bonjour,
bientôt gestionnaire en EPLE, j'ai 2 interrogations:
1) peut-on préserver sa vie privée en étant logé sur place? le cas échéant, peut-on éventuellement ne pas vraiment loger (même si le rectorat nous dit NAS)? ils iront vérifier?
2) peut-on se fixer des horaires de travail (8h30/9h à 18h30 maxi), après quoi on refuse tout dérangement bien que vivant sur place donc facilement joignable?
merci pour vos retours d'expériences et conseils avisés,

roald dalle a écrit:

peut-on éventuellement ne pas vraiment loger (même si le rectorat nous dit NAS)?

Oui à peu près. Accepter un poste logé, cela veut dire accepter un poste + accepter un logement de fonction, mais cela ne signifie nullement dormir tout les soirs dedans. Tu fais encore ce que tu veux de tes nuits. Simplement tu fais les astreintes s'il y en a et tu paies la taxe d'habitation.

roald dalle a écrit:

1) peut-on préserver sa vie privée en étant logé sur place?

Beaucoup de collègues te répondront oui mais pour moi non. Pas assez à mon goût. Je n'ai pas du tout envie que mes collègues voient qui je reçois à quelle heure je me couche quelle tête ont mes enfants, ...

roald dalle a écrit:

2) peut-on se fixer des horaires de travail (8h30/9h à 18h30 maxi), après quoi on refuse tout dérangement bien que vivant sur place donc facilement joignable?

Oui, sauf pépin, et parfois moyennant quelques réglages il y a moyen de ne pas être dérangé le soir. En revanche 8h30/9h le matin honnêtement c'est un peut-être un peu tard.

L'un des intérêts de loger est purement financier.
Si tu ne loges pas, tu es tout de même redevable de la Taxe d'Habitation + hausse de tes impôts sur le revenu car déclaration de l'avantage en nature du logement (valeur locative brute + consommation eau / gaz / élec). Et donc, tu devras payer un loyer pour habiter près de ton EPLE.

Je dirais que raisonner dans l'absolu est impossible et chaque situation diffère selon :
- taille du logement
- état du logement de fonction proposé (de vétuste à neuf)
- y a t-il des voisins logés ?
- isolation des logements
- ambiance dans le bahut

Loger sur place ne me dérange pas du tout. J'ai même l'impression que mes enfants sont heureux d'avoir une cour de récréation juste pour eux. 

Le logement est très bien pour se constituer un petit pécule afin d'acquérir un logement lorsqu'on est jeune et en début de carrière.

Près de 7 ans passés en EPLE, je considère maintenant que vivre en logement de fonction ne permet pas d'avoir un respect total de la vie privée.

Je ne songe qu'à une seule chose: m'échapper de cette prison dorée.

tchopo a écrit:

Je dirais que raisonner dans l'absolu est impossible et chaque situation diffère

c'est le seul argument recevable car le seul pertinent.

tchopo a écrit:

J'ai même l'impression que mes enfants sont heureux d'avoir une cour de récréation juste pour eux. 

Pareil pour moi et organiser un anniversaire avec 10 gamins dans un appart ce n'est pas la même chose que quand tu as 1 hectare   

roald dalle a écrit:

2) peut-on se fixer des horaires de travail (8h30/9h à 18h30 maxi),

Bonjour,

Les agents de cuisine arrivent à 6h30
Les autres à 7h00
La vie scolaire à 7h50
Les élèves à 7h55

Je me vois mal arriver à 9h00, mais pourquoi pas, chaque établissement implique ses contrainte.

où serait le problème?
tu n'es ni chef de cuisine, ni agent chef, ni CPE, ni même élève!
Tu peux te limiter à effectuer des contrôles par sondages inopinés, à heures variables, sans t'imposer des heures de 06h00 à 20h00. Ainsi tout le monde saura que tu peux à tout moment débouler pour observation. C'est bien plus efficace que le "circuit" traditionnel du début de matinée.

tchopo a écrit:

J'ai même l'impression que mes enfants sont heureux d'avoir une cour de récréation juste pour eux. 

Pas en rentrant de l'école, seulement après 18h-18h30 quand il n'y a plus personne, pas quand il y a des réunions le soir pour pas déranger avec le ballon... Ce n'est pas ce que j'appelle une cour pour jouer.

V.M.B a écrit:

Tu peux te limiter à effectuer des contrôles par sondages inopinés, à heures variables, sans t'imposer des heures de 06h00 à 20h00. Ainsi tout le monde saura que tu peux à tout moment débouler pour observation. C'est bien plus efficace que le "circuit" traditionnel du début de matinée.

