Forum des gestionnaires d’EPLE
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| Plus d'autonomie, plus d'évaluation... | |
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+11Bref néthou V.M.B riel L'intendant zonard Le Forgeron OLRIK Op@lomero ぶる patrick 85 Zappa 15 participants | |
Auteur | Message |
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Zappa *
Nombre de messages : 318 Age : 29 Localisation : Sous le bureau du CE Date d'inscription : 04/05/2011
| Sujet: Plus d'autonomie, plus d'évaluation... Lun 14 Nov 2011 - 5:26 | |
| Un article du Monde traitant de la convention de l'UMP sur le thème de l'éducation à consulter ici. | |
| | | patrick 85 **
Nombre de messages : 763 Age : 64 Localisation : Instance de retour chez moi Date d'inscription : 09/03/2009
| Sujet: Re: Plus d'autonomie, plus d'évaluation... Lun 14 Nov 2011 - 6:13 | |
| - Zappa a écrit:
- Un article du Monde traitant de la convention de l'UMP sur le thème de l'éducation à consulter ici.
A la lecture de cet article du monde, j'ai le sentiment que l'enseignement privé sous contrat tel qu'il est géré aujourd'hui au sein des D.E.C. est le modèle qui se rapproche le plus de la vision de l'Education telle que la souhaite l'UMP. Le mode de gestion de ces établissements n'est'il pas le modèle voulu par nos ministres ?Qu'en pesez vous? | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Plus d'autonomie, plus d'évaluation... Lun 14 Nov 2011 - 6:14 | |
| - patrick 85 a écrit:
- Qu'en pesez vous?
Que nous ne pesons pas lourd dans ce modèle ? |
| | | patrick 85 **
Nombre de messages : 763 Age : 64 Localisation : Instance de retour chez moi Date d'inscription : 09/03/2009
| Sujet: Re: Plus d'autonomie, plus d'évaluation... Lun 14 Nov 2011 - 6:17 | |
| - Grincheux a écrit:
- patrick 85 a écrit:
- Qu'en pesez vous?
Que nous ne pesons pas lourd dans ce modèle ?
J'avais lu, mais trop tard. Je réitère. Qu'en pensez vous? | |
| | | ぶる ***
Nombre de messages : 1074 Localisation : Dans les bois humides Date d'inscription : 12/11/2010
| Sujet: Re: Plus d'autonomie, plus d'évaluation... Lun 14 Nov 2011 - 10:40 | |
| Je cite : " il s'agirait de réussir dans l'enseignement scolaire la réforme de l'autonomie mise en place dans les universités."
La messe est dite. Bienvenue dans l'école libérale, l'école des savoirs-faire et des compétences.
Nadine Morano a parlé de "développer des classes métiers-études". | |
| | | Op@lomero Admin
Nombre de messages : 13118 Localisation : devant mes écrans Date d'inscription : 22/03/2010
| Sujet: Re: Plus d'autonomie, plus d'évaluation... Lun 14 Nov 2011 - 18:59 | |
| J'en pense qu'on peut dire adieu à plusieurs choses. En vrac: la démocratisation de l'enseignement, la réforme du lycée avec l'accompagnement personnalisé et les modules de découverte qui impliquent une grande amplitude hebdomadaire, un mouvement des personnels selon des critères clairement définis, le pilotage par les indicateurs et non pour les indicateurs, la carte scolaire, même assouplie, mais sans mesure de régulation externe pour compenser et tenter d'éviter les inégalités socio-économiques qui vont aller en s'accroissant, les CPE... | |
| | | OLRIK ****
Nombre de messages : 2562 Age : 42 Localisation : Académie de PARTENIA Date d'inscription : 28/04/2006
| Sujet: Re: Plus d'autonomie, plus d'évaluation... Lun 14 Nov 2011 - 19:03 | |
| Les autonomes, c'est fini, vive la centralisation rampante. | |
| | | Le Forgeron ******
Nombre de messages : 4570 Age : 138 Localisation : centrale Date d'inscription : 31/05/2008
| Sujet: Re: Plus d'autonomie, plus d'évaluation... Lun 14 Nov 2011 - 19:05 | |
| La centralisation, c'est fini, on vit un mouvement de féodalisation autour de recteurs tout-puissants avant toujours plus de déconcentration et surtout pas de règles nationales. | |
| | | OLRIK ****
Nombre de messages : 2562 Age : 42 Localisation : Académie de PARTENIA Date d'inscription : 28/04/2006
| Sujet: Re: Plus d'autonomie, plus d'évaluation... Lun 14 Nov 2011 - 19:15 | |
| - Le Forgeron a écrit:
- La centralisation, c'est fini, on vit un mouvement de féodalisation autour de recteurs tout-puissants avant toujours plus de déconcentration et surtout pas de règles nationales.
