute que l'intérêt général soit gagnant. D'ailleurs, on va bien voir ce que donnera la « fin programmée de la carte scolaire ». Le thème ne date pas d'hier, et ça n'a pourtant pas beaucoup bougé : est-ce réellement par hasard ? _________________ Hippos Il faudrait essayer d'être heureux, ne serait-ce que pour donner l'exemple. (Jacques Prévert)Les règles de modération sur le forum.C'est le propre et la richesse d'un forum que de partager les vécus et conseils qui peuvent parfois diverger, il ne faut pas s'emballer pour cela. Participez dans le respect de l'autre, dépersonnalisez et dépassionnez vos interventions, vous aurez alors à apporter aux autres. ©Alomero.
Dernière édition par le Ven 25 Mai 2007 - 15:30, édité 3 fois | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: À quoi sert l'inspection académique ? Ven 25 Mai 2007 - 15:23 | |
| - Hippos a écrit:
La seconde partie de ton propos me laisse plus perplexe. Quel rapport avec l'IA en ce qui concerne le second degré ? L'inspection du second degré se fait pour l'essentiel par les IPR, qui dépendent du recteur et non pas de l'IA. En revanche, c'est l'inspection du premier degré qui est faite par les IEN, lesquels dépendent de l'IA. Méconnaissance de ma part de notre système éducatif. Mais le propos sur l'intérêt des inspections reste le même. |
| | | Hippos Admin
Nombre de messages : 3916 Localisation : Un peu plus à l'ouest, je vous prie. Date d'inscription : 03/05/2006
| Sujet: Re: À quoi sert l'inspection académique ? Ven 25 Mai 2007 - 15:25 | |
| Sur l'opportunité de l'inspection telle qu'elle existe aujourd'hui, je te rejoins tout à fait. Cela me semble même entrer en contradiction avec la fameuse « liberté pédagogique ». Le doyen de l'IGEN a même dit, lors du colloque « LOLF et établissement d'enseignement secondaire » qu'en Finlande, où le système semble mieux marcher que chez nous si l'on en croit l'enquête PISA, il n'y a pas de corps d'inspection. Et sur la légitimité de l'IA quant à la coordination dans le premier degré ? _________________ Hippos Il faudrait essayer d'être heureux, ne serait-ce que pour donner l'exemple. (Jacques Prévert)Les règles de modération sur le forum.C'est le propre et la richesse d'un forum que de partager les vécus et conseils qui peuvent parfois diverger, il ne faut pas s'emballer pour cela. Participez dans le respect de l'autre, dépersonnalisez et dépassionnez vos interventions, vous aurez alors à apporter aux autres. ©Alomero. | |
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Nombre de messages : 504 Date d'inscription : 29/10/2006
| Sujet: Re: À quoi sert l'inspection académique ? Ven 25 Mai 2007 - 16:07 | |
| - Jean-Mic a écrit:
- Hippos a écrit:
- Jean-Mic a écrit:
- monstrueuse bureaucratie : Point de vue personnel, je n'ai toujours pas compris à quoi servait l'inspection d'académie hormis mettre des bâtons dans les roues. Bonjour, Il faut le comprendre comment : que les fonctions de l'IA pourraient très bien être assurée au niveau du rectorat, ou que ces fonctions pourraient très bien ne pas être assurées du tout ? Le débat étant très actuel pour cause de LOLF, cet éclaircissement m'intéresse. Rectorat. Mais cela sous-entend d'appliquer le décret de 85 et de donner plus d'autonomie aux chefs d'établissements.
La fonction administrative de l'IA sur les EPLE est une volonté de calquer l'administration de l'Etat sur la décentralisation. Le problème c'est que la structure cherche à exister (principe de science administrative) en tant qu'institution. Donc elle légifère par circulaires, parfois (souvent ?) en contradiction avec la règlementation. Elle empiète sur l'autonomie des EPLE (filtre supplémentaire dans le traitement des dossiers, bourses...).
Sur la fonction d'Inspection... Je ne vois pas du tout l'utilité. Dans le secondaire, cette mission pourrait être faite par le chef et son adjoint. L'intérêt d'une matinée ou après-midi tout en étant prévenu à l'avance, enlève l'intérêt à l'inspection qui est en faite une mascarade. Pour la coordination des écoles primaires, même chose, la structure se donne une légitimité qu'elle n'a pas. Enfin la fin programmée de la carte scolaire devrait normalement enlevé de l'intérêt à cet échelon, à mon sens inutile. Les italiques sont de moi . Les inspections vont se justifier par la LOLF . S'ils ne savaient plus où ils habitaient, les inspecteurs (je ne parle pas de ceux du premier degré) se seront retrouvés une justification grâce à elle . Je plaisante... La fonction d'inspection par le chef d'établissement des profs et autres personnels est sous une forme ou sous une autre probablement à terme dans les tuyaux de la LOLF, mais cela va créer de sacrés remous en tous cas chez les profs : même si de plus en plus de CE "assistent" aux inspections des profs, ce n'est pas demain matin qu'ils en seront en charge (cf la loi fameuse de la liberté pédagogique des profs qui vise surtout à les rendre irresponsables) . On peut toujours penser qu'un proviseur est plus à même de juger, si le prof d'Hist&G ou de philo ou de math fait bien ou pas bien son job, que l'inspecteur de la discipline, qui lui, au mieux, dira son opinion sur la façon de présenter un cours, mais certainement pas en quelques minutes -une fois tout les cinq ou six ans - l'impact réel du prof dans son bahut . De toute façon, le CE ne donnera pas sa conviction s'il a le sentiment que cela ne servira à