Le sujet précédent a été clos avant que je ne remarque et n'y intervienne. Ma position est extrêment simple : je suis fonctionnaire, j'applique les lois. La première d'entre elles, la Constitution. Les Lois de 1901 et 1905 sont, par décisions du Conseil Constitutionnel qui commencent à prendre de la bouteille, rattachées au bloc de constitutionnalité. En gros, on est presque au maximum de la valeur qu'on peut donner à une règle dans l'ordre juridique.
Et que dit la loi de 1905 ?
L'Etat ne reconnaît ni ne salarie aucun culte.
Dès lors, mon Etablissement Public Local d'Enseignement, issu de la déconcentration de l'Etat, et utilisant sous mon contrôle des Fonds Publics, ne DOIT pas rémunérer un quelconque acte religieux.
Or, la prière donnée lors de l'abattage rituel d'un animal destiné à la consommation de viande est un acte religieux, qui représente un travail dont le salaire, pour négligeable qu'il soit, est répercuté dans le prix de la denrée achetée.
Aussi, sous aucun prétexte, un collège ou un lycée public ne peut acheter de viande Hallal, même sans le dire aux rationnaires ! C'est la Loi qu'on doit appliquer et nous ne sommes pas en situation de la juger.
Aussi, pour contourner ce problème, dans le 93 nous sommes très nombreux à servir à chaque repas une ration protéique sans viande : poissons, oeufs. Ainsi nous assurons malgré tout la santé des élèves qui nous sont confiés.
Pour le reste, je suis à titre personnel extrêmement favorable à l'enseignement privé s'il a pour objet de permettre des pratiques religieuses que l'enseignement public n'autorise pas, et je considère la quasi-inexistence d'un enseignement privé musulman comme une très dommageable anomalie, qu'il est urgent de corriger. Mais ce n'est pas à moi de le faire...