Mais ce n'est pas non plus incompatible avec un horaire qui soit calqué sur le fonctionnement de l'établissement.
Quand tu es seul dans un petit collège, c'est quand même plus difficile de laisser l'intendance fermée systématiquement de 8 à 9H et d'arriver alors que tous les cours fonctionnent depuis une heure. A m'en donné, y'aura un problème et il ne manquera certainement pas une bonne âme pour faire remarquer ton absence...
Bref comme le dit Tchopo, chaque situation diffère.

tchopo a écrit:

Et donc, tu devras payer un loyer pour habiter près de ton EPLE.

Et tu devras payer la taxe d'habitation plein pot sur ce deuxième logement car, faute d'avoir une dérogation en bonne et due forme, les services des finances publiques le considéreront comme "résidence secondaire" (donc aucun abattement sur la TH).

Citation :

Loger sur place ne me dérange pas du tout. J'ai même l'impression que mes enfants sont heureux d'avoir une cour de récréation juste pour eux.

Mes enfants y ont trouvé le même intérêt.

Par contre si les enfants sont plus grands et scolarisés dans le même bahut , on m'a dit que c'était pas forcément la joie ...

Et la présence ou non d'un internat a une influence considérable sur la vie privée du gestionnaire.

roald dalle a écrit:

bonjour,
bientôt gestionnaire en EPLE, j'ai 2 interrogations:
1) peut-on préserver sa vie privée en étant logé sur place? le cas échéant, peut-on éventuellement ne pas vraiment loger (même si le rectorat nous dit NAS)? ils iront vérifier?
2) peut-on se fixer des horaires de travail (8h30/9h à 18h30 maxi), après quoi on refuse tout dérangement bien que vivant sur place donc facilement joignable?
merci pour vos retours d'expériences et conseils avisés,

Je plussoie les réponses précédentes de mes collègues. Chaque situation diffère.
Mon expérience personnelle : réellement logé sur place dans mon précédent bahut. Aucun problème de respect de la vie privée : j'y étais seul, ma famille étant à + de 100 bornes de là, et durant près d'un an, j'étais tout seul dans le bâtiment ! Dans mon bahut actuel : logé de manière 'officielle' durant 1 an, je rentrais à la maison et ne dormais sur place qu'une à deux nuits par semaine (famille à - de 40km). J'avoue que j'avais du mal à 'débrancher' les nuits où je dormais sur place, et ne me sentais pas complètement libre, sachant que mes voisins étaient 1) mon CE et 2) un ATTEE. Depuis septembre, j'ai une dérogation et rentre à la maison tous les soirs, mais avec les mêmes contraintes qui si j'étais logé (astreintes et disponibilité téléphonique). Avec la désagréable impression d'avoir en permanence un fil à la patte.
Financièrement, le fait d'avoir de fait un logement de fonction m'a plombé, car double imposition. J'éponge encore mes dettes...
Pour ce qui est des horaires, l'intendance ouvre à 8h00 et je me permets d'arriver un peu plus tard. Par contre, l'intendance ferme à 17h00 et là, je reste beaucoup plus tard...
Mais je répète, chaque situation est unique...

merci à toutes et tous pour vos réponses,

finalement, comme partout, il y a une part d'aléas difficilement maitrisables avant la prise de poste: nature et fonctionnement de l'établissement, rapport avec les collègues, etc.

venant d'un univers plus feutré (vie de bureau...), 9h-18h30 c'était plutôt mon rythme... le matin 8h ça va être dur dur mais bon, il faut s'adapter à son univers pro.

après, peut-être faut-il privilégier un EPLEPFA pour être tranquille (avoir une grosse baraque avec un gros jardin).

les postes de gestionnaire en IDF ne doivent pas proposer majoritairement ce genre de choses. Maintenant, j'entends bien l'avantage en nature pas toujours si intéressant que ça (prison dorée, etc.). A mon avis, si en plus on a le malheur de ne pas aimer le quartier (banlieue parisienne un brin craignos), alors on a un peu l'impression de subir une double peine. d'où la dernière question:  est-il ensuite facile de changer de poste? si je comprends bien, il faut attendre le mouvement académique (vers nov/déc?), et on a une réponse un peu plus tard mais sans avoir choisi le poste...?
sinon, reste encore la possibilité de quitter l'univers EPLE pour l'université, le rectorat, voire le détachement dans un autre ministère...

je pense que le MEN n'a pas encore totalement compris (ou fait semblant de ne pas comprendre) que le logement de fonction pour NAS attaché au poste effraie plus qu'il n'attire la plupart des "prétendants"... en dehors des grosses cités scolaires, des établissements avec internat, je vois mal l'intérêt de faire des astreintes dans un petit bahut de 300 élèves mais bon...

