Bonjour,

Je suis enseignante en lp depuis 6 ans (dont 4 passée en région parisienne - séparée de mon mari et de ma fille-).
Je n'apprécie plus tellement mon métier.
J'ai l'impression d'en avoir -déjà- fait le tour.

C'est un métier particulièrement rébarbatif. De plus mon métier n'est pas d'enseigner mais d'éduquer donc mon rôle est celui d'animatrice-monitrice de 32-33 adolescents.
On va peut être me répondre : oui mais vous n'avez pas à vous plaindre vous ne faites que 18 h00-20H00.

Effectivement, je suis seulement devant les élèves 18 à 20 heures par semaine mais nerveusement cela les vaut largement plus.
J'ai travaillé comme chargé de recrutement en agence d'interim, j'ai aussi été caissière de supermarché, vendeuse.

Au final entre le temps passé au lycée (je vis à 100 km sans possibilité de me rapprocher donc je restedu temps de midi + réunions-conseil de classe, d'équipe pédagogiques, rencontres parents), environ 26-27 heures + préparation des cours + correction du travail des élèves , je dépasse systématiquement les 35 heures (environ 38 heures).

Mon salaire, vous le connaissez : 1600 euros +100 euros de prime.

J'ai l'impression d'être inutile dans mon travail.

Pour conclure, je sais que je dois changer de travail d'ici 10 ans maxi sinon je vais devenir infecte avec les élèves (et à la maison aussi)et ça je me le refuse.

J'ai conscience des avantages de mon métier (pas si nombreux pour un bac +4 en eco-droit) : comme vous, j'ai la sécurité de l'emploi, les vacances scolaires et en plus la possibilité de gérer la création de mes cours et les corrections comme je le désire.

Je recherche un emploi plus diversifié, plus polyvalent.

En conséquence, je m'interrogeais sur l'éventualité de devenir gestionnaire.
Je connais la fonction plus par la lecture de votre forum que par la rencontre avec les gestionnaires.
Les eple sont très (trop) cloisonnés, le manque de communication, d'échange est flagrant, chacun ignore le travail de l'autre.

J'aurais apprécié que certains d'entre vous me donnent leur opinion.

Qu'enfin je puisse discuter avec un gestionnaire de son métier (et vous discuter avec un prof de votre métier, ce qui ne doit pas être très courant non plus:) )

Il y a moins deux possibilités pour un prof de devenir administratif :
- le détachement : possible statutairement mais en pratique, ça n'arrive pas très souvent (sauf cas de rémploi d'enseignants en difficulté...).
- le concours des IRA (Instituts Régionaux d'Administration), une sorte d'IUFM pour les administratifs qui forme les attachés. Il y en a cinq - Lyon, Metz, Lille, Nantes, Bastia - on choisit en fonction du rang de classement au concours. Ce concours peut très bien se préparer par le CNED.

Une fois qu'on est administratif - l'équivalent d'un prof certifié ou d'un PLP, c'est ADAENES (Attaché D'Administration de l'Education Nationale et de l'Enseignement Supérieur) - on participe au mouvement vers un poste de gestionnaire d'EPLE, ou vers un autre type de poste administratif...

Pour ce qui est de la pratique, savoir si ce boulot vous conviendrait, si il vaut mieux tel ou tel type de poste... Vous avez bien commencé en consultant ce forum et il est difficile pour nous de répondre "en général", mais si vous avez des questions précises, nous y répondrons avec plaisir en fonction de notre expérience et de nos caractères (tous excellents, surtout les canidés ).

Je n'ai cité personne

emilie42 a écrit:

.

Je recherche un emploi plus diversifié, plus polyvalent.

En conséquence, je m'interrogeais sur l'éventualité de devenir gestionnaire.
Je connais la fonction plus par la lecture de votre forum que par la rencontre avec les gestionnaires.

Pardonnez moi de vous répondre d'abord par une question que ne manqueront pas de se poser les collègues à la lecture de votre post :
devons nous en conclure , chère emilie , que ce forum vous renvoie une image plutôt attractive, voire sympathique, du métier de gestionnaire ?

D'après ce que j'ai pu lire c'est que vous semblez exercer un métier prenant, diversifié mais finalement assez peu reconnu (tiens ça me rappelle une autre profession que je connais bien).

Mon ancien collègue gestionnaire, très sympathique, m'avait dit adoré son métier malgré les tensions et les difficultés qu'il rencontrait. Pour rien au monde, il n'aurait souhaité enseigner en lp à 32 ados.

Il était dynamique, motivé, sa vivacité faisait plaisir à voir.