C'est le mouvement, la direction générale, d'ailleurs aujourd'hui, réunion des CE, cea, ET gestionnaires à Montreuil, bien compris le propos de JPH. ET NOUS LES GESTIONNAIRES pas encore adjoint et resterons toujours des adjoints. | |
| | | L'intendant zonard Animateur Greta
Nombre de messages : 23857 Age : 19 Localisation : Entre la ZUP et la rocade Date d'inscription : 09/06/2006
| Sujet: Re: Plus d'autonomie, plus d'évaluation... Lun 14 Nov 2011 - 23:34 | |
| Ca m'énerve puissamment ces individus qui se permettent d'émettre leurs théories fumeuses sur une école publique par laquelle ils ne sont pas passés et où ils crèveraient plutôt que de mettre leurs gamins, sauf à la rigueur dans une poignée de beaux lycée du centre-ville parisien. Bien heureusement que leur course au ridicule à tout confier aux bons soins des banques risque fort de ne pas trouver acheteur au mois d'avril prochain... | |
| | | riel **
Nombre de messages : 770 Age : 60 Localisation : chez les vikings mais en partance pour la bretagne Date d'inscription : 16/09/2010
| Sujet: Re: Plus d'autonomie, plus d'évaluation... Mar 15 Nov 2011 - 0:44 | |
| le lapin écarlate est un indigné? | |
| | | V.M.B *******
Nombre de messages : 7124 Age : 103 Localisation : secret défense Date d'inscription : 19/09/2007
| Sujet: Re: Plus d'autonomie, plus d'évaluation... Mar 15 Nov 2011 - 9:13 | |
| - D6. a écrit:
- J'en pense qu'on peut dire adieu à plusieurs choses. En vrac: la démocratisation de l'enseignement, la réforme du lycée avec l'accompagnement personnalisé et les modules de découverte qui impliquent une grande amplitude hebdomadaire, un mouvement des personnels selon des critères clairement définis, le pilotage par les indicateurs et non pour les indicateurs, la carte scolaire, même assouplie, mais sans mesure de régulation externe pour compenser et tenter d'éviter les inégalités socio-économiques qui vont aller en s'accroissant, les CPE...
certes, mais au vu de l'exceptionnelle réussite de ce système qui sort régulièrement selon les critères de 15 à 35 % d'illettrés ou presque et d'élèves ayant traîné dans le système des années sans rien obtenir, on peut au moins légitimement se poser la question du pourquoi toujours plus de blé pour toujours moins d'efficacité (ça s'appelle l'efficience). Alors le discours bo bo et dogmatique sur la démocratisation, la régulation, les inégalités socio- économiques...alors que l'on sait très bien que le MONDE ENTIER ne tourne que par critères de sélection et encouragement des élites... je ne dis pas que c'est bien mais je dis que c'est comme ça! | |
| | | ぶる ***
Nombre de messages : 1074 Localisation : Dans les bois humides Date d'inscription : 12/11/2010
| Sujet: Re: Plus d'autonomie, plus d'évaluation... Mar 15 Nov 2011 - 9:53 | |
| - V.M.B a écrit:
- ...alors que l'on sait très bien que le MONDE ENTIER ne tourne que par critères de sélection et encouragement des élites...
En même temps, le monde entier tourne pour la finance internationale, et je ne trouve pas que ce soit le top du top. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Plus d'autonomie, plus d'évaluation... Mar 15 Nov 2011 - 9:54 | |
| - V.M.B a écrit:
- Alors le discours bo bo et dogmatique sur la démocratisation, la régulation, les inégalités socio- économiques...alors que l'on sait très bien que le MONDE ENTIER ne tourne que par critères de sélection et encouragement des élites...
http://fr.wikipedia.org/wiki/Syst%C3%A8me_%C3%A9ducatif_finlandais |
| | | néthou Modérateur
Nombre de messages : 8928 Localisation : Là-haut sur la montagne... Date d'inscription : 11/09/2006
| Sujet: Re: Plus d'autonomie, plus d'évaluation... Mar 15 Nov 2011 - 10:52 | |
| - V.M.B a écrit:
- certes, mais au vu de l'exceptionnelle réussite de ce système qui sort régulièrement selon les critères de 15 à 35 % d'illettrés ou presque et d'élèves ayant traîné dans le système des années sans rien obtenir, on peut au moins légitimement se poser la question du pourquoi toujours plus de blé pour toujours moins d'efficacité (ça s'appelle l'efficience).
