Bonjour,
Si la pertinence d'un référentiel et d'un outil de gestion informatique intégré ne te convainc pas, c'est probablement parce que tu n'es pas assez proche des centres de décision de ton université. Il doit y avoir un pan important du processus de décision et des problématiques budgétaires, financières et politiques qui t'échappent. Pour avoir vécu au cœur de l'action la mise en place des RCE au sein de mon université, je peux t'assurer de l'intérêt d'un référentiel et de ce qu'il permet : la centralisation des données pour en permettre l'exploitation par le contrôle de gestion.
Alors bien sûr, tout n'est pas encore parfait, loin s'en faut, et si l'on aborde la question par cette seule partie visible de l'iceberg que constitue notamment le taux d'occupation des salles, on peut effectivement se poser des questions. Cette critique de la réalité des taux d'occupation remontés par le système, je la rencontre couramment de la part des enseignants et je la trouve assez comique de leur part, en ce qui concerne mon université, sachant à quel point le contrôle d'assiduité est aléatoire voire inexistant. En gros, les enseignants reprochent au système de ne pas remonter de données fiables, mais ils se gardent bien de favoriser une organisation qui permettrait de l'alimenter en données fiables. Il se murmure que l'un des motifs à ce peu d'enthousiasme de leur part serait qu'une telle organisation permettrait de connaître la réalité des effectifs de leurs groupes et de leur propre temps de travail... Mais je suppose que ce ne sont que persiflages de jaloux.
Revenons à nos moutons. Que la DGS et la présidence restent persuadées du bien fondé de tout cela, c'est une évidence. On ne gère plus une université RCE comme un petit père tranquille (pardon, l'expression consacrée est "en bon père de famille"), sauf à vouloir mettre l'établissement dans le rouge et passer la main au recteur.
Mais il ne faut pas croire pour autant que la DGS et la présidence pensent que les données remontées sur des taux d'occupation sont fiables. Ils ne sont pas totalement stupides ni sourds aux critiques. Simplement, il y a des outils devenus incontournables pour piloter les monstres que sont devenus les universités et surtout, il y a des mentalités à faire changer. Pousser en avant les outils de gestion intégrée en dépit des défauts qu'ils ont encore, cela fait partie de la stratégie d'ensemble suivie par les présidences. D'ailleurs et par exemple, en matière de taux d'occupation, même si les infos remontées sont loin d'être complètes et donc parfaitement exploitables en l'état, elles offrent suffisamment d'information pour constituer un levier d'action. Ne serait-ce, par exemple, qu'en servant de point de départ pour une discussion sur les EDT et les pratiques. Pour faire bouger les lignes, avoir un peu d'info, même contestable, c'est mieux que ne rien avoir du tout.