Bonjour à toutes et à tous et merci pour cette mine d'or qu'est ce forum !

Je suis gestionnaire d'un EPLE datant des années 70 plein d'amiante. La collectivité a organisé ces dernières années des travaux de désamiantage. Or, aucune nouvelle action n'est prévue pour les prochaines années. Notre établissement a plusieurs parties non désamiantées et qui sont donc.....d'époque (vétustes, sales, etc.). Cela n'est clairement pas idéal comme cadre pour les élèves et les personnels. 

Ma question est la suivante : 

Peut-on repeindre un mur amianté (enduit) sans ponçage et sans perçage (en appliquant par exemple une couche d'impression glycéro) ? 

A priori, les particules d'amiante se libèrent si on perce, si on ponce, etc. 

Plusieurs entreprises ou collègues m'assurent que ce type d'intervention ne pose pas de problème. Toutefois, nous sommes en présence d'amiante et il s'agirait de ne pas mettre en danger des ouvriers, personnels de l'établissement et élèves. 

Merci pour votre aide et bon courage !

Normalement tu as bien résumé le bousin...
Je dis normalement, sous réserve d'une réglementation que nous pourrions ignorer.
Pour autant, c'est mettre un emplatre sur une jambe de bois.
Un jour où l'autre il faudra faire des travaux et donc supprimer l'amiante.
Tu peux toujours dire : après moi le déluge...
Mais il faudrait insister auprès de la CT.
Je sais que c'est plus facile à dire qu'à faire, mais ça serait une solution définitive.

Le problème se situe selon moi avec le lessivage : on ne peut décidément pas poser une nouvelle couche de peinture sur un agglomérat de poussière, sinon elle cloquera en quelques mois, inenvisageable.

Mais le lessivage, par définition, se fait en phase humide, donc sans danger immédiat. L'on pourrait reprocher au gestionnaire de laisser un mur de peinture amiantée décapée s'effriter au vent mauvais si l'on ne mettait pas très vite la couche de peinture définitive par-dessus. Ca serait intéressant de demander au fournisseur une peinture (elles sont toutes à l'eau) qui supporterait assez bien d'être posée sur un mur pas totalement sec, peu de temps après le lessivage...

Je pense qu'il est préférable de confier ce travail à une société extérieure avec au préalable :
- info obligatoire du DTA et signature d'un registre de consultation
- info de l'obligation de procéder au chantier avec un EPI adapté (combinaison jetable, masque de protection...)

Naturellement, le devis va doubler par rapport à une prestation sur un mur sain. Mais il n'y pas pas vraiment le choix.

bonjour,
cf. protocoles de mise en peinture murs amiantés

pages 37 à 40  : https://travail-emploi.gouv.fr/IMG/pdf/rapport_carto_amiante_21_05_2021_vdef1.pdf

https://www.reglesdelartamiante.fr/fiche/recouvrement-de-peinture-enduit-mise-en-peinture-interieur/

Si la peinture en l'état actuel produit des poussières parce qu'elle se désagrège, ça craint et il faut soit ré-enduire l'amiante pour qu'il ne se diffuse pas - avec la problématique soulevée par l'IZ.
Pour ma part, je signalerais le problème à la CT, qu'elle se charge, en tant que proprio de la remise en état. Et si le mur est dans un sale état et que la CT traîne à trouver les 15 000 € pour agir, courrier comminatoire du CE avec copie au CHSCTA et au CHSCT de la CT.

Goldored a écrit:

Si la peinture en l'état actuel produit des poussières parce qu'elle se désagrège, ça craint et il faut soit ré-enduire l'amiante pour qu'il ne se diffuse pas - avec la problématique soulevée par l'IZ.
Pour ma part, je signalerais le problème à la CT, qu'elle se charge, en tant que proprio de la remise en état. Et si le mur est dans un sale état et que la CT traîne à trouver les 15 000 € pour agir, courrier comminatoire du CE avec copie au CHSCTA et au CHSCT de la CT.

