Education prioritaire : REP, REP+

Bonne année à tous! A la rentrée 2015 la nouvelle cartographie des REP va s'appliquer. Le personnel enseignant exerçant en REP+ s'est vu annoncer le doublement de sa prime. Quid des autres, dont nous?

Tu interviens devant les élèves?

Parce que le fait que l'établissement soit classé REP est pour toi sans effet sur le travail du gestionnaire ?

Ouais.

coffeeman a écrit:

Tu interviens devant les élèves?

Vénérable Intendant a écrit:

Parce que le fait que l'établissement soit classé REP est pour toi sans effet sur le travail du gestionnaire ?

coffeeman a écrit:

Ouais.

Non, je n'interviens pas devant les élèves, quoiqu'en ce moment un prof cherche à m'enrôler dans une projet d'atelier personnalisé que je trouve très intéressant. Cela dit, ce n'est pas bien mon rôle en tant que gestionnaire, ou du moins je ne l'ai jamais fait. Il me semble quand même que les collègues exerçant en zones sensibles, ce qui sera mon mon cas (presque) car mon collège passe en REP+, touchent une prime...Quelq'un pourra peut-être m'éclairer à ce sujet.

Je n'ai pas trouvé qu'être dans un établissement classé ZEP lorsque j'étais gestionnaire avait un impact sur mon travail quotidien.
Par contre, par rapport à d'autres établissements, il y avait une vraie charge de travail supplémentaire avec la gestion de la taxe d'apprentissage de la SEGPA et de la demi-pension (beaucoup d'élèves captifs car utilisant les transports scolaire). Ce sont deux aspects qui n'impactent pas spécifiquement le travail des enseignants lambda de l'établissement et ils n'ont d'ailleurs pas de primes calculés en fonction de ces caractéristiques.

A chaque métier ses spécificités et les calculs de primes y afférents.
Le problème reste donc les critères de calibrage de la NBI et de la PFR (ou de sa future remplaçante).

Et pourtant nous venons de passer un début d'après midi qui illustre parfaitement la différence entre un bahut "normal" et un REP+ avec SEGPA.... Aucune incidence directe sur mon boulot mais indirectement cet après midi ce fut un vrai festival ou mon travail s'est trouvé fortement impacté!

Difficile de répondre pour moi car je n'ai fait que de l'éducation prioritaire collège en 12 ans : ZEP puis RAR puis ECLAIR puis REP+ ; je tente malgré tout un éclairage :
Le surcroît de travail est lié à la présence systématique de dispositifs spécifiques : SEGPA, ULIS, atelier ou classe relais, école ouverte, dispositifs d'insertion, classes avec projets spécifiques... (il existe toutefois également de tels dispositifs en dehors de l'éducation prioritaire)
A cela s'ajoute généralement un contrat urbain de cohésion sociale engendrant des financements spécifiques pour des actions du réseau (collège mais aussi écoles rattachées) et donc des comptes rendus financiers pas évidents ni amusants à remplir.
Il y a également la problématique des populations accueillies : beaucoup de boursiers (je dépasse les 100 000 € par an pour un collège de 550 élèves), difficultés de recouvrer les créances et faible effectif DP (qui peut s'avérer problématique car marge de manœuvres très faibles). Petites dégradations et incivilités diverses et variées rythment le quotidien avec parfois, de la tension qui se ressent alors même que je ne suis pas face aux élèves dans les classes. A cela s'ajoute le fait de vivre dans un quartier pas forcément attractif (pour celles et ceux qui logent sur place).
Pas mal de conseils de discipline en perspective : entre 15 et 20 par an

Voilà un petit tour non exhaustif et fortement biaisé car je n'ai jamais exercé dans un bahut "classique".

Pour avoir toujours exercé en lycée, ce dont vous parlez (TA, nombre important de DP, financements en tous genres surtout lorsqu'on exerce en lycée pro ou polyvalent), est aussi vrai (plus ?) que dans un collège ZEP/REP/REP+/...
Certains de ces éléments servent au calcul du nombre de personnels administratifs affectés dans l'établissement ce qui de fait, fait baisser la charge de travail du gestionnaire qui est mieux secondé. Pour autant, la complexité pédagogique n'est pas assez prise en considération dans le calcul de nos primes c'est vrai. Mais ce n'est certainement pas le seul élément qui est occulté. Les personnels c'est une chose mais dans tous les cas, il y a la responsabilité qui pèse sur les épaules du gestionnaire et pas des membres de l'équipe d'intendance.
Ma NBI actuelle dans un lycée dont le bâti a toujours été bien suivi, général et à peine technologique paisible de 1300 élèves mignons et dont les familles paient bien les DP est exactement la même que dans mon précédent établissement deux fois plus grand en ssurface bâtie et non bâtie, à l'effectif certes bien inférieur (800 élèves) mais répartis sur des filières générales, technologiques et professionnelles allant jusqu'au BTS, avec des pôles d'enseignement aux antipodes l'un de l'autre (du CAP Petite enfance au BTS industriel) avec 2 chefs des travaux pas toujours simples à canaliser, et des subventions d'équipement et de travaux qui pleuvaient pour rattraper un retard assez maousse tant sur l'équipement pédagogique et général que sur l'entretien et la sécurité.
Concernant la PFR, je crois que c'est équivalent aussi. S'il y a une différence, elle est tellement infime que je ne l'ai pas sentie sur ma fiche de paye lors de ma mutation. 
Bref, y a pas de justice !

Ayant exercé en zone que l'on qualifiera pudiquement de "difficile" et en centre-ville, je dirais que le plus dur en REP c'est d'être obligé de vivre (logement de fonction) dans une zone sensible avec tout ce que cela implique pour soit et le cas échéant pour sa famille...