Le problème, c'est que la réponse actuelle (et très simpliste) à cette question, c'est: moins de blé et suppression de postes (d'où encore moins de blé). Or la réponse du système finlandais (pour rebondir sur le post de JM), c'est justement l'efficience dont tu parles; les moyens mis là où il faut (formation des enseignants, équipements, travail en groupes et petits effectifs), et des gamins habitués très tôt à l'autonomie dans le travail (l'an dernier le hasard a fait qu'une jeune correspondante venue passer un petit mois dans notre établissement soit finlandaise, avec mon CE on en a donc profité pour la prendre une heure avec nous et lui poser des tas de questions sur le quotidien d'un élève là-bas). Je ne dis pas qu'un tel système, c'est la réponse à nos problèmes éducatifs. Et il est évident qu'on aura de grosses difficultés à l'adapter, même un peu, à notre système éducatif. Mais il serait bon qu'on suive cette logique pragmatique: quand on se donne les (bons) moyens de travailler les difficultés, on obtient nécessairement de bons résultats (et pas spécialement PISA). _________________ "Quand je dis quelque chose et que mes adversaires politiques applaudissent, je sens que j'ai dit une bêtise". Karl Liebknecht
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| | | Le Forgeron ******
Nombre de messages : 4570 Age : 138 Localisation : centrale Date d'inscription : 31/05/2008
| Sujet: Re: Plus d'autonomie, plus d'évaluation... Mar 15 Nov 2011 - 10:57 | |
| On aurait beaucoup à dire sur les performances du système finlandais. Que je sache, leurs brillants élèves ne sont pas si nombreux que ça parmi les scientifiques de haut niveau et la pratique de la lecture y est particulièrement faible. | |
| | | Op@lomero Admin
Nombre de messages : 13118 Localisation : devant mes écrans Date d'inscription : 22/03/2010
| Sujet: Re: Plus d'autonomie, plus d'évaluation... Mar 15 Nov 2011 - 11:50 | |
| - V.M.B a écrit:
- D6. a écrit:
- J'en pense qu'on peut dire adieu à plusieurs choses. En vrac: la démocratisation de l'enseignement, la réforme du lycée avec l'accompagnement personnalisé et les modules de découverte qui impliquent une grande amplitude hebdomadaire, un mouvement des personnels selon des critères clairement définis, le pilotage par les indicateurs et non pour les indicateurs, la carte scolaire, même assouplie, mais sans mesure de régulation externe pour compenser et tenter d'éviter les inégalités socio-économiques qui vont aller en s'accroissant, les CPE...
certes, mais au vu de l'exceptionnelle réussite de ce système qui sort régulièrement selon les critères de 15 à 35 % d'illettrés ou presque et d'élèves ayant traîné dans le système des années sans rien obtenir, on peut au moins légitimement se poser la question du pourquoi toujours plus de blé pour toujours moins d'efficacité (ça s'appelle l'efficience).
Alors le discours bo bo et dogmatique sur la démocratisation, la régulation, les inégalités socio- économiques...alors que l'on sait très bien que le MONDE ENTIER ne tourne que par critères de sélection et encouragement des élites...
je ne dis pas que c'est bien mais je dis que c'est comme ça! Ah, c'est comme ça alors on ne change rien, on se fait une raison? Il y une sans doute une moyenne entre jouer les Don Quichotte et les Ponce Pilate. Je ne dis pas non plus que c'est formidable et qu'on ne peut pas faire mieux. Je suis moi aussi choquée par les moyens accordés pour des résultats très moyens. On ne pourra jamais faire de la France une seconde Finlande, ce serait idiot car un jour viendra où on s'apercevra que PISA ne mesurait pas tout, loin de là, et que s'en servir comme quasi seul indicateur relève bien d'un certain dogmatisme. Mais quitte à regarder les modèles extérieurs, on ferait mieux de s'inspirer d'un modèle canadien ou suédois plutôt que d'un modèle anglais qui a montré la limite des modèles ultra libéraux en matière d'éducation. Parce que je signale au passage que dans ce modèle où le chef d'établissement est responsable des recrutements depuis son siège éjectable qui se déclenche dès que les indicateurs sont au rouge, et où le travail des enseignants permet de se passer de la vie scolaire, le niveau de rémunération des uns et des autres n'est pas le même du tout. Et quand on voit le contexte dans lequel tout cela est présenté, qu'on y ajoute ceci et cela, on peut se dire qu'ils pratiqueront le choix sélectif des mesures importables, efficience oblige. Mais que deviendra l'efficacité dans tout cela? | |
| | | Bref ****
Nombre de messages : 2144 Date d'inscription : 05/06/2007
| Sujet: Re: Plus d'autonomie, plus d'évaluation... Mar 15 Nov 2011 - 12:33 | |
| C'est bien parti pour un joli débat.
