Mes biens chers collègues, et vous tous les membres de l'ASU,
Il m'arrive un truc inouï : les ouvriers d'entretien, avec le soutien de l'agent-chef, sont venus me demander l'autorisation de les faire bosser la nuit (21h-6h), pour remettre le lycée en état. Une requête que jamais j'aurais osé formulé, même pas dans mes rêves les plus réactionnaires de patron !

Le contexte : la région remplace très mal sur arrêt de travail (comme partout mais en pire), les agents les plus sérieux se fatiguent et n'arrivent pas à obtenir un minimum acceptable, en présence des élèves, d'où leur requête.

Comment rendre le projet exécutable :
- Sur une base de pur volontariat, avec récupérations généreuses.
- Un travail en brigade (pas chacun éparpillé dans son secteur), avec l'encadrement de l'agent chef.
- je serai présent jusqu'à minuit et joignable après.

J'ai très envie de dire oui : d'abord par principe, pour promouvoir la prise d'initiative, la volonté de trouver des réponses à une situation difficile. Il y a un côté défi et le besoin de sortir de la routine qui me plaisent bien.
Il y a la possibilité aussi d'enclencher une dynamique, qui permettrait de rompre avec le cercle vicieux des arrêts maladie de complaisance qui entraîne une surcharge de travail pour les autres qui s'arrêtent à leur tour.

Ensuite, ça va dans l'intérêt de l'établissement et ça peut se qualifier de sens du service public.

Enfin, parce que cela montre aux autres catégories qu'on peut avoir des fonctions back-office et avoir une haute idée de sa mission.

J'aimerais connaître vos réactions, et les contraintes d'un tel projet ; ou comment rendre opérationnel un projet farfelu.

c'est bien la 1ère fois que j'entends parler d'une telle requête ! je suis incapable de répondre à ça mais j'ai juste une question :
est ce que cela concerne l'ensemble des agents ou seulement certains ? Parce qu'il ne m'apparaît pas réaliste qu'il n'y ait aucun agent présent la journée (j'imagine un élève qui vomit qu milieu d'un couloir ou en classe)

Par ailleurs, il faut avoir vraiment TRES confiance dans l'équipe de nuit en sachant que personne ne sera présent dans les locaux (certes, tu es joignable à tout moment et tu habites sans doute sur place) mais quand même...

Je me demande si tes agents ont déjà bossé de nuit dans leur vie pro antérieure... Il m'est arrivé de le faire avant d'intégrer l'EN et c'est quand même très particulier (pas au niveau du travail mais dans la vie personnelle)

Pense que le travail en horaire décalé donne droit à certaines compensations horaires (ici, 1h effectuée en horaire décalé revient à 1h12 de travail effectif)

Ndoyi a écrit:

Mes biens chers collègues, et vous tous les membres de l'ASU,
Il m'arrive un truc inouï : les ouvriers d'entretien, avec le soutien de l'agent-chef, sont venus me demander l'autorisation de les faire bosser la nuit (21h-6h), pour remettre le lycée en état. Une requête que jamais j'aurais osé formulé, même pas dans mes rêves les plus réactionnaires de patron !

Le contexte : la région remplace très mal sur arrêt de travail (comme partout mais en pire), les agents les plus sérieux se fatiguent et n'arrivent pas à obtenir un minimum acceptable, en présence des élèves, d'où leur requête.

Comment rendre le projet exécutable :
- Sur une base de pur volontariat, avec récupérations généreuses.
- Un travail en brigade (pas chacun éparpillé dans son secteur), avec l'encadrement de l'agent chef.
- je serai présent jusqu'à minuit et joignable après.

J'ai très envie de dire oui : d'abord par principe, pour promouvoir la prise d'initiative, la volonté de trouver des réponses à une situation difficile. Il y a un côté défi et le besoin de sortir de la routine qui me plaisent bien.
Il y a la possibilité aussi d'enclencher une dynamique, qui permettrait de rompre avec le cercle vicieux des arrêts maladie de complaisance qui entraîne une surcharge de travail pour les autres qui s'arrêtent à leur tour.