De la m^me façon, les métiers de chef d'établissement et d'adjoints comportent aussi des difficultés et pourtant ceux avce lesquels j'ai pu échanger m'ont dit ne pas regretté une seule minute leur ancien métier de prof.

L'idéal serait d'avoir le témoignage d'un prof devenu gestionnaire ou l'inverse.

je pense que beaucoup de collègues réalisent que c'est parfois une chance de ne pas avoir à affronter les loulous dans une salle de classe.
Maintenant il y a d'autres soucis dans la fonction de gestionnaire aux quels il faut penser avant d'envisager l'option :
- est-on prêt à devenir chef de service et à en assumer toutes les responsabilités, voire à devoir avaler les remises en cause de son autorité par le CE ou le rectorat ?
- est-on prêt à assumer la "solidarité gouvernementale"de l'équipe de direction même si on est pas d'accord avec les petits copains et à accepter parfois de la fermer quitte à avaler quelques couleuvres?
- est-on prêt à entrer dans une fonction dont les compétences sont éparpillées, ce qui présente l'avantage de ne jamais en avoir complètement fait le tour et l'inconvénient d'être parfois frustré de ne pas pouvoir faire tout correctement, par manque de temps ou d'omnicompétence ?
- est-on prêt à travailler sur un poste où l'on n'a pas de collègue dans l'établissement qui fasse le même métier, par conséquent à accepter que la plupart des membres de la communauté éducative de l'établissement ignore ce que l'on fait ? Est-on prêt éventuellement à passer pour l'empêcheur de tourner en rond, sans en nourrir d'aigreur ?
Voilà quelques questions fondamentales qu'on peut se poser si on a le choix de devenir gestionnaire, sans misérabilisme ; on pourrait trouver autant de questions pour devenir prof.

Merci pour vos réponses (ils sont finalement bien sympas ces gestionnaires:D ).

Effectivement, les questions que vous soulevez sont très intéressantes.

emilie42 a écrit:

L'idéal serait d'avoir le témoignage d'un prof devenu gestionnaire ou l'inverse.

Nous les invitons à se manifester , tout comme d'ailleurs il serait intéressant de lire les témoignages de collègues devenus chefs d'établissement ( ou l'inverse, mais là, à mon avis, c'est plus rare ...)

Et bien bonne chance .
J'espère qu'il sera plus concerné que celui que j'ai dans mon groupement : petit collège avec à l'Intendance une collègue cat C super (courageuse, intègre...) ce monsieur au bout de 4 ans (il entre en 5 ième à la rentrée),est encore complétement INCOMPETENT.J'allais dans cet établissement 1 jour par semaine. il prenait des notes et baissait des cils..le comble est qu'il trouvait normal que je le forme...
Mais incroyable mais VRAI ! il s'est endormi pendant le C.A où je présentais son compte financier. Depuis, je reste au bahu, tout est en retard dans le sien et j'ai demandé à la cellule d'aide aux EPLE de prendre le relai à la prochaine rentrée:bounce:

emilie42 a écrit:

J'ai l'impression d'être inutile dans mon travail.

De mon expérience, il faut, dans votre cas, éviter un poste de gestionnaire en collège.

Renseigne toi également sur les postes de profs en formation professionnelle pour adulte (je ne me rappelle plus le nom). De même, dans quelques années tu auras accès aux postes de personnel de direction.

Pour ce qui est gestionnaire, je te conseille de commencer par une demande de détachement directement sur un poste dans ton académie (catégorie A vers catégorie A, deuxième carrière des enseignants). Si la géographie du poste est importante pour toi, la case concours risque de poser problème.

emilie42 a écrit:

D'après ce que j'ai pu lire c'est que vous semblez exercer un métier prenant, diversifié mais finalement assez peu reconnu (tiens ça me rappelle une autre profession que je connais bien).

Mon ancien collègue gestionnaire, très sympathique, m'avait dit adoré son métier malgré les tensions et les difficultés qu'il rencontrait. Pour rien au monde, il n'aurait souhaité enseigner en lp à 32 ados.

Il était dynamique, motivé, sa vivacité faisait plaisir à voir.

De la m^me façon, les métiers de chef d'établissement et d'adjoints comportent aussi des difficultés et pourtant ceux avce lesquels j'ai pu échanger m'ont dit ne pas regretté une seule minute leur ancien métier de prof.

L'idéal serait d'avoir le témoignage d'un prof devenu gestionnaire ou l'inverse.

J'ai été prof avant de devenir intendant et j'ai actuellement 2 profs à l'intendance en reconversion. Si vous voulez des infos, contactez moi par messagerie. Tout ne peut pas être porté sur la place publique .