Bref . | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Plus d'autonomie, plus d'évaluation... Mar 15 Nov 2011 - 13:56 | |
| - Le Forgeron a écrit:
- Que je sache, leurs brillants élèves ne sont pas si nombreux que ça parmi les scientifiques de haut niveau et la pratique de la lecture y est particulièrement faible.
ça c'est une question de débat public. Que je sache, nous n'avons jamais décidé, en tant que citoyen, que notre système éducatif doive produire des scientifiques de haut niveau et des lecteurs assidus. Personnellement, je m'en fous qu'il n'y ait personne dans le haut niveau, si la plus grande majorité y trouve son compte. Un système méritocratique comme le système français laisse trop d'individu de côté pour former de soit disantes élites. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Plus d'autonomie, plus d'évaluation... Mar 15 Nov 2011 - 14:29 | |
| Comment ce fait-il que j'ai autant d'étoile qu'un hamster même pas joli? |
| | | Bref ****
Nombre de messages : 2144 Date d'inscription : 05/06/2007
| Sujet: Re: Plus d'autonomie, plus d'évaluation... Mar 15 Nov 2011 - 14:43 | |
| - robin des bois a écrit:
- Comment ce fait-il que j'ai autant d'étoile qu'un hamster même pas joli?
Passequ'ici, c'est les points au GJQ qui comptent. Parce que c'est pas juste alors qu'il a plus d'autonomie que toi et mieux évalué, comme dit le titre du fil; qu'il ne trolle pas; qu'il est passé par de meilleures écoles et filières que toi; et puis qu'il est beaucoup plus ancien et fûté qu'il n'en a l'air à la lecture de son avatar et de son compteur. Cela explique que c'est pas juste. Bon pour faire sérieux, un papier de Lucie Delaporte mais qui n'en ouvre pas des déjà ouvertes, d'ordinaire, pour éclairer l'avenir de l'éducation nationale, radieux, rêvé par notre ministre. On n'est pas obligé de tout partager de son analyse, limite caricature, mais enfin...: .
La convention UMP l'a révélé mardi dernier. L'autonomie des établissements scolaires est le pilier de son programme pour l'école en 2012. Cette autonomie est déjà expérimentée depuis deux ans au travers du dispositif Eclair (Ecoles, collèges, lycées pour l'ambition, l'innovation et la réussite) généralisé dans les zones d'éducation prioritaire. «Je suis fier qu'il y ait 300 collèges (les Eclair) où il y a une autonomie de recrutement, où les chefs d'établissement ont choisi leur équipe pédagogique. Quelque part, c'est révolutionnaire ! Il faudra aller plus loin», s'est ainsi enflammé Luc Chatel, affirmant que le management mis en place dans ces établissements était bien l'aiguillon de sa politique.
Un modèle à suivre d’urgence.
L’an passé, le programme avait quelque peu balbutié. La mesure phare, le recrutement par le chef d’établissement, a notamment eu du mal à se mettre en place compte tenu des délais impartis. Issu des états généraux de la sécurité à l'école, le dispositif semblait faire la part belle à la question du climat scolaire et au traitement de la violence. Depuis, sans être abandonnée, la question est un peu passée à l'arrière-plan au profit d’un net recentrage sur le management. Si l'éducation prioritaire marche mal, c'est désormais à cause d'une organisation peu efficace.
