Actions en faveur de l'égalité hommes/femmes

Bonjour à tous,
Je suis actuellement élève-stagiaire dans un IRA et je souhaite, à l'issue de la formation, m'orienter vers la fonction d'adjoint-gestionnaire.
Je vous  lis régulièrement et vous remercie de tous vos bons conseils et astuces.
Est-ce que des gestionnaires ont déjà mis en place, dans leur établissement, des actions (formation, sensibilisation...)en faveur de l'égalité hommes/femmes?
En vous remerciant d'avance,

Sincèrement, on n'a pas la main. Je pense que la fonction publique n'est pas sérieusement attaquable sur le front de l'égalité salariale, et très à la marge sur le front de la discrimination à l'embauche (j'ai toutefois bien noté les errements au concours de Normale mais bref). En tout cas cela ne dépend pas de nous.

Je pratique une certaine attention au fait que les positions hiérarchiques ne se développent pas de fait par des pressions illégitimes, mais c'est autant à l'encontre des "caractères forts" qui s'imposent que pour lutter contre la capacité (rapacité ?) des mâles à voler la parole et à s'imposer. Mais quand la structure des emplois c'est que les chefs sont des mecs (à la notable exception de la proviseure) et les subalternes majoritairement des femmes, c'est compliqué.

Des militant.es de la salle des profs ont organisé, il y a un an ou deux, une formation à la déconstruction des stéréotypes de genre. J'ai adoré y participer, c'était intéressant, mais difficilement extrapolable au-delà d'un cercle de gens déjà motivés, l'imposer à toute l'équipe serait certainement très contre-productif. Mais c'est le premier terrain de bataille vers la victoire culturelle, que tous.tes ceux.celles qui se mobilisent soient solidement outillé.es. Ca commence clairement par la salle des profs.

L'intendant zonard a écrit:

Mais quand la structure des emplois c'est que les chefs sont des mecs (à la notable exception de la proviseure) et les subalternes majoritairement des femmes, c'est compliqué.

Et quand la structure des emplois c'est majoritairement des femmes, que ce soient les chefs ou les subalternes, on fait quoi pour le seul bonhomme de la structure ? (surtout quand c'est le GM, et que tout le monde se tourne naturellement vers lui au moindre petit problème matériel ?)
La question est moins anodine qu'il n'y paraît, les femmes étant souvent majoritaires dans l'administration de l'Education nationale. Ce qui détermine forcément des rapports de travail.  

C'est sans doute accessoire dans le contexte général et sociétal de l'égalité hommes-femmes, mais quand on a des principes égalitaires, faut aller jusqu'au bout de sa logique.

Du reste, il serait intéressant d'avoir des chiffres précis sur l'occupation des postes "clés" dans l'Education nationale, que ce soit au niveau du Ministère, des corps d'Inspection ou, par exemple, des grands lycées parisiens et de province. A tout prendre, il est possible que dans notre maison, comme dirait le ministre (un homme, au fait, les femmes qui ont été ministre de l'éducation nationale doivent se compter sur le(s) doigt(s) d'une seule main déjà amputée), l'égalité hommes-femmes soit plus avancée que dans d'autres.

Ma CPE m'a dit la semaine dernière que j'étais la première gestionnaire femme qu'elle croisait dans sa carrière.

Pourtant, j'ai franchement l'impression que c'est une filière très équilibrée. Dans mon ancien établissement, sur une structure de 12 personnes, uniquement des femmes à part l'AC et un SA. Pour les établissements rattachés, c'était 50-50.
Dans les établissements rattachés à ma nouvelle AC, c'est plutôt féminin, mais beaucoup de GM sont des SA (que des filles pour le coup). Au niveau des attachés, nous sommes 50-50, encore une fois le fruit plutôt du hasard que d'une politique établie. Avant mon arrivée, tous les attachés étaient des hommes, par exemple.

Après, je suis un peu comme l'IZ, je me mêle à tous les projets mixité de mon établissement, non pas parce que je me sentirais opprimée, car je fais partie des GG, mais plutôt pour que les élèves s'appuient sur les exemples féminins de toutes sortes et aussi sentent qu'elles ne sont pas isolées (30 élèves filles sur 320 élèves). Mon établissement a remporté trois fois de suite le prix "Egalité, mixité" décernée par la préfecture de région, au point qu'on nous a gentiment demandé de ne plus participer... Même avec 10% de filles seulement, le travail fait par les enseignants au fil du temps portent considérablement ses fruits. Merci les profs qui s'investissent.

