rapport de l'Assemblée nationale sur les manuels scolaires, qui, selon la dernière lettre de l'ESEN... "Suite à de nombreuses controverses, ce rapport analyse les modalités d'élaboration des programmes et des manuels scolaires. La procédure d'élaboration des programmes est qualifiée de "peu transparente" et les rapporteurs questionnent la disparition du Conseil national des programmes. Pour les manuels scolaires, les auteurs constatent qu'ils ne sont pas toujours conformes aux programmes et que leur efficacité pédagogique est problématique."
(43 pages)

L'idée du rapport a été motivée par la polémique des manuels de SVT.

Le rapport met d'abord l'accent sur les fréquentes contreverses animant les programmes et les manuels scolaires (page 9). il poursuit par le manque de transparence dans l'élaboration des programmes ; à la procédure publique et indépendante de feu le conseil national des programmes lui a été préférée une procédure où le dernier mot revient au ministre de l'Education, d'autant plus maitre des choses que l'avis du conseil supérieur de l'éducation reste facultatif (page 10).

Le rapport poursuit par l'efficacité relative du manuel scolaire (page 11), liée à l'indépendance éditoriale des éditeurs et à son utilisation plus ou moins grande en cours (dont l'un des facteurs est la procédure de choix du manuel par l'équipe pédagogique qui crée des insatisfactions - page 11). Ceci explique l'inflation des photocopies (page 12).

Si l'avenir réside dans le manuel numérique, le rapport met en exergue son danger intellectuel et déontologique potentiel ; conçu pour être personnalisable, il pourrait servir de support à des approches de cours "indélicates", voire "provocatrices" (page 18).

Le manuel scolaire reste un enjeu économique très important (10 % du marché de l'édition - page 12) et détient un attrait émotionnel fort, de la part des parents, des élèves et des enseignants (page 12).

Le rapport souhaite que l'école ne soit pas un lieu d'affrontement communautaire (page 15), revoir la conception des programmes pour un travail davantage en amont (page 15), semble rejeter une approche démocratique dans l'élaboration des programmes afin d'éviter les querelles dans l'opinion publique (page 16), un plus grand rapprochement entre éditeurs et experts de l'EN pour une lecture commune des programmes et donc éviter les divergences (page 16), le respect du délai légal entre l'élaboration d'un programme et sa mise en application (art D311-5 C. Education) dont l'intérêt principal est de laisser du temps aux éditeurs dans la conception des manuels (page 17) et s'oppose à toute idée de labellisation des manuels (page 17).

Beaucoup de manuels ne servent à rien, puisque le prof fait déjà un cours. Par exemple en maths, un recueil d'exercices suffirait.

Mouais, cet avis est contestable. Que de fois, en tant que parent, surpris par ce que je lisais dans le cahier de mes enfants (y compris en maths), j'ai eu recours au manuel pour vérifier si le cours avait été bien noté. Il s'est alors avéré que non, mais le prof n'avait évidemment pas pu prendre le temps de vérifier ce qui s'écrit dans le cahier. Là, le manuel a permis de corriger quelques énormités – et d'éviter aux enfants de les apprendre ! Sachant que les collégiens que j'ai à la maison sont loin d'être les plus mauvais de leur classe, je me dis que les manuels peuvent encore avoir de l'utilité, même en maths.