Depuis septembre, le dispositif Eclair est ainsi entré dans une nouvelle phase puisqu'il a été étendu à 300 collèges, et ce avant même qu'un premier bilan ne soit tiré de ces premières expérimentations. Plus encore qu'un énième dispositif sur l'éducation prioritaire, c'est véritablement le laboratoire de nouvelles politiques de gestion des ressources humaines dans l'éducation. Une politique tout droit issue du nouveau management public, comme l'ont analysé dans un ouvrage collectif Thomas Lamarche et Evelyne Rognon, Manager ou servir (édition Syllepses, 2011). «A la base du nouveau management public il y a l’idée qu’il faut rationaliser une dépense publique dont on ne sait pas très bien ce qu'elle produit. Il y a une volonté d'objectivation, de déterminer des outils, des méthodes pour permettre la comparabilité… Mais aussi, dans l’éducation, mieux contrôler une profession qui, historiquement, s'est toujours autorégulée», explique le sociologue Thomas Lamarche.
page 2
«Bonapartisme scolaire»
Au centre de cette nouvelle organisation que l'UMP a donc érigée en modèle, le chef d'établissement. Il devient le pivot de la nouvelle organisation. Parce qu’il peut, selon le Vademecum Eclair produit par le ministère, s'entourer d'une équipe «stable et motivée» qu'il aura pris soin de recruter lui-même, il devient un véritable patron. Le rôle du conseil d'administration a été singulièrement revu à la baisse pour lui laisser les mains plus libres. Le dispositif entraîne donc une petite révolution culturelle pour ces principaux et proviseurs appelés pour la première fois à rédiger des fiches de postes, conduire des entretiens d'embauche, mais aussi avec les enseignants, mener des entretiens d'évaluation.
Comme dans le privé, ils disposent aussi d'une enveloppe pour rémunérer, au mérite, les profs référents ou les “préfets des études” qui ont donné satisfaction. Pour l'historien de l'éducation Claude Lelièvre, «on retrouve bien là l'obsession du chef de ce gouvernement qui pense que la solution se trouve dans le management par un chef et surtout pas par un collectif. Une forme de bonapartisme scolaire en somme», s'amuse-t-il.
«L'idée que le principal va recruter lui-même cela plaît beaucoup aux parents. Comme ça, se disent-ils, il aura vraiment les équipes à sa botte», affirme Emmanuel Deniaud, enseignant à Toulouse et représentant CGT. Certains chefs d'établissement du réseau Eclair ont pris leur mission très à cœur. Trop parfois. Au collège Lenain de Tillemont de Montreuil, une grève suivie par 80% du personnel a ainsi éclaté jeudi dernier pour dénoncer «l'autoritarisme de la principale», un climat dégradé, voire un véritable «harcèlement».
Leur autonomie tant vantée n'est d'ailleurs souvent qu'un leurre. Première déconvenue, à la rentrée, les postes ouverts au recrutement n'ont guère suscité l'enthousiasme et beaucoup sont restés vacants. Peu d'enseignants sont en réalité candidats à travailler dans ces établissements difficiles pour une prime mensuelle de 98 euros. Alors que les candidats devaient s’engager pour une durée de cinq ans, le Conseil d’Etat a retoqué la mesure le 14 octobre dernier, estimant qu’elle contrevenait au statut des enseignants. En guise d'équipe «stable et motivée», les chefs d'établissement ont dû souvent faire appel à des contractuels dont certains ont fait défection au bout de quinze jours. Par ailleurs, la modification de leur statut avec des contrats par objectif les soumet eux aussi à une pression qui les éloigne souvent de leur véritable métier.
Pour le sociologue Thomas Lamarche, «les chefs d'établissement sont en réalité jugés sur leurs capacités procédurales. Ils doivent faire du reporting, penser prévention des risques, bien répondre aux directives». Et s'aperçoivent alors, croulant sous la paperasse des nouveaux indicateurs et autres tableaux de bord, qu'ils ne sont que les maillons d'une nouvelle bureaucratie. « Cela a paralysé les équipes. Notre proviseur a peur de son ombre, confirme une enseignante. Nous avions un projet pour revaloriser les filières L et ES, trop souvent boudées par les élèves. Il s’agissait de présenter, deux heures tous les quinze jours et en fonction de la demande des élèves, les débouchés possibles au sortir de ces filières… Notre proviseur n'a pas su où ranger ce module donc, à la rentrée, le projet n'a pas été retenu sans autre explication.»
page 3
Les contremaîtres de l'Education nationale
Autre clé de voûte du dispositif que l'UMP tient pour l'étalon des réformes à venir : le renforcement du contrôle à tous les niveaux. Avec une idée simple, il faut mettre au pas une profession encore trop autonome. Pour cela, de nouveaux postes ont été spécialement “profilés”.
