Il n'y a pas de vantardise là dedans, Feignassou. C'est plutôt un témoignage de ce qu'il peut se passer. En occurrence, dans l'enseignement supérieur, il semble que je ne sois pas un cas isolé. D'ailleurs, la situation me plait tellement, que je suis prête à accepter n'importe quel poste sur l'académie pourvu que je ne sois plus là en septembre.
Alors, en effet, les deux premières années, j'acceptais sans trop rechigner de faire quelques heures en plus, sans contrepartie, parce que le boulot était sympa, l'équipe aussi, et qu'il y avait du taf à avancer. Mais depuis un an, les heures supplémentaires ne sont plus une option gracieuse, mais une quasi obligation pour faire face aux départs simultanés de deux collègues non remplacées, et surtout pour faire face aux attaques et demandes des autres services. Je bosse en service financier, soit un service pour le moins sollicité.
Je pourrais effectivement boucler mes 38 heures hebdo et après moi le déluge. Sauf qu'on est tous logés à la même enseigne dans le service, on subit tous la même pression et la même quantité de travail, et donc par solidarité avec les autres, on fait. Pour pas que la chef assume seule les conséquences de ce sous effectif, ni que la part qu'on ne fera pas se reporte sur les autres.
Mais en gros, on se noie. La direction fait la sourde oreille, rogne nos primes exceptionnelles (qui nous faisaient un peu tenir) à chaque fois un peu plus, l'ambiance générale dans le service s'en ressent, pour ne pas dire qu'elle est devenue franchement délétère, et donc les effets physiologiques commencent à se faire sentir également. C'est justement parce que je ne veux pas ressembler à une loque que je veux partir.
Bref, je sature, je déprime, je suis mal au boulot, mais je ne suis pas la seule et j'ai des scrupules vis à vis de ceux avec qui je patauge dans ce m*rdier au quotidien. Après, si tu veux y voir de la complaisance, honnêtement, je m'en cogne dans les grandes largeurs.
Mais qu'on ne me dise plus jamais que les fonctionnaires sont des planqués ! ^^