Ensuite, ça va dans l'intérêt de l'établissement et ça peut se qualifier de sens du service public.

Enfin, parce que cela montre aux autres catégories qu'on peut avoir des fonctions back-office et avoir une haute idée de sa mission.

J'aimerais connaître vos réactions, et les contraintes d'un tel projet ; ou comment rendre opérationnel un projet farfelu.

C'est pas la fin du monde mais ça y ressemble !

tu crois que ça fait parti des signes annonciateurs de l'apocalypse ?

Le problème de l'encadrement et surtout de la pondération des heures (avant et après 22h, le taux doit changer, si mes souvenirs de droit du travail sont corrects), de l'amplitude horaire me fait surtout dire :

A VOIR AVEC LA CT

qui va à mon avis répliquer : "ben, pourquoi pas un samedi en journée plutôt ?".

entropie08 a écrit:

tu crois que ça fait parti des signes annonciateurs de l'apocalypse ?

l'apocalypse peut-être pas, mais les prémisses de la décadence sans aucun doute !!!

Ndoyi a écrit:

Ensuite, ça va dans l'intérêt de l'établissement et ça peut se qualifier de sens du service public.

Moi j'aurais honte, c'est non catégorique et prise de bec avec le CE pour faire bouger la Région. Au pire embauche de personnel sur les fonds propre de l'établissement, là on verra si la Région bouge.

Le sens du service public c'est pas se tuer à la tâche ou dégrader ses conditions de travail à cause de l'inertie des autres.

Jean-Mic a écrit:

Le sens du service public c'est pas se tuer à la tâche ou dégrader ses conditions de travail à cause de l'inertie des autres.

Le hamster n'est pas seulement veilleur : il peut être aussi lucide et sage

C'est tout bénéf pour toi!

Après tu leur fais passer le concours de police municipale dans la territoriale et tu n'as plus que des vigiles...

est-ce qu'ils savent ce que représente le travail de nuit ? La fatigue et le temps qu'il faut à l'organisme pour récupérer. Personnellement, j'ai toujours été pour la diminution du temps de travail pour les tos. Je trouve que ce serait faire marche arrière que de demander à des agents de travailler la nuit. IL y a certainement une autre solution pour que l'établissement soit propre !

... plus envie de gerber que de répondre ...

Eh oh, les honteux qui gerbent, vous avez fini un peu là, de poser des jugements ?

Je vous rappelle que la demande vient d'en bas, des tos eux-mêmes.
Moi je n'impose rien, je me pose seulement la question de la faisabilité de leur projet.

D'accord avec vous sur un point : ils ne se rendent pas compte de la fatigue du travail de nuit fut-il d'une seule. A mon avis, ils n'y reviendront pas 2 fois. Et re d'accord : cela ne constitue pas une solution durable.

Il y a un angle positif que vous semblez ne pas voir : ce sont les ouvriers qui souffrent plus que le chef de la crasse de l'établissement, et qui cherchent des solutions. C'est ça que je trouve intéressant. Les mêmes qui rechignent à passer un coup dans le service des absents sont prêts à bosser la nuit !

Mais même pour une fois, cela pose quelques pbs : la journée maximum est de 11h. Mais ça se calcule comment 11h : de 0H à minuit ?

Je crois qu'il est impératif d'en parler à la CT, parce que cette affaire est trop grosse, et de lui proposer une expérimentation : deux équipes en alternance jusqu'à Noel, une de nuit l'autre de jour. L'amplitude est bien de 11 h maxi, donc içi de minuit à 11h du mat s'il le faut (peu réaliste).
Ne pas oublier les autres trucs ARTT, notamment le nombre d'heures de repos entre deux jours de travail etc

Je crois qu'il est impératif d'en parler à la CT,

C'est évident et la CT va certainement réfléchir car il ne faut pas oublier que les syndicats devraient réagir sur une telle opération

Désolé, j'avais oublié que de nos jours la mission première des personnels d'encadrement était d'encourager le suicide social des collègues placés sous leur autorité.

Je ne suis qu'un pauvre archaïsme et n'ai effectivement rien compris au management dans notre l'administration.