Enseignants référents, coordinateur inter-degré, préfets des études: avec les meilleures intentions pédagogiques du monde, ils conjuguent de façon surprenante leurs missions de coordination pédagogique avec celles de contrôle et d'évaluation des enseignants. Ils sont d'ailleurs, avec toute l'ambiguïté qui en découle, intégrés à l'équipe de direction. «Le principal a eu le plus grand mal à trouver des candidats pour être préfet des études. Il n'y a aucune décharge horaire et vis-à-vis des collègues, la position est très inconfortable», raconte une prof de Seine-Saint-Denis.
“Préfets des études”: derrière cette appellation qui fleure bon la caporalisation –le terme est en réalité emprunté à l'enseignement des Jésuites–, les missions sont très larges et par conséquent très floues. Sorte de super CPE (conseiller principal d'éducation), assistante sociale, professeur principal, relais de la police à l'occasion, leur rôle est souvent très mal perçu. «Quelle est leur légitimité pour participer à la notation de leurs collègues?» s'interroge un prof parisien. Ironiquement, certains les appellent les “contremaîtres” de l'Education nationale. «Ils jouent un rôle de surveillance et de pression en salle des professeurs, raconte Emmanuel Deniaud de la CGT éduc'action de Toulouse rattaché au collège Eclair Bellefontaine. «Un conflit assez violent a par exemple opposé l'an dernier les collègues du collège Bellefontaine aux préfets des études qui souhaitaient continuer à participer aux heures d'information syndicale auxquelles ils avaient en effet le droit d'assister en tant que salariés, mais pour lesquelles leur position dans l'équipe dedirection rendait toute discussion libre difficile pour les autres collègues.»
page 4
«On fait de la gesticulation»
«Chez nous, les volontaires pour être prof référent (censé mettre en place des projets pédagogiques, assurer le lien entre la direction et les enseignants), ce sont souvent des gens lassés de l’enseignement, attirés par la décharge de neuf heures », souligne Julie, enseignante de français en collège Eclair de Seine-Saint-Denis. A part ce rôle de surveillance et de contrôle, leur mission est parfois bien floue: «Ils brassent de l'air, mais on voit bien qu'ils n'ont pas grand-chose à faire», estime l'un deux. «Cela crée beaucoup de tension dans les équipes, renchérit Julie. C’est évidemment assez dur pour ceux qui continuent d’assurer devant les élèves, dans des conditions parfois très difficiles, de voir leurs collègues cumuler décharges et heures sup.» Beaucoup ont d'ailleurs pris leur fonction sans lettre de mission.
Du coup, certains improvisent. Là, une enseignante propose à ses collègues de faire les photocopies quand une autre, pour justifier son nouveau poste de liaison CM2-6e, fait du zèle et met en place un fichage des élèves de 6e… Le système, à n'en pas douter, tâtonne encore. Reste que ce nouveau mode de management a déjà des conséquences sur la façon de travailler des enseignants en Eclair. «On fait de la gesticulation», concède un prof, «la concurrence entre nous commence à se faire sentir. Il faut à tout prix faire sa com'», reconnaît l’un d’eux. « Clairement, on est encouragé à faire des papiers avec des jolis camemberts, à faire de la visibilité à tout prix», renchérit un autre enseignant.
Censées stimuler les équipes, ces techniques de management mises en place depuis des années en Grande-Bretagne ont déjà montré leurs limites. Qu'importe. A entendre le ministre Luc Chatel lors de la convention UMP sur l'éducation, la France semble bien décidée à confier son avenir scolaire à ces principes. Avec la foi du converti.
Source mediapart Lucie Delaporte ici . modifications de mise en page après le commentaire de Lorgnette. Bref .
Dernière édition par Bref le Mar 15 Nov 2011 - 15:25, édité 5 fois | |
| | | LORGNETTE *
Nombre de messages : 155 Date d'inscription : 24/11/2007
| Sujet: Re: Plus d'autonomie, plus d'évaluation... Mar 15 Nov 2011 - 14:47 | |
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| | | V.M.B *******
Nombre de messages : 7124 Age : 103 Localisation : secret défense Date d'inscription : 19/09/2007
| Sujet: Re: Plus d'autonomie, plus d'évaluation... Mar 15 Nov 2011 - 16:21 | |
| - J-M a écrit:
- V.M.B a écrit:
- Alors le discours bo bo et dogmatique sur la démocratisation, la régulation, les inégalités socio- économiques...alors que l'on sait très bien que le MONDE ENTIER ne tourne que par critères de sélection et encouragement des élites...
