devenir gestionnaire? :  


- pour se faire servir plus de frites que les élèves
- draguer les stagiaires profs et cpe (mon rêve une jolie stagiaire Ira)   

- faire mumuse avec la tondeuse auto tractée (me faire le caniche du gardien avec)   
- craner avec le kangoo gentillement offert par la collectivité   "veux une Alpha bordel"

- draguer les assistantes d'éducation en les soutenant contre leur cpe   

- abuser de la fontaine à lait

- roupiller lors des commissions menus
 

Gestionnaire...
Pourquoi beaucoup d'entre nous restent dans le métier ou redeviennent gestionnaire (c'est mon cas) ?
Pourtant...
C'est un métier impossible, car on ne peut mener tout de front. C'est vrai.
C'est un métier ingrat, car il ne faut attendre aucune reconnaissance. Aussi.
C'est un métier peu cher payé, en tous les cas pas en rapport avec la responsabilité endossée, le statut des gestionnaires allant de la catégorie C à la catégorie A+. Et c'est un vrai scandale.
Je suis redevenu gestionnaire parce que c'est la fonction la plus active dans un EPLE (et j'assume totalement ce point de vue ; même si ce n'est révélateur de tout, calculons la durée hebdomadaire de travail moyenne des gestionnaires et comparons-la avec celle de tous les autres personnels, y compris les CE) (non M9.6 à Donf, dormir en Commission Menu n'est pas du temps de travail effectif, éventuellement du temps d'astreinte !), la plus riche (quelle activité nous échappe ? La pédagogie ? Et quand vous intervenez en CVL pour expliquer ce qu'est un budget, est-ce une simple conduite de réunion ?), la plus solidaire (nos échanges le démontrent dans ce forum, le site de N@n@rd, celui d'Intendant Zonard en sont une preuve flagrante ; j'ai parfois aidé des collègues, mais j'ai encore plus souvent été aidé moi-même, et encore très récemment, et de bien des manières, conseils, logiciels, "trucs et astuces").
Je suis donc comme d'autres (mais pas tous les autres hélas) un gestionnaire épanoui, content d'être là, à occuper cette fonction.
Je ne la conseillerais pas à tous pour autant. C'est un métier exigeant et parfois déstabilisant pour la cellule familiale.
Je ne ferai pas ce métier toute ma carrière non plus, il y a beaucoup d'autres fonctions passionnantes (ailleurs dans l'Education nationale ou en dehors de notre Maison).
Mais je reste convaincu d'une chose et c'est sans vanité que je le clame : sans le gestionnaire en EPLE, rien ne serait possible !

Pourquoi suis-je devenu gestionnaire?

Tout simplement par hasard, en un temps du siècle dernier où après réussite du concours externe d'AASU (ex AAE), j'ai été affecté comme gestionnaire d'EPLE.

J'avoue avoir ressenti un grand sentiment de solitude lorsque je suis entré la première fois dans ce qui devait être mon bureau.

Mais bon, c'est une métier très riche, aux multiples facettes, qui malgré de nombreux aspects négatifs (temps de travail hors norme, responsable de tout et de rien, envahissement de certaines CT) reste inégalable sur un point: la maîtrise de son emploi du temps (à condition d'avoir un CE intelligent).

Ceci étant, après 16 ans d'exercice, je suis tenté d'aller voir ailleurs si l'herbe est plus verte. Même si je n'ai pas encore trouvé d'herbage à mon goût.

Une question que je ne me suis jamais posé, j'ai fait pas mal de jobs dans le privé et tenu plusieurs postes dans différents ministères avant d'être gestionnaire, en fait si en y réfléchissant chuis devenu gestionnaire pour rentrer au pays (en zone submersible), j'aurai pris n'importe quel poste pour rentrer après 14 ans d'exil (je me souviens même à l'époque d'avoir postulé pour être régisseur des pompes funèbres d'une grande ville de l'ouest c'est dire), mais j'ai trouvé dans ce métier de vraies valeurs qui donnent du sens à notre activité et une réelle envie de s'impliquer, c'est mon troisième poste de gestionnaire et je n'envisage pas de faire autre chose pour l'instant, je rajouterai aussi que mes motivations rejoignent pleinement celles de Lady Gagathe et de M9.6 à donf (sinon bonne nouvelle, ce matin il fait beau, on n'a pas vu ça ici depuis le 12 décembre).

