Navis Rector

http://www.lexpress.fr/education/la-politique-educative-du-gouvernement-releve-du-mensonge-denoncent-des-hauts-fonctionnaires_1243141.html

arrrgh !
Un administratif qui dirige un rectorat. Quelle horreur !
Déjà qu'on en emploie trop !

pas sûr que je lui réserve pas un chien de ma chienne celui-là

Un extrait avec l'insulte supréme :

Un recteur doit être un homme, une femme, de terrain; il (elle) doit être expérimenté(e). Demain, le risque est grand qu'un administratif puisse diriger un rectorat. Les recteurs ne sont plus que des gestionnaires. Les inspecteurs, réduits à des fonctions d'inspection classique, c'est-à-dire d'expertise de ce qui se passe en classe, n'existent plus. L'éducation deviendrait juste une affaire d'administration et de gestion financière. Nous avons, nous, une autre ambition.

Extrait du site education.gouv.fr :

"
Le recteur


Nommé par décret du Président de la République en conseil des ministres, le recteur exerce dans l'académie les missions relatives au contenu et à l'organisation de l'action éducatrice et représente le ministre chargé de l'éducation nationale au sein de l'académie et des départements qui la constituent.
Il est responsable de la totalité du service public de l'éducation dans l'académie, de la maternelle à l'université, et exerce aussi des compétences dans le domaine de l'enseignement privé sous contrat.

Le recteur a pour missions de :

• veiller à l'application de toutes les dispositions législatives et réglementaires se rapportant à l'éducation nationale
  
• définir la stratégie académique d'application de la politique éducative nationale
  
• assurer la gestion des personnels et des établissements
  
• développer des relations avec les autres services de l'État
  intervenant dans l'académie, les milieux politiques, économiques,
  socio-professionnels et notamment avec les collectivités territoriales
  
• intervenir dans le programme régional de formation conduit par le conseil régional
  
• rendre compte au ministre du fonctionnement du service public de l'éducation nationale dans l'académie qu'il dirige"
  

Si ce ne sont pas des missions d'administration et de gestion de l'éducation au niveau académique, alors je ne comprends plus rien.
Il y a peut-être une raison au limogeage de ces recteurs. Ils n'avaient pas compris l'objet de leur mission !

gilles.gjq a écrit:

Si ce ne sont pas des missions d'administration et de gestion de l'éducation au niveau académique, alors je ne comprends plus rien.

Et nous, en plus, on répare le photocopieur et on débouche les chiottes.

 un positionnement un peu  politique certaines réflexions de ces Navis Rector...

Je suis très surpris par la position des "navis rector" dont l'argumentaire risque bien de se retourner contre eux.
Si l'action du recteur est légitimée par son expertise pédagogique, quels sont les professeurs d'université qui peuvent accéder à cet emploi ? Depuis quand sont-ils des pédagogues ? Personne ne nie leur haut niveau d'expertise dans leur domaine mais sont-ils les plus compétents en matière de pédagogie voire de didactique ? Quelle formation ont-ils reçu en la matière ? Combien d'en eux se sont-ils - un jour - intéressés à la pédagogie ? 
Les résultats de l'Université française - qui n'a su s'adapter à l'hétérogénéité de son public -doivent-ils servir d'exemple "par le haut" pour le 1er et le 2nd degré qui restent le cœur de mission du recteur ?

C'est un texte de 2010 qui l'a institué.
le Code de l'Education:
Recteur



Où l'on peut voir que les personnes désignées auront rarement exercées en EPLE.

La première salve avait été lancée deux mois auparavant, juste après que le second train des nominations soit passé, confiant entre autres à l'ex-directeur de cabinet du ministre la plus grosse académie de France, ce qui n'a pas dû plaire à plus d'un qui était en vol géo-stationnaire au-dessus depuis quelques temps: http://www.lexpress.fr/education/education-le-cri-d-alarme-des-recteurs_1224587.html

Je serais bien étonnées qu'il n'y ait pas là un rapport de cause à effets de personnes qui acceptaient que l'on ouvre le corps à d'autres personnes tant qu'elles pensaient se garder les académies prestigieuses pour leur refiler celles dont personne ne veut. Et je suis prête à parier que l'on pourrait très vite connaître le parallèle dans le second degré si des postes de Perdir non pourvus au mouvement et "alléchants" étaient confiés à des impétrants issus du corps de l'AENES et non de celui de l'enseignement et de l'éducation. Mais je ne pense pas que l'on assiste de sitôt à cela. Il faut croire que le lobby des recteurs est moins puissant que celui des Perdir.

Tout ceci n'est qu'ultimes soubresauts d'un corps qui a déjà perdu toute légitimité sur le supérieur avec la LRU. Il est d'ailleurs amusant de voir que ce sont les outils mis en place par le précédent gouvernement, dans un climat de muselage total, qui sont à la source de leur mécontentement puisque les suivants ont l'outrecuidance de s'en servir.

Très belle analyse d'ALO, à laquelle je souscris. Ces légitimes changements qui nous honorent, nous autres administratifs, entraînent les habituelles vagues conservatrices dont l'écho, peu à peu, lentement mais fermement, s'atténue jusqu'à n'être plus qu'un inaudible souvenir dans la marche du progrès français.

Ah, que j'aime cette formule de winners! "...du corps des professeurs d'université, son vivier traditionnel et naturel." en parlant de l'origine des recteurs.

Il faudrait que ces recteurs en voie de disparition nous expliquent en quoi le professeur d'université est naturellement apte à faire un recteur et en quoi il sera meilleur qu'un "administratif" (mettre le ton méprisant qui va bien en prononçant ce mot). Il faudrait aussi qu'ils nous expliquent pourquoi ce qui était vrai il y a 200 ans quand le nombre d'élèves et d'étudiants en France était inférieur aux effectifs de la plus petite académie d'aujourd'hui s'applique encore maintenant et pourquoi un professeur d'université (mettre le ton admiratif qui va bien en prononçant ce mot) spécialisé en phonétique progressive du Français sera un meilleur recteur qu'un misérable spécialiste de la gestion administrative d'un ministère technique (au hasard, l'aménagement du territoire).

Il paraît qu'il faudrait dégraisser le mammouth disait un géographe, professeur d'université. Il faudrait peut-être aussi éliminer des dinosaures largement fossilisés qui encombrent des bureaux plus très adaptés à leurs ailes de géant qui les empêchent de marcher.

Les "administratifs " potentiels recteurs:
"Toutefois, dans la limite de 20 % de l'effectif des emplois correspondants, peuvent être nommées recteurs :

1° Des personnes ayant exercé les fonctions de secrétaire général de ministère ou de directeur d'administration centrale pendant au moins trois ans ;

2° Des personnes titulaires du doctorat et justifiant d'une expérience professionnelle de dix ans au moins dans le domaine de l'enseignement, de la formation ou de la recherche. "

"Les inspecteurs, réduits à des fonctions d'inspection classique, c'est-à-dire d'expertise de ce qui se passe en classe, ..."

Y'a pas à dire, une bonne rigolade de temps en temps, ça ne peut pas faire de mal...

On notera également que cette "confrérie" Navis Rector, qui s'avance si peu masquée, se targue de posséder en ses rangs "des représentants du secteur privé".
Depuis quand la politique éducative de la Nation a-t-elle en France quelque chose à voir avec le privé ?

Si peu masquée disais-je...