[url=http://fr.wikipedia.org/wiki/Syst%C3%A8me_%C3%A9ducatif_finlandais http://fr.wikipedia.org/wiki/Syst%C3%A8me_%C3%A9ducatif_finlandais[/quote[/url]] comparer un bled comme la Finlande qui est un petit pays, sans "responsabilités" internationale, sans immigration galopante et bien planquée la haut, avec la France ou d'autres pays de même envergure est un peu osé! dans ce cas là on peut affirmer que le Luxembourg réussit mieux... maintenant c'est pas parce ce que ce que je dis est dégueulasse que ce n'est pas la réalité pour une immense majorité! | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Plus d'autonomie, plus d'évaluation... Mar 15 Nov 2011 - 16:30 | |
| - V.M.B a écrit:
- dans ce cas là on peut affirmer que le Luxembourg réussit mieux...
Contre-exemple: la Corse. |
| | | néthou Modérateur
Nombre de messages : 8928 Localisation : Là-haut sur la montagne... Date d'inscription : 11/09/2006
| Sujet: Re: Plus d'autonomie, plus d'évaluation... Mar 15 Nov 2011 - 17:07 | |
| - Bref a écrit:
"Le dispositif entraîne donc une petite révolution culturelle pour ces principaux et proviseurs appelés pour la première fois à rédiger des fiches de postes, conduire des entretiens d'embauche, mais aussi avec les enseignants, mener des entretiens d'évaluation. ... Pour le sociologue Thomas Lamarche, «les chefs d'établissement sont en réalité jugés sur leurs capacités procédurales. Ils doivent faire du reporting, penser prévention des risques, bien répondre aux directives». Et s'aperçoivent alors, croulant sous la paperasse des nouveaux indicateurs et autres tableaux de bord, qu'ils ne sont que les maillons d'une nouvelle bureaucratie. Source mediapart Lucie Delaporte
Ce qui est quand même intéressant, c'est qu'on nous rebat les oreilles depuis plusieurs années sur l'autonomie, le "management" (rien qu'à prononcer ce mot, on devine chez certains qu'ils ont tout dit), les "objectifs, l'"évaluation", mais on s'aperçoit que: 1/ Personne n'est véritablement formé pour ça (et surtout pas les CE, à l'origine et dans leur grande majorité des profs, et qui gardent souvent des schémas de pensée et d'analyse propres à la corporation enseignante et pédagogue) 2/ Le système censé alléger la lourdeur du système n'aboutit en fait qu'à des mécanismes (ce que Lamarche appelle le "reporting") qui renforcent encore plus la bureaucratie existante et freinent une véritable autonomie. Les nécessités liées au contenant (remplir l'enquête -ou tout équivalent-, sur le formulaire du Ministère (Rectorat-IA-etc...), dans les délais prescrits) finissent par obnubiler au point de rendre le contenu presque secondaire. _________________ "Quand je dis quelque chose et que mes adversaires politiques applaudissent, je sens que j'ai dit une bêtise". Karl Liebknecht
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| | | Le Forgeron ******
Nombre de messages : 4570 Age : 138 Localisation : centrale Date d'inscription : 31/05/2008
| Sujet: Re: Plus d'autonomie, plus d'évaluation... Mar 15 Nov 2011 - 18:02 | |
| - J-M a écrit:
- Le Forgeron a écrit:
- Que je sache, leurs brillants élèves ne sont pas si nombreux que ça parmi les scientifiques de haut niveau et la pratique de la lecture y est particulièrement faible.
ça c'est une question de débat public. Que je sache, nous n'avons jamais décidé, en tant que citoyen, que notre système éducatif doive produire des scientifiques de haut niveau et des lecteurs assidus.