Mes collègues ont déjà dit beaucoup de choses intéressantes et véridiques, j'ajouterais : la semaine où je fais 38 heures, c'est une petite semaine....

Il convenait d'ajouter, mais elle est RARE.

J'ai pas tout lu mais pourquoi gestionnaire et pas personnel de direction ? J'ai loupé un passage ?

tous les ans à l'IRA de Bastia il y a des profs qui sont reconvertis et qui aspirent à être attaché
mais il ne faut pas parler du metier de prof ou de celui de GM
un GM à Garches les gonnesses ou dans la Creuse et un prof à Henri IV et un à coté de la cité des flamands à Marseille c'est pas comparable

Bonsoir Emilie42 !
Devenir gestionnaire, pourquoi pas, si vous le souhaitez. Pour les vacances, nous devons travailler une semaine avant (S+1) et une semaine après (R-1) la sortie des élèves. Nous avons quelques jours de permanences administratives à effectuer pendant les petites vacances, et, bien souvent, des périodes de gardiennage pendant les vacances (pas sur place, mais disponible, en cas de besoin). Base horaire annuelle 1607 H plus toutes les réunions tardives (CA, Commission permanente, Conseil de discipline, en tant que membre de droit, sans suppléant). De toute façon, on ne compte pas les heures, vu le travail à faire. Le métier est très varié, parfois trop, mais c'est vrai que nous ne sommes pas face à 32 élèves à chaque heure, ce qui doit être très usant. Il faut gérer des personnels avec des bons et des mauvais moments. On vous aidera, à notre niveau, si vous passez le cap. Le forum contient déjà beaucoup de choses grâce à tous les colègues. Bon choix.

Vieil intendant a écrit:

J'ai pas tout lu mais pourquoi gestionnaire et pas personnel de direction ? J'ai loupé un passage ?

Tu n'as rien loupé du tout .
Moi, j'ai simplement évoqué l'itinéraire de GM /AC à CE ( voire l'inverse, que je présume rarissime ), mais il convient effectivement de rappeler à emilie que , si ce parcours l'intéresse , le passage par la case GM n'a strictement rien d'obligé

Bozinchu a écrit:

tous les ans à l'IRA de Bastia il y a des profs qui sont reconvertis et qui aspirent à être attaché

Ah bon ?!? Tout s'explique !

En tout cas, j'me comprends et c'est le principal.

Stoïk a écrit:

(...)- le concours des IRA (Instituts Régionaux d'Administration), une sorte d'IUFM pour les administratifs qui forme les attachés. Il y en a cinq - Lyon, Metz, Lille, Nantes, Bastia - on choisit en fonction du rang de classement au concours. (...)

simplement pour rectifier... Le concours est désormais régionalisé ; on passe donc le concours pour un IRA déterminé lors de l'inscription et l'affectation ne se fera que dans l'IRA choisi en cas de réussite... Plus de répartition géographique en fonction des voeux et du classement

entropie08 a écrit:

Stoïk a écrit:

(...)- le concours des IRA (Instituts Régionaux d'Administration), une sorte d'IUFM pour les administratifs qui forme les attachés. Il y en a cinq - Lyon, Metz, Lille, Nantes, Bastia - on choisit en fonction du rang de classement au concours. (...)

simplement pour rectifier... Le concours est désormais régionalisé ; on passe donc le concours pour un IRA déterminé lors de l'inscription et l'affectation ne se fera que dans l'IRA choisi en cas de réussite... Plus de répartition géographique en fonction des voeux et du classement

Merci pour l'info, j'ignorais que cette réforme (j'avais entendu parler du projet) était déjà réalisée

Aggiemack a écrit:

Bonsoir Emilie42 !
Base horaire annuelle 1607 H plus toutes les réunions tardives (CA, Commission permanente, Conseil de discipline, en tant que membre de droit, sans suppléant.

En pratique c'est ça, mais en théorie ces réunions sont censées être intégrées dans les 1607h...

J’ai juste une chose à dire: si vous passez le concours des IRA, passez aussi les autres concours administratifs de catégorie A(ceux des ministères des finances, d’attaché territorial, par exemple, il y’en a d’autres…), suffisamment proche en terme de type d’épreuves et de champs de révision. NE VOUS LIMITEZ SURTOUT PAS à l’idée d’être gestionnaire dans l’éduc.