J'ai trouvé de ce métier de vraies valeurs qui donnent du sens à notre activité ". Vous pouvez expliciter s'il vous plait? 

 
gestionnaire ... après une réunion entre agents



gestionnaire va relever les compteurs des photocopieuses de la vie scolaire

ma future stagiaire Ira
"héhé j'ai ouvert de la Ta au service Alo pour payer du fuel pour le souffleur" " hahaha sacré Bob"

Quel a été votre itinéraire professionnel pour exercer ce métier?
- 17 ans dans un autre service public, sans possibilité d'évolution à court terme et avec un gros ras-le-bol. Concours des IRA, choix de l'univers ASU (je le regrette encore...) et choix de rester de ma région d'origine (lié avec le choix de l'univers ASU).
A plus de 40 balais avec compagne et enfants, vivant par choix sous le soleil du sud de la France, j'avais pas envie de retouner me les peler dans le 'grand nord' (d'où je suis originaire).

Avec qui êtes-vous en relation quotidiennement?
Le plus agréable (ou le moins désagréable) : les élèves. Mais c'est hélas pas le plus fréquent. Le plus ch... : les agents, et ça, c'est tous les jours. Et aussi les profs ! Et ça, c'est tous les jours aussi, sauf pendant la merveilleuse période des permanences. Sauf que pendant les permanences, il y a toujours des agents... Entre les deux : les fournisseurs, le chef d'établissement (tout dépend si il est bien luné), les autres personnels du bahut, les institutionnels, les collectivités (ça aussi, c'est souvent pour des trucs ch...), etc. J'oubliais : l'agence comptable, avec qui les contacts pourraient être fort agréables, mais qui ne le sont pas, vu l'ambiance qui y règne.

Recevez-vous des ordres?
Oui.
De qui?
Du chef d'établissement. D'autres catégories de personnes essayent aussi de m'en donner. Je lutte contre tous les jours, mais parfois, j'ai des moments de faiblesse.

En donnez-vous? A qui? Oui, aux agents, mais j'avoue que je n'aime pas ça. J'aime travailler avec des adultes responsables, qui savent ce qu'ils ont à faire. Ce n'est pas toujours le cas... J'ai un gros défaut : comme je déteste recevoir des ordres, je n'aime pas non plus en donner, car j'ai la faiblesse de me mettre à la place de ceux qui les reçoivent. J'essaye à la place, au choix, de suggérer, faire comprendre, convaincre, argumenter, etc... Mais c'est pas facile.

Pouvez-vous décrire une journée normale de travail et vos principales activités?
D'autres l'ont fait bien mieux que moi. En gros, c'est gérer les problèmes des autres.

Quelles sont les compétences nécessaires pour bien effectuer votre métier?
Une bonne dose d'inconscience et/ ou d'ignorance pour se lancer la-dedans.

Quels problèmes avez-vous à résoudre?
Tous ceux que l'on me crée ou que l'on me laisse. Et l'imagination de l'être humain n'a pas de limite ès-matière.
Exemple : les chiottes des profs qui n'ont pas été lavées à fond un soir, avec une prof qui m'appelle pour me dire qu'elle va faire valoir son droit de retrait car il y a un réel problème d'hygiène. Accessoirement, l'agent chargé de nettoyer lesdits locaux y a déjà trouvé des déjections dans la poubelle juste à côté. Je précise : juste à côté des wc des profs, c'est la salle des profs... Et les élèves n'y ont jamais accès car le couloir leur est interdit (et la salle des profs est juste en face de la Vie Scolaire, donc pas facile d'y aller sans se faire remarquer. Je laisser à chacun deviner qui peut donc être à l'origine des déjections en question...

Quelles sont vos motivations pour exercer ce métier?
J'ai besoin de bouffer et de payer mes charges. Sinon, je partirais faire du bénévolat à temps choisi et me sentirait (enfin et vraiment) utile.
J'ai choisi ce poste car des anciens collègues à moi avaient suivi le même parcours : concours interne de l'IRA, choix de l'univers ASU et choix de la fonction de gestionnaire. Je leur ai demandé leur avis, et ils n'avaient pas l'air de s'en plaindre. Naïf que je suis, je les ai cru ! Je les maudis tous les matins en me levant. Je ne peux même plus faire machine arrière et retourner dans mon service public d'origine : il n'existe plus en tant que tel et a changé de statut. Bref, me voilà coincé jusqu'à ce que je trouve une porte de sortie. Je cherche activement !

