Bonjour,
Quelles sont les obligations du gestionnaire vis à vis de la CT concernant l'évaluation des agents ? Le gestionnaire peut il refuser de mener cette mission? Merci.

Je ne sais pas si juridiquement il peut refuser ou pas

Dans la pratique, il se tirerait une balle dans le pied (et en tirerait également une belle dans celui de l'ensemble de ses collègues, voire de la profession)

Le texte dit que c'est e supérieur hiérarchique direct qui fait l'entretien d'évaluation. La question restant en suspend est de savoir si c'est le gestionnaire ou un représentant de la collectivité.

Je ne suis que l'autorité fonctionnelle, comme me le répète si bien la CT. Je suis tentée de le lui rappeler.

AMHA, ce serait une erreur. Si tu veux achever de te disqualifier, tant aux yeux de ta CT que de tes agents (et perdre à leurs yeux tout ce qu'il te reste comme autorité, soit dit en passant), tu n'as qu'à faire ça

Mais ce n'est là que mon avis

et j'admets sans difficulté qu'il est beaucoup plus simple à formuler quand on a soi-même qu'un agent encadrant et un personnel de cuisine à évaluer

Ils ne sont pas mes agents mais ceux de la CT. Elle se décharge beaucoup sur les gestionnaires et je voudrais savoir quelle est la loi en la matière. Il y a comme un flou juridique qui ne joue pas en notre faveur.

Ils ne sont pas tes agents mais tu n'en as pas moins intérêt à conserver sur eux l'autorité et la légitimité que la collectivité consent à te donner. Je connais des collectivités où celles-ci ont été totalement retirées aux gestionnaires et je n'ai pas franchement l'impression qu'ils s'en portent mieux. Ni le service public de l'éducation, soit dit en passant.

Si ce que tu cherches, ce sont des textes, ils ne vont pas forcément dans ton sens. Cf l'article L. 421-23 du code de l'éducation (c'est moi qui graisse) :

Citation :

Le chef d'établissement est assisté des services d'intendance et d'administration ; il encadre et organise le travail des personnels techniciens, ouvriers et de service placés sous son autorité.

J'ajouterai pour être complet qu'il faut également se référer à la convention conclue entre la collectivité et l'EPLE

Encadrer n'est pas évaluer. L'évaluation ne devrait elle pas être faite par le supérieur hiérarchique ? Je pars du principe qu'ils ne sont pas assez nombreux au Département pour évaluer tout ce beau monde, d'où la nécessité de faire appel à l'administration de l'EPLE. De plus, ils ne connaissent pas leurs agents. Notre position est néanmoins peu claire... Je ne veux pas mettre les agents en difficulté mais n'ai aucun compte à rendre à la collectivité ou d'obligation à son égard. Elle n'est pas mon employeur.

Il faut choisir.
Soit on veut être un interlocuteur de la collectivité, soit on veut que la collectivité nous ignore et se passe de nous.
Soit on veut diriger les agents et organiser leurs tâches, soit on veut que la CT le fasse sans nous avec un agent sur place.
Soit on veut se positionner comme responsable des agents, soit on veut leur montrer qu'on compte pour du beurre.
Soit on veut se battre pour conserver un rôle dans l'EPLE soit on veut disparaître en tant que gestionnaire.
...

Le gestionnaire, par délégation du CE, a le pouvoir fonctionnel sur les agents ; et ce n'est pas rien. De même que le CE évalue son attaché gestionnaire mais que c'est le recteur qui arrête l'appréciation définitive, le gestionnaire évalue les agents et la CT entérine... l'évaluation des agents par le gestionnaire à donc un sens et lui confère une autorité réelle ; nier ce fait c'est se tirer une balle dans le pied.

A lire : https://www.cairn.info/revue-gestion-et-management-public-2016-3-page-45.htm#

Lilirose a écrit:

De plus, ils ne connaissent pas leurs agents

Exactement ! Les encadrant et organisant leur service au quotidien, c'est toi qui es la plus à même de les évaluer.

Lilirose a écrit:

Notre position est néanmoins peu claire...

Crois moi ou pas, mais elle ne sera pas plus claire si tu n'évalues pas les agents que tu es sensée encadrer, bien au contraire !

Lilirose a écrit:

Je ne veux pas mettre les agents en difficulté mais n'ai aucun compte à rendre à la collectivité ou d'obligation à son égard. Elle n'est pas mon employeur.

