Sujet abordé l'autre soir au détour du CA: dans 5 ans, l'enseignement "traditionnel" aura vécu !
Les lycées et collèges n'assureront plus de cours au sens où on l'entend encore aujourd'hui, mais seront des espaces d'échanges, d'approfondissement, de TP assurés par des animateurs-répétiteurs-chargés de travaux dirigés.
Les cours seront numérisés à 100 % et disponibles en ligne. Même les évaluations seront faites ainsi.
Aurons-nous encore besoin d'autant de personnel ?
L'EPLE de demain sera virtuel ou ne sera pas.

Là, je baille....

Il y a trente ans, on disait "avec l'informatique le papier disparaîtra"   

un peu trop tranché comme propos. Que le numérique et surtout les MOOC révolutionne l'enseignement au niveau de la pratique pédagogique d'accord, cela va dans le sens de l'histoire et parait à terme inéluctable. Mais de là à parler de lycée virtuel!!! Il ne faut pas oublier aussi que la résistance aux changements est très forte surtout à l'EN et que le statut protège les agents. Donc prédire à 5 ans est peu crédible...mais qui sait  pour 30 ans...

delacôte a écrit:

Sujet abordé l'autre soir au détour du CA: dans 5 ans, l'enseignement "traditionnel" aura vécu !
Les lycées et collèges n'assureront plus de cours au sens où on l'entend encore aujourd'hui, mais seront des espaces d'échanges, d'approfondissement, de TP assurés par des animateurs-répétiteurs-chargés de travaux dirigés.
Les cours seront numérisés à 100 % et disponibles en ligne. Même les évaluations seront faites ainsi.
Aurons-nous encore besoin d'autant de personnel ?
L'EPLE de demain sera virtuel ou ne sera pas.

Bon, pour parler concrètement, vous l'avez fait, ce prélèvement demandé par les profs pour acheter 50 vidéoprojecteurs et 3 imprimantes 3 D ?    

Nan, plus besoin de vidéoprojecteurs, justement.
Les profs assureront juste du tutorat.
De toute façon entre la nécessité de réduire les effectifs et la crise des vocations, ce sera tout bénéfice pour le ministère.
Evidemment, la fréquentation en prendra un coup , surtout au service de restauration.
Mais il faudra aussi moins de personnel d'entretien et, tant qu'on y sera, on regroupera les gestions, voire les directions d'établissement.

La crise des vocations dépend des matières. En Sport, SES, histoire geo.... aucune difficultés pour recruter contrairement aux langues et aux maths. Il faudrait de plus, investir massivement dans les NTIC et que les établissement de dote d'un service informatique costaud. Après qui vivra dira mais l'évolution des NTIC n'a pour l'instant pas changé grand chose en matière d'enseignement, pourquoi y aurait-il une accélération?

delacôte a écrit:

Nan, plus besoin de vidéoprojecteurs, justement.
Les profs assureront juste du tutorat.
De toute façon entre la nécessité de réduire les effectifs et la crise des vocations, ce sera tout bénéfice pour le ministère.
Evidemment, la fréquentation en prendra un coup , surtout au service de restauration.
Mais il faudra aussi moins de personnel d'entretien et, tant qu'on y sera, on regroupera les gestions, voire les directions d'établissement.

C'est une vision faussée du service public de l'éducation et du rôle des profs.
Le savoir n'est pas quantifiable en euros.

Déshumanisons encore un peu plus ce monde et les générations futures nageront dans le bonheur...

Ceux qui ont subi des formations dématérialisées peuvent témoigner...

Depuis que ça existe, je ne peux plus lire mon écran, avec les coups de stabilo pour marquer les choses importantes du cours....

Je ne me suis pas bien fait comprendre: il ne sera pas nécessaire d'avoir un service informatique à l'interne, les cours viendront d'"ailleurs" et seront consultés par les élèves à domicile.
Qui sait, le ministère, sur injonction de la Commission européenne et de l'OMC, en viendra peut-être dans 10 ans à lancer un marché pour l'élaboration et la diffusion des cours...et on ne pourra même pas imposer que ce soit en français.C'est Guillaume Desportes qui va être content !

J'y crois pas une seule seconde. Pas dans 5 ans en tout cas.

Je crois que notre ami Delacôte s'enflamme sans prendre en compte les capacités de résistance au changement de notre pays.

Yhenamar a écrit:

Il y a trente ans, on disait "avec l'informatique le papier disparaîtra"   

On disait aussi "en l'an 2000 les voitures voleront". Résultat en 2000 on a vu des businessmen en trottinette. Alors la disparition totale de l'enseignement traditionnel dans 5 ans, j'ai des doutes.
Mais c'est bien d'en parler, ça anime les CA  

La "dématérialisation" de l'enseignement est une khonnerie. La première chose que (presque) chacun fait, c'est d'imprimer les cours reçus de cette manière.
Pour qui s'intéresse un peu au fonctionnement du cerveau et à l'apprentissage, ou celui qui teste, on atteint vite les limites de la chose.
Des exercices simples en dématérialisé (du style calcul mental), aucun problème, la démonstration de la théorie de la relativité, c'est autre chose. A partir du moment où un énoncé va dépasser quelques lignes, il devient impossible de suivre et d'exploiter les informations.
Quant au cours, chacun a ses trucs, certains soulignent, d'autres "stabilotent", d'autres encore les fichent. Il est souvent nécessaire de les mémoriser. Une étude, déjà ancienne, avait démontré que la lecture sur écran aboutissait à la perte d'environ 30 % des informations. Simple effet de la passivité totale devant l'écran.
On parle souvent en communication, de communication non verbale. Un cours par un prof en contient une bonne partie qui aide à retenir ou à assimiler certaines choses. Ceux qui ont tenté les cours par correspondance se rendent compte de la difficulté à avancer et de la quantité de travail : il faut faire le boulot de l'élève et celui du prof.

