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Sur la question de l'organisation territoriale du système d'enseignement supérieur et de recherche, Geneviève Fioraso affirme que sera encouragée « la constitution de grands ensembles universitaires ancrés sur leurs territoires, selon les cas infra-régionaux, régionaux ou inter-régionaux, en rapprochant universités et écoles, en associant les organismes de recherche à leur gouvernance, avec des formules juridiques adaptées aux spécificités régionales ». « La gouvernance de tels ensembles doit reposer sur les principes de collégialité, de subsidiarité et de simplification », souligne-t-elle. Ces grands ensembles devront proposer « une offre de formation conjointe et régulée, une stratégie de recherche et une politique de recrutement communes ».
C'est « dans cet esprit » que sera expérimenté, « dès 2013 », un contrat de site avec les établissements volontaires d'enseignement supérieur d'Alsace et de Lorraine (AEF n°171812). « Cet instrument a vocation à être celui du dialogue entre l'État et ces grands ensembles universitaires sur un même territoire qui serait ici le territoire régional. Il devra, d'une manière ou d'une autre, s'articuler avec les conventions que ces ensembles passeront avec les collectivités territoriales et avec les organismes de recherche », explique Geneviève Fioraso, pour qui « agir local, penser global, pour les territoires comme pour l'État, sera la meilleure méthode pour faire rayonner l'enseignement supérieur et la recherche en Europe et dans le monde ».
RENDRE LES SCHÉMAS RÉGIONAUX OBLIGATOIRES
« La spécificité de nos universités, c'est d'être à la fois des opérateurs nationaux, tout en étant des établissements dont les activités s'inscrivent sur un territoire. Cette dualité justifie un effort conjugué de l'État et des collectivités territoriales », poursuit Geneviève Fioraso. La ministre plaide pour « un nouveau modèle de partenariat entre l'État et les collectivités dans le domaine de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation ». « Il faut en finir avec la politique, caractéristique de la dernière décennie, où l'État seul définissait des dispositifs à caractère territorial – des pôles de compétitivité aux investissements d'avenir, en passant par les plans campus – en demandant aux collectivités territoriales de payer, tout en plaçant les territoires en situation de compétition », estime la ministre, qui se dit prête « à inverser cette logique ».
Il faut pour cela, explique-t-elle, que les régions « développent leurs capacités de prospective et de programmation » : « Le caractère facultatif de ces exercices devra prendre un caractère obligatoire afin que les divers schémas et autres stratégies régionales puissent se coordonner dans un plan intégré de l'éducation, de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation à l'échelle de la région.» Pour Geneviève Fioraso, cette nouvelle logique de collaboration entre les collectivités, l'État et les opérateurs autonomes « suppose également d'attribuer aux régions un schéma régional de l'accueil, de l'information, de l'orientation et de l'accompagnement pour l'ensemble des publics tout au long de la vie ».