J'aimerai avoir votre avis sur la question suivante (si vous le voulez bien)
Je travaillais depuis une dizaine d'année au service intendance d'un collège mais n'était pas gestionnaire. Je suis devenue il y a 3 ans gestionnaire de ce collège. Or j'ai de grande difficultés avec les agents dont je suis maintenant responsable. Je crois qu'ils acceptent mal que je sois devenue leur supérieur. Et pourtant, quand j'ai pris mes fonctions, je me suis dit que j'allais les chouchouter. J'espérais vraiment leur créer de bonnes conditions de travail. Je n'étais pas chiante quand on me demandais une autorisation d'absence, je ne suis pas sur leur dos. J'ai doublé leur indemnités de travaux insalubres par rapport à autrefois.....

En vain. J'ai eu droits à beaucoup de mauvaise fois de leur part. Notamment, ils ont demandé un entretien au chef d'établissement sans ma présence en prétendant que je refusait des récupérations pour heures passées en formation ou autres, que je refusais des absences pour formation.... Heureusement ce chef d'établissement a rétorqué qu'il était hors de question qu'il les reçoivent sans moi. C'était avec moi ou rien. Ce fut rien.

Récemment, ils ont, encore dans mon dos, signalés au nouveau chef d'étab. qu'ils faisaient trop de permanence par rapport aux autres collèges. Mais aussi des interrogations sur les indemnité de travaux insalubres qui avaient baissé. (là effectivement, puisqu'ils semblaient être mécontent de moi, je me suis dis : ok, et bien retombons à la situation d'avant mon arrivée, et je leur ai rebaissé le montant des indemnités au montant que mon prédécesseur accordait. Et autres sujets de mécontentement, notamment "je ne suis pas assez sur leur dos".

Je prévois une réunion avec ces agents, en présence du chef d'étab. Je ne m'inquiète pas car je peux justifier aussi bien les jours de permanence (1593 heures à effectuer par an) et les indemnités. Mais je m'apprête à leur rappeler certains impératifs :

- qu'il doivent lorsqu'ils ont des sujets à aborder, respecter la voie hiérarchique, c'est à dire passer par moi avant d'en référer au Principal.

- leur rappeler que je suis responsable des personnels entretiens et administratifs et qu'à ce titre ils n'ont pas à s'adresser au principal mais à moi même.

C'est sur ces derniers points que j'en appelle à vos conseils.

En effet, d'après les textes, les gestionnaires sont responsables de ces services mais jusqu'où va cette responsabilité ? En quoi le Principal, même s'il me soutient, interfère t'il ou peut il interférer dans ce domaine ?

Que feriez-vous à ma place ?

Merci de vos conseils. Il faut absoluement que je rétablisse une reconnaissance hiérarchique à mon égard, comment faire ?

Plusieurs choses :
- s'il était possible de sonder le fond de l'ingratitude humaine, la position de gestionnaire d'EPLE serait à n'en pas douter un poste d'observation de premier choix
- il est proverbial que prendre des fonctions d'encadrement à l'intérieur d'une collectivité où l'on a été exécutant, c'est extrêmement difficile
- quand ça va mal avec un collectif, il est souvent préférable de tourner la page et de changer d'établissement. J'enquiquine tout le monde avec ça sur le forum, mais je suis vraiment convaincu que nos fonctions exigent périodiquement un tel sacrifice. C'est raide quand je donne ce conseil à un collègue de catégorie B, j'en suis conscient.
- les fiches de poste en béton précontraint de pépé l'IZ te seraient sans doute bien utiles
- n'oublie pas de remercier ton chef d'établissement, qui semble quelqu'un d'intelligent
- qu'est-ce que tu cherches, exactement ? J'ai l'impression que tu as envie d'être appréciée, ou respectée, ou je ne sais quoi de l'ordre du sentiment. Si c'est bien le cas, c'est une fausse piste : le seul objectif qui doit être le tien, c'est que ton collège soit aussi propre que possible, que la DP soit aussi satisfaisante que possible. En ce sens, ton travail d'encadrement doit être dénué de tout affect, et les ATT ne doivent être vus que comme les instruments de ces objectifs. Quand on a ça comme base et comme limites, et qu'on recouvre d'une couche d'humanité, d'intérêt et de gentillesse, ça fonctionne très bien ; la recette de la tarte Tatin s'applique mal à la gestion d'équipe. Demande conseil à ton principal sur l'éventuelle révision de ta manière de voir les choses.

Je pense bidulle5 que c'est toujours une mauvaise idée de rester dans le même établissement pour prendre des responsabilités plus importantes.
Cela n'excuse pas pour autant les attitudes et comportements que tu décris.

Bonjour
Déjà une bonne raison pour eux d'être mécontents : à 1593 h par an, ils se font avoir ! As-tu pensé, outre les 2 jours de fractionnement, à retirer les jours fériés ?
Chez moi, les agents sont à 1553 h (le président de Région leur rend la journée de solidarité).

Nopasara a écrit:

à 1593 h par an, ils se font avoir !

Tout dépend de ce que dit la CT.
Chez moi, la CT dit que c'est 1607 H moins les 14 heures de fractionnement. On arrive donc bien à 1593 H.

Pour la responsabilité, c'est le gestionnaire qui est responsable de la gestion des agents, sous l'autorité du chef d'établissement. C'est donc le CE qui a le dernier mot.

Le mieux serait que le CE rétablisse ton autorité lors d'une réunion avec tous les agents. C'est son rôle.

Et un conseil: Faut pas chercher à "chouchouter", c'est pris pour de la faiblesse. Il suffit d'être juste dans ses décisions.

Ici les agents font 1550 H, c'est la CT qui décide.
Pour le reste, l'adjoint gestionnaire est là pour accomplir les missions qui sont les siennes, pas pour "chouchouter les agents" .
Il convient toujours, tout en étant humain, d'être objectif.

Rester au même endroit est difficile, mais pas impossible. Ce qui rend la chose difficile c'est qu'on voudrait continuer à être le collègue alors qu'on est devenu le chef avec tout ce que ça implique de détestation irrationnelle de la part de ceux qu'on encadre. Il va falloir accepter cela et accepter d'être seule, de ne plus faire partie de l'équipe de la même façon. Mais on peut créer un autre lien tout aussi bien à base de respect et estime professionnelle mutuels.

Une fois ce deuil fait, et qui aide au positionnement car ce qui compte alors redevient l'intérêt du service, continuer à s'appuyer sur le CE qui a l'air très bien. Une ou deux réunions en sa présence mais menées par toi devraient recadrer tout ça. Puis tu continues sans lui. Sans tomber dans la réunionite aiguë: COM-MU-NI-QUE.

Pense aussi à remettre les primes plus élevées si cela t'avait semblé être juste car il sera difficile d'expliquer que ce n'était pas un mouvement d'humeur (même justifié) peu digne d'un encadrant qui, lui, doit savoir dépassionner les situations. Et, surtout, oublie toute forme de reconnaissance. Si parfois elle vient, tu n'en sera que plus heureuse.

Il y a aussi des gens pour qui cela ne pose pas de problème, et qui deviennent horrible dès qu'ils passent chef, alors qu'ils étaient sympathiques avant.