L'avenir de l'éducation

Un dessin trouvé sur le web qui explique à la fois que c'est facile d'être un "bob" prof ; et que l'on peut facilement amener 99% des élèves au bac avec le contrôle continu :

L'autre solution étant d'exercer un tel écrémage en 3ème puis en seconde que seuls les élèves "bankables" passeront le bac.

Pas possible, l'idée est déjà prise, faudrait payer des droits d'auteur au privé.

Ca me fait penser à une conversation que j'ai eu en mai/juin avec un collègue prof de maths:
lui: je suis président du jury au bac, cette année.
moi: félicitations, tu prends du galon!
lui: tu parles, si c'est pour m'entendre donner des consignes d'hyper-clémence pour qu'ils arrivent à avoir des résultats corrects, c'est pas la peine...
moi: c'est à ce point-là?
lui: oui. L'année dernière, un de mes collègues, en philo, s'était fait engueulé parce qu'il n'avait pas assez remonté la note d'un élève passant l'oral de rattrapage (en passant de 3 à 13 (de mémoire)). Il aurait fallu qu'il ait 18. Mon collègue a refusé, estimant qu'il en avait fait assez, qu'il avait été plus que gentil. Le président lui a répondu "peu importe, en remontant les notes, je lui mettrai 18 et ce sera OK".
moi: ...
lui: et oui...

No comment.

j'ai été secrétaire de jury de bac, il y a quelques années pourtant (3-4 ans)

mais déjà...

On était là pdt les délibs, on entendait les commentaires des profs, on avait accès aux notes... et des fois, on avait vraiment l'impression qu'ils repêchaient les candidats à l'ancienneté. Parfois, ils le faisaient en sachant sciemment (et en ne se gênant pas pour le dire) que le le futur bachelier allait se planter par la suite, mais ils le leur donnaient quand même...

Hippos a écrit:

Pas possible, l'idée est déjà prise, faudrait payer des droits d'auteur au privé.

Pourquoi au privé ?
Ah oui, parce que dans le privé ils ont peut-être moins de consignes sur le taux de redoublement !

Winnie a écrit:

Hippos a écrit:

Pas possible, l'idée est déjà prise, faudrait payer des droits d'auteur au privé.

Pourquoi au privé ?
Ah oui, parce que dans le privé ils ont peut-être moins de consignes sur le taux de redoublement !

Eh, boufonne pas Winnie !
Le privé ne risque pas être empétré de redoublants.

Les redoublements se font dans le bahut du public du secteur du gaillard qui ne leur convient pas ou plus. (ou prié d'aller se faire voir ailleurs et avec le genre de bulletins avant la rédaction duquel l'école privée a très fortement suggéré que la mention admis à passer en classe supérieure ne serait inscrite qu'à condition de démission. Sinon redoublement, mais ailleurs si toutes les places sont occupées par de bons éléments)
Les parents en général obtempèrent et se retournent vers le collège ou le lycée. Le taux de 100% de réussite est immanquable avec de telles pratiques.

Le privé (hors Bretagne) te renvoie donc très volontiers et sans crier gare - donc en cours d'année, souvent - ceux de leurs élèves pas si bons qu'espérés, ou trop farceurs, en tout cas pas de familles influentes auxquelles on pardonnera beaucoup, vers le collège ou le lycée de secteur, sans ménagement et sans s'embarrasser de conseils de discipline ou d'autres instances. Le seul truc que puissent faire ces couillons d'EPLE est de renvoyer les familles vers l'IA qui les leur réaffecte sauf si absence de place. Et encore.

C'est très amusant - enfin façon de parler - de voir revenir ces parents les mêmes qui un an ou deux ans auparavant, très sup'sup', vous expliquaient que leur Einstein avait chez vous des mauvais profs, des Cpe affreux, d'ailleurs c'est de leurs fautes avec toutes ces punitions, et des mauvaises fréquentations en cour de récré (une mauvaise fréquentation, ça va mais plus ... dirait un boute-feu hors des clous...).

Y a pas de petite satisfaction, et les envoyer faire l'aller-retour à l'IA en fait partie.

Lorsque le privé sera contraint de prendre le tout venant, les exclus du bahut d'à côté, les probables futurs redoublants, il pourra venir se vanter de sa pédagogie, de ses résultats aux examens. Avant c'est du vent.


les clones

Bref a écrit:

C'est très amusant de voir revenir ces parents qui vous expliquaient que leur Einstein avait chez vous des Cpe affreux

Tout n'est pas faux dans les discours des parents ....

J'ai connu des bahuts du public qui pratiquaient cette politique de la sélection.

Un beau bahut qui fait allemand première langue et russe en seconde langue

on saupoudre de grec et de latin et la sélection se fait naturellement...
On ne redouble pas mais on propose une section qui n'existe que dans le bahut d'à côté...

Ce genre de bahut, auquel des classes prépa sont souvent adossées, n'est pas si rare que ça en centre ville.

Pour le rural on en a moins

J'ai exercé en LP : chaque année on avait pas mal de candidats libres qui venaient passer le bac chez nous. En fait, ils étaient scolarisés dans le lycée privé du coin qui acceptait de leur donner des cours mais refusait de les inscrire à l'examen, vu leurs résultats. Ainsi leur échec potentiel ne risquait pas de ternir leurs belles statistiques.
Et je connais un collège public où les seules langues enseignées sont l'allemand et l'anglais. En fin de cinquième certains élèves sont priés de prendre espagnol comme deuxième langue ! On est ainsi certains de ne plus les revoir.
EDernière anecdote : mon CE dans son ancien bahut s'était rendu compte qu'un nombre significatif d'élèves choisissait chaque année une combinaison d'option très particulière. Enquête menée, certains parents, remontés contre les classes hétérogènes s'étaient mis d'accord entre eux pour que leurs têtes blondes fassent tous les mêmes options avec une combinaison inhabituelle. Avec un effectif suffisant, ils étaient sûrs que tous seraient dans la même classe...

Vous avez écouté la radio, ce matin?
Certains IUT font faire des dictées à leurs élèves...
On a l'air de découvrir, seulement maintenant, qu'on peut désormais avoir des BAC + ... ne sachant pas écrire une page correctement...

Mais il faut bien les atteindre, ces maudits 80%, alors....

Bof, rien de neuf. Il y a 15 ans déjà, j'avais un copain de fac qui n'était pas capable d'écrire sans faire au moins une faute par phrase.
Il a eu sa maîtrise de droit sans problème, et aujourd'hui il est notaire...

Sans s'éloigner de nos terrains de jeu, pendant plusieurs années, le concours de perdir n'a plus eu d'épreuves écrites. Il y en a certains qui ont profité de cette aubaine et ça se voit quand ils doivent écrire .

Bref a écrit:

ou prié d'aller se faire voir ailleurs et avec le genre de bulletins avant la rédaction duquel l'école privée a très fortement suggéré que la mention admis à passer en classe supérieure ne serait inscrite qu'à condition de démission.

j'ai connu dans ma scolarité personnellement exactement le contraire : un établissement public de centre ville m'avait accordé mon passage en 1ère a condition que je parte dans le privé !!!
Le bahut où j'ai débarqué s'était fait une spécialité de récupérer les "scories" du Public : en première, nous étions quatre sur 25 à avoir l'âge normal. L'ambiance était un peu rock n' roll, j'y ai perdu quelques bout de dents !