Laxman a écrit:

Je ne songe qu'à une seule chose: m'échapper de cette prison dorée.

Belle formule !

Re-Init a écrit:

Laxman a écrit:

Je ne songe qu'à une seule chose: m'échapper de cette prison dorée.

Belle formule !

Hegel parlait de la cellule familiale..
Une cellule c'est à double sens ...   

roald dalle a écrit:

il faut attendre le mouvement académique (vers nov/déc?), et on a une réponse un peu plus tard mais sans avoir choisi le poste...?

non le mouvement chez nous, c'est en ce moment...

ah ok! donc 1 seul mouvement vers avril/mai/juin pour la rentrée scolaire prochaine? c'est vrai que c'est plus logique qu'un mouvement en décembre!
par contre une chose m'échappe quand même: on postule dans le vide? je veux dire, j'ai été habitué dans d'autres ministères à postuler sur un poste précis, en joignant CV et lettre de motivation... s'engager dans ce type de démarche ça implique à la fois l'envie de quitter un poste (x) et l'envie d'en occuper un autre (y)...

Nous on aime jouer à la roulette russe  
(et si tu vas dans le 9-3 tu joues avec un automatique    )

Roald Dalle a écrit:

 j'ai été habitué dans d'autres ministères à postuler sur un poste précis, en joignant CV et lettre de motivation... 

Formule à proscrire absolument. Entrer à l'EN, c'est comme entrer dans les Ordres ou intégrer la Firme. On ne revient pas en arrière.

Entendre un Corse parler du 93 comme d'une zone dangereuse.....hum hum....
Je laisse le soin à l'IZ d'apporter son regard objectif sur la Zone.

Re-Init a écrit:

Roald Dalle a écrit:

 j'ai été habitué dans d'autres ministères à postuler sur un poste précis, en joignant CV et lettre de motivation... 

Formule à proscrire absolument. Entrer à l'EN, c'est comme entrer dans les Ordres ou intégrer la Firme. On ne revient pas en arrière.

Bah, Roald, l'écoute pas: ça devient de plus en plus comme ça chez nous aussi...

Et avec des choix se faisant hors de tout contrôle paritaire, un peu comme certains avancements. Et avec un syndicat en situation de quasi monopole.

Faut se faire une raison...

en deux mots: le GM n'a pas de vie privée, il est privé de vie!

Tu parles des lycées agricoles: fuis ces endroits, mon pauvre, les récits que tu peux lire au sujet des bahuts de l'EN ne sont rien à côté de ce qui s'y passe !

Moi qui envisage de passer en EPLE!!! ça me calme. Dites il y a quand même des bons cotés au EPLE? y a-t'il des gestionnaires qui s'y épanouissent?

Oui, on peut s'y épanouir.
Question de tempérament, d'environnement, de chance,de volonté.

ah bon...? les lycées agricoles ont pourtant l'air sympa mais quant on est citadin et pas véhiculé c'est sûr que c'est compliqué... mais si c'est ça ou la cité en banlieue parisienne....? hm... faut quand même réfléchir...

reste aussi à s'interroger entre choisir une petite structure (collège) ou une plus grosse (lycée, cité scolaire)...

j'aurai tendance à privilégier une grosse structure de peur de me sentir un peu seul... par contre je fuis l'internat... ça a l'air d'être vraiment du lourd de gérer ce genre de truc...

gourmand a écrit:

Moi qui envisage de passer en EPLE!!! ça me calme. Dites il y a quand même des bons cotés au EPLE? y a-t'il des gestionnaires qui s'y épanouissent?

Vi, moi

ça mériterait un sondage réservé aux inscrits du forum.

tchopo a écrit:

gourmand a écrit:

Moi qui envisage de passer en EPLE!!! ça me calme. Dites il y a quand même des bons cotés au EPLE? y a-t'il des gestionnaires qui s'y épanouissent?

Vi, moi

ça mériterait un sondage réservé aux inscrits du forum.

qui s'y épanouissent pas qui s'y évanouissent comme on peut comprendre en lecture rapide déductive

tchopo a écrit:

gourmand a écrit:

Moi qui envisage de passer en EPLE!!! ça me calme. Dites il y a quand même des bons cotés au EPLE? y a-t'il des gestionnaires qui s'y épanouissent?

Vi, moi

ça mériterait un sondage réservé aux inscrits du forum.

idem.
J'adore ce que je fais. Réellement.

Mais j'avoue avoir également détesté, dans un autre contexte, et avec un autre C.E. J'ai même pensé alors n'être pas faite pour cette fonction.

J'ai bien fait de persévérer. Et je m'en félicite presque chaque jour