Ici, sur 800 élèves, 75% d'élèves de sexe féminin (cela s'explique en grande partie par les formations proposées...).
Sur toute l'administration, je suis le seul homme (les postes de proviseur, proviseur adjoint, DDFPT, secrétariats sont tous occupés par des femmes - ce qui n'était pas le cas lorsque je suis arrivé). Sur 3 CPE, 1 homme.
Je n'ai pas les statistiques mais il me semble que les enseignants sont également des femmes dans la majorité ; je dirais à 65/70 %.

Il y a dans notre beau ministère et chez nos voisins de l'enseignement supérieur, avec des différence d'une académie à l'autre, un niveau de responsabilité où la "part des femmes" s'inverse (pour être plus précise, je dirais que c'est la part des mères qui diminue).
C'est par exemple flagrant dans le sup' entre le corps des maîtres/maîtresses de conférence et celui des professeurs et professeures d'université (et je n'évoque même pas le cas des PU-PH là on tombe dans la caricature).

Je n'ai pas le sentiment que l'enjeu soit si important à l'échelon d'un EPLE. J'ai fait 4 lycées, j'ai eu 8 CE, 3 hommes / 5 femmes. Beaucoup plus d'adjointes péda que d'adjoints (9 femmes, 2 hommes) ce qui peut laisser penser que les femmes, plus nombreuses au moment du recrutement, parviennent moins systématiquement à la direction d'un lycée plutôt gros. Est-ce qu'elles se brident ou est-ce l'institution qui le fait ?
Mais d'autres ont peut-être une expérience toute autre.

Le problème en EPLE est plutôt inversé : trop de femmes, pas assez d'hommes si l'on considère les équipes de direction dans leur ensemble, avec les CPE. Ici pendant de très nombreuses années, nous n'étions que des femmes. C'est dommage car nous abordons les choses différemment, les personnels ne réagissent pas de la même manière (mon chef de cuisine qui était une plaie est devenu doux come un agneau depuis qu'on a UN CE par exemple), les élèves non plus. La mixité est une richesse.

Il y a des études qui montrent que les filles qui réussissent bien jusqu'au bac se "brident" encore trop souvent et s'orienteront facilement vers une fac alors qu'elles sont très bonnes élèves là où des garçons plus moyens vont demander une filière sélective. Des dispositifs existent ("Osez la prépa" en direction des filles par exemple) pour faire baisser cette autocensure féminine.

Pas grand-chose qui relève du gestionnaire ici.

RETU a écrit:

Pas grand-chose qui relève du gestionnaire ici.

Si, en tant que membre de l'équipe de direction de l'EPLE, pour participer et accompagner les projets de l'établissement, mais aussi par une attitude exemplaire.

A condition d'avoir bien étudié la question, sinon on verse vite dans les avis à l'emporte-pièce sur ce type de sujet.

Et c'est quoi, l'expertise nécessaire pour avoir un avis -à l'emporte-pièce ou pas- sur la question ?

RETU a écrit:

A condition d'avoir bien étudié la question, sinon on verse vite dans les avis à l'emporte-pièce sur ce type de sujet.

Il n'y a pas d'avis à l'emporte-pièce, il y a des ressentis et des cultures qui parfois prennent notre logique au dépourvu.

Je me souviens d'une adja me disant à l'arrivée sur mon poste que mon prédécesseur était un sale macho parce qu'il ne tenait jamais compte de son avis. Je ne sais pas ce qu'elle a pu dire sur moi à mon départ, car elle n'a jamais émis la moindre idée ou la plus petite initiative même quand je lui demandais. Donc 
Pourtant, au départ, dans son discours, il était clair que c'était à cause d'une attitude sexiste... C'était son ressenti.

néthou a écrit:

Et c'est quoi, l'expertise nécessaire pour avoir un avis -à l'emporte-pièce ou pas- sur la question ?

C'est l'idée vieillote et farfelue que des gens qui s'intéressent depuis un moment à un sujet, lisent des ouvrages, regardent et écoutent des émissions, connaissent bien les textes réglementaires et participent à des débats sont peut-être plus calés que moi qui regarde ce sujet de loin.

Initiales GM a écrit:

Je n'ai pas le sentiment que l'enjeu soit si important à l'échelon d'un EPLE. J'ai fait 4 lycées, j'ai eu 8 CE, 3 hommes / 5 femmes. Beaucoup plus d'adjointes péda que d'adjoints (9 femmes, 2 hommes) ce qui peut laisser penser que les femmes, plus nombreuses au moment du recrutement, parviennent moins systématiquement à la direction d'un lycée plutôt gros. Est-ce qu'elles se brident ou est-ce l'institution qui le fait ?
Mais d'autres ont peut-être une expérience toute autre.