rien, ni au prof, ni à l'équipe pédagogique, ni au bahut . Ce qui est très très généralement le cas car il sait le prof titulaire proprio de son poste, le pouvoir et l'envie d'agir de l'inspecteur très limités et quelquefois aussi l'incompétence de ce dernier (quand un inspecteur à mauvaise réputation, on évite d'avoir l'idée de faire appel à lui ou alors en tout dernier ressort) . En attendant, l'évidence de l'utilité des inspecteurs de discipline ou EVS n'est pas toujours et partout perceptible . Il faudra attendre qu'augmentation d'autonomie des EPLE et demande de comptes des nouvelles tutelles se traduisent par contrôles internes plus exigeants . Les profs finiront par devoir rendre des comptes et en premier aux chefs d'établissements . Révolution culturelle pour une population à très rétive à la notion de hiérarchie ... Ceci dit, il arrive que les inspecteurs de discipline par l'étude des documents produits en classe se fasse une idée correcte du personnage . Mais qu'en ressort-il ensuite ? Pourtant à comparer, dans les intendances, ce ne serait pas un luxe qu'il y ait l'équivalent à disposition des gestionnaire/AC envers les agents des inspecteurs envers les profs . Le chef de bureau (bien assis derrière) ou de division n'étant, à comparer, que rarement partant pour secouer les puces des agents qui le méritent ou qui simplement ne sont pas à la bonne place ou avec les bonnes pratiques . CpC
Dernière édition par le Ven 25 Mai 2007 - 16:28, édité 1 fois | |
| | | Hippos Admin
Nombre de messages : 3916 Localisation : Un peu plus à l'ouest, je vous prie. Date d'inscription : 03/05/2006
| Sujet: Re: À quoi sert l'inspection académique ? Ven 25 Mai 2007 - 16:20 | |
| À te lire, j'aurais plutôt tendance à conclure que les inspections ne se justifieront plus du tout. D'une part, la liberté pédagogique est contradictoire avec la notion d'inspection telle qu'elle est actuellement conçue et vécue, c'est-à-dire le contrôle de l'acte pédagogique. D'autre part, la logique LOLF voudrait que le prof soit évalué (non pas inspecté) selon le schéma désormais utilisé pour les autres agents de l'État, à savoir : diagnostic-objectifs-actions-évaluation. Le CE aurait là une vraie légitimité pour négocier les objectifs avec l'enseignant sur le fondement d'un diagnostic partagé, et donc in fine pour évaluer le prof. Quant à l'inspecteur (gardons ce nom, après tout), il serait positionné dans des fonctions de conseil et d'accompagnement, à l'image des conseillers pédago et maîtres formateurs du premier degré. Et Dieu sait que les profs sont demandeurs d'accompagnement et de conseils ! Même sur ces seules fonctions et déchargés de leur mission d'inspection, les IPR ne verraient pas baisser leur charge de travail.
Mais bon, je suis en plein délire, là. _________________ Hippos Il faudrait essayer d'être heureux, ne serait-ce que pour donner l'exemple. (Jacques Prévert)Les règles de modération sur le forum.C'est le propre et la richesse d'un forum que de partager les vécus et conseils qui peuvent parfois diverger, il ne faut pas s'emballer pour cela. Participez dans le respect de l'autre, dépersonnalisez et dépassionnez vos interventions, vous aurez alors à apporter aux autres. ©Alomero. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: À quoi sert l'inspection académique ? Ven 25 Mai 2007 - 16:45 | |
| "Loin des yeux, loin du coeur".
Evaluer et non inspecter nécessite un présence quasi-permanente. Ce n'est pas pour rien que l'évaluation du décret de 2002 doit être mené par le supérieur hiérarchique direct. Le conseil et le positionnement, à mon sens, ne peut se faire que par la comparaison de résultat et l'échange de bonne pratique (pour pas dire benchmark et partage de process). Là, à nouveau il s'agit d'un boulot pour les chefs et non pas pour des ex-enseignants qui ne sont plus en prises avec la réalité (un peu comme les syndicalistes, c'est vendredi, je me lache) depuis souvent bien trop longtemps.
Dans le style plan sur la comète, voici ma position sur les programmes et donc l'initilité des IA puisqu'ils sont les premiers à devoir les faire appliquer : La Suède. Mais l'exemple doit être valable en Angleterre et ailleurs. Là bas, pas de pavé indigeste avec des lignes précises à devoir faire assimiler. Juste un objectif (un truc genre socle commun des connaissances, tiens, tiens). Les méthodes tout le monde s'en fout. L'évaluation se fait sur les résultats. La Finlande adopte le même dispositif sauf que la méthode pédagogique repose plus sur le travail collectif, pour les élèves et pour les profs. D'où les bons résultats quasi-unanimes (Voir l'IDH de l'ONU et le classement de la CNUCED, Gatt des pauvres).
Bref, un échelon saute, plus de pouvoir au local, mais plus de responsabilités : - Avantages : souplesse, réactivité, enfin la réalité du terrain colle aux moyens et vice-verça - Inconvénients : stress, conditions de travail en baisse pour les enseignants, culte du chiffre.
Pour Hippos : Pour le 1er degré, faut que je relise mon système éducatif selon B. Toutlemonde et je te réponds, j'ai un peu oublié les bases de mon raisonnement. |
| | | C'est_pas_compliqué **
Nombre de messages : 504 Date d'inscription : 29/10/2006
| Sujet: Re: À quoi sert l'inspection académique ? Ven 25 Mai 2007 - 16:50 | |
| - Hippos a écrit:
- À te lire, j'aurais plutôt tendance à conclure que les inspections ne se justifieront plus du tout.