C'est plus compliqué que ça. Je reprends l'article L. 421-23

Citation :

II.-Pour l'exercice des compétences incombant à la collectivité de rattachement, le président du conseil départemental ou régional s'adresse directement au chef d'établissement.

Il lui fait connaître les objectifs fixés par la collectivité de rattachement et les moyens que celle-ci alloue à cet effet à l'établissement. Le chef d'établissement est chargé de mettre en œuvre ces objectifs et de rendre compte de l'utilisation de ces moyens

La collectivité nous ignore déjà et ne fait appel à nous qu'en cas de besoin. Si je travaillais pour le Département en tant que gestionnaire chargée d'un établissement, la situation serait plus logique.

Je ne connais pas concrètement ta situation et je comprends ton sentiment pour avoir vu pas mal de gestionnaires faire des constats similaires sur diverses collectivités. Malgré tout, je persiste à penser que tu as plus à y perdre qu'à y gagner. Mais encore une fois, ce n'est que mon avis.

ceci dit, je le partage

Dans les lycées franciliens, dans la mesure où l'on parle de "grosses" structures où il y a des personnels d'encadrement ouvrier, la Région a gentiment indiqué il y a quelques années que c'était désormais l'encadrant (agent chef, chef de cuisine,...) qui évaluait ses ouailles et que les gestionnaires n'avaient plus leur mot à dire.
Les GM ne l'ont pas très bien pris bien sûr, les agents chefs pas toujours très bien non plus d'ailleurs : ça mettait sur leur dos un travail assez conséquent, ça les plaçait en première ligne là où avant, ils pouvaient parfois laisser le GM aller au charbon.
L'année suivant celle de l'instauration de ce nouveau mode d'évaluation, la CT a ajouté un possibilité pour le GM de rédiger une appréciation en plus de celle du chef d'équipe. Comment dire... ? Le mal était fait et à force de communiquer directement avec les agents (sans passer plus par le GM que par le chef d'équipe), il ne me semble pas que l'on ait gagné en efficacité, bien au contraire.
Ici, on a continué à faire les entretiens à 2 à la demande de l'agent chef (qui ne se sentait pas trop de les faire seul en dépit du fait que c'est un excellent encadrant de terrain). On prend la peine de demander préalablement à chaque agent s'il y voit un problème. Ici, un agent seulement a pris l'habitude de demander à le faire entre 4 yeux avec l'agent chef. 
Le chef de cuisine a fait tout seul les premières années et m'a finalement demandé il y a 2 ou 3 ans si je voulais bien qu'on les fasse à nouveau ensemble.C'est finalement plus facile de continuer à faire le gentil flic et de laisser le rôle du bad cop à la gestionnaire...

A mon sens, continuer à évaluer est important pour jouer notre rôle en interne, en dehors de la question de faire plaisir à la CT. Tu vois qu'ici, cette dernière se fiche de mon avis mais je continue à le donner. C'est un moyen pour moi de garantir le bon fonctionnement de mon établissement. Si on lâche tout, on finira par avoir comme dans certains départements, 2 organisations totalement déconnectées l'une de l'autre : celle de l'Etat d'un côté, celle de la CT de l'autre qui ne communiquent pas ou peu entre elles et donne un fonctionnement chaotique des établissements. C'est en tout cas ce que j'observe dans les collèges de mon département où le CD gère ses agents en vase clos, sans concertation avec la direction des collèges.

En Normandie, la situation est plus équilibrée - encore que j'en connaisse pas bien l'historique.
Et la collaboration plutôt satisfaisante - nonobstant les propos peu amènes du président de région à notre encontre sur un certain sujet.
Comme les collègues, je déconseillerais la baston avec la CT.

Bon. Je me plie à vos avis: baston repoussée...

Initiales GM a écrit:

Dans les lycées franciliens, dans la mesure où l'on parle de "grosses" structures où il y a des personnels d'encadrement ouvrier, la Région a gentiment indiqué il y a quelques années que c'était désormais l'encadrant (agent chef, chef de cuisine,...) qui évaluait ses ouailles et que les gestionnaires n'avaient plus leur mot à dire.
Les GM ne l'ont pas très bien pris bien sûr (...)

Ah mais c'est très simple : j'évalue mon agent-chef en examinant de très près les évaluations qu'il a faites des ATTEE. Et il le sait.

bonjour,
ici en collège nous envoyons un avis au département et ensuite ils font les entretiens en tête à tête avec les agents

on n'a aucun retour sur la prise en compte de notre avis (pas en copie de l'évaluation finale)

et puis ils s'obstinent à nous demander ça en novembre, en pleine préparation du budget