Le problème en EPLE est plutôt inversé : trop de femmes, pas assez d'hommes si l'on considère les équipes de direction dans leur ensemble, avec les CPE. Ici pendant de très nombreuses années, nous n'étions que des femmes. C'est dommage car nous abordons les choses différemment, les personnels ne réagissent pas de la même manière (mon chef de cuisine qui était une plaie est devenu doux come un agneau depuis qu'on a UN CE par exemple), les élèves non plus. La mixité est une richesse.

Il y a des études qui montrent que les filles qui réussissent bien jusqu'au bac se "brident" encore trop souvent et s'orienteront facilement vers une fac alors qu'elles sont très bonnes élèves là où des garçons plus moyens vont demander une filière sélective. Des dispositifs existent ("Osez la prépa" en direction des filles par exemple) pour faire baisser cette autocensure féminine.

Très chère amie évite ce terme dans cette discussion car on a l'impression de brider une volaille, façon dinde ou pintade.....

Xena a écrit:

Pourtant, j'ai franchement l'impression que c'est une filière très équilibrée.

Mentalement ?

RETU a écrit:

C'est l'idée vieillote et farfelue que des gens qui s'intéressent depuis un moment à un sujet, lisent des ouvrages, regardent et écoutent des émissions, connaissent bien les textes réglementaires et participent à des débats sont peut-être plus calés que moi qui regarde ce sujet de loin.

Cette lucidité t'honore.

Mais l'appliquer à la lettre rendrait la société muette, et dans l'attente des oracles de gourous ou d'experts, souvent auto-proclamés du reste.
Ce qui est du reste tout à fait dans l'esprit de ce que pensent nos élites du bon peuple et de la place qu'il est censé tenir: à l'écoute, attentive et citoyenne (que dis-je, républicaine !), de ce que nous apprennent les experts (notamment scientifiques, en ce moment), qui ne "sait" pas mais a besoin de "pédagogie", au besoin aussi musclée que les nécessités du maintien d'un ordre républicain l'exigent.

Pas de chance: le Français est paraît-il gaulois, donc frondeur; il continuera donc à donner son avis, y compris bruyamment, et même si personne ne le lui demande.

ATCQ a écrit:

Xena a écrit:

Pourtant, j'ai franchement l'impression que c'est une filière très équilibrée.

Mentalement ?

My goodness... Ce forum ne dispose pas d'assez de canapés, pour ça.

Ici la CT organise des actions de sensibilisation auprès des ARL. Rien au niveau EN en dehors des programmes.
Pour information ici : le GMAC est un homme, la provi et les deux adjointes sont des femmes, la SG DSDEN idem, la DASEN idem, la préfère idem et nous avons eu deux rectrices qui se sont succédées.
Cela ne veut rien dire bien sûr mais c'est un exemple.

V.M.B a écrit:

Initiales GM a écrit:

Je n'ai pas le sentiment que l'enjeu soit si important à l'échelon d'un EPLE. J'ai fait 4 lycées, j'ai eu 8 CE, 3 hommes / 5 femmes. Beaucoup plus d'adjointes péda que d'adjoints (9 femmes, 2 hommes) ce qui peut laisser penser que les femmes, plus nombreuses au moment du recrutement, parviennent moins systématiquement à la direction d'un lycée plutôt gros. Est-ce qu'elles se brident ou est-ce l'institution qui le fait ?
Mais d'autres ont peut-être une expérience toute autre.

Le problème en EPLE est plutôt inversé : trop de femmes, pas assez d'hommes si l'on considère les équipes de direction dans leur ensemble, avec les CPE. Ici pendant de très nombreuses années, nous n'étions que des femmes. C'est dommage car nous abordons les choses différemment, les personnels ne réagissent pas de la même manière (mon chef de cuisine qui était une plaie est devenu doux come un agneau depuis qu'on a UN CE par exemple), les élèves non plus. La mixité est une richesse.

Il y a des études qui montrent que les filles qui réussissent bien jusqu'au bac se "brident" encore trop souvent et s'orienteront facilement vers une fac alors qu'elles sont très bonnes élèves là où des garçons plus moyens vont demander une filière sélective. Des dispositifs existent ("Osez la prépa" en direction des filles par exemple) pour faire baisser cette autocensure féminine.

Très chère amie évite ce terme dans cette discussion car on a l'impression de brider une volaille, façon dinde ou pintade.....

Elle m'a bien fait rire celle-ci. Après la visite de sécurité avec le policier référent du bahut, assez alarmiste pendant tout le tour des locaux pour conclure d'un mot "ça marche chez vous, c'est bien", c'était parfait !

Moi je pensais plutôt au moteur bridé.
Tu penses cuisine, je pense mécanique, l'égalité femmes-hommes est en marche !

Moi, j'étais plutôt sur la blépharoplastie. Comme quoi, la chirurgie esthétique est encore un sujet très féminin...

Bonsoir,

Je vous remercie pour vos retours.