Personnellement, je m'en fous qu'il n'y ait personne dans le haut niveau, si la plus grande majorité y trouve son compte. Un système méritocratique comme le système français laisse trop d'individu de côté pour former de soit disantes élites. Un pays qui a les meilleurs résultats du monde aux tests scolaires et qui ne produit aucun scientifique de haut niveau, juste par la simple loi des statistiques, ça me paraît peu crédible. Si je me souviens bien, l'écrasante majorité des bacheliers finlandais n'ont pas lu un seul livre de leur vie. Comment cela peut-il être compatible avec une position de leader mondial ? Ce n'est pas parce que le système français est méritocratique (j'en conviens) que la Finlande est meilleure (erreur de logique). Et sans niveau inférieur, pas de niveau supérieur donc pas d'élite (erreur de logique 2). Je ne dis pas que c'est bien, attention, je dis juste que c'est mathématique. | |
| | | L'intendant zonard Animateur Greta
Nombre de messages : 23857 Age : 19 Localisation : Entre la ZUP et la rocade Date d'inscription : 09/06/2006
| Sujet: Re: Plus d'autonomie, plus d'évaluation... Mar 15 Nov 2011 - 18:38 | |
| Le système éducatif finlandais forme des citoyens égaux devant la société parce que la Finlande est un pays où l'on n'imagine pas trop une société duale avec des citoyens de seconde zone habitant de l'autre côté d'une autoroute infranchissable, des présidents de la république qu'on finit par envoyer au tribunal quinze ans trop tard quand ils sucrent les fraises (ou sont supposés ce faire, cf. Pinochet), et une classe politico-journaleuse persuadée que le pays va bien parce que le traiteur en bas de chez eux, rue de Passy, vend plus de foie gras que l'année dernière.
L'école n'est que le reflet de notre société. Mes élèves ont profondément intégré le fait qu'on ne leur laisserait aucune chance, que tout ce qui est écouté dans le pays les méprise ou les prend a priori pour des étrangers (étrangers à la société), eux, leurs parents, leurs amis. Pourquoi feraient-ils le plus petit effort pour s'intégrer à une société pareille ? En espérant passer entre les gouttes malgré tout ? Ceux qui sont en lycée pro savent depuis la 6e qu'ils sont considérés par tous comme un rebut.
L'école n'y est pas pour grand chose, ou plutôt la qualité extraordinaire de l'enseignement qui leur est dispensé (et des conditions d'icelui dont je m'honore d'être le responsable) ne parvient qu'à peine à redonner un peu d'espoir à 10 % des élèves qui doivent tenter de surnager au milieu de leurs probables futurs ennemis. L'exemple à suivre, ici, sera toujours celui du pire. Le meilleur a intérêt à faire profil bas et à respecter prudemment l'omerta, quand un incendie volontaire ou quand un vol de grande ampleur organisé dans l'atelier. | |
| | | Op@lomero Admin
Nombre de messages : 13118 Localisation : devant mes écrans Date d'inscription : 22/03/2010
| Sujet: Re: Plus d'autonomie, plus d'évaluation... Mer 16 Nov 2011 - 14:27 | |
| La suite ici et là avec le détail en bas. A noter qu'en tant qu'adjoint, on va pouvoir nous aussi conduire l'entretien professionnel (article 2)
Dernière édition par D6. le Mer 16 Nov 2011 - 14:53, édité 2 fois (Raison : détail des textes) | |
| | | L'intendant zonard Animateur Greta
Nombre de messages : 23857 Age : 19 Localisation : Entre la ZUP et la rocade Date d'inscription : 09/06/2006
| Sujet: Re: Plus d'autonomie, plus d'évaluation... Mer 16 Nov 2011 - 19:21 | |
| La vache, je leur ai cloué le bec ! Je ne suis même pas modéré pour mes propos irrévérencieux envers le glorieux général qui a sauvé la nation chilienne de la vermine communiste !? (je n'ai jamais pensé à quelqu'un d'autre...) | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Plus d'autonomie, plus d'évaluation... Mer 16 Nov 2011 - 22:29 | |
| +1 V.M.B
Ce débat est politique au sens noble du terme. Quelle société voulons nous? passe par quelle école voulons nous ? Les uns, comme moi ou VMB par exemple, ont une réflexion fortement nourrie par leur passé militaire ou autre (et sont je l'accorde ultra-minoritaire dans l'EN), les autres comme IZ par exemple (plus majoritaire dans l'EN) ont un avis différent établit par des expériences et un passé très différent. Nous avons eu dans un autre post avec l'IZ un mini-débat (Jean pax Méfret). Nos avis se reflétant en effet dans nos goûts culturels, musicaux, littéraires ... Maintenant je ne doute pas que la grande majorité d'entre nous a le même but, une école plus performante et plus juste au service d'une société meilleure. Simplement nous ne posons ni le même diagnostic et ne proposons pas les même remèdes. C'est le débat et l'échange qui permettent d'avancer ... |
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| Sujet: Re: Plus d'autonomie, plus d'évaluation... | |
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| | | | Plus d'autonomie, plus d'évaluation... | |
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