Stoïk a écrit:

Merci pour l'info, j'ignorais que cette réforme (j'avais entendu parler du projet) était déjà réalisée

c'est la 1ère année de la réforme... Elle a donc concerné la promo de septembre 2008

XXL a écrit:

Mes collègues ont déjà dit beaucoup de choses intéressantes et véridiques, j'ajouterais : la semaine où je fais 38 heures, c'est une petite semaine....

XXL a écrit:

Il convenait d'ajouter, mais elle est RARE.

Là-dessus, c'est relatif. Je suis à 80 %, en moyenne je fais 32-35 heures par semaine, sans être débordé. Et j'ai d'autres collègues qui sont à temps plein et qui n'ont pas besoin de faire d'heures sup pour faire leur travail (on peut même faire un coucou à Isidore à ce propos).

Le temps de travail du gestionnaire GM ou AC est fonction de son établissement, mais également de sa capacité d'organisation et de son management.

Le seul problème c'est que dès lors qu'on gagne du temps, notre charge de travail est complétée par des tâches d'exécution, ce qui n'est pas très enrichissant.

A l'attention d'emilie42 : une fois en poche le concours d'entrée à l'IRA on choisit l'IRA dans lequel on va effectuer son année de stage, mais à l'issue de cette année il y a un classement des "irarques" qui détermine le poste sur lequel on sera affecté : pas forcément dans la région de l'IRA qu'on a choisi.
Voir le lien suivant pour se faire une idée des postes proposés aux différentes promotions:
http://www.ira-nantes.gouv.fr/index.php?id=192
Dans quelques jours sera publiée la liste des postes proposés à la promo 2007-2008.

J-M a écrit:

Là-dessus, c'est relatif. Je suis à 80 %, en moyenne je fais 32-35 heures par semaine, sans être débordé. Et j'ai d'autres collègues qui sont à temps plein et qui n'ont pas besoin de faire d'heures sup pour faire leur travail (on peut même faire un coucou à Isidore à ce propos).

Et tu crois qu'au Trésor, vivier de l'élite administrative de la nation, ils vont accepter ce dilettantisme...

J-M a écrit:

Le temps de travail du gestionnaire GM ou AC est fonction de son établissement, mais également de sa capacité d'organisation et de son management.

Cela dépend également de sa capacité de recul par rapport aux attentes professionnelles et de résistance à la frustration. Il est très difficile de tout faire et de tout bien faire sur l'ensemble de nos domaines de compétences.

zaz a écrit:

A l'attention d'emilie42 : une fois en poche le concours d'entrée à l'IRA on choisit l'IRA dans lequel on va effectuer son année de stage, mais à l'issue de cette année il y a un classement des "irarques" qui détermine le poste sur lequel on sera affecté : pas forcément dans la région de l'IRA qu'on a choisi.
Voir le lien suivant pour se faire une idée des postes proposés aux différentes promotions:
http://www.ira-nantes.gouv.fr/index.php?id=192
Dans quelques jours sera publiée la liste des postes proposés à la promo 2007-2008.

ce n'est plus excat à compter de la promo 2008/2009... Les candidats définissent leur IRA dès le départ... Ce n'est plus une affectation nationale

Peut-être mais il y aura toujours des postes à pourvoir en Ile-de-France (où il n'y a pas d'IRA) non ?

Peut-on parler alors d'affectation dans la région des IRA ?

Isaac Newton a écrit:

J-M a écrit:

Le temps de travail du gestionnaire GM ou AC est fonction de son établissement, mais également de sa capacité d'organisation et de son management.

Cela dépend également de sa capacité de recul par rapport aux attentes professionnelles et de résistance à la frustration. Il est très difficile de tout faire et de tout bien faire sur l'ensemble de nos domaines de compétences.

C'est vrai. Mais on dit la même chose avec des mots différents.

zaz a écrit:

Peut-être mais il y aura toujours des postes à pourvoir en Ile-de-France (où il n'y a pas d'IRA) non ?

Peut-on parler alors d'affectation dans la région des IRA ?

Lorsque l'on passe le concours, on est reçu(e) dans l'IRA pour lequel on a réussi ou on n'est pas reçu du tout. Par contre, je pense qu'il y aura toujours des affectations à la sortie en Ile De France...
Chaque IRA déssert, à l'amphi promo, une zone géographique déterminée sauf l'IDF qui est désservie par les 5

En fait, ce que la réforme a modifié, c'est le concours d'entrée... Les zones géographiques d'affectation de sortie ne sont pas modifiées

Et les zones géographiques d'affectation peuvent être très étendues :de Cherbourg à Bayonne pour le Grand Ouest par exemple...
:q4:

Bon allez je retourne à mon régime de bananes...