Pour ceux que ça intéresse, ci-joint le lien pour consulter (ou télécharger) le rapport du Think tank Terra Nova sur la restauration scolaire et ses enjeux.
http://tnova.fr/rapports/les-enfants-a-table-accelerer-la-transition-alimentaire-dans-les-cantines-scolaires

La problématique des contraintes réglementaires est évidemment abordée (p.64-66), mais dans la ligne des discours tenus sur le sujet depuis quelques années, plus les enjeux sont importants (ou affirmés tels), plus les contraintes en question deviennent accessoires...

Je ne suis plus de la partie mais lorsque l'unique moyen d'action sur l'alimentation des enfants est la cantine, mais que la liberté économique joue à plein par ailleurs, on sait qu'on a peu de chance d'être globalement efficace.

J'ai lu 20 lignes et déjà une perle : pour plus gâcher les pommes yaka les servir en quartiers ...
Il y a certainement plein de bonnes choses à prendre mais là comment dire ...

Couper les cheveux ou les pommes en quatre...

Pour avoir une idée du serieux du rapport regardez en page une les rédacteurs et les audités. Vous aurez tout compris : une étudiante et une ex-chargée de mission FCPE. Dans le groupe de travail aucun gestionnaire, aucun gérant direct de restauration scolaire ; bref aucun professionnel de terrain... aucun professionnel tout court mais un éleveur, un économiste, et des membres de l'association.

Tout est dit sur la valeur du truc.

Les Greta Thunberg de la bouffe! On est foutus!
Au cas où ces guignols l'auraient oublié un collégien prend au max 4 à 5 repas/14 par semaine à la cantine. Le reste du temps et très souvent c'est la foire aux plats en barquettes, pizzas et autres saloperies du commerce. Alors EGALIM et les considérations de ces gugusses je vous laisse imaginer où je me les colle.

Je ne suis pas d'accord. J'ai eu une précédente vie dans la restauration, et je crois en la professionnalisation. Je ne suis pas particulièrement bien dotée, je suis dans la moyenne de mon département et mes Atte ne sont pas tous des flèches. J'ai établi un plan sur 3 ans pour professionnaliser mon équipe de cuisine. C'est sûr ça va me demander du temps et un investissement conséquent (pas financier).
Je suis fermement convaincue que nous sommes les plus grands pédagogues d'un EPLE. L'éducation à l'alimentation nous devons nous y plonger. Pour briser les différences sociales et surtout mener notre microcosme vers la transition écologique.
Au surplus on y gagne des économies importantes.
A coeur on y gagne la fierté de voir que les élèves les plus investis sont issus des milieux les plus défavorisés.
Message d'une gestionnaire de cité scolaire débordée mais prête à assumer ses priorités.

Beau discours pour un premier message sur notre forum, ChataigneCendrée. Que les "réservoirs d'idées" (qui y croupissent longtemps ?) trouvent ta trace pour te consulter et tirer parti de ta motivation et de ton expérience de terrain !

ChataigneCendrée a écrit:

(...)
Je suis fermement convaincue que nous sommes les plus grands pédagogues d'un EPLE. L'éducation à l'alimentation nous devons nous y plonger. Pour briser les différences sociales et surtout mener notre microcosme vers la transition écologique.
Au surplus on y gagne des économies importantes.

   
Je ne saurai mieux dire, si ce n'est peut-être que ce que vous décrivez c'est LA valeur ajoutée du service public de restauration dans les EPLE où il est encore présent !
Revenez sur ce forum échanger, je parie qu'on sera souvent d'accord !
J'appérécie les collègues qui n'ont pas peur de s'engager et qui croient dans leur job  ...

ChataigneCendrée a écrit:

A coeur on y gagne la fierté de voir que les élèves les plus investis sont issus des milieux les plus défavorisés..

Oui, alors là, dans ma longue expérience ce n'est pas ce que j'ai pu constater même si je vous rejoins sur le fait qu'elle/ils sont les premiers gagnants de notre investissement et qu'avec leurs repères culturels et sociaux, ils jouent pleinement le jeu ...

ChataigneCendrée a écrit:

(...)Je ne suis pas d'accord. J'ai eu une précédente vie dans la restauration, et je crois en la professionnalisation. Je ne suis pas particulièrement bien dotée, je suis dans la moyenne de mon département et mes Atte ne sont pas tous des flèches. J'ai établi un plan sur 3 ans pour professionnaliser mon équipe de cuisine. C'est sûr ça va me demander du temps et un investissement conséquent (pas financier).

De mon point de vue, des échanges réguliers, des petites touches de changement sont à même de changer la culture des cuisine que vous évoquez peut-être ...

Les GM et chefs de cuisine avisés n'ont pas attendu les rapports de ces spécialistes autoproclamés pour faire de la pédagogie alimentaire et de la qualité. Mais, et bien des années plus tard, je continue à constater que mes convives (1000 repas jour à minima) choisissent encore majoritairement les nuggets plutôt que les super truites aux amandes, à commencer par les adultes (les mêmes qui réclament du bio et ce genre de choses).
Idem avec un sauté de boeuf ou bourguignon bio qui ne font pas le poids face aux merguez et autres saloperies...et si on ne veut pas tout jeter et que nos invités (à titre onéreux) mangent alors on n'a pas le choix, il faut diversifier.
On pourrait peut être commencer par éduquer les parents à la baraque? Et encore certains n'ont réellement pas le temps de cuisiner et sont épuisés au retour maison.
Je précise que chez moi 80 à 90 % de la graille est faite maison.

Je confirme. En stage IRA dans un bahut CSP+ (voire +++) au bord de la mer, les profs se jetaient sur le poisson pané plutôt que sur le filet avec la bonne petite sauce.

Après une enquête climat scolaire il apparaît que les demandes vont à "plus de frites", "plus de burgers" voire "plus de malbouffe". Outre le côté probablement second degré des demandes (quoique, c'est peut-être juste moi qui espère) il n'en demeure pas moins que les jours où il y a des frites, il y a plus de rationnaires (et c'est une constante en collège et en lycée et aussi valable avec les adultes). De la même façon les plats trop différents de ce que les gamins ont l'habitude de manger chez eux se retrouvent à la benne.
Alors, oui, nous avons une vocation pédagogique, et nous devons accompagner vers la transition écologique, mais on y arrivera mieux si on est accompagnés plutôt que seuls.

C'est sûrement plus facile de faire de l'éducation au goût dans un collège rural que dans un lycée de urbain où le public est moins captif que dans le premier. C'est triste à dire mais c'est comme ça !

Rasalila a écrit:

Après une enquête climat scolaire il apparaît que les demandes vont à "plus de frites", "plus de burgers" voire "plus de malbouffe". Outre le côté probablement second degré des demandes (quoique, c'est peut-être juste moi qui espère) il n'en demeure pas moins que les jours où il y a des frites, il y a plus de rationnaires (et c'est une constante en collège et en lycée et aussi valable avec les adultes). De la même façon les plats trop différents de ce que les gamins ont l'habitude de manger chez eux se retrouvent à la benne.
Alors, oui, nous avons une vocation pédagogique, et nous devons accompagner vers la transition écologique, mais on y arrivera mieux si on est accompagnés plutôt que seuls.

Projet de la MDL du LP où j'étais pionne : on veut un MacD. dans la ville