Perso je ne me lancerai pas dans des travaux qui pourraient m'être reprochés par la suite y compris par la CT inactive qui aurait là un prétexte à s'exonérer de sa responsabilité. Oui : courriers recommandés, interventions en CA, en CHS, etc...

Beaucoup d'établissements vivront encore des siècles et des siècles avec de l'amiante.
Toutes les opérations d'encapsulage sont les bienvenues.

J'en ai réalisé de nombreuses sur les sols.  J'utilise de la dalle plombante qui n'est pas collée, résolvant ainsi le problème des solvants.
Plutôt que la peinture, je t'encouragerais davantage à plaquer (BA10 ou BA13) de manière à recréer une surface saine et que l'amiante soit clairement "en dedans".

C'est comme le souci des torchons dans les cantines... Il y a le principe de précaution, les rumeurs autour du principe de précaution, et la sclérose qui s'installe au prétexte de précaution. Il y a des moyens techniques simples et peu coûteux, faisables pour et par les agents techniques.

Je vous remercie pour vos réponses.

La collectivité est prévenue, elle est au courant de la présence d'amiante et de la nécessité de désamianter le tout. Toutefois, aucune action n'est prévue à court terme (ce qui se comprend, au regard de la masse d'établissements concernés, des montants en jeux, etc.). Par ailleurs, il est très difficile de la mobiliser pour des travaux d'encapsulage et de remise en propreté des espaces. Pour l'accueil des élèves, la situation actuelle n'est pas satisfaisante.

Je prends note de vos conseils. Nous voudrions faire intervenir une entreprise, qui est au courant de la situation et de la présence d'amiante (DAT transmis, et je pense l'indiquer dans le plan de prévention qui viendra cadrer leur intervention). Charge à elle ensuite d'adapter ses techniques sans mettre en danger ses personnels.

Nous avions également hésité avec l'installation de plaques decochoc....cela peut également être une solution (en sachant que la plaque ne se pose pas sur tout le mur et que peindre le dessus est nécessaire).

Merci à tous et bon courage !

Xena a écrit:

Plutôt que la peinture, je t'encouragerais davantage à plaquer (BA10 ou BA13) de manière à recréer une surface saine et que l'amiante soit clairement "en dedans".

En te lisant je me suis dit "oh la bonne idée, à condition que ça soit pour durer quelques années quand même". Puis une seconde après : pour poser du BA13, faut pas percer tout un tas de trous ? Pas bon...

Après y a la méthode de mon chantier de rénov', voilà une quinzaine d'années. J'arrive dans l'établissement alors que les opérations étaient déjà bien entamées. Quand j'ai demandé quel genre de précautions avaient été prises par rapport à l'amiante, on m'a répondu : "ils ont embauché des Turcs".

Je sais que ça marche mais parcontre je ne sais pas comment. Sans doute en faisant des trous dans le sol et le plafond si c'est sur rail... 
Mais la solution du rêvetement plastique du collègue avec de l'emboitage me parait encore mieux. Il faudra quand même trouver un système de fixation au mur tous les x lattes, mais ca doit être moins lourd que le placo quoi qu'il advienne.

Les plaques de BA peuvent être fixées au mur (si il est sain) sans perçage en utilisant de la colle (MAP).
Une fois la plaque aux bonnes dimensions, on y applique plusieurs plots de colle. On pose la plaque puis on appuie dessus avec une règle à maçon pour la faire adhérer.
Imo, je refile le bb à la CT en sa qualité de propriétaire du bati ^^

Il ne faut pas oublier que les problèmes de santé lié à l'amiante peuvent se révéler de très nombreuses années après l'exposition.
Quand cela survient, le juge peut décider de remonter loin dans le passé pour établir les responsabilités et les négligences.
Pour ma part, je ne prendrais aucun risque en la matière, ni d'un point de vue moral, ni d'un point de vue juridique.
Dossier à régler - peut-être urgemment selon l'état d'émiettement du mur - à la CT et 0 travaux sur ledit mur. Nada, nichts, niente, nothing.