D'une part, la liberté pédagogique est contradictoire avec la notion d'inspection telle qu'elle est actuellement conçue et vécue, c'est-à-dire le contrôle de l'acte pédagogique. D'autre part, la logique LOLF voudrait que le prof soit évalué (non pas inspecté) selon le schéma désormais utilisé pour les autres agents de l'État, à savoir : diagnostic-objectifs-actions-évaluation. Le CE aurait là une vraie légitimité pour négocier les objectifs avec l'enseignant sur le fondement d'un diagnostic partagé, et donc in fine pour évaluer le prof. Quant à l'inspecteur (gardons ce nom, après tout), il serait positionné dans des fonctions de conseil et d'accompagnement, à l'image des conseillers pédago et maîtres formateurs du premier degré. Et Dieu sait que les profs sont demandeurs d'accompagnement et de conseils ! Même sur ces seules fonctions et déchargés de leur mission d'inspection, les IPR ne verraient pas baisser leur charge de travail.
Mais bon, je suis en plein délire, là. Pour qu'il y ait bon boulot, assistance & conseils il faudrait qu'il y ait inspections plus fréquentes, par exemple de l'ensemble des profs d'une même discipline puis ensuite réunion pleinière . Le tout avec le CE présent . Ce n'est pas dans les moeurs, loin de là, même si cela se pratique ici ou là . Evaluation ou inspection sont deux mots synonymes dans la tête des inspectés-évalués . Echangeons s'il le faut . Une bonne proportion de profs sont chagrins et redoutent les inspections . Pourtant ils passent leur vie à évaluer d'autres gens, les élèves entre autres . Mais piquent des crises de nerfs quand trois mots dans un rapport d'inspection leur déplaisent voire les poussent à la déprime (entendu cela il y a encore peu...) Si la note pédagogique n'intervenait pas à côté de la note administrative avec une incidence de carrière donc financière, pas mal s'en dispenseraient volontiers . Ce serait le bonheur . Je n'ai pas dit que les inspections et les inspecteurs ne se justifieraient plus du tout, j'ai même ajouté un paragraphe indiquant mon sentiment qu'il serait utile qu'il y en ait le pendant dans les intendances au profit des gestionnaires/AC ... là aussi un délire 8)
CpC | |
| | | Hippos Admin
Nombre de messages : 3916 Localisation : Un peu plus à l'ouest, je vous prie. Date d'inscription : 03/05/2006
| Sujet: Re: À quoi sert l'inspection académique ? Ven 25 Mai 2007 - 17:04 | |
| @ Jean-Mic : sur l'évaluation et le rôle du CE, on est donc sur la même longueur d'onde. Sur les programmes aussi. D'ailleurs, avec le socle commun des compétences, il faudra bien y venir, à cet abandon du programme comme référence. Mais ça non plus, ça ne date pas d'hier. Avant le socle commun, il y a 5 ou 6 ans, j'ai entendu un IPR défendre en réunion de bassin le principe selon lequel tout enseignant avait mille et une manière de « boucler le programme ». Il disait en résumé que les profs devaient savoir se libérer de la lettre du texte pour se concentrer plutôt sur l'esprit. C'était déjà du « socle commun de compétences » avant l'heure. Quant à savoir si les IA sont les premiers à devoir les faire appliquer, je ne vois pas d'où tu sors ça. Les IPR, oui (sauf d'une certaine façon ceux - en avance sur leur temps - de l'acabit de celui que je cite ci-dessus) ; mais les IA ? _________________ Hippos Il faudrait essayer d'être heureux, ne serait-ce que pour donner l'exemple. (Jacques Prévert)Les règles de modération sur le forum.C'est le propre et la richesse d'un forum que de partager les vécus et conseils qui peuvent parfois diverger, il ne faut pas s'emballer pour cela. Participez dans le respect de l'autre, dépersonnalisez et dépassionnez vos interventions, vous aurez alors à apporter aux autres. ©Alomero. | |
| | | jy lancien ***
Nombre de messages : 1264 Age : 112 Localisation : aux fraises Date d'inscription : 30/03/2006
| Sujet: Re: À quoi sert l'inspection académique ? Ven 25 Mai 2007 - 17:10 | |
| Se poser la question de l'utilité de l'IA, c'est déjà y répondre ! Tout le monde ou à peu près connaît la réponse sur son utilité actuelle et ses "procédés"
Si on considère qu'il faut trouver des corps de débouché supérieur pour tout ce petit monde (y'a qu'à regarder les listes de nominations aux grades d'Inspecteurs pour essayer de les compter....) il conviendrait alors de réfléchir sur les propositions et réflexions particulièrement pointues de nos forumeurs ci-dessus. Ce qui démontre par ailleurs que les administratifs ne se désinterressent pas du pédagogique! | |
| | | néthou Modérateur
Nombre de messages : 8928 Localisation : Là-haut sur la montagne... Date d'inscription : 11/09/2006
| Sujet: Re: À quoi sert l'inspection académique ? Ven 25 Mai 2007 - 17:14 | |
| A mon sens, les corps d'inspection ne sont pas près de disparaître de notre système éducatif, LOLF ou pas LOLF, eu égard au "poids" qu'ils représentent notamment au plus haut niveau. D'ailleurs, on peut remarquer de leur part une réelle implication dans tout les colloques liés à la LOLF, et pas uniquement des I.G.A. pour ce qui est d'abord une réforme structurelle. Il me semble de plus noter depuis quelques années une modification de leur rôle auprès de leurs ouailles, qui n'est plus celui de l'Inspecteur descendant inspecter tous les 10 ans le pauvre prof tétanisé 8 jours à l'avance en faisant tomber de très haut la foudre pédagogique comme les Tables de la Loi. Leur mission et donc leur action semble plus relever de l'animation pédagogique et de la coordination des pratiques académiques, notamment en réunissant beaucoup plus qu'auparavant les équipes pédagogiques au sein des établissements à l 'occasion de leurs visites. Je serai bien plus réservé sur l'idée que le CE "inspecte" ses profs, sauf à le faire sur des "indicateurs", pour parler lolfien, basiques et communs à tout établissement: présence, implication dans la vie et les projets d'établissement, etc.. (j'ai pas dit "rayonnement", ça ferait jaser...) Mais sur l'aspect purement pédagogique, malheureusement je crois que beaucoup ne seraient plus dans le coup. Par contre, évaluer le boulot du prof dans le cadre déterminé de chaque établissement et du projet mis en place, voilà quel va être dorénavant le rôle des CE. On en revient là-aussi à une culture de gestion (globalisée et intégrée) qui me semble beaucoup manquer de leur part. | |