Alors ce projet, sur le plan économique, super. Le coût est réduit à pas grand chose. Mais au plan des résultats, je suis au-delà du scepticisme.

Si on regarde uniquement l'efficience du système éducatif les cours en ligne (MOOc et autres...) paraissent plus efficient.
1. Baisse des dépenses
2. Les meilleurs profs font des cours accessible à tout le monde (égalité des élèves devant l'enseignement ce qui n'est pas le cas aujourd'hui car on sait tous que tous les profs ne se valent pas)
3. Les cours peuvent être rediffusés (un élève qui n'a pas compris peut revoir le cours et donc avancé à son rythme) et les élèves les plus brillant ou motivé peuvent aller beaucoup plus vite
4. Les options élististes de certains établissements, notamment en langue seraient accessibles à tous même en campagne profonde
5. moins de problème d'absentéisme (élèves et profs) et de non remplacement des profs (cantonné pour le tutorat)
6. Une gestion beaucoup plus simple des personnels

les points négatifs:
1 déshumaniser mais les cours magistraux seraient remplacé par du tutorat
2. suppression de personnels
3. grèves et résistance aux changements

Dématérialisé pour dématérialisé, je trouve que ça ne sert à rien. C'est encore du slogan pour dire : «regardez on fait quelque chose» sous-entendu, on sait comment remonter dans le PISA.

Le numérique est un outil. Un outil, je l'utilise quand j'en ai besoin. Quand il est utile, me facilite la vie, me fait gagner du temps, augmente mes capacités (faire de la tuyauterie à mains nues, c'est galère). Donnez-moi une Ferrari pour traverser une zone piètonne, et je n'augmenterai pas ma productivité.

L'enseignement, de mon point de vue, c'est de la transmission de savoir. Tout le monde n'est pas capable ou n'a pas l’appétence pour apprendre tout seul. Un guide est parfois nécessaire, bref un prof. Il permet d’interagir, de nous corriger là ou nous pensions avoir bon, de nous comprendre et de nous transmettre le savoir de la meilleur manière pour nous.
Donc, faire sans profs, bof. Pas vidéo-conférence, numérique, pourquoi pas, si c'est efficient (pas qu'en argent).

Je sors de mon devoir de réserve, mais à 40 piges entendre depuis 40 ans encore le même discours (vous allez voir ce que vous allez voir), la même méthode (Paris décide l'Intendance suivra), la même solution miracle «parce qu'ailleurs ça marche» (sans s'intéresser à comment ça a pu marché ailleurs) dans mon pays qui a toujours le chômage de masse (y a un truc qui s'appelle le plein emploi, j'en ai entendu parler, jamais vu), une dette de 100 % du PIB, j'avoue une certaine lassitude.

Bref, gérer des êtres humains (élèves et profs) avec de l'humanité, pour une fois, ça serait pas mal.

Tiens je ne suis donc pas seul à qui un prof de techno réclame une imprimante 3D. Au départ j'ai cru à une blague, mais la prof m'a expliqué que le coût de ces matériels avaient considérablement baissé. Enfin pour l'instant la subvention du CG pour les manuels numériques a été supprimée, donc l'imprimante 3D, même à 2500 €, je ne vois pas encore trop comment l'acheter !

J-M a écrit:

(...)Bref, gérer des êtres humains (élèves et profs) avec de l'humanité, pour une fois, ça serait pas mal.

Bien d'accord, mais ça sera pas pour cette fois manifestement ...
Mais, chassez l'humain par la porte et il revient au galop par la fenêtre ... c'est un des murs sur lequel butent les technocrates et les économistes ...

Winnie a écrit:

On disait aussi "en l'an 2000 les voitures voleront". Résultat en 2000 on a vu des businessmen en trottinette.

J'adore!

Bachelor a écrit:

Tiens je ne suis donc pas seul à qui un prof de techno réclame une imprimante 3D. Au départ j'ai cru à une blague, mais la prof m'a expliqué que le coût de ces matériels avaient considérablement baissé. Enfin pour l'instant la subvention du CG pour les manuels numériques a été supprimée, donc l'imprimante 3D, même à 2500 €, je ne vois pas encore trop comment l'acheter !

   Quel rapport entre les manuels numériques et l'imprimante 3D ?

Tu édites le manuel avec la couverture, les reliures, la colle et tout et tout.   

Les manuels numériques existent déjà, c'est les cours numériques le sujet, aussi appelé MOOC et qui ont un très gros succès outre-atlantique et arrive en Europe...

@Isaac Newton. Aucun rapport, si ce n'est que ce sont de "nouvelles technologies" et que je répondais à un post où un intervenant explique qu'on lui a demandé une imprimante 3D. Vu qu'on n'a déjà plus de subventions pour les "contenus numériques", je vois mal comment financer cette nouvelle technologie...

D'autant plus qu'une imprimante normale suffit pour imprimer un manuel.

  

hors sujet une entreprise chinoise a imprimé les 10 premières maisons (200M2) à l'aide d'une imprimante 3D géante pour un coût d'environ 4000€ de quoi faire flipper tout le BTP