Tiré de ce fil :répartition du résultat 2012 ?

C'est bien beau de parler de la précision de compteurs divisionnaires, mais dire que les familles "payent 2.40 € en moyenne par repas une prestation estimée par les experts aux alentours de 7.30 € tout compris", ça tient quand même aussi pas mal du doigt mouillé levé en l'air avec un air compétent.
Rien de ce qui fait budgétairement fonctionner mon SRH ne vient d'ailleurs que de la poche des familles et des commensaux. Pas de charges "communes", pas de reversement du SRH au SG.
Alors oui, je n'ai pas de compteurs divisionnaires et je travaille avec des clés de répartition affinées. C'est pas parfaitement exact à l'euro près et au lieu de payer au SRH 5000 € de viabilisation j'aurais peut-être dû en payer 5500. La belle affaire ! ça ne change rien au principe et à la réalité économique de mon service.
Et j'ai beau retourner ça dans tous les sens, je ne vois pas ce que l'impôt des "autres" (comme si les "uns" ne le payaient pas eux-aussi) vient faire là-dedans. Au bout d'un moment, faut quand même en revenir à l'arithmétique pure et simple.

Bon, à part ça l'essentiel c'est d'être transparent sur sa gestion sans nécessairement s'arc-bouter sur des principes; ce sera donc vraisemblablement comme indiqué par VMB un fond de réserves unique avec rapport de gestion sur l'état des réserves relatives au SRH.

C'est le classique distingo entre "ton" SRH et son budget et le coût réel du plateau quand tu réintègres les vrais frais de personnels, les bâtiments et les matériels utilisés et parfois financés pour tout ou partie par la CT et pas toujours avec les seuls fonds de l'ex-FCSH. Il est a peu près établi que le vrai coût d'un repas est de l'ordre de 7€ pour les plus grosses structures et jusqu'à 10 pour de plus petits services (une enquête reprise dans notre mensuel professionnel était édifiante à ce sujet).

Le paradoxe, c'est qu'on peut avoir un SRH équilibré avec un "prix" du repas à moins de 2.50€ mais qu'il y a bien une part des impôts locaux de tous les contribuables pour faire fonctionner le service et payer les personnels. L'aberration, c'est que l'agrégé hors-classe reçoit une prime de 1 euro par repas qu'il prend en restaurant scolaire financée par la CT.

Mais on sait bien que remettre en cause ce système irait plus loin que de faire payer aux profs leur juste écot et remettrait en cause le tarif des agents de la CT qui est bien souvent, là aussi, une prime déguisée et même les sommes demandées aux familles ce qui serait un moyen radical de se faire éjecter aux élections à venir.

Un mauvais esprit pourrait insinuer que toutes les CT qui se refusent à augmenter les frais d'hébergement à hauteur de ce qu'ils coûtent réellement achètent une certaine paix politique sur le dos de ceux qui n'en bénéficient pas.

Pas vraiment d'accord.
Il ne va pas de soi que la cantine dans un établissement public doive forcément être assimilée à un restaurant privé et que l'usager doive être considéré comme un client.
Que la majeure partie du coût réel d'un repas soit supporté par la collectivité pour assurer au plus grand nombre d'élèves un repas de qualité au milieu de la journée ne me choque pas, pour ne pas dire que je trouve cela même bien. Alors bien sûr il est bon de rappeler aux usagers qu'un repas à la cantine ne coûte pas les 3 ou 4€ que l'établissement leur facture mais plutôt 7€, mais de là à dire que le système est à revoir, ma pensée économique libérale n'est pas assez développée.

Chercher à connaître le vrai coût d'une prestation ne signifie pas vouloir faire correspondre son prix de vente et chercher à diminuer des exagérations n'oblige pas à remettre en cause tout un système qui peut avoir un fondement parfaitement raisonnable.
En France, l'usager des transports en commun ne paie en moyenne que 35% du coût (oui, ça fait un choc quand on voit les prix de la SNCF). Il est évident que de multiplier par 3 le prix du billets ne rétablirait pas l'équilibre car de nombreux usagers se tourneraient vers la voiture avec les soucis environnementaux qu'on peut imaginer ... et leurs coûts qui impacteraient tout le monde. C'est bien pour ça que ce sont des choix politiques tout à fait défendables. Le problème, c'est que les vrais coûts des SRH n sont pas discutés puisqu'ils restent largement inconnus et peu documentés. Justifier une participation des finances des CT pour aider à l'équilibre alimentaire des élèves voire à leur simple alimentation dans certains cas est pourtant un argument qui peut s'entendre. La crainte semble être que le premier qui en parlera autrement que dans des médias confidentiels risque d'être considéré comme celui qui déterre la hache de guerre.

Et je m'aperçois que ce fil dérive largement de son sujet initial. Incorrigible!