| | | OLRIK ****
Nombre de messages : 2562 Age : 42 Localisation : Académie de PARTENIA Date d'inscription : 28/04/2006
| Sujet: Re: À quoi sert l'inspection académique ? Ven 25 Mai 2007 - 21:10 | |
| Une réponse à toutes ces intérrogations:
sciences administratives
wikipedia
gerard timsit | |
| | | Slash *
Nombre de messages : 265 Localisation : Right next door to hell Date d'inscription : 27/01/2007
| Sujet: Re: À quoi sert l'inspection académique ? Dim 27 Mai 2007 - 0:10 | |
| J'ai demandé ma mut. en IA, en espérant que les IA ne servent à rien. | |
| | | Isidore **
Nombre de messages : 991 Date d'inscription : 02/04/2006
| Sujet: Re: À quoi sert l'inspection académique ? Mar 29 Mai 2007 - 8:19 | |
| Sans voulir faire du Jean Mic: on peut avoir bcp de travail m^me si celui ne sert à rien | |
| | | sainte barbe ****
Nombre de messages : 2845 Date d'inscription : 22/03/2007
| Sujet: À quoi sert l'inspection académique ? Mar 29 Mai 2007 - 9:15 | |
| Bonjour, je n'ai que peu d'opinions en ce qui concerne le rôle de l'IA à l'égard des profs ou des écoles. Par contre, il me semble que l'IA a un rôle à tenir, qui lui revient en matière de contrôle juridique, rôle que généralement elle exerce à tort et à travers, souvent par incompétence. Pourtant le besoin est immense, tant en ce qui concerne le contrôle des actes et le conseil juridique du chef d'Etablissement, que ce qui concerne l'intendance et la fonction comptable. Certes, dans cette dernière matière, il ne peut s'agir d'inspection, mais le conseil serait utile, voire pourquoi pas l'alerte, à partir de l'analyse des documents financiers transmis. En disant cela, je n'invente rien, les prérogatives existent à l'IA, seules les compétences manquent. L'expertise juridique, est le parent pauvre de l'éducation nationale, alors que la judiciarisation et la multiplication des normes rendent chaque jour le besoin de plus en plus criant. | |
| | | Hippos Admin
Nombre de messages : 3916 Localisation : Un peu plus à l'ouest, je vous prie. Date d'inscription : 03/05/2006
| Sujet: Re: À quoi sert l'inspection académique ? Mar 29 Mai 2007 - 9:44 | |
| Je ne suis pas sûr que ce soit les compétences qui manquent. Il y a sûrement des gens compétents - ou qui peuvent le devenir - dans toutes les IA. En revanche, le temps, lui, manque certainement. Quand les services d'une IA marchent à flux tendu, le choix peut être fait par le SG de ne pas consacrer les moyens suffisants au conseil juridique... Cela apporte d'ailleurs de l'eau au moulin de Jean-Mic : la fonction de conseil juridique devrait à mon avis être concentrée au niveau académique, seul niveau où l'effet de masse permettrait de créer un vrai service juridique susceptible de développer des compétences en la matière, aussi bien pour le contrôle que pour le conseil et la formation. À cet égard, je suis bien d'accord avec ta dernière phrase, sainte barbe. _________________ Hippos Il faudrait essayer d'être heureux, ne serait-ce que pour donner l'exemple. (Jacques Prévert)Les règles de modération sur le forum.C'est le propre et la richesse d'un forum que de partager les vécus et conseils qui peuvent parfois diverger, il ne faut pas s'emballer pour cela. Participez dans le respect de l'autre, dépersonnalisez et dépassionnez vos interventions, vous aurez alors à apporter aux autres. ©Alomero. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: À quoi sert l'inspection académique ? Mar 29 Mai 2007 - 11:04 | |
| Vu le peu d'acte soumis au contrôle de légalité, il n'y a à mon sens pas de quoi mobiliser un service dans chaque IA. Le rectorat serait à coup sur un bon échelon. De plus cela permettrait d'avoir un meilleure homogénéité au niveau académique, parce qu'actuellement... Pour les DVE, c'est pareil. Elles peuvent sauter si les EPLE sont réellement autonomes. C'est pas gagné. Par voie syndicale, j'ai appris que les écoles primaires vont devenir des établissements publics. Là même chose, dès lors qu'un directeur d'école devient un chef d'établissement (même multi-site), plus besoin de IEN locale ou de circonscription ou d'IA tout court. Mais dans l'absolu c'est l'avenir de la carte scolaire qui déterminera le rôle des IA. Note pour les personnels des IA : je ne dis pas que votre travail est mauvais ou que vous êtes incompétents. Les IA ont des personnels administratifs dans leurs grandes majorité de qualité et vous avez l'expérience de vos structures. Sauf que je pense que vous seriez plus utiles en EPLE où au niveau académique sous l'autorité direct du Recteur et du secrétaire général. Pour les inspecteurs, désolé, je n'ai rien pour vous. |
| | | Hippos Admin
Nombre de messages : 3916 Localisation : Un peu plus à l'ouest, je vous prie. Date d'inscription : 03/05/2006
| Sujet: Re: À quoi sert l'inspection académique ? Mar 29 Mai 2007 - 11:36 | |
| - Jean-Mic a écrit:
- Par voie syndicale, j'ai appris que les écoles primaires vont devenir des établissements publics. Là même chose, dès lors qu'un directeur d'école devient un chef d'établissement (même multi-site), plus besoin de IEN locale ou de circonscription ou d'IA tout court.