Avez-vous des satisfactions? Si oui , lesquelles?
Attends, je cherche.... Eh ben, non, aucune.

Avez-vous des insatisfactions? Si oui, lesquelles?
Par quoi je commence ?...

Quels conseils pouvez-vous donner à un jeune voulant débuter dans ce métier?
Fuir tant qu'il est encore temps.

Celui-ci, il est affiché dans mon bureau. Véridique !

Comment définiriez-vous votre métier le plus simplement?
J'arrive pas à faire simple. D'ailleurs, je ne considère même plus que c'est un métier. Pour moi, un métier, ça s'apprend, et il y a des formations pour ça. On ne te laisse pas tout seul pour te démm....er. Hereusementy qu'il y a les collègues. D'ailleurs, la seule et vraie satisfaction, c'est ça : les échanges avec les collègues gestionnaire (pas tous hélas, mais l'immense majorité), et ce forum, indispensable, pour ne pas dire vital.

Quoi ? Désabusé ? Moi ? Si peu...

ça paye bien.

On est reconnu par l'Institution .

On a l'impression d'être vraiment quelqu'un.

On a vachement de temps de libre et on n'est pas stressé...

On réalise le voeu le plus cher de sa maman.

En cas de problèmes on bénéficie d'une grande couverture médiatique.

On quitte sa maman.

 

La formation n'est pas un vain mot .

Avec le soleil et la douceur, les lycéennes sont à croquer   
Ça va me manquer   

On est toujours content et d'humeur joyeuse et on vit tous dans une grande communauté , la communauté éducative .Je vais d'ailleurs de ce pas communier en salle des profs ...

... communier avec les profs, mais avec diplomatie :

Pour l'argent,
les documentalistes lascives, la reconnaissance sociale et le plaisir d'envoyer les huissiers au faisans.

Pour l'amour du risque.

Pour user mes yeux sur les IBAN et les BIC police microbe quark....

Parce qu'il y a plus de femmes que partout ailleurs.     (sexisme bidon, je sais)

Pour avoir les CPE comme amis  

Parce que organiser des pots de CA, des cafés pour toutes les réunions qui s'y passent et organiser des voyages partout dans le monde, c'est vraiment top et valorisant !

Pour me poser des questions existentielles sur le COFI à une heure indécente et en faire profiter mon conjoint .

Pour les vacances.

(c'est du second degré....)

néthou a écrit:

Pour les vacances.

(c'est du second degré....)

  

parce que j'aime les khons et que là je suis sûr d'en trouver un max!

Pour avoir le plaisir de travailler tout le temps, parce que les jours de repos, les vacances, les week ends et les mercredi après midi seraient d'un ennui terrible si on ne les passait pas au bural !

Réponse @ Coffee :

pour regarder les OP tondre la pelouse

Parce que je rêvais d'un travail pour lequel je serai considéré comme le responsable du moindre dysfonctionnement.
Parce que je rêvais d'un travail pour lequel mon employeur me formerait correctement.
Parce que je rêvais d'un travail qui peut se résumer pour beaucoup à faire "le comptage des boîtes de petits pois" (j'ai raté le coche puisque je n'ai même pas de service restauration dans mon bahut actuel   )
Parce que je rêvais d'un travail permettant de m'épanouir au sein d'une communauté (éducative) soudée et solidaire, compréhensive et impliquée.
Parce que je rêvais d'un travail où je serai réveillé par l'alarme anti-intrusion au milieu de la nuit parce qu'une fenêtre n'a pas été fermée correctement.
Parce que Nietzsche a dit : "où que tu sois, creuse profond" alors j'ai opté pour le poste le plus adapté.
Parce que c'est un bonheur de côtoyer ses collègues en tant que voisins.
Parce que je suis certain d'avoir un chef performant et maîtrisant l'ensemble de ses responsabilités.
Parce que je voulais bénéficier de la considération de mon employeur.
Parce qu'il y a tellement de vacances que ça en devient indécent.


Ou simplement parce que je souhaitais occuper des fonctions diversifiées et avoir des possibilités de mobilité géographique. Après une décennie, ma vision a changé et ce qui faisait l'attrait de ce travail (la diversité des domaines d'intervention) est devenue un vrai fardeau... Impossible de traiter à fond un point particulier tant le zapping dans ces fonctions est une nécessité... Mais je ne me plains pas de mon sort car ma vie ne se résume pas à ce travail. Je ne sais pas encore ce que je ferai quand je serai grand