- Stoïk a écrit:
Or il serait important pour nous de savoir si les personnels recrutés par cette voie, une majorité d'administratifs je crois, réussissent bien dans leurs nouvelles fonctions et si le corps enseignant accepte le greffon "non pédagogique" à la direction des bahuts sans rejet.
Je crois que c'est un faux problème :
- déjà ce n'est pas l'objet de ces statistiques et ce ne peut l'être, car ce serait une analyse trop fine qui serait demandée.
Cela relèverait plutôt d'une étude de la sociologie des chefs d'établissements, mais qui soit extraordinairement fouillée, avec un nombre phénoménal de situations décortiquées pour avoir une pertinence statistique en ce qui concerne le très réduit nombre de détachés, parmi lesquels des gestionnaires, lesquels correspondent en outre à des mondes différents de la gestion, EPLE ou services déconcentrés.
Les derniers ouvrages de gens sérieux à propos des Perdir montrent qu'ils se sont intéressés à un nombre réduit d'établissements. Problème à la fois de méthode, de lieux, du temps. Contraintes incontournables. Il faut pouvoir interroger sur plusieurs années les mêmes personnes et les personnes aux mêmes postes. C'est extrêmement compliqué si l'on ne veut pas faire dans le lieu commun ou la photo instantanée, qui n'ont aucun intérêt. Alors sur une population aussi minoritaire, pas même un sur vingt...
- d'autre part, comme toute minorité qui aura su trouver des chemins de traverses, faire face à des difficultés de culture, avec des points d'appuis que les autres n'ont pas, des points de faiblesse forcément, une vision extérieure, les gens qui la composent s'intégrent ne se vantent pas au premier abord de leur chemin personnel. D'abord pour se fondre discrêtement le temps d'acquérir les compétences manquantes, ensuite parce qu'elles n'en éprouvent pas nécessairement le besoin. S'en vanter ne serait-ce pas se hausser du col et ramener sa fraise ? Pas forcément le genre.
Au cours d'une discussion privée entre gens de l'éduc.nat. avec le quart d'heure de langue de putes indispensable à donner du piment à l'apéritif, un prof agrégé genre classe exceptionnelle (c'est pour l'âge) se pensant intégré dans le district a été très étonné d'apprendre incidemment qu'il avait croisé professionnellement un CE ex-copsy.
Et un copsy dans le genre bizarre cela vaut bien un vieil intendant en reconversion.
Le prof ne s'en était pas rendu compte. Problème de lunettes peut-être...
Ah j'oubliais, les profs s'en fichent de l'origine du chef, s'ils ne sont pas contents ils trouveront mille autres prétextes à le déstabiliser plus importants à leurs yeux, qui les satisferont (la faute au système, au ministre, au recteur). Le problème n'est vraiment pas dans le pedigree du chef du moment et du lieu.
Soit le CE assure, soit il n'assure pas. Son CV n'est que très secondaire.
Il ne faut vraiment pas s'arrêter à cet aspect des choses.
Il est très secondaire dans la très grande partie des postes et certainement dans le premier.
Une fois qu'un adjoint a obtenu son premier poste de chef, son passé est oublié. Sa légitimité, surtout s'il est du coin, sera ce qu'il a fait comme adjoint. Et avant la salle des profs s'en fout, l'adjoint n'est pas le chef. Son jugement global à l'égard de la fonction adjoint et de la fonction chef est vraiment indépendante du CV.
Le gestionnaire détaché peut être absolument tranquille là-dessus.
C'est sa capacité à être, s'estimer, enfin agir, avec deux coups d'avance, qui compte.
Bref