Pas si vite ! D'après le projet de décret sur les EPEP (établissement public d'enseignement primaire), le directeur d'école n'est toujours pas chef d'établissement. Il ne faut pas confondre les EPEP et le statut du directeur. Autant les choses avancent sur le premier point, autant elles stagnent sur le second. D'ailleurs, le président du CA de l'EPEP n'est pas nécessairement un directeur d'école, ni même un membre de l'EN. Vu la composition du CA (seulement 30 à 40% de membres de l'EN, 50% de représentants des communes, 10 à 20% de représentants des parents), il y a même peu de chances pour qu'il le soit... On est encore loin du directeur « chef d'établissement ». - Citation :
- Mais dans l'absolu c'est l'avenir de la carte scolaire qui déterminera le rôle des IA.
À mon avis, ça n'a aucune incidence, la sectorisation et l'affectation des élèves ne constituent qu'une partie des attributions des IA, et pourraient d'ailleurs se gérer dès à présent au niveau académique quel que soit le cas de figure, qu'il y ait ou non sectorisation. La question est alors moins celle de l'efficacité du système (rectorat ou IA, à mon avis c'est kif-kif) que celle de l'aménagement du territoire. - Citation :
- Pour les inspecteurs, désolé, je n'ai rien pour vous.
Du point de vue de la gestion, certes. Du point de vue de la pédagogie, c'est une autre histoire. Le recteur aura toujours besoin d'avoir sur le terrain des relais de la politique académique, des responsables qui coordonnent l'action des EPLE en matière pédagogique. L'inspection générale a déjà évoqué cette évolution possible : que les IA-DSDEN deviennent des vice-recteurs. Ils se contenteraient alors évidemment d'un staff allégé et concentré sur la pédagogie (leurs chargés de mission actuels), le reste (personnels, moyens, affectation) étant géré par le rectorat. Je connais un IA qui prend la chose avec beaucoup d'humour, en disant que quoi qu'il arrive, il sera toujours le dernier, pour mettre la clé sous la porte. _________________ Hippos Il faudrait essayer d'être heureux, ne serait-ce que pour donner l'exemple. (Jacques Prévert)Les règles de modération sur le forum.C'est le propre et la richesse d'un forum que de partager les vécus et conseils qui peuvent parfois diverger, il ne faut pas s'emballer pour cela. Participez dans le respect de l'autre, dépersonnalisez et dépassionnez vos interventions, vous aurez alors à apporter aux autres. ©Alomero. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: À quoi sert l'inspection académique ? Mar 29 Mai 2007 - 12:12 | |
| Il y a un excellent article de Maurice Baslé sur la question de l'évalutation dans un numéro des cahiers français, notamment le rôle important des organismmes internes d'évaluation au sein de l'Etat. A mon sens ils sont trop importants. La reconversion ou même l'existence des IA ou IPR est contre-productif. La responsabilisation des chefs et une meilleure evaluation externe pourrait contribuer à améliorer le sytème (certes c'est plus de pression). Pour les Vice-recteur je te renvoie à l'extrait du rapport "centrale 2000" dans la notice sur le système éducatif de B. Toutlemonde. Les rectorats se comportent plus en mini-centrale qu'en service déconcentré. Transfomer les IA en Vice-Recteur rajoutera de la graisse au Mammouth.
Si on prend une logique d'aménagement du territoire alors les IA devraient devenir des sous-préfectures au niveau de l'arrondissement ou des agglomérations. Mais à mon sens cela ne sert à rien de faire un échelon intermédiaire entre le rectorat et les EPLE/EPEP si les établissements sont réellement autonomes.
Pour les EPEP : ce n'est pas parce que le directeur n'est pas président du conseil d'administration qu'il n'aura pas la pouvoir de chef d'établissement. Dans les EPN (hors université) c'est rarement le directeur/chef d'établissement qui est président du CA. Pourtant les pouvoir et les responsabilités sont pour le chef. |
| | | Hippos Admin
Nombre de messages : 3916 Localisation : Un peu plus à l'ouest, je vous prie. Date d'inscription : 03/05/2006
| Sujet: Re: À quoi sert l'inspection académique ? Mar 29 Mai 2007 - 14:19 | |
| - Jean-Mic a écrit:
- Il y a un excellent article de Maurice Baslé sur la question de l'évalutation dans un numéro des cahiers français, notamment le rôle important des organismmes internes d'évaluation au sein de l'Etat. A mon sens ils sont trop importants. La reconversion ou même l'existence des IA ou IPR est contre-productif. La responsabilisation des chefs et une meilleure evaluation externe pourrait contribuer à améliorer le sytème (certes c'est plus de pression).
D'accord sur la fonction d'inspection. Mais si on transformait les corps « d'inspection » en corps de conseillers pédagogiques, leur existence serait loin d'être contreproductive car il y a à faire en la matière. Les profs eux-mêmes sont demandeurs d'un tel accompagnement. - Citation :
- Pour les Vice-recteur je te renvoie à l'extrait du rapport "centrale 2000" dans la notice sur le système éducatif de B. Toutlemonde. Les rectorats se comportent plus en mini-centrale qu'en service déconcentré. Transfomer les IA en Vice-Recteur rajoutera de la graisse au Mammouth.
Pas d'accord si c'est pour les mettre sur des fonctions pédagogiques dont le besoin n'est plus à démontrer (cf. ci-dessus). Ils n'auraient alors plus leur inspection académique actuelle mais un staff réduit. Un IA de mon académie va se lancer dans une démarche d'«évaluation partagée » : il va rencontrer systématiquement tous les établissements (càd l'équipe de direction + des personnels enseignants) pour échanger sur leur projet d'établissement et leur bilan. Si j'en juge par la trouille qu'en ont les CE - qui ont vainement essayé de faire repousser les réunions aux calendes grecques - on peut s'attendre à ce qu'il sorte de ces réunions des choses très intéressantes sur les pratiques pédagogiques et le travail d'équipe au sein de l'EPLE... C'est quelque chose qu'un IPR n'est pas en mesure de faire : si l'IPR sortait de son seul champ disciplinaire, beaucoup de CE n'entreraient pas dans le jeu. Or, seul l'IA ou le recteur peuvent forcer la main des CE, obéissance hiérarchique oblige. Mais je vois mal comment le recteur pourrait rencontrer les 300 EPLE de son académie... Reste les IA-DSDEN (ou vice-recteurs, peu importe leur nom). À terme, quand le pli serait pris par les CE et leurs équipe, des IPR pourraient faire le même boulot. En attendant, les IA ont là un bon créneau dans la partie « évaluation ». Maintenant, c'est sûr que s'ils se contentent de demander des batteries d'indicateurs et font des réunions purement formelles sur le « contrat d'objectifs », je n'en vois pas l'intérêt et on peut se passer d'eux. - Citation :
- Pour les EPEP : ce n'est pas parce que le directeur n'est pas président du conseil d'administration qu'il n'aura pas la pouvoir de chef d'établissement. Dans les EPN (hors université) c'est rarement le directeur/chef d'établissement qui est président du CA. Pourtant les pouvoir et les responsabilités sont pour le chef.
À une différence près : dans les EPN, ces directeurs ont un statut. Ce qui n'est pas le cas des directeurs, et je ne crois pas qu'on en prenne le chemin (cf. la cautère sur une jambe de bois que constituent les accords de l'été dernier censés répondre aux attentes des directeurs du primaire...). _________________ Hippos Il faudrait essayer d'être heureux, ne serait-ce que pour donner l'exemple. (Jacques Prévert)Les règles de modération sur le forum.C'est le propre et la richesse d'un forum que de partager les vécus et conseils qui peuvent parfois diverger, il ne faut pas s'emballer pour cela. Participez dans le respect de l'autre, dépersonnalisez et dépassionnez vos interventions, vous aurez alors à apporter aux autres. ©Alomero.
Dernière édition par le Mer 30 Mai 2007 - 16:20, édité 2 fois | |
| | | aazute ***
Nombre de messages : 1098 Localisation : gardianne et costieres Date d'inscription : 21/06/2006
| Sujet: Re: À quoi sert l'inspection académique ? Mer 30 Mai 2007 - 10:22 | |
| j'admire.... je ne sais pas où vous trouvez tous le temps de lire toute cette doc, au demeurant fort enrichissante, et merci de nous en donner la substantifique moelle... correctement dotés (d'après je ne sai splus qui, mais pas dans les faits... ) j ai bien de lapeine à lever le nez du guidon mais cette réflexion sur les IA est intéressante... | |
| | | barbule Modérateur
Nombre de messages : 10065 Date d'inscription : 05/04/2006
| Sujet: Re: À quoi sert l'inspection académique ? Mer 30 Mai 2007 - 18:54 | |
| - jy lancien a écrit:
- il conviendrait alors de réfléchir sur les propositions et réflexions particulièrement pointues de nos forumeurs ci-dessus. Ce qui démontre par ailleurs que les administratifs ne se désinterressent pas du pédagogique!
Effectivement, à la relecture de l'ensemble des posts émis sur ce sujet , ( moi, j'ai tout imprimé pour relire à tête "reposée" ...ou presque )on ne peut que souligner le caractère très professionnel de ces échanges . | |
| | | Hippos Admin
Nombre de messages : 3916 Localisation : Un peu plus à l'ouest, je vous prie. Date d'inscription : 03/05/2006
| Sujet: Re: À quoi sert l'inspection académique ? Jeu 31 Mai 2007 - 14:16 | |
| - Hippos a écrit:
- D'une part, la liberté pédagogique est contradictoire avec la notion d'inspection telle qu'elle est actuellement conçue et vécue, c'est-à-dire le contrôle de l'acte pédagogique.
J'écrivais cela le 25 mai (cf. quelques messages plus haut) et je vous assure que je ne suis pas dans le secret des dieux, mais voici ce que Xavier Darcos déclarait au 61è congrès de la FCPE le lendemain : - Citation :
- « Je garantirai également la liberté pédagogique, car elle fait tout l'intérêt du métier d'enseignant. À partir du moment où leur formation ou leur expérience le leur permet, les enseignants sont les mieux placés pour juger de la pertinence des méthodes qu'ils décident d'employer. Rien n'est plus étranger à la pédagogie que l'exégèse de circulaires ministérielles conçues dans le secret d'un bureau de la rue de Grenelle. Qu'on ne compte pas sur moi pour me transformer en inspecteur des méthodes car je préfère mille fois me consacrer à évaluer les résultats obtenus par des professeurs heureux d'exercer ! »
Voir le texte intégral de l'intervention du ministre de l'éducation nationale au 61è congrès de la FCPE le 26 mai 2007. J'ignore si, dans l'esprit de M. Darcos, cela va jusqu'à la suppression de l'inspection telle qu'elle se fait actuellement, mais ça me paraîtrait logique. (Mais on n'est plus dans le sujet initial qui concernait les inspections académiques ) _________________ Hippos Il faudrait essayer d'être heureux, ne serait-ce que pour donner l'exemple. (Jacques Prévert)Les règles de modération sur le forum.C'est le propre et la richesse d'un forum que de partager les vécus et conseils qui peuvent parfois diverger, il ne faut pas s'emballer pour cela. Participez dans le respect de l'autre, dépersonnalisez et dépassionnez vos interventions, vous aurez alors à apporter aux autres. ©Alomero.
