Bonjour,
Un de mes agents est de fait un alcoolique...Il y a 2 ans j ai fait un signalement aux services départementaux. Il a bien sûr nié avoir un pb avec l'alcool. A chaque fin de mois (peu après le virement de la paye) il arrive en état d'ébriété pour ne pas dire complètement saoul. Cette situation était tolérée par l'ancien principal mais le nouveau a du mal à s'y faire, ce qui est normal. De mon côté, régulièrement je lui parle et lui rappelle qu'ildoit ralentir sa consommation d'alcool. Sauf que je commence à en avoir assez et je me dis que les collègues et moi-même vivons une situation pas très normale...Que faire? le signaler à nouveau? Aujourd'hui il a pris ses affaires et est parti en disant que c'était fini pour lui dans notre établissement. Il a déjà demandé à muter mais il n'y a pas eu de suite favorable. Que faire? Du coup c'est moi qui suis désemparé.

Bonjour,

un signalement aux services médicaux de ta collectivité dans un premier temps et des faits pour commencer. Il vaut mieux ne pas le faire sortir de l’établissement en état d'ébriété mais qu'il décuve dans le bahut dans une salle de repos isolé sinon tu contactes un membre de sa famille pour le ramener à domicile.

Question de santé avant tout.
Si ton nouveau CE ne tolère pas (et c'est normal), il faut agir "en continu" auprès de la collectivité.
Rapport sur rapport, circonstanciés, signés de vous deux. Et taper de plus en plus haut si besoin.
Cet agent doit se faire soigner, qu'il le veuille ou non.

On n'est pas médecin et donc il est hors de question de faire apparaître un soi disant pb d'alcoolisme dans un rapport, le retour pourrait être explosif.
Si vous voyez (ou sentez!) votre lascar en état d'ébriété supposée, alors il faut le sécuriser dans un lieu qui va bien et appeler les secours. Il appartiendra ensuite au toubib de diagnostiquer ou pas une overdose de jaja.
Une fois diagnostiqué vous pouvez étayer le rapport ad hoc avec en appui la conclusion médicale (si le toubib refuse au titre du secret médical il appartient au toubib de la CT de faire la demande de transmission des conclusions).
Attention: certaines maladies, hépatiques notamment, ont des symptômes quasi identiques au bourrage de gueule (maman marmotte en avait une mais ne touchait pas une goutte de pétrole), gare au boomerang si votre rapport parle d'alcoolisme en ce cas!

Un toast aux précisions de V.M.B. sur le sujet, hic !!!

Signaler l'abandon de poste, déjà.

Il faut exiger qu'un agent susceptible d'avoir ce problème soit reçu par le médecin-conseil de son employeur. Lequel s'en bat l'oeil, mais en étant suffisamment pénible suffisamment longtemps, on finit toujours par obtenir un strict minimum de travail.

Ensuite sur ce forum j'ai déjà lu des collègues suggérant de demander aux services de police de faire un test l'alcoolémie juste au bon moment précisément au bout de la rue de l'établissement. A la rigueur même si c'est à pied, car l'ivresse sur la voie publique est une contravention de 2e classe.

V.M.B a écrit:

On n'est pas médecin et donc il est hors de question de faire apparaître un soi disant pb d'alcoolisme dans un rapport, le retour pourrait être explosif.
Si vous voyez (ou sentez!) votre lascar en état d'ébriété supposée, alors il faut le sécuriser dans un lieu qui va bien et appeler les secours.

Ce n'est pas logique, on ne peut rien supposer parce qu'on n'est pas médecin mais on doit régler le problème. Mais quel problème du coup ?

Dès lors pourquoi appeler les secours, le type est peut-être normal, on n'en sait rien on n'est pas médecin.

Bien sûr que j'ai bon! Il faut réagir si un agent a un comportement erratique ou inexplicable pouvant mettre en jeu sa sécurité personnelle ou celle des autres, c'est une obligation légale.
Donc on écarte un agent au comportement bizarre et on le sécurise. Et comme il est peut-être malade d'un truc grave on appelle les secours, sinon il peut y avoir "non assistance à personne en danger".
Nous on ne doit pas régler le problème, ça revient à l'employeur, mais on doit prendre toute mesure de sécurité des personnes et des biens.
Si le type est "normal" alors le toubib des secours le dira.

V.M.B a écrit:

Et comme il est peut-être malade d'un truc grave on appelle les secours, sinon il peut y avoir "non assistance à personne en danger".

Au hasard, que la personne soit malade d'alcoolisme.

Il faut imaginer l'appel aux pompiers pour expliquer que l'agent est bourré comme un coing sans dire qu'il a consommé de l'alcool parce qu'on est pas médecin...

Le pompier : "Mais est ce qu'il a bu ?"
Le GM : "Je ne sais pas je ne suis pas médecin"
Le pompier : "Mais est ce qu'il sent l'alcool ?"
Le GM : "Je ne suis pas médecin. Venez sentir vous même"

Pour ma part, j'ai eu un agent ancien toxico, alcoolo et prenait trop de médocs... Cocktail explosif... A chaque fois, qu'il faisait un mauvais pas, donc chaque jour ou presque, je faisais un rapport circonstancié de l’événement et nous demandions systématiquement qu'il soit vu par le médecin du travail en signalant qu'il était dangereux pour lui même et pour les autres. A force, la CT a du avoir peur, et après moultes rapports et incidents, il a été déclaré inapte. Aux dernières nouvelles, il était en hôpital de jour dans un hôpital psychiatrique. Lors d'une sortie, il est venu me voir pour me faire un câlin.... Imaginez la scène ...

Il y a ceci si cela peut éclaircir: 

https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000700869

et

https://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do?idArticle=LEGIARTI000029184975&cidTexte=LEGITEXT000006072050&dateTexte=20140704

et

https://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do?idArticle=LEGIARTI000018531956&cidTexte=LEGITEXT000006072050