Cela me donne en tous cas une idée. Je vais dès lundi proposer au CE que les cours aient lieu la nuit, ou le dimanche, afin que les agents puissent faire l'entretien dans la semaine.
Maintenant que sais les sacrifices dont certains sont capables, je suis sûr que les professeurs vont accepter.

Et puis les CT, qui nous le savons tous sont prêtes elles aussi à tous les sacrifices sur leurs budgets, vont se faire un plaisir de rémunérer leurs agents avec toutes les majorations qui vont avec. Elles s'affranchiront aussi sans problèmes de ces empêcheurs de tourner en rond que sont les syndicats ; on connait leur toute-puissance !

Finalement tout cela n'est pas si sot ; je remange ma flaque de vomi néo-marxiste. Une cuillerée pour Sarko, une cuillerée pour le Recteur, une cuillerée pour le président de la CT, etc.

je remange ma flaque de vomi néo-marxiste. Une
cuillerée pour Sarko, une cuillerée pour le Recteur, une cuillerée pour
le président de la CT, etc.

Laule c'est l'heure de l'apéro, nous sommes dimanche !

En agissant de la sorte tu compenses la carence de l'administration (la CT) par le travail des agents. je ne serai pas d'accord avec cette proposition. Une autre fois quand il te manquera du personnel, ils ne t'enverront plus de remplaçants, ils te demanderont de recommencer le travail de nuit, et là, bonne chance avec les agents. Autant ils acceptent une proposition émanant d'eux mêmes, autant si c'est l'administration...
Ma position dans ce genre de situation qui arrive chez moi en ce moment même est de laisser l'Ets se dégrader. Les agents ne font pas plus que d'habitude et la personne qui est absente n'est pas remplacée par ses collègues. Le secteur de cet agent est donc laissé à l'abandon, jusqu'à ce que le corps enseignant se décide à se plaindre chez moi qui les renvoie vers leur supérieur hiérarchique, le CE. C'est à ce moment seulement, que le CE se décide à prendre son téléphone et faire le nécessaire.
Bon courage

Personnellement cette sugestion appelle plusieurs remarques de ma part:
-le travail de nuit est très spécifique et mieux payé ( +25 % au minimum dans le privé) , alors non au même salaire.
- la pénibilité est prouvée, et la vie de famille pour ceux qui ont des enfants à assumer difficile; l'espérance de vie moindre.
Alors non, ce n'est pas raisonnable dans leur intérêt..

De plus, les personnes logées ont le droit à un repos à des heures correctes. Ce n'est pas raisonnable pour les encadrants non plus. Qu'ils commencent à 5 heures du matin et après ils pourront aller plus loin.

Je m'étonne d'une telle sugestion car c'est la voie au privé et aux équipes de nettoyage de nuit. Îls ne veulent plus de leur présence en même temps que les enseignants et les élèves ? C'est pourtant là que réside leur appartenance à la communauté éducative.

un peu de sérieux, un ou une gestionnaire ne peut cautionner et encourager une telle demande même si les agents sont demandeurs.

luxàl'ouest a écrit:

Je m'étonne d'une telle sugestion car c'est la voie au privé et aux équipes de nettoyage de nuit.

Ah bon, c'est pas ce qui va se passer au final...

dagesto a écrit:

luxàl'ouest a écrit:

Je m'étonne d'une telle sugestion car c'est la voie au privé et aux équipes de nettoyage de nuit.

Ah bon, c'est pas ce qui va se passer au final...

Si, mais avec des travailleurs esquimaux, eux ils ont l'habitude de travailler de nuit 6 mois par an.

Cette proposition est vraiment inuït. Attention car le travail de nuit nuit gravement à la santé. Pour ma part, la nuit, j'ai autre chose à faire (jaloux, VI?) que d'être "joignable" par les agents.

proverbe de routier:

"la nuit tous les chats sont plats".

Pourqoui tant de haine ?

Je suis partant pour le travail de nuit. A une seule condition, c'est qu'il se fasse en petite tenue.

Pour le reste, mon compte en suisse me tiendra au courant de l'évolution.