Dernière édition par le Jeu 31 Mai 2007 - 14:28, édité 1 fois | |
| | | C'est_pas_compliqué **
Nombre de messages : 504 Date d'inscription : 29/10/2006
| Sujet: Re: À quoi sert l'inspection académique ? Dim 2 Oct 2011 - 22:14 | |
| Suite du fil, quatre ans et quelques mois après.
À propos des inspecteurs et autres recteurs, voici quelques savantes réflexions lues dans Direction de ce mois ci. L'auteur, Jean Faller, que j'ai déjà cité ici, habituellement pointu, déjà au temps où il n'était pas encore au bureau national, tient là des propos dont j'ignore s'ils représentent complètement l'analyse prospective de son syndicat.
Nouvelle gouvernance académique ou comment une autorité en chasse une autre
Branle-bas dans le Landernau des hauts fonctionnaires ! La célèbre RGPP fait encore des siennes et la « gouvernance académique », système historique de gestion de l'Éducation nationale, disparaît au profit d'une organisation hiérarchique basée sur le modèle préfectoral.
Il s'agit de « placer le recteur au centre de la ligne hiérarchique qui va depuis le ministre jusqu'aux établissements » et de « créer autour du recteur de véritables équipes de direction » en vue « d'une clarification hiérarchique » et d'une « meilleure articulation entre la pédagogie et la gestion: la réconciliation » (sic). Dans l'équipe de direction académique, la prééminence du secrétaire général est confirmée et même amplifiée dans la mesure où il est en quelque sorte le premier adjoint du recteur qu'il supplée automatiquement en cas d'empêchement. Pour ce faire, on « supprimera les compétences et délégations des IA-DSDEN » et ces derniers deviendront des « directeurs académiques, adjoints du recteur », lequel recteur recevra le pouvoir d'organiser son académie « territorialement et fonctionnellement ».
PANIQUE À BORD
Inutile de dire qu'une telle décision en a fait entrer plus d'un en lévitation... et, au premier chef, les IA-DSDEN qui voient leur autonomie départementale disparaître et leur dépendance renforcée à l'égard du recteur qui devient réellement leur supérieur hiérarchique. Tocsin également chez les secrétaires généraux de département dont les pouvoirs disparaissent en même temps que ceux de leur IA-DSDEN en les ramenant à un rôle de simple exécutant de décisions prises au niveau académique. Potion amère... Et ce n'est pas la petite référence au département, ajoutée in extremis, qui risque de modifier les choses. Crise existentielle aussi chez les iA-IPR qui, déjà, avant cette réforme - le crâne à la main - s'interrogeaient sur leur rôle et qui voient accru et confirmé « le positionnement des chefs d'établissement pour le second degré et des EN pour le premier degré, comme maillon hiérarchique de proximité ».
D'UNE AUTORITÉ TRADITIONNELLE À UNE AUTORITÉ HIÉRARCHIQUE
On pourrait penser, en première analyse, que ce débat de chapelle ne nous concerne pas [ndlr Les CE], qu'après tout, il nous arrive aussi de trouver lourde la tutelle des uns et des autres. La tentation est forte de s'asseoir sur les gradins et de compter les coups avec une ironie gourmande. En réalité, tout ceci ne prend son sens que dans la mesure où on le replace dans le cadre général de la RGPP qui, à la manière d'un puzzle, laisse apparaître un projet global qui tend à modifier profondément la Fonction publique. Il est vrai que le système traditionnel de gouvernance de l'éducation, qu'on a envie d'appeler « l'ancien régime », était un système hérité et qui s'est construit avec le temps de manière pragmatique. Chaque époque, depuis l'université impériale, les lois Falloux et Fourtoul *, a ajouté sa pierre à l'édifice. En somme, la gouvernance traditionnelle de l'éducation n'était pas le fruit d'un projet et d'une vision globale mais le résultat d'une sédimentation de textes et d'équilibres, fruits de compromis. Ainsi on passe d'une conception de l'autorité traditionnelle, héritée de la tradition universitaire, basée sur le statut, les garde-fous contre l'autoritarisme et l'égalité entre les pairs, à une autorité hiérarchique, directe, verticale, fondée sur une autorité renforcée du supérieur envers les subordonnés, du haut en bas de la pyramide hiérarchique. Ainsi chaque fonctionnaire « à responsabilité » serait beaucoup plus étroitement lié à son supérieur et verrait son « autonomie » renforcée envers ses subordonnés. Curieuse conception de l'autonomie, bien plus jacobine que girondine, en ces temps de décentralisation.
SUR LE MODÈLE PRÉFECTORAL
D'autant que, manifestement, il s'agit de calquer l'organisation de l'éducation sur celle de l'intérieur, c'est-à-dire le modèle préfectoral. Rappelons que depuis un décret de 2004 et des précisions récentes en 2010, la RGPP consacre la prééminence du préfet de région sur tous les services de l'État, rectorat compris, dans le cadre de la circonscription de référence qui semble s'affirmer, la région (région qui, curieusement, avec la réforme des collectivités locales, l'émergence du « conseiller territorial » élu au scrutin uninominal, pourra consacrer à la fois la fin du département et son triomphe dans La mesure où la « cantonalisation » fera ressembler les régions réorganisées plus aux départements actuels qu'aux régions d'aujourd'hui). On imagine même de créer un « préfet éducatif » afin d'assurer la « concordance des politiques », ce préfet éducatif, nommé spécialement dans chaque région par ie premier ministre, « aurait pour tâche de faciliter la coordination de l'action éducative de l'État dans toutes ses dimensions », Artisan des « contrats de stratégie éducative régionale » (CSER), selon le document provisoire remis à la presse mercredi 22 juin 2011, le CSER « constituerait un ensemble de documents conventionnels engageant l'État via son représentant dans la région et l'autorité académique, ainsi que l'ensemble des collectivités de la région, via le président du conseil régional, les présidents de conseils généraux et les présidents des associations départementales de maires ». L'élaboration de ce document « stratégique » et le « suivi de son application » reviendrait au préfet éducatif, II n'est pas question de lui donner les prérogatives du recteur; ia pédagogie resterait de son ressort. Mais le préfet éducatif aurait en charge une concordance des politiques menées. Autrement dit, on s'occupera des choses sérieuses et on laissera la « pédagogie » au monde enseignant...
L'ÉVOLUTION DU RÔLE DES RECTEURS
Dans cet ensemble pyramidal, plus étroitement hiérarchisé, le rôle des recteurs va sans doute évoluer. Et d'ailleurs, que signifie aujourd'hui, depuis la loi LRU, la fonction déjà largement honorifique de « chancelier des universités »? Y a-t-il désormais une raison objective pour que les recteurs soient essentiellement des universitaires dont la compétence en matière d'enseignement scolaire est parfois à démontrer? En réalité, la fonction de recteur, depuis, notamment, la loi de 2004 sur les pouvoirs des préfets de région, et ses compléments récents, évolue vers la fonction de directeur régional de l'éducation, sous l'autorité du préfet de région ou même, peut-être, un jour qui n'est pas si loin, sous l'autorité du président de région. Oui. c'est vrai, une telle Idée sent le fagot...
UN RETOUR EN ARRIÈRE PLUS QU'UN PROGRÈS
II n'est pas si simple de porter un jugement sur cette affaire car, après tout, intellectuellement du moins, passer d'un système qui n'avait la preuve que de sa durabilité (et non de son efficience) à un autre, plus simple, plus direct, globalement cohérent, a de quoi séduire. Qui n'a jamais pesté dans son for intérieur contre l'émiettement des responsabilités, contre l'irresponsabilité ambiante, contre l'affaiblissement de l'autorité, contre les blocages engendrés par les statuts (des autres bien entendu)? Ce genre de tentation, ce genre de raisonnement ont conduit Athènes de la démocratie à l'aristocratie et la Troisième République de la démocratie parlementaire aux régimes autoritaires. Somme toute, est-il moderne, est-il conforme à l'évolution de la société de mettre en place, dans la Fonction publique, un système basé sur une hiérarchisation pyramidale des services de l'État et une autorité directe, renforcée, et donc centralisée du gouvernement (on n'ose plus dire le ministre) jusqu'au professeur ? Chacun sait que la responsabilité est inversement proportionnelle à l'autoritarisme. Finalement, cela ressemble furieusement à un retour en arrière plus qu'à un progrès. Il serait bien plus efficient de développer, à tous les niveaux des relations contractuelles, les contrôles a posteriori, en pariant sur les compétences qui ne peuvent s'exprimer qu'avec une vraie marge d'autonomie. Le paradoxe de tout cela, c'est que, finalement, la réorganisation des services de l'État voulue par la RGPP peut basculer d'un côté ou de l'autre du fil du rasoir: soit aboutir à une recentralisation forte de la Fonction publique, soit, au contraire, à un basculement qui représenterait la troisième étape de la décentralisation par la mise à disposition directe des services extérieurs de l'État réorganisés auprès des collectivités. L'avenir le dira. Par ces temps d'incertitudes et d'échéances politiques, un tel sujet est un enjeu fort.
* Loi Fortoul et non Fourtoul
Source Direction n°192 Octobre & Novembre 2011 p.61 & p.62 ici
CpC . | |
| | | Hippos Admin
Nombre de messages : 3916 Localisation : Un peu plus à l'ouest, je vous prie. Date d'inscription : 03/05/2006
| Sujet: Re: À quoi sert l'inspection académique ? Jeu 5 Jan 2012 - 10:30 | |
| - Hippos a écrit:
- D'une part, la liberté pédagogique est contradictoire avec la notion d'inspection telle qu'elle est actuellement conçue et vécue, c'est-à-dire le contrôle de l'acte pédagogique.
D'autre part, la logique LOLF voudrait que le prof soit évalué (non pas inspecté) selon le schéma désormais utilisé pour les autres agents de l'État, à savoir : diagnostic-objectifs-actions-évaluation. Le CE aurait là une vraie légitimité pour négocier les objectifs avec l'enseignant sur le fondement d'un diagnostic partagé, et donc in fine pour évaluer le prof. (...) Mais bon, je suis en plein délire, là. Vu l'actualité de novembre-décembre 2011 sur l'évaluation des enseignants, c'est amusant de relire ce que j'écrivais il y a un peu plus de quatre ans sur ce sujet... (Je retrouve ce fil grâce à C_p_C qui le donne dans le sujet Des super pouvoirs pour les recteurs ?)_________________ Hippos Il faudrait essayer d'être heureux, ne serait-ce que pour donner l'exemple. (Jacques Prévert)Les règles de modération sur le forum.C'est le propre et la richesse d'un forum que de partager les vécus et conseils qui peuvent parfois diverger, il ne faut pas s'emballer pour cela. Participez dans le respect de l'autre, dépersonnalisez et dépassionnez vos interventions, vous aurez alors à apporter